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fermenter et de conduire à la création d'un milieu capable de satisfaire
aussi pleinement que possible les exigences alimentaires et biologi-
ques du champignon, Pendant la fermentation, certaines substances
solubles (ammoniaque et sels ammoniacaux) préjudiciables
'à
la culture,
et que contient le fumier, disparaissent. Au point de vue biologique,
sous l'influence de la forte température pendant la fermentation, de
nombreux micro-organismes, qui nuiraient au bon développement du
myce-
lium
, sont détruits.
.
Le fumier est secoué convenablement pour en éloigner tous les corps
étrangers, tels que chiffons, etc., qui pourraient nuire à une fermenta-
tion régulière ,et pour mélanger, aussi intimement que possible, la paille
aux crottins.
Dette
opération terminée ,on en fait un tas de 1m25 à
1m50
de largeur et de hauteur et dont la longueur varie avec la quantité
désirée.
On procède au montage, par couches successives de 20 cm. d'épais-
seur, en ayant soin de bassiner à l'eau, les parties de fumier qui pour-
raient être trop sèches, et en tassant chaque couche modérément. Le tas
terminé, on en peigne convenablement les côtés et on le recouvre., de
pail-
lassons
ou de volets pour le préserver du soleil et des pluies. Au bout
de 5 à
0
jours, la fermentation devient excessive et la température à
l'intérieur du tas s'élève à 70 degrés et plus; c'est le moment de faire
subir au tas une retourne, en le reformant h côté du
1er
,
tout en en
secouant de nouveau toutes les parties et en plaçant, vers l'in-
térieur, les parties qui se trouvaient en
.
dehors dans le premier
tas.
Les parties sèches seront bassinées h l'eau. La fermen-
tation reprend et au bout de 8 jours le fumier peut être employé au
montage des meules. Il arrive souvent cependant qu'on soit obligé de
procéder à une seconde retourne. Le fumier en bon état d'emploi doit
présenter les caractères suivants : il doit être onctueux au
toùcher
, ne
pas laisser de traces d'humidité dans la main lorsqu'on le presse, avoir
de l'élasticité et un peu de moiteur; sa couleur doit être d'un brun fauve
et l'odeur d'ammoniaque doit avoir disparu, déjà même il doit dégager
une
légère,
odeur de champignon; il ne peut être pourri, mais la paille
dont il se compose doit avoir perdu sa consistance. S'il réunit ces con-
ditions, on peut le transporter à l'endroit oh doit se faire le montage
des meules; dans le cas contraire on lui fait subir une
.^,
me
ou une
4m
0
retourne à une dizaine de jours d'intervalle, et si après ce terme il n'est
pas encore à point, on doit le considérer comme impropre à la culture
(lu champignon.
Disons que pour obtenir une bonne fermentation, il faut travailler
avec 1 m3 de fumier au moins, quitte à employer
à
d'autres usages le
fumier restant, qui n'a d'ailleurs rien perdu de sa valeur fertilisante.
Un m, de fumier préparé donne environ S m. courants de. meules.
Montage des
mei
des. —
Les meules ou couches de fumier, sur lesquelles
devront se développer les champignons, se construisent de deux façons.
Le long des murs, on en établit à un versant, appelées généralement
meules en
accot
; elles ont 50 cm. de largeur à la base et 50 cm. de hau-
teur. Certains cultivateurs désapprouvent cette méthode, sous prétexte
que les meules apposées aux murs se refroidissent trop rapidement et
que les anfractuosités des murs constituent des refuges aux insectes