L’usage de l’affichage est répandu dans presque tous les pays
civilisés du monde.
C’est dans un paysage urbain moderne de plus en plus stérile,
que j’ai remarqué un phénomène graphique qui a plutôt les relents
de la rue que ceux des designer-studios.
Projet photographique depuis Venise 1978
Wild Grafix
Contrairement aux surfaces publicitaires officielles des agences
commerciales il existe une forme sauvage d’affichage, partout où
l’effet publicitaire est suffisamment prometteur. Ce qui reste de
cette publicité, après que les vieilles affiches aient dû céder la
place aux nouvelles, elles-mêmes bientôt décollées, déchirées,
mutilées pour d’autres, révèle une surface composée de débris,
de lameaux, restes de typographie, de photos, de papiers, de
couleurs.
Les fragments sont en général ignorés ou percus comme laids et
repoussants, alors que cependant, ils constituent une nouvelle
image composée de l’addition de leurs informations, partiellement
effacées par le temps.
Elles sont une goutte de sueur, une trace de sang de la civilisation.
Pour moi, l’attirance de ces collages chaotiques est irrésistible.
Depuis des années, je poursuis ces lieux et leurs différents aspects
a l’aide de mes photos.
Ces murs, que personne n’a créés, qu’aucun designer ou
dessinateur n’a concus ou imités, sont pour moi comme le scénario
d’un film documentaire.
Leur surface patinée, née du hasard, est unique et fugace.
Wild grafix constitue, couche après couche, un nouvelle image
née de l’anarchie du temps. C’est ainsi le cadrage photografique
qui crée le nouveau tableau.
Pit Janzen
Bargème 2013
www.pitjanzen.de