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LES CLASSES MOYENNES DANS LA CRISE
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Directeur de la publication
Xavier Patier
Cahiers français
N° 378
Janvier-février 2014
Impression : DILA
Dépôt légal : 1er trimestre 2014
DF 2CF03780
ISSN : 0008-0217
10
DOSSIER
Q Éditorial par Olivia Montel
Q Les classes moyennes, une notion protéiforme et ambivalente Serge Bosc
Q L’identité des classes moyennes au  l du temps Christophe Charle
Q Classes moyennes, démocratie et changement social Philippe Raynaud
Q Moyennisation ou polarisation? La dynamique des classes moyennes en France
et dans un monde globalisé Louis Chauvel
Q Culture et mode de vie des classes moyennes : quelles évolutions?
Philippe Coulangeon
Q Le vote des classes moyennes Élisabeth Dupoirier
Q Les classes moyennes, perdantes du modèle social français? Henri Sterdyniak
Q Des classes moyennes déclassées? Les limites d’une analyse globalisante
Camille Peugny
Q Les classes moyennes dans les économies émergentes Pierre Jacquemot
DÉBAT
Q Le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis
1. Europe-États-Unis: l’impossible désaccord? Michel Fouquin
2. Grand marché transatlantique: un contexte tendu Jean Gadrey
LE POINT SUR…
Q Quel avenir pour les partis politiques ? Florence Haegel
POLITIQUES PUBLIQUES
Q La politique immobilière de l’État Stéphane Manson
BIBLIOTHÈQUE
Q Michel Offerlé,
Les patrons des patrons – Histoire du Medef,
Odile Jacob, 2013.
présenté par Antoine Saint-Denis
N° 378
LES CLASSES MOYENNES
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Cahiers français 378
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La
Française
Cahiers français 378
Janvier-février 2014
LES CLASSES MOYENNES
DANS LA CRISE
DOSSIER
1 ÉDITORIAL
par Olivia Montel
2 Les classes moyennes,
une notion protéiforme
et ambivalente
Serge Bosc
8 L’identité des classes
moyennes au l du temps
Christophe Charle
15 Classes moyennes,
démocratie
et changement social
Philippe Raynaud
21 Moyennisation
ou polarisation? La dynamique
des classes moyennes en France
et dans un monde globalisé
Louis Chauvel
28 Culture et mode de vie
des classes moyennes:
quelles évolutions?
Philippe Coulangeon
35 Le vote
des classes moyennes
Élisabeth Dupoirier
42 Les classes moyennes,
perdantes du modèle social
français?
Henri Sterdyniak
51 Des classes moyennes
déclassées? Les limites
d’une analyse globalisante
Camille Peugny
59 Les classes moyennes
dans les économies émergentes
Pierre Jacquemot
DÉBAT
65 Le projet d’accord
de libre-échange
entre l’Union européenne
et les États-Unis
65 1. Europe-États-Unis:
l’impossible désaccord?
Michel Fouquin
71 2. Grand marc
transatlantique:
un contexte tendu
Jean Gadrey
LE POINT SUR…
76 Quel avenir
pour les partis politiques ?
Florence Haegel
POLITIQUES PUBLIQUES
81 La politique immobilière
de l’État
Stéphane Manson
BIBLIOTHÈQUE
85 Michel Offerlé,
Les patrons des patrons –
Histoire du Medef,
Odile Jacob, 2013.
présenté par Antoine Saint-Denis
CAHIERS FRANÇAIS
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(rédacteur en chef)
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(rédactrice)
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L’enseignement moral hier et aujourd’hui
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La réforme scolaire 2013-2014
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Cahiers français
377
Novembre-décembre 2013
LA JUSTICE :
QUELLES
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L’accord national interpro
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Cahiers français 375
Mai-juin 2013
LA FINANCE
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LA FRANCE
UNE GÉOGRAPHIE EN MOUVEMENT
DOMINIQUE BARTHÉLEMY
LA FÉODALITÉ
DE CHARLEMAGNE À LA GUERRE DE CENT ANS
Problèmes économiques invite les spécialistes à faire le point
problèmes
économiques
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comprendre
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES
HORS-SÉRIE
SEPTEMBRE 2013NUMÉRO 4
Questions
internationales
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et les autres…
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La Cour européenne des droits de l’homme
Les Soudans après la sécession
Venise : histoire d’une puissance
Questions
internationales
N° 63 Septembre-octobre 2013
Questions
internationales
États-Unis
Vers une
hégémonie
discrète
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- 64 -
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La violence politique en Europe
La Pologne
La Mongolie
L’assassinat de Kennedy
Questions
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10
CAHIERS FRANÇAIS N° 378 1
ÉDITORIAL
Vecteur de l’ascension sociale et des valeurs progressistes pour les uns, lieu de cristallisation
du mécontentement, du repli social et de la crainte du déclassement pour les autres, les classes
moyennes véhiculent des images pour le moins contrastées.
Soulignons en premier lieu que la notion même de classes moyennes est problématique : en
effet, quelle que soit la méthode utilisée pour définir ce groupe social – revenus, critères socio-
professionnels, sentiment d’appartenance –, c’est sa pluralité et son ambivalence qui prédominent,
encourageant les usages idéologiques de l’expression. Outre l’hétérogénéité économique, sociale et
politique des catégories regroupées sous le terme de classes moyennes, les contours de cet ensemble
sont particulièrement flous et sa délimitation vers le haut est particulièrement sujette à débat.
Aux incertitudes quant à la définition des classes moyennes s’ajoutent deux controverses. La première
concerne le rétrécissement de ces groupes intermédiaires : observe-t-on, après la moyennisation des
Trente Glorieuses, une fonte de leurs effectifs correspondant à un mouvement de bipolarisation de la
structure sociale sur le haut et le bas de l’échelle?
Ensuite, les classes moyennes sont-elles victimes, après avoir profité pleinement des possibilités
d’ascension sociale, d’un phénomène de déclassement, au cours de leur trajectoire de vie et/ou d’une
génération à l’autre ?
Certaines analyses mettent l’accent sur la situation objectivement favorable des classes moyennes
françaises. En effet, d’après les données internationales, l’Hexagone échapperait au phénomène
de shrinking middle class observé notamment dans les pays anglo-saxons. Par ailleurs, certaines
études quantitatives tendent à montrer que le déclassement renvoie davantage à une crainte qu’à
un phénomène réel, les classes moyennes ayant tendance à maintenir leur position au sein de la
structure sociale. Le mécontentement des classes moyennes, particulièrement important en France,
s’inscrirait alors en contradiction avec la situation objective de ces groupes, moins dégradée que
dans d’autres pays. D’autres travaux, cherchant à expliquer ce paradoxe, mettent toutefois en avant
la déstabilisation dont elles sont l’objet. D’une part, les trajectoires au sein des classes moyennes
françaises ont tendance à diverger: les fractions les plus favorisées continuent de profiter de la
mobilité sociale ascendante et consolident leurs positions tandis que les fractions les moins favorisées
pâtissent de la dégradation des conditions de l’emploi salarié. Ce phénomène de polarisation, dont
le ressenti s’exprime dans le langage via le succès de la distinction entre lesclasses moyennes
«supérieures» et «inférieures», aurait été renforcé par la crise. Le malaise des classes moyennes
renvoie d’autre part à la fin de ce que l’on a appelé la «société de classes moyennes»: celles-ci,
désormais, ne sont plus épargnées, comme elles l’ont pu être durant des Trente Glorieuses, par le
chômage et la précarité. Si le déclassement observé n’est pas massif, il devient une réalité tangible
faisant basculer les perceptions et les représentations.
Olivia Montel
QUELLES CLASSES MOYENNES?
CAHIERS FRANÇAIS N° 378
2
L’expression même de « classe(s) moyenne(s) »
est problématique. Comme le notait Alain Touraine au
début des années 1970 (1), elle associe deux ordres d’ana-
lyse qui ne se recoupent pas forcément, ou du moins
que partiellement : le qualicatif « moyen » renvoie à
l’idée d’échelles hiérarchiques en termes de revenu,
de patrimoine, de diplôme voire de prestige ; le terme
de classe(s) se réfère quant à lui aux classes sociales
dans les traditions marxienne et weberienne, c’est-à-
dire à la division sociale du travail, à la possession ou
non-possession du capital productif, aux rapports de
pouvoir engendrant des groupes sociaux inégaux aux
intérêts divergents et en conits ouverts ou larvés.
Par ailleurs, le qualicatif « moyen » laisse place
à des appréciations pour le moins uctuantes (l’entre
deux, le milieu, la majorité, etc.) tout en étant chargé de
connotations politico-morales variant selon les époques
et les intervenants sur la scène publique.
Pendant longtemps, les études sociologiques sur les
classes moyennes ont privilégié les approches socio-
(1) Touraine A. (1972), « Moyennes (classes) », Encyclopedia
Universalis.
professionnelles (les CSP ou les PCS en France (2),
d’autres nomenclatures dans certains pays dévelop-
pés), les catégories utilisées étant mises en rapport
avec des lectures variées des classes sociales et de
leurs évolutions. Depuis un certain nombre d’années,
les approches en termes de revenus et de « classes
de revenus » se multiplient au détriment des critères
socioprofessionnels. Parallèlement, des enquêtes par
sondage sur l’auto-positionnement des individus sur
l’échelle sociale sont régulièrement menées depuis
plusieurs dizaines d’années.
Ces différentes approches aboutissent à des visions
très diverses des classes moyennes et cela non seulement
en raison de leurs logiques et présupposés différents
mais aussi par les délimitations très variées pour cha-
cune des approches utilisées, en particulier celles par
les revenus et par l’autoévaluation.
(2) La nomenclature des Professions et catégories sociales
(PCS) a remplacé en 1982 celle des Catégories socioprofession-
nelles (CSP).
LES CLASSES MOYENNES :
UNE NOTION
PROTÉIFORME
ET AMBIVALENTE
Serge Bosc
Sociologue, ancien enseignant à l’Université Paris VIII-Saint-Denis
Si la notion de classes moyennes est très présente dans le débat public, sa définition est
particulièrement problématique. Que cette dernière repose sur le sentiment subjectif
d’appartenance, sur des critères objectifs de revenus, de position hiérarchique ou de nature
du travail, la diversité des statuts et l’ambivalence de certaines catégories sociales ne per-
mettent pas de mettre en évidence un groupe ou un ensemble de groupes sociaux cohérent.
Selon Serge Bosc, ces contours flous favorisent des usages idéologiques de l’expression
« classes moyennes » dans les discours médiatiques et politiques.
C. F.
DOSSIER - LES CLASSES MOYENNES : UNE NOTION PROTÉIFORME ET AMBIVALENTE
CAHIERS FRANÇAIS N° 378 3
Le sentiment d’appartenance
aux classes moyennes
Cette approche consiste à questionner les individus
interrogés sur la façon dont ils se positionnent dans la
société, à quelles catégories ou « classes » ils se sentent
appartenir. Des enquêtes par sondages sont régulièrement
effectuées auprès d’un échantillon représentatif de la
population en leur soumettant une liste de propositions.
Premier fait remarquable, le pourcentage de non-réponses,
c’est-à-dire de refus de s’aflier à un groupe social ou à
une catégorie proposée est relativement important, surtout
parmi les catégories populaires. Mais ce qui ressort de
plus signicatif tient aux intitulés proposés : dans les
enquêtes récentes, l’intitulé « classes populaires » a
tendance à disparaître au prot d’expressions comme
« défavorisés » ou « catégories modestes ». À l’autre bord
de l’échelle sociale, « gens aisés » et « privilégiés » se
substituent à « bourgeoisie » ou « classes supérieures ».
Au surplus, on note dans plusieurs enquêtes la présence
des intitulés « classes moyennes inférieures » et « classes
moyennes supérieures ». Ces terminologies accroissent
sensiblement le nombre d’individus qui s’identient aux
classes moyennes. En croisant les réponses des enquêtés
avec leur catégorie socioprofessionnelle, on constate par
exemple que le pourcentage d’ouvriers s’identiant à ces
dernières varie entre 43 et 55 % dans les enquêtes récentes
de l’IFOP. Ces réponses manifestent une démarcation
de la part des ouvriers et employés qualiés et stables
vis-à-vis des catégories non qualiées et du « précariat »
ou encore une déance envers l’assistanat à l’instar
d’autres catégories intermédiaires (3). Vers le haut de la
pyramide sociale, près de 80 % des enquêtés parmi les
20 % les plus riches s’identient aux classes moyennes
(50 % aux « classes moyennes supérieures », 29 % aux
« inférieures ») : ces résultats traduisent selon R. Bigot
(4)
une réticence à s’afcher en haut de l’échelle sociale ;
« les riches, ce sont les autres ».
Si l’on prend en compte les résultats des enquêtes
sur longue période, la croissance des répondants se
positionnant comme « classes moyennes » est frap-
pante (d’un peu plus de 20 % dans les années 1960
à des estimations variant entre 45 et 70 % dans les
années 2010). Cependant, le sondage IFOP de 2013
enregistre une baisse de 5 points (de 65 à 59 %) par
(3) Schwartz O. (2009), « Vivons-nous encore dans une société
de classes ? », Paris, « La Vie des idées », 22 septembre.
(4) Bigot R. (2009), « Les classes moyennes sous pression »,
Cahier de recherche n° 249, CRÉDOC.
rapport à celui de 2010. Ce double résultat témoigne
bien des ambivalences de cette approche : la hausse
des pourcentages sur cinquante ans résulte d’abord de
la croissance des emplois « intermédiaires » entre le
personnel directionnel supérieur et les postes de pure
exécution (cf. supra) ; la petite baisse de ces dernières
années reète plutôt les difcultés rencontrées par les
tranches « inférieures » des classes moyennes avec la
crise mondiale à l’œuvre depuis 2009. De façon géné-
rale, se déclarer « classes moyennes » renvoie tout aussi
bien à une situation professionnelle, à des conditions
de vie et à des aspirations sociales et aux désirs de se
démarquer d’étiquettes dévalorisantes ou gênantes.
Lapproche par les revenus
et les niveaux de vie
L’approche par les revenus et les niveaux de vie (5) est
en vogue depuis le début des années 2000. Elle consiste à
délimiter sur l’échelle des revenus la part de la population
se situant entre les catégories dites « aisées » et celles
dénommées modestes et pauvres. Deux méthodes – qui
peuvent être complémentaires – sont utilisées. Celle des
« fractiles », le plus souvent les déciles qui divisent un
ensemble donné en 10 parts égales. Celle qui consiste à
xer une fourchette, par exemple de 75 à 150 %, autour du
revenu médian des ménages. Cette approche, aussi utile
soit-elle, pose de sérieux problèmes. Le premier est celui
des éventails choisis. Selon les instituts de recherche, les
classes moyennes peuvent rassembler de 40 à 60 % voire
70 % de la population. Des écarts donc considérables.
Et dans ce registre, les subdiviser en « inférieures »,
« intermédiaires » ou « centrales » et « supérieures »
ne fait qu’amplier a priori les contours des classes
moyennes, à l’instar des enquêtes sur l’auto-position-
nement mais dans ce cas sur décision des responsables
de ces organismes de recherche.
Un autre écueil est celui des rapports entre niveau de
vie et prol social. Les « classes de revenus » résultant
de ce découpage ne prennent pas en compte des éléments
constitutifs des groupes sociaux (auxquels on peut plus
ou moins associer des catégories ou des groupes socio-
professionnels de l’INSEE et/ou des classes sociales)
comme l’univers professionnel, le « capital culturel »,
le style de vie et les réseaux sociaux. Ainsi, les niveaux
(5) Pour tenir compte de la composition des ménages, on divise
le revenu disponible du ménage par le nombre d’unités de consom-
mation, sachant que le poids des unités décroît avec le nombre et
l’âge des membres du ménage.
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