(Institut Gustave Roussy et Institut Curie) et devant le CLCC de Marseille. Environ 15% de nos patients participent à des
essais cliniques, ce qui place le CLB au-delà de l’objectif de l’Institut National du Cancer (INCa) qui est de 10% des
patients inclus dans des essais.
En termes d’organisation, on peut distinguer schématiquement deux types de projets de recherche clinique au CLB :
ceux dont la promotion est assurée directement par le CLB, et ceux qui sont promus par des partenaires industriels.
- Les premiers sont à l’initiative des médecins et chercheurs du CLB : ce sont eux qui imaginent et conçoivent le projet.
L’écriture du protocole de recherche, sa mise en place, la gestion des données, l’analyse statistique et la valorisation de
l’essai sont assurée par les équipes du CLB. Ces dernières années, l’accent est mis sur l’évaluation de molécules ou de
combinaisons de molécules innovantes dites thérapies ciblées, en partenariat avec l’industrie pharmaceutique qui fournit
ces molécules. Ainsi, près de 30 essais cliniques, promus par le CLB étaient opérationnels en 2011. Ces essais sont
souvent multicentriques, c’est-à-dire qu’ils incluent des patients suivis non seulement au CLB, mais aussi dans d’autres
CLCC, CHU ou CHG, voire dans différents pays européens.
- Les seconds sont à l’initiative de partenaires industriels, qui vont proposer à des médecins du CLB de participer à un
essai dont ils ont la maîtrise. Lorsque ces partenaires nous contactent, ils disposent de la molécule, du protocole, du
design de l’essai et viennent chercher une double expertise au CLB : à la fois l’expertise clinique des médecins (appelés
« investigateurs ») mais aussi le savoir-faire des équipes de recherche clinique et notamment des assistants de
recherche clinique qui vont recueillir les données cliniques et biologiques auprès des patients pendant toute la durée de
l’essai. Actuellement, plus de 150 essais de ce type sont ouverts aux inclusions au CLB, ce qui permet de mettre à
disposition des patients du CLB de nombreuses molécules innovantes.
La recherche clinique locale menée au CLB est-elle reconnue sur le plan national et international ?
Cette reconnaissance passe par trois canaux :
- la reconnaissance des acteurs du monde scientifique, qui passe par les publications et communications dans des
revues et congrès internationaux. A titre indicatif, on dénombrait ainsi en 2010 au CLB 80 publications internationales de
recherche clinique ; de même, les médecins du CLB sont largement présents dans les grands congrès internationaux tel
que l’ASCO, qui est le grand rendez-vous annuel des cancérologues du monde entier, avec pour l’ASCO 2012 la
présentation de 9 communications orales, 11 posters en discussion et près d’une trentaine de posters écrits.
- la reconnaissance des tutelles : le CLB dispose ainsi d’une triple labellisation : labellisation par l’INCa en tant que
Centre de Traitement des Données (CTD) en 2007 (12 centres labellisés en France) et comme Centre d’Essais de
Phases Précoces (CLIP) en 2010 (16 centres labellisés en France) ; labellisation par le Ministère de la Santé (Direction
Générale de l'Offre de Soins) en tant que Centre de Recherche Clinique en Cancérologie en 2011, en partenariat avec le
CHU de Lyon. Ces labellisations nous permettent de bénéficier d’un soutien institutionnel à la fois financier et logistique
pour améliorer la qualité de la prise en charge de nos patients dans les essais cliniques, ainsi que pour favoriser l’accès
à des molécules innovantes. Par ailleurs, le CLB est aujourd’hui reconnu comme une DRCI (Délégation à la recherche
clinique et à l'innovation) par le Ministère de la Santé.
- la mise en place de partenariats à l’échelle internationale, comme par exemple celui mené avec le NCI (National
Cancer Institute) américain pour l’essai de phase précoce en onco-hématologie AKTIL, ou la promotion d’essais en
collaboration avec des partenaires européens, australiens, japonais… L'échelle internationale est en effet indispensable
lorsque nous travaillons sur des maladies rares pour lesquelles il est plus difficile d'atteindre une masse critique de
patients, c'est-à-dire un nombre suffisant pour réaliser l'étude. Certains cancers rares concernent ainsi moins d’une
centaine de patients par an en France. Enfin, des partenariats internationaux ont été développés avec l’EORTC
(European Organisation for Research and Treatment of Cancer), le réseau d’excellence européen Conticanet
(CONnective TIssue CAncer NETwork), ou le NIH (National Institutes of Health).
Comment expliquez-vous que le CLB inclue en moyenne trois fois plus de patients que les autres centres (15%
contre 5%) ?
Cela tient à une volonté forte et ancienne des médecins du Centre. Cette volonté s'incarne aussi dans la structuration de
la recherche clinique et dans les moyens consacrés. Une recherche clinique d'excellence est structurée et nécessite des
compétences. Au CLB, c'est une tradition : il y a une culture volontariste de la recherche, sur un site unique, où
chercheurs et cliniciens se côtoient. En bref, cela tient à une vraie volonté associée à des moyens méthodologiques.
Pour développer de l'innovation, on n'a pas d'autre choix, que ce soit pour concevoir des protocoles d’essais cliniques
innovants ou pour inclure et suivre des patients en respectant l’ensemble des contraintes éthiques, réglementaires et
scientifiques. Cette volonté d’optimiser encore nos savoir-faire nous a d’ailleurs engagé vers une démarche de
certification ISO 9001 de la recherche clinique avec pour objectif une labellisation à l’horizon 2013.
Comment la perception des patients vis-à-vis de la recherche clinique a-t-elle évolué ces dernières années ?
Dans ce domaine comme dans d’autres, la relation patient – médecin est devenue moins asymétrique avec un
rééquilibrage en faveur des patients. En effet, la large diffusion des connaissances médicales et des innovations par