Connaitre les bénéfices des soins oncologiques de support
Au-delà du cancer en lui-même, le patient doit affronter deux épreuves majeures :
Les effets indésirables de la maladie, mais aussi des traitements. Ils mettent le patient à rude
épreuve, si bien que les patients disent souvent être malades de leur traitement. Les effets secondaires les plus
souvent cités sont : la douleur, la fatigue, l’anxiété, les nausées et vomissements, les bouffées de chaleur, les
lésions dermatologiques, la chute de cheveux.
Le retour au domicile. Une fois sorti d’une phase d’hospitalisation, le patient doit retourner travailler,
retrouver une vie de couple, gérer l’angoisse, savoir qui consulter face à quels symptômes, retrouver une
autonomie, recevoir des accompagnements optimisés dans des situations de soins à domicile…
Pour faire face à ces deux moments, il existe des prises en charge qui associent des médicaments et des
pratiques non-médicamenteuses. Elles incluent par exemple : un traitement contre l’anémie, un autre contre la
douleur, mais aussi des séances de psychologie, de kinésithérapie ou de pratique sportive adaptée, par
exemple. « Les soins de support, en parallèle des soins oncologiques, vont permettre aux malades de cancers et
à leur entourage de mieux assumer la maladie et de faire face aux conséquences
des traitements. Quand le malade apprend qu'il a un cancer, les soins de support
vont l'aider à vivre pendant et après sa maladie, lui apportant un soutien
psychologique, social, nutritionnel, de kinésithérapie.... », explique le Professeur
Jean Lacau Saint-Guily, Chef de service ORL, Hôpital Tenon, Président ONCORIF,
Réseau régional de cancérologie d'Ile-de-France.
Des SOS pour améliorer la qualité de vie des patients
Ces prises en charge visent à lutter contre l’aggravation des
effets secondaires et à améliorer la qualité de vie des patients.
Concrètement, un patient qui souffre moins suit mieux son
traitement et trouve plus de force pour lutter contre la
maladie. Il est moins épuisé physiquement et
psychologiquement, il a moins de douleurs, il travaille, il
continue à vivre auprès des siens, il est donc moins seul, il
n’abandonne pas.
« Pour guérir d'un cancer, la technicité ne suffit pas. En effet, il
ne suffit pas d'opérer, de faire de la radiothérapie, de la
chimiothérapie..., il faut aussi prendre en charge de façon
globale les malades et leur entourage qui vivent un véritable
tremblement de terre. Les soins de support consistent à aider
le malade de façon systématique à survivre et à se
reconstruire », affirme le Pr Jean Lacau Saint-Guily.
Faire connaitre les pratiques
Les médecins travaillant en cancérologie sont amenés à pratiquer les soins oncologiques de support, même s’ils
manquent de temps et de formation. « La priorité est d’avoir une organisation de soins de support dans 100%
des établissements autorisés à soigner le cancer ; une structure qualifiée pouvant aider le médecin référent dans
des situations complexes ou en cas d’échec » indique le Pr Ivan Krakowski, Président
de l’AFSOS. L’information sur les prises en charge de Support doit également être
largement disponible. « L’AFSOS a mis en place des référentiels (disponibles en ligne
et sur application) qui définissent précisément les prises en charge et aident à la
bonne pratique. Leur champ sera élargi », déclare le Pr Ivan Krakowski,
Les bénéfices des soins de support doivent aussi être portés à la connaissance des patients « Les médias, les
pouvoirs publics, les hôpitaux, les soignants doivent davantage parler des soins de support qui sont absolument
essentiels pour les malades et qui vont devenir de plus en plus importants avec les nouvelles molécules, car elles
sont désormais administrées en ville et non plus à l'hôpital. Les patients vont être traités en ville avec un accès
aux soins de support qui sera beaucoup moins facile », souligne Catherine Cerisey.
La prise en charge des patients n’est donc pas
seulement l’affaire de l’hôpital ; la gestion des
effets secondaires et des conséquences du cancer
est indissociable d’une bonne organisation entre
l’hôpital et les praticiens en ville. « Les réseaux de
soins de professionnels en ville vont faciliter la
continuité ville-hôpital et hôpital-ville, et
l'accessibilité des soins de support. Leur but est de
permettre aux professionnels de santé d'assurer la
meilleure prise en charge des patients pendant ou
après leur maladie. Ils vont ainsi optimiser le
travail du médecin généraliste et les interactions
hôpital-ville », justifie le Pr Jean Lacau Saint-Guily.