B. L’épargne, l’investissement et l’emploi: ce que nous pouvons retirer du débat
Néoclassique/Keynésiens
En 1939, Harrod détermine trois types de taux de croissances : le naturel, qui prend
en compte l’emploie et la population active disponible, le garanti (dit aussi justifié) qui
intègre les anticipations des entrepreneurs et qui permet de tendre vers le plein emploi et
l’utilisation totale du capital, l’effectif (dit aussi de constatable) qui ne garanti absolument
pas que l’on arrive à l’optimalité des différents facteurs. L’idée ici est de trouver un
équilibre qui implique l’égalité des trois taux. Le modèle permet d’articuler le principe de
l’accélérateur avec celui du multiplicateur. Par exemple, si la demande effective est
supérieure à la demande prévue (si l’on reprend les termes du modèle on dira : si le taux de
croissance effectif est supérieur au taux garanti) on assistera à une compensation opérée par
les firmes sous forme d’investissements (accélérateur) ce qui contribuera aussi à augmenter
le taux de croissance et la demande (multiplicateur). Ce phénomène est relativement
observable dans les pays industrialisés, la question majeure restant de savoir comment
juguler l’inflation liée à ces phénomènes de croissances comme Jean-Claude Trichet n’a eu
de cesse de le rappeler avant la crise des subprimes. La croissance des pays industrialisée
doit donc certes faire jouer les effets accélérateurs et multiplicateurs mais en prenant garde
à ne pas laisser la machine s’emballer. En effet, le modèle d’Harrod défini une croissance
sur le « fil du rasoir » où l’instabilité est inhérente au système. La multiplication des crises
depuis 20 ans semblent d’ailleurs aller dans ce sens.
A ce pessimisme, les néoclassiques répondent par l’intermédiaire de Solow. Le
modèle de Solow, bien qu’insuffisant, reste un formidable outil pour appréhender la
croissance de façon optimiste tout conservant un cadre néoclassique. Ce cadre suis en
réalité une logique : il cherche à définir les conditions de l’équilibre, c'est-à-dire de
l’optimalité ce qui in fine peut se traduire par le plein emploie. Le prolongement du modèle
que constitue « la règle d’or » permet de rechercher le taux d’épargne qui correspond au
meilleur « chemin de la croissance ». Le but est de favoriser une consommation maximale.
Ce point est intéressant pour nuancer la classique simplification du débat actuel qui veut
que : être de gauche, c’est être keynésien, c’est donc demander une croissance par la
consommation ou bien être de droite, c’est être néoclassique et s’est donc privilégier
l’offre.
La croissance des pays industrialisée est donc particulièrement soumise à
l’obtention d’un certain taux d’équilibre de l’investissement. Pour comprendre que
l’économie peut rencontrer des difficultés certaines à emprunter le chemin de la croissance,
il est possible de revenir sur des bases keynésiennes par l’intermédiaire de Domar. En effet,
pour cet économiste américain, il existe deux effets liés à l’investissement : l’effet revenu et
l’effet capacité. Sans rentrer dans les détails de la théorie, il faut bien comprendre que pour
obtenir une croissance équilibrée, il faut que le supplément de revenu engendré par le
multiplicateur d’investissement absorbe le supplément d’output qui est lié à cette