Les pages du jeune naturaliste En juillet, le monde animal et végétal "explose". La reproduction est à son comble et les oiseaux, les insectes et les fleurs abondent dans tous les milieux. C'est la meilleure période pour découvrir les relations existant entre le monde animal et végétal et l'environnement. Choisissez un milieu bien précis, pas trop grand: une mare, un fossé, un talus herbeux, une ancienne carrière, ... Partez à la découverte de tout ce qui pousse et de tout ce qui bouge. Notez chaque observation lors de vos diverses prospections. Après quelques semaines, amusez-vous à dessiner, sous forme de paysage, le milieu étudié avec ses différents habitants (plantes, oiseaux, insectes, batraciens, ... ). Vous aurez ainsi représenté un ECOSYSTEME. Une Mare (croquis d'exemple) Dans la mare : des nèpes, des larves de libellules et de dytiques, des têtards et des escargots. Sur l’eau : des gerris et des lentilles Bord de la mare : des grenouilles vertes, des demoiselles et des libellules, beaucoup de traces d’animaux venant boire. Observations des hirondelles venant chercher de la boue. Le héron est venu deux jours de suite. _____________________________________________________________________________________________ Les pages du jeune naturaliste La mare 1/5 Beaucoup de nichées prennent leur envol en ce dé- but d'été. Si nous nous dissimulons bien, nous pouvons parfois épier une famille d'oiseaux posée sur un tas de bois, sur les branches basses d'un arbre ou encore, accrochée à une clôture. Soudain un jeune hausse le ton en piaillant avec force. Bientôt un adulte, le bec chargé de chenilles, vient rassasier l'affamé encore tout agité. On peut d'abord observer les nichées volantes de mésanges, grives, merles, bergeronnettes, cincles, troglodytes, rougegorges, pics, sittelles et grimpereaux. Ensuite, celles de la linotte, du chardonneret, des fauvettes et rougequeues prennent le chemin des airs. Le soir, on peut encore entendre les chuintements et cris plaintifs, longuement répétés, des jeunes rapaces nocturnes. Les petites chouettes hulottes semblent éternuer sans cesse tandis que les jeunes hiboux moyen-duc émettent des cris aigus audibles de loin. Les bords de chemins ,épargnés des herbicides,sont abondamment fleuris. La grande berce, que l'on peut voir du Littoral à la Gaume, exhibe ses belles ombelles de fleurs blanches visitées par des dizaines d'insectes. Habillés en costumes de bagnards, les syrphes butinent à qui mieux mieux puis se déplacent vers d'autres fleurs. Leur faculté de voler sur place, à l'instar des oiseaux mouches,est vraiment remarquable. Posés, ils montrent deux grands yeux aux reflets métalliques, un corps aplati , des petites antennes, leur unique paire d'ailes (ordre des Diptères) et leur paire de balanciers ou haltères destinés à assurer leur équilibre en vol. _____________________________________________________________________________________________ Les pages du jeune naturaliste La mare 2/5 Le long des routes ou dans les grandes coupes forestières, l'épilobe en épi (fig.l) forme d'éclatants massifs roses se balançant au gré du vent. Plante héliophile (amie du soleil) par excellence, on la rencontre toujours dans des endroits bien éclairés. Les nombreuses fleurs s'agencent le long d'un axe central (pédoncule) pour former une longue grappe conique. Atteignant facilement 1,5 à 2 m de haut, l'épilobe en épi se caractérise aussi par ses feuilles alternes et en forme de feuilles de saules osiers, d'où son appellation d'osier fleuri. Approchons d'une plante et observons: chaque fleur est reliée au pédoncule par un pédicelle et on devine l'ovaire, un peu plus épais (fig. 2). La floraison commence par le bas de la grappe et on peut distinguer trois stades dans la maturation de la fleur: 1° chez la "jeune" fleur, 4 des 8 étamines sont mûres et le style est terminé en massue (fig. 3) 2° les 4 premières étamines flétrissent tandis que les 4 autres arrivent à maturité (fig. 4) 3° les 8 étamines sont fanées et le style est terminé par une croix (stigmates mûrs) (fig. 5). _____________________________________________________________________________________________ Les pages du jeune naturaliste La mare 3/5 Cet échelonnement dans la floraison, est-il un effet du hasard? Non! Ce système ingénieux, en fait, permet d'éviter l'autofécondation et ainsi la dégénérescence de l'espèce (analogue à la consanguinité chez les animaux). Pour comprendre, aidons-nous des dessins de la figure 7. Attiré par le nectar délicieux de la fleur de l'épilobe, un bourdon s'approche de la grappe. Butinant les fleurs du bas vers le haut de celle-ci, le bourdon se charge petit à petit de grains de pollen. Puisque les stigmates des fleurs supérieures ne sont pas ouverts, pas de risque, donc, d'y déposer du pollen de la même grappe. Par contre, en visitant l'épilobe voisin, le bourdon va se frotter aux stigmates des fleurs inférieures, les imprégnant ainsi du pollen du premier épilobe. La fécondation est donc croisée. Le fruit, appelé capsule (fig. 6), s'ouvre en 4 valves et laisse échapper à maturité des dizaines de petites graines. Au moindre souffle de vent, celles-ci, munies d'aigrettes,sont emportées sur de très longues distances (fig. 8). premier épilobe en épi Une: autre relation "plante-insecte" intéressante à observer est celle de la cardère (fiq. 9) et des insectes non-butineurs. Ressemblant à un grand chardon, se conservant longtemps à l'état sec, cette plante fut utilisée autrefois pour carder la laine (la peigner après la tonte), ce qui lui valut son nom. La cardère est plus communément appelée "cabaret des oiseaux" par le naturaliste. Ses feuilles opposées, hérissées de piquants à la face inférieure, sont soudées entre elles à la base; elles constituent,dès lors,une cuvette où s'accu- mule l'eau de pluie. Pareil à un château- fort, le "cabaret des oiseaux" _____________________________________________________________________________________________ Les pages du jeune naturaliste La mare 4/5 s'est muni de "douves" où viennent se noyer quantité d'insectes marcheurs "inutiles" ... En effet, seuls les insectes volants et butineurs atteignent les fleurs car bons agents fécondeurs. Les autres, au corps lisse et qui se déplacent en marchant, comme les fourmis par exemple, sont "éliminés" car ils ne participent pas à la pollinisation. Enfin, lors de vos recherches, vous découvrirez fréquemment une larve d'insecte, très utile : 1a 1arve de coccinelle (fi q. 10) . Cet insecte bien connu est représenté en Belgique par plus de 200 espèces. Toutes les coccinelles, adultes et larves, se nourrissent de pucerons en grande quantité. Si vous êtes attentif, vous trouverez peut-être la chrysalide (stade intermédiaire entre la larve et l'adulte); attention elle est fragile, protégez-la! 3 étapes de la vie de la coccinelle. BONNES VACANCES ! Bernard CLESSE et Thierry DEWITTE larve chrysalide coccinelle adulte _____________________________________________________________________________________________ Les pages du jeune naturaliste La mare 5/5