
fonction des changements de la PPC. Ainsi, si la PPC augmente, la résistance
vasculaire augmente, pour empêcher l’augmentation du débit sanguin cérébral. À
l’inverse, si la PPC diminue, la résistance diminue pour empêcher l’augmentation du
débit sanguin cérébral (fig. 2).
La PaCO2
Dans les conditions normales, une variation de 1 mmHg de la PCO2entraîne
une modification de 1 à 2 mL/min/100 g de cerveau, soit environ 3 % du débit
sanguin cérébral. Ainsi, une hyperventilation réduisant la PaCO2à 20-25 mmHg
diminue le débit cérébral global de 40-50 %, tandis qu’une augmentation de PaCO2
à 80 mmHg entraîne une augmentation du débit sanguin cérébral de 100 à 200 %
chez l’animal anesthésié, et beaucoup plus (600 %) chez l’animal éveillé, en raison de
la réaction adrénergique intense qui y est associée. Ces effets sont majorés si le débit
sanguin cérébral de base est élevé.
Ces effets sont toutefois diminués en cas d’hypotension artérielle. La réponse à
l’hypocapnie peut être abolie en cas d’hypotension à un niveau inférieur à celui de
l’autorégulation. Par ailleurs, l’hypercapnie atténue ou abolit l’autorégulation.
En cas d’hypertension intracrânienne, ce n’est pas tant la diminution du débit
sanguin cérébral que la diminution du volume sanguin cérébral qui est visée. On
considère que le volume sanguin cérébral est de 3-4 mL/100 g de cerveau chez
l’homme- on considère que chaque diminution de PaCO2de 1 mmHg diminue le
volume sanguin cérébral de 0,05 mL/100 g.
Ainsi, une diminution de la PCO2jusqu’à 26 à 28 mmHg permet de diminuer
sensiblement le débit sanguin cérébral et ainsi de réduire la PIC. Une diminution de
la PCO2en dessous de 25 mmHg peut toutefois entraîner des lésions ischémiques.
L’hyperventilation est donc utile en urgence, car les effets de l’hypocapnie sont
transitoires, diminuent déjà après quelques heures, pour disparaître entièrement
dans les 24 heures. Ce phénomène est probablement dû à deux phénomènes:
- une réduction du bicarbonate avec correction du pH extracellulaire ;
- des modifications de résorption de LCR.
Ce phénomène est important, car il implique que la correction rapide de
l’hypocapnie entraîne une hyperhémie compensatoire. L’arrêt brutal de
l’hyperventilation est dangereux, car il peut entraîner une vasodilatation cérébrale
importante. Il est donc essentiel de lever l’hypocapnie progressivement, sur une
durée de plusieurs heures, si on veut éviter une vasodilatation importante
La PaO2
La PaO2influence peu le débit sanguin cérébral, sauf en cas d’hypoxémie sévère.
C’est en effet surtout lorsque la PaO2descend en dessous de 50 mmHg que
l’augmentation du débit sanguin cérébral est manifeste. Le débit sanguin cérébral
double si la PaO2descend à 30 mmHg.
Le système nerveux sympathique
Bien que le cerveau comprenne un réseau important de fibres ortho- et
parasympathique, cette influence est faible. La stimulation maximale des fibres
orthosympathiques diminue le débit sanguin cérébral de seulement 5-10 %, et la
stimulation maximale des fibres parasympathiques a un effet inverse de même
importance. Ainsi, ces changements sont semblables à ceux obtenus par une
modification de PaCO2de 2 mmHg.
418 Le manuel de réanimation, soins intensifs et médecine d’urgence
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