AvanCées JUIN 2016

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JUIN 2016
AvanCées
dans les
syndromes
myasthéniques
congénitaux
Les syndromes myasthéniques congénitaux sont des
maladies rares, d'origine génétique. Ils se caractérisent
par une faiblesse musculaire, localisée ou généralisée.
Cette faiblesse prédomine très souvent au niveau des
muscles de la tête et du cou. Elle évolue de manière plus
ou moins fluctuante, avec une tendance nette à
s’aggraver à l’effort.
Ce document, publié à l’occasion des Journées des
Familles 2016 de l’AFM-Téléthon, présente les actualités
de la recherche dans les syndromes myasthéniques
congénitaux : colloques internationaux, études ou essais
cliniques
en
cours,
publications
scientifiques
et
médicales...
Il est téléchargeable sur le site internet de l’AFM-Téléthon
> SMC synaptiques
> SMC pré-synaptiques
> SMC post-synaptiques
> SMC avec un déficit en glycosylation
> syndrome du canal lent
> myasthénie infantile familiale
où se trouvent aussi d’autres informations concernant les
domaines
scientifiques,
médicaux,
psychologiques,
sociaux ou techniques dans les syndromes myasthéniques
congénitaux :
WEB www.afm-telethon.fr > Concerné par la maladie > Syndrome
myasthénique congénital
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Sommaire
Rédaction
 Myoinfo,
Département d'information sur
les maladies neuromusculaires
de l'AFM-Téléthon, Évry
Validation
 Pr. Bruno Eymard
Institut de Myologie, Hôpital
Pitié-Salpêtrière, Paris
Des évènements médico-scientifiques................................................ 6
Journées annuelles de la SFM ....................................................................................6
Myology 2016...................................................................................................................6
Une base de données ............................................................................ 6
Le réseau français « Syndromes myasthéniques congénitaux »...................6
Des essais cliniques ............................................................................... 7
Le salbutamol ...................................................................................................................7
Le 3,4-diaminopyridine .................................................................................................7
Deux nouveaux gènes impliqués dans les SMC ................................. 7
Deux nouveaux chats modèles de SMC .............................................. 8
Mieux comprendre les manifestations cliniques ............................... 9
Une étude des manifestations cliniques du SMC lié à des anomalies du
gène SYT2 ..........................................................................................................................9
Une forme de SMC lié au gène SCN4A avec paralysies périodiques .........9
Un suivi à long terme de personnes atteintes de SMC lié à des
anomalies de la rapsyne ...............................................................................................9
*
*
La jonction neuromusculaire
est la zone de communication
entre le nerf par qui le signal de
contraction (influx nerveux) arrive
et le muscle qui se contracte sous
l'impulsion de l'influx nerveux.
Les maladies (d'origine)
génétiques sont des maladies
dues à des anomalies de l'ADN,
c'est-à-dire de l'information qui
détermine le fonctionnement
biologique de notre organisme.
Cette information est présente
dans nos cellules sous forme de
chromosomes. Nous l'héritons de
nos parents et nos enfants
héritent de la nôtre. C'est
pourquoi les maladies génétiques
sont souvent familiales, c'est-àdire qu'il peut y avoir plusieurs
membres d'une même famille
atteints par la maladie génétique.
2 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
*
Les syndromes myasthéniques congénitaux (SMC) sont des maladies rares
(environ 1 personne sur 250 000).
Ce sont des maladies de la jonction neuromusculaire, la zone de
transmission de l'ordre de contraction du nerf moteur, qui commande, au
muscle, qui agit.
D’origine génétique, ils sont liés au déficit ou à la formation anormale
d'une protéine donnée.
Les SMC sont classés en fonction de la localisation de l'élément perturbé
au niveau de la jonction neuromusculaire.
On distingue ainsi
▪ les SMC pré-synaptiques (en amont de la synapse, à l'extrémité du
nerf),
▪ les SMC synaptiques (au niveau de la fente synaptique, dans l'espace
entre le nerf et le muscle),
▪ les SMC post-synaptiques (en aval de la synapse, au niveau de la
membrane musculaire).
▪ Des SMC liés à des gènes codant des protéines qui participent à l’ajout
de sucre sur certaines protéines de la jonction neuromusculaire
(glycosylation).
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Gène
CHAT
SNAP25B
SYT2
PREPL
Gène
COLQ
LAMB2
AGRN
Gène
CHRNA,
CHRNB,
CHRND,
CHRNE
CHRNG
RAPSN
MuSK
SMC pré-synaptiques
Protéine
Fonction
Choline acétyltransférase
Synthèse de l’acétylcholine
SNAP25B
Libération de l’acétylcholine
Synaptotagmine 2
Libération de l’acétylcholine
Prolyl endopeptidase-like
Libération de l’acétylcholine
SMC synaptiques
Protéine
Fonction
Collagène Q
Ancrage de l’acétylcholinestérase à la
lame basale synaptique
Chaîne β2 de la lamine
Composant essentiel de la lame basale
synaptique
Agrine
Composant essentiel de la lame basale
synaptique. Formation et maintien de la
jonction neuromusculaire
La synapse est la zone de
contact entre deux cellules
nerveuses ou entre une cellule
nerveuse et une autre cellule
(musculaire, récepteur
sensoriel...), par laquelle la cellule
en amont (présynaptique)
transmet l’influx nerveux à la
cellule en aval (post-synaptique).
SMC post-synaptiques
Protéine
Fonction
Canal ionique à la membrane de la fibre
Récepteur de
musculaire qui joue un rôle primordial
l’acétylcholine (5 sousdans la transmission neuromusculaire
unités)
Rapsyne
Regroupement des récepteurs de
l’acétylcholine
DOK-7
LRP4
Récepteur tyrosine kinase
spécifique du muscle
DOK-7
LRP4
SCN4A
COL13A1
Canaux sodium Nav1.4
Chaine α du collagène 13
Gène
GFPT1
DPAGT1
ALG2
ALG14
GMPPB
Savoir & Comprendre
Formation et maintien de la jonction
neuromusculaire
Contraction de la fibre musculaire
Formation et maintien de la jonction
neuromusculaire
SMC avec un déficit en glycosylation
Protéine
Fonction
GFPT1
Étape précoce de l’ajout de sucre
DPAGT1
(glycosylation) de certaines protéines
ALG2
ALG14
GMPPB
Autres SMC
Gène
BIN1,
DNM2,
MTM1
SLC25A1
Protéine
Amphiphysine, dynamine2,
myotubularine…
Fonction
SMC associé à des myopathies
congénitales
SLC25A1
Transporteur de métabolites à travers la
membrane de la mitochondrie
▪ De nouveaux gènes restent encore à découvrir puisque 40 à 50% des
personnes atteintes de SMC n’ont aucune anomalie dans les gènes connus
dans les SMC.
3 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
1
2
5'
3
4
5
La transmission synaptique à la jonction neuromusculaire
Le mouvement volontaire est déclenché par un influx nerveux qui chemine le long des nerfs et arrive au niveau de la
jonction entre le nerf et le muscle.
1 : Dans la terminaison axonale du nerf (élément pré-synaptique), le neurotransmetteur acétylcholine est stocké dans des
vésicules synaptiques.
2 : L’arrivée de l’influx nerveux à la terminaison nerveuse entraîne la fusion des vésicules avec la membrane présynaptique.
3 : Les vésicules libèrent l’acétylcholine dans la fente synaptique.
4 : Les molécules d’acétylcholine libérées vont se fixer sur la membrane de la cellule musculaire (membrane postsynaptique) au niveau des récepteurs de l'acétylcholine.
5 : Cette fixation entraîne un passage d’ions à travers la membrane de la fibre musculaire, qui par une cascade de
réactions chimiques aboutit à la contraction des myofibrilles et donc de la fibre musculaire.
5’ : Dans le même temps, les molécules d’acétylcholine présentes dans la fente synaptique sont soit recaptées par la
membrane pré-synaptique, soit détruites par l’acétylcholinestérase.
La machinerie de la transmission synaptique est alors prête à un nouveau cycle de transmission synaptique.
4 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Les traitements actuels des syndromes myasthéniques congénitaux
reposent sur les connaissances acquises concernant le fonctionnement de
la jonction neuromusculaire et le déroulement de la transmission.
Traitement
Anticholinestérasiques
3,4diaminopyridine
(3,4-DAP)
Quinidine et la
fluxétine
Action
Augmenter la quantité
d’acétylcholine disponible en
inhibant l'action de
l'acétylcholinestérase,
l'enzyme qui dégrade
l'acétylcholine au niveau de
la fente synaptique.
Favoriser la libération accrue
de vésicule d’acétylcholine
Éphédrine
Réduire le temps d’ouverture
des récepteurs de
l’acétylcholine
Mécanisme inconnu
Salbutamol
Mécanisme inconnu
Type de SMC
La plupart des SMC sauf :
- SMC lié au déficit en
acétylcholinestérase (COLQ),
- SMC en laminine β2
- SMC à Dok7
- Syndrome du canal lent
où ils sont contre-indiqués
- SMC pré-synaptiques avec
réduction de la libération de
l’acétylcholine
- SMC post-synaptiques
(déficit en récepteurs de
l’acétylcholine, en rapsyne et
en MuSK)
- Parfois efficace sur les SMC
lié à Dok7 ou à un déficit en
acétylcholinestérase
Syndrome du canal lent
- SMC lié à Dok7
- SMC synaptiques
- SMC lié à Dok7 ou COLQ
- SMC synaptiques
5 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Des évènements médico-scientifiques
Journées annuelles de la SFM
Le thème des 13èmes Journées annuelles de la Société Française de
Myologie était « La jonction neuromusculaire dans tous ces états ». Ces
journées ont réuni, du 23 et 25 novembre 2015 à Lyon, une centaine de
médecins et de chercheurs européens impliqués dans ce domaine.
▪ Elles ont été l’occasion pour Jean Cartaud (Paris), Bernard Jasmin
(Ottawa, Canada) et Jean-Louis Bessereau (Lyon) de présenter un état des
lieux sur l’histoire et le fonctionnement de la jonction neuromusculaire,
une zone importante pour le déclenchement de la contraction musculaire
et dont les connaissances sur les différents acteurs moléculaires impliqués
(au niveau pré-synaptique comme post-synaptique) se précisent.
▪ Des sessions cliniques ont porté sur les dysfonctionnements de la
jonction neuromusculaire dans la myasthénie et les syndromes
myasthéniques congénitaux. L’actualité des traitements dans les
syndromes myasthéniques congénitaux a été présentée par Bruno Eymard
(Institut de Myologie, Paris).
Myology 2016
Lors du congrès international Myology 2016 organisé par l’AFM-Téléthon
du 14 au 18 mars à Lyon, une session a été consacrée aux syndromes
myasthéniques congénitaux. Un point sur les syndromes myasthéniques
congénitaux ainsi que sur l’actualité des traitements et l’expérience du
réseau français a été fait. Une session plus particulièrement consacrée à la
jonction neuromusculaire a porté sur la formation et le fonctionnement de
la jonction neuromusculaire.
Une base de données
Ce que les médecins appellent
l'histoire naturelle d'une
maladie est la description des
différentes manifestations d'une
maladie et de leur évolution au
cours du temps en l'absence de
traitement.
Les études de corrélations
génotype/phénotype
recherchent l'existence de liens
entre les caractéristiques
génétiques, le génotype, et les
caractéristiques s'exprimant de
façon apparente, le phénotype
(taille, couleur et forme des yeux,
couleur des cheveux,
manifestation d'une maladie...).
On peut ainsi identifier une
relation plus ou moins étroite
entre la présence d'une anomalie
génétique de tel ou tel type et
celle de telles ou telles
manifestations d'une maladie
génétique.
6 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Le développement de bases de données de patients permet d’effectuer un
recensement des personnes atteintes d'une même maladie, de préciser
l’histoire
naturelle
de
celle-ci,
d'établir
des
corrélations
génotype/phénotype et de faciliter le recrutement de patients dans les
essais cliniques.
Le réseau français « Syndromes myasthéniques congénitaux »
La base de données du réseau français « Syndromes myasthéniques
congénitaux » a été créé en 2001 par des experts médico-scientifiques qui
travaillent sur les syndromes myasthéniques congénitaux.
▪ Sur les 300 personnes atteintes de SMC suivies par le réseau français,
près de la moitié ont un diagnostic génétique moléculaire connu.
La répartition des différents gènes retrouvés est similaire à d’autres études
internationales : les gènes CHNRE, RAPSN, COLQ et DOK7 sont les plus
fréquemment impliqués dans ces SMC.
Base de données du réseau français
« Syndromes myasthéniques congénitaux »
Rechercher des nouveaux gènes, développer des modèles animaux,
de nouveaux traitements
Statut
Pays
Date de création
Recrutement en cours
France
2001
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Des essais cliniques
Les essais cliniques consistent à évaluer les effets d’un traitement potentiel
dans une maladie (un candidat-médicament, un dispositif médical…) dans
le but de s’assurer qu’il est bien toléré et efficace dans cette maladie.
Le salbutamol
Le salbutamol (aussi appelé albutérol) est une molécule utilisée dans le
traitement de l’asthme, capable d’augmenter le volume des muscles.
Essai de phase I
Évaluer l’efficacité du salbutamol
(Promoteur : Mayo Clinic)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Essai terminé.
21
Données en (2 ans et plus)
cours
d’analyse
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
États-Unis
3 ans
Septembre
2010 – Août
2013
Le 3,4-diaminopyridine
La 3,4-diaminopyridine (ou 3,4-DAP ou amifampridine ou Firdapse®) est
un médicament qui permet une libération accrue de vésicules
d’acétylcholine. Le laboratoire Catalyst Pharmaceuticals mène plusieurs
essais de cette molécule dans le syndrome myasthénique de LambertEaton mais aussi dans les SMC.
Essai de phase III
Évaluer la sécurité d’évaluation et l’efficacité du 3,4-diaminopyridine
(Promoteur : Catalyst Pharmaceuticals)
Statut
Recrutement
en cours
Nombre de
participants
(âge)
Pays
10
(2 à 17 ans)
États-Unis
Durée du
suivi
Début - Fin
8 semaines
Janvier 2016 –
Juillet 2016
Deux nouveaux gènes impliqués dans les SMC
Grâce aux techniques de séquençage de nouvelle génération, deux
nouveaux gènes impliqués dans les SMC ont été identifiés : le gène
GMPPB et le gène COL13A1.
▪ Le gène GMPPB, déjà connu comme étant impliqué dans une forme
d’alpha-dystroglycanopathie, code une enzyme qui participe à l’ajout de
sucre sur certaines protéines de la jonction neuromusculaire
(glycosylation). Les manifestations cliniques dues aux anomalies du gène
GMPPB sont typiques des SMC avec déficit de glycosylation : faiblesse
musculaire prédominant sur les muscles proximaux et épargnant les
muscles des yeux et du visage. Si la fatigabilité est présente dans tous les
cas observés, certains présentent des signes cliniques de syndrome
myasthénique pur alors que d’autres présentent une composante
Au cours d'un essai clinique de
phase I un médicament dont
l'intérêt thérapeutique a été
montré sur des modèles
animaux et/ou cellulaires (essais
précliniques) est administré pour
la première fois à un petit
groupe de volontaires sains, plus
rarement à des malades, afin
d'évaluer leur tolérance à la
substance en fonction de la dose
(Comment le futur traitement
est-il absorbé et éliminé ? Est-il
toxique et à quelles doses ?
Existe-t-il des effets
secondaires ?).
Au cours d'un essai clinique de
phase III, un médicament, pour
lequel on a déterminé lors
d'essais antérieurs l'innocuité et
le dosage optimum (essais de
phase I et II), est administré à un
grand groupe de malades, sur
une longue durée, dans le but
d'évaluer son efficacité
thérapeutique en la comparant à
celle d'un traitement de
référence ou un placebo. Il
permet aussi de mettre en
évidence les interactions
indésirables et les effets
secondaires du traitement à
moyen terme.
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
Les techniques de séquençage
de nouvelle génération
permettent de rechercher de
nouveaux gènes ou d’identifier de
nouvelles anomalies génétiques
dans des gènes connus. Elles sont
plus rapides et plus précises que
les techniques standards.
Les muscles proximaux sont les
muscles qui sont proche de l'axe
du corps. Ils sont situés aux
racines des membres : muscles
des épaules et des bras pour les
membres supérieurs, muscles des
hanches et des cuisses pour les
membres inférieurs.
 Le système musculaire
squelettique, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon
7 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
La créatine phosphokinase
(CPK ou créatine kinase, CK) est
une enzyme musculaire qui joue
un rôle dans la production
d'énergie directement utilisable
par les cellules. Abondamment
présente dans les cellules
musculaires, elle est libérée dans
la circulation sanguine en cas
d'atteinte musculaire. Son
dosage dans le sang est utile au
diagnostic de certaines
myopathies.
myopathique au premier plan. Le taux de créatine phosphokinase (CPK)
est élevé et sur la biopsie, on trouve un déficit marqué en alphadystroglycane.
Le gène GMPPB vient compléter la liste des 4 gènes connus à ce jour
(ALG2, ALG14, DPAGT1 et GFPT1) comme étant impliqués dans le
développement de syndrome myasthénique congénital avec un déficit de
glycosylation. Il pourrait, comme cela a été suggéré pour les 4 autres
gènes, intervenir dans la glycosylation du récepteur de l’acétylcholine et
provoquer, lorsqu’il présente des anomalies, une perturbation de la
transmission synaptique à la jonction neuromusculaire.
La biopsie musculaire est un
examen médical qui consiste à
prélever, sous anesthésie locale,
un petit fragment de tissu
musculaire. Les fragments de
tissu musculaire prélevés sont
observés au microscope. Les
différentes méthodes utilisées
pour préparer le tissu permettent
de déceler des anomalies de la
morphologie et/ou la structure
des fibres musculaires et/ou de
mettre en évidence le déficit
d'une protéine spécifique.
 Diagnostic et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
Mutations in GMPPB cause congenital myasthenic syndrome and bridge
myasthenic disorders with dystroglycanopathies.
Belaya K, Rodríguez Cruz PM, Liu WW, Maxwell S, McGowan S, Farrugia ME, Petty R,
Walls TJ, Sedghi M, Basiri K, Yue WW, Sarkozy A, Bertoli M, Pitt M, Kennett R,
Schaefer A, Bushby K, Parton M, Lochmüller H, Palace J, Muntoni F, Beeson D.
Brain. 2015 (Juin).
▪ Le gène COL13A1 code la chaine alpha du collagène 13, une forme
atypique de collagène puisque contrairement au collagène, elle n’est pas
fibrillaire et est transmembranaire. Localisée dans la membrane postsynaptique de la jonction neuromusculaire, elle joue un rôle important
dans la formation et le maintien de la jonction neuromusculaire.
Les 3 enfants chez lesquels le gène a été identifié présentaient une forme
de SMC débutant à la naissance associant des difficultés respiratoires et à
s’alimenter, une légère dysmorphie faciale, une chute de la paupière
supérieure (mais avec un mouvement normal des yeux) et une
déformation du thorax. Deux enfants ont été traités sans succès par
pyridostigmine. Chez l’un d’entre eux, un traitement par salbutamol et 3,4diaminopyridine s’est montré bénéfique.
Congenital Myasthenic Syndrome Type 19 Is Caused by Mutations in COL13A1,
Encoding the Atypical Non-fibrillar Collagen Type XIII α1 Chain.
Logan CV, Cossins J, Rodríguez Cruz PM, Parry DA, Maxwell S, Martínez-Martínez P,
Riepsaame J, Abdelhamed ZA, Lake AV, Moran M, Robb S, Chow G, Sewry C,
Hopkins PM, Sheridan E, Jayawant S, Palace J, Johnson CA, Beeson D.
Am J Hum Genet., 2015 (Déc).
Un modèle animal est un
animal qui reproduit les
caractéristiques de la maladie (à
la fois sur le plan génétique et sur
le plan clinique) permettant
l'étude des mécanismes de la
maladie ou l'essai de traitements
potentiels.
Deux nouveaux chats modèles de SMC
Une équipe française a découvert deux races de chat (shynx et devon rex)
présentant spontanément une anomalie dans le gène COLQ à l’origine
d’une forme de syndrome myasthénique congénital.
Ces chats reproduisent les caractéristiques de la maladie, à la fois sur le
plan génétique et sur le plan clinique, et constituent ainsi de bons
modèles. Ils permettront de mieux comprendre les mécanismes
pathologiques impliqués dans cette forme de SMC ainsi que le mode
d’action d’un potentiel candidat-médicament et de valider son efficacité et
étudier sa toxicité avant de réaliser des études chez l’homme.
A COLQ Missense Mutation in Sphynx and Devon Rex Cats with Congenital
Myasthenic Syndrome.
Abitbol M, Hitte C, Bossé P, Blanchard-Gutton N, Thomas A, Martignat L, Blot S, Tiret L.
PLoS One. 2015 (Sept)
8 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
Savoir & Comprendre
Mieux comprendre les manifestations cliniques
Une étude des manifestations cliniques du SMC lié à des anomalies du
gène SYT2
La forme de SMC présynaptique liée à des anomalies dans le gène SYT2
codant la synaptotagmine a été très récemment décrite.
▪ L’étude des données cliniques, électrophysiologiques et moléculaires de
deux familles ont permis de décrire les particularités cliniques de cette
forme extrêmement rare de SMC. Elles se manifestent par un déficit
distal qui fait plutôt évoquer une maladie de Charcot-Marie-Tooth ou une
motoneuropathie distale. Le traitement par 3,4-diaminopyridine est bien
plus efficace que celui par les anticholinestérasiques classiques.
Electrophysiologic features of SYT2 mutations causing a treatable neuromuscular
syndrome.
Whittaker RG, Herrmann DN, Bansagi B, Hasan BA, Lofra RM, Logigian EL, Sowden JE,
Almodovar JL, Littleton JT, Zuchner S, Horvath R, Lochmüller H.
Neurology. 2015 (Déc).
Une forme de SMC lié au gène SCN4A avec paralysies périodiques
Des anomalies dans le gène SCNA4, codant la sous-unité alpha du canal
sodium (Na+), peuvent provoquer des paralysies périodiques, une
paramyotonie congénitale ou des myotonies du canal sodium. Quelques
rares cas de syndrome myasthénique congénital lié à des anomalies du
gène SCN4A ont également été rapportés.
▪ Dans un article publié en janvier 2016, une collaboration impliquant
l’Institut de Mylogie (Paris) fait état de l’observation d’une personne
d’origine libanaise issu d’un mariage consanguin et ayant présenté les
premiers symptômes d’un SMC depuis l’enfance. Chez cette personne, une
nouvelle anomalie autosomique récessive dans le gène SCN4A a été
identifiée. Elle est à l’origine de manifestations associant à la fois des
signes cliniques de SMC et de paralysies périodiques.
A recessive Nav1.4 mutation underlies congenital myasthenic syndrome with
periodic paralysis.
Habbout K, Poulin H, Rivier F, Giuliano S, Sternberg D, Fontaine B, Eymard B, Morales
RJ, Echenne B, King L, Hanna MG, Männikkö R, Chahine M, Nicole S, Bendahhou S.
Neurology. 2016 (Jan).
Un suivi à long terme de personnes atteintes de SMC lié à des
anomalies de la rapsyne
Une maladie héréditaire est
transmise sur le mode
autosomique récessif lorsque la
personne malade a ses deux
copies du gène - celle reçue de
son père et celle reçue de sa mère
- porteuses d’une anomalie
génétique. La maladie ne se
manifeste que lorsque les deux
copies du gène sont altérées.
On estime que 14 à 27% des personnes atteintes de SMC présentent des
anomalies liées au gène RAPSN qui code la rapsyne.
▪ Une équipe espagnole a réalisé le suivi à long terme (de 14,5 ans en
moyenne) de 10 personnes atteintes de SMC lié à des anomalies de la
rapsyne. Elle a ainsi mis en évidence des manifestations cliniques
homogènes. L’évolution de la maladie était stable à l’exception d’une
détérioration transitoire. Le traitement avec 3,4-diaminopyridine et les
inhibiteurs de la cholinestérase se sont avérés bénéfiques.
Long-term follow-up in patients with congenital myasthenic syndrome due to
RAPSN mutations.
Natera-de Benito D, Bestué M, Vilchez JJ, Evangelista T, Töpf A, García-Ribes A, TrujilloTiebas MJ, García-Hoyos M, Ortez C, Camacho A, Jiménez E, Dusl M, Abicht A,
Lochmüller H, Colomer J, Nascimento A.
Neuromuscul Disord., 2016 (Fév).
9 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Savoir & Comprendre
Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
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▪ Pour en savoir plus sur la recherche dans les syndromes myasthéniques
congénitaux vous pouvez consulter le Zoom sur…la recherche dans les
syndromes myasthéniques congénitaux qui présente les connaissances
scientifiques et les pistes thérapeutiques dans les syndromes
myasthéniques congénitaux.
 Zoom sur… la recherche dans les syndromes myasthéniques congénitaux
▪ Tout au long de l'année, suivez l'actualité de la recherche dans les
maladies neuromusculaires sur :
WEB www.afm-telethon.fr > Voir toutes les actus > Maladies
10 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
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