
6ème Forum Patients Pfizer• 4 •
partenaire naturel des entreprises pour la cou-
verture santé des salariés. De plus, l’entreprise
représente une opportunité idéale pour déve-
lopper des actions de prévention, de dépistage
et d’accompagnement, permettant de toucher
une large population et de cibler plus spéci-
quement certains critères.
Ainsi, le programme de dépistage de
l’hypertension en entreprise, appelé Vigisanté,
a été déployé dans 50 entreprises, auprès de 22
000 salariés concernés par le dépistage, et 700
d’entre eux orientés vers leur médecin traitant
pour conrmer le diagnostic. Les taux de satis-
faction des participants atteignent les 85%, et
la majorité des médecins traitants afrment
que les patients ont tiré un vrai bénéce mé-
dical de ce programme, avec un changement
de comportement santé dans près de 70% des
cas. Le programme Vigisanté a, dès le départ,
intégré les patients, et devrait prochainement
les intégrer davantage en amont.
Pour Mme Lacam-Denoël “Il reste encore
des progrès à faire, principalement
sur l’adaptation du programme au
profil et aux motivations de chacun,
et sur l’élargissement à d’autres
pathologies”.
Suite à cet exemple très concret, M. Donnart a
mis en exergue les actions d’Alliance Maladies
Rares : “Grâce aux actions de l’Alliance, neuf
pathologies rares disposent maintenant d’un
programme d’ETP agréé par les ARS. 80% des
associations de malades souhaitent s’investir
dans l’ETP, et 90% souhaitent que l’Alliance
les accompagne dans l’élaboration de leur pro-
jet ETP. Notre objectif est de promouvoir l’ETP
dans les maladies rares et de développer la
transversalité de ces programmes”.
Malgré l’existence de nombreux blocages,
au niveau des ARS et du Ministère, les choses
réussissent à avancer depuis peu, a témoigné
M. Donnart, avec notamment l’organisation de
colloques en région, grâce à l’action des asso-
ciations implantées sur ces territoires.
Pour sa part, Mme Raynaud a présenté le
programme d’accompagnement PACT Onco,
lancé en 2011, qui vise à informer les différents
acteurs du parcours de soins oncologique, de
l’hôpital au domicile, en passant par le mé-
decin traitant et le pharmacien. La logique
d’accompagnement de PACT Onco concerne
les professionnels de santé, et vise à favoriser
le bon usage, à soutenir l’information utile à
leur pratique quotidienne et à développer des
liens avec eux pour assurer une continuité des
soins, à l’aide d’outils tels que des formations,
sites internet, livrets mis à leur disposition. Pour
Mme Raynaud, les programmes du type PACT
Onco peuvent s’adapter à toutes les patho-
logies, selon les besoins d’accompagnement
exprimés par les malades. Néanmoins, cela né-
cessite un cadre plus souple.
Mme Tourette-Turgis a, à son tour, présenté
ses actions exemplaires mises en place : “Les
malades sont producteurs de savoir et d’ex-
pertise. J’ai donc réservé 30% des places dans
les diplômes d’ETP que je dirige aux malades.
C’est une première en France, une équipe
pédagogique mixte composée en partie de
malades qui enseignent. Nous avons actuel-
lement 93 malades concernés. Le but est de
pouvoir développer ces cursus diplômants dans
d’autres universités”.
Selon Mme Tourette-Turgis, le problème de
l’accompagnement est qu’il est actuellement
assuré par les proches et l’entourage, des per-
sonnes dont ce n’est pas le métier initial. Ils le
font sans reconnaissance sociale et sans valo-
risation économique. “Toute personne formée
peut être accompagnateur. Il faut maintenant
réfléchir à la façon de matérialiser une recon-
naissance sociale et une valorisation écono-
mique”.
Mme Tourette-Turgis a clôturé la première table
ronde : “Il faut réussir à faire avancer la
démocratie sanitaire en même temps
que la démocratie clinique. Une chose
est sûre : si l’on veut faire reconnaître
l’accompagnement, chacun doit s’y
mettre, à son échelle”.
• “Patient acteur” & accompagnement •