Après le « Grexit » qui se prépare, on pourrait
passer au « Brexit » et surtout au « Francexit »
Dans le feuilleton grec toutes les prévisions des sondages se sont révélées fausses. Le
pays est désormais aux avants postes du déclin occidental. Il porte une dette de 320Md€, soit
180% de son PIB qui a servi a payer des dépenses courantes et non pas des investissements (en
dehors des Jeux Olympiques !). Le poids de la fonction publique, un régime de retraite parmi les
plus généreux du monde (un tiers du pays part à la retraite à 55 ans, les présentateurs de
télévision partent eux à 50 ans, 20 000 morts qui continuent à percevoir leur retraite), une
fraude fiscale endémique (les armateurs ne payent pas un centime d’impôts car c’est inscrit dans
la constitution) et une corruption généralisée empêchent, par manque de courage de son
personnel politique, ce pays de revenir dans les clous d’une gestion normale. Aujourd’hui, Alexis
Tsipras est en défaut vis à vis de ses créanciers extérieurs, mais aussi vis à vis des salariés de la
fonction publique et des retraités grecs. A sa légitimité démocratique acquise après le
référendum, les gouvernements des pays de la zone euro opposent le principe de continuité de
l’Etat. Il en va de la crédibilité du projet européen.
La crise grecque révèle que les institutions européennes ne sont pas bonnes. Elles ont
été incapables de trouver une réponse adaptée aux maux causés par un système qui ne
fonctionne plus. Chaque fois que l’on a aidé la Grèce, les mesures ont été inefficaces pour aider
ceux qui étaient parmi les plus pauvres.
Si on ne les fait évoluer rapidement ces institutions, la Grande Bretagne quittera l’Europe et il y
aura d’autres Grèce (les pays de l’Europe du sud et probablement la France avec un
« Francexit »). Le non grec au référendum est l’opportunité de remettre sur les rails une Europe
plus resserrée qui la renforcerait.
C’est d’autant plus urgent, que l’antigermanisme fait de nouveau entendre sa petite
musique. La crise grecque serait uniquement la conséquence des exigences de rigueur
budgétaire imposées par la Chancelière Angela Merkel. Ce qui est totalement inexact quand on
regarde les plans d’aide de l’Europe accordés à Athènes depuis 2010. Le problème qu’il faut
traiter est que la « ménagère souabe », comme la surnomme les allemands, ne supporte pas que
d’autres s’exonèrent des sacrifices qu’elle a consenti pour son pays….
Ce qui est en jeu c’est la possibilité pour les partis extrémistes de gauche et de droite en Europe
de faire des fausses promesses dans des programmes populistes tout en rendant l’Europe et
l’Euro responsables de leurs propres difficultés.