Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
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« L'idée originale - qui nous a permis de réaliser cette découverte avant tout le monde - était d'aller jeter nos
filets du côté des petites étoiles nommées naines ultra-froides, ayant des températures inférieures à 2700°
C (à comparer aux 6000°C du Soleil), pour voir si elles avaient des planètes semblables à notre Terre,
précise Michaël Gillon. On ne peut bien les observer qu'avec des détecteurs ayant une bonne sensibilité
dans le proche infrarouge. C'est ce que nous avons réussi à faire. » La zone habitable - où se trouve l'eau
sous forme liquide - autour des étoiles ultra-froides est beaucoup plus proche de l'étoile et les planètes qui
orbitent dans cette zone le font plus rapidement, et donc les possibles transits se manifestent de façon bien
plus fréquente.
TRAPPIST AU MAROC
En effet, forts de leur avance dans la quête internationale
de la vie dans l'Univers, les chercheurs de l'ULg sont décidés à encore aller bien plus loin. Ils terminent
actuellement l'implantation d'un second télescope dans l'Atlas marocain, à 2700 m d'altitude. TRAPPIST-
Nord, situé à l'observatoire de l'Oukaimeden, va compléter son frère jumeau du Chili et scruter le ciel de
l'hémisphère boréal cette fois. Ce nouvel observatoire est financé par un crédit gros équipement de l'ULg
et une action de recherche concertée (ARC). Il est également au centre d'une nouvelle collaboration entre
l'ULg et l'université Cadi Ayyad de Marrakech, avec notamment des thèses en cotutelle. Mais aux côtés de
cette double TRAPPIST, il y aura le quatuor de télescopes SPECULOOS (pour Search for habitable Planets
Eclipsing Ultra-Cool Stars) qui seront installés à proximité du VLT à Paranal au Chili !
Il s'agit cette fois d'un projet bien plus ambitieux, avec quatre télescopes identiques ayant des miroirs
primaires de 1 m, également robotisés, et qui seront totalement dédiés à la recherche de ces fameuses
exoplanètes autour d'étoiles ultra-froides. Ce nouveau projet est financé par l'Europe (ERC) et associe
dans un consortium les universités de Cambridge et King Abdulaziz de Jedah qui, chacune, ont financé
un télescope. Et Michaël Gillon, également à la tête de SPECULOOS, de se montrer enthousiaste quant à
l'avènement du projet prévu au printemps 2017 : « Nous allons surveiller pendant cinq ans les 500 étoiles