Notion de risque en géographie: exemple du

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Notion de risque en géographie: exemple du
contexte biophysique actuel du Sahel sénégalais
Ugb, le 17 avril 2010
M. Boubou Aldiouma SY
Maître de Conférences, Ugb
[email protected]
Plan
1. Le Sahel (définition et limites)
2. Définition du risque
3. Les éléments physiques en état de risque (sols,
végétation, eaux)
4. Dégradation des biens économiques et risques sociaux
5. Stratégies de gestion du risque
Sahel: définition et limites
• Le Sahel est une bande climatique de 300 à 400 km de
large allant de Dakar (14°44’N-17°30’W) à Nouakchott
(18°06’N-15°57’W).
• Vers l’est, cette bande passe par Niamey (13°29’N02°10’E) et se prolonge jusqu’à Ndjaména (12°08’N15°02’E), au Tchad (DE RIDDER, 1982).
• Sur le terrain, l’espace est une zone mouvante au gré
de la remontée maximale de l’EM (latitude de
Nouadhibou, 20°56’N).
Sahel: définition et limites
• Domaine de transition entre le Sahara et le Soudan, le
mot Sahel signifie rivage et dérive de la définition du
terme arabe Sahil ou es-Sahil (BOUREIMA, 1988).
• Par extension, l’expression est appliquée aux bordures
du Sahara, et, progressivement, elle finit par désigner
une aire géographique marquant la transition entre les
régions désertiques et celles où règne le climat
soudanien.
• Ce domaine concerne le Sénégal, le Mali, la Maurit., le
Niger, le Tchad et le Burkina Faso en Afrique de l’Ouest.
Sahel dans le sens strict au Sénégal
de l’ordre de 40 000 km²
A l’échelle du continent africain, c’est une bande très étendue.
Au Sénégal, elle couvre plus de 60 % du territoire national ,
créant des conditions d’aridité parfois sévères.
La carte des isohyètes situe le domaine arides à ½ aride du
Sénégal de Podor à la ligne Sud Tambacounda (600 mm)
Photo prise en mai 2002 à Gadiobé: la disparition complète du
tapis herbacé libère l’énergie éolienne
La typologie des aires de déflation de l’Unité Pastorale
de Ath Bali, dans le bassin du Ferlo (SY B., 2008)
L’Unité Pastorale de Yaré Lao dans le bassin du Ferlo:
remarquer la proportion des aires sensibles à très sensibles
Typologie des aires de déflation dans le bassin
pastoral du Sénégal (SY B., 2008)
A l’échelle du Sénégal: importance des surfaces
exposées à la dynamique éolienne (CSE, 2000)
Au total:
L’importance des aires de déflation est indicatrice de la
dégradation du patrimoine ligneux du Sénégal:
- pressions physiques: persistance de la sécheresse climatique
- pression anthropique: 72 % de la population du Sénégal vivent de
l’exploitation des ressources primaires - agriculture, élevage,
exploitation de bois et charbon de bois -, etc.
Synthèse
• Les surfaces très faiblement protégées, voire nues sont
rangées dans la catégorie des aires très sensibles, soit
57 % à Yaré Lao contre 66 % à Atch Bali.
• Dans l’ensemble du bassin pastoral et des domaines
alluvial et deltaïque, la classification donne les
statistiques suivantes:
• - aires stabilisées = 31,5 %;
• - aires peu sensibles = 1,2 %;
• - aires assez sensibles = 26 %;
• - aires très sensibles = 41,5 %, soit 67,5 % de assez
sensibles à très sensibles: cette situation entraine des risques
Les éléments physiques en état de risque
• Le recul significatif des paysages végétaux est une
résultante des déficits pmm, la végétation ne régénère
pas correctement pour entretenir les sols (apport
organique), protéger les sols contre l’érosion en tant que
force de frottement (colmatage du réseau hydrographique
fonctionnel).
• Le déficit en eau oblige les hommes et les animaux à
converger vers les zones humides (delta), ce qui risque
de dégrader la qualité de l’eau, d’une part, constituer
des foyers à risque entre les acteurs (agriculteurs, pasteurs,
etc.) car l’eau, la plante et le sol = biens économiques.
Cadre de vie des sociétés agraires
• L’économie, l’organisation sociale, les traits culturels,
les modes d’appropriation des facteurs de
production sont essentiellement contrôlés par les
systèmes de valorisation des biens économiques
communs: sols, plantes, eaux.
• C’est pourquoi, la gestion équitable de ces biens est
un facteur de stabilité sociale, qui nous éloigne des
risques (sociétés traditionnelles avaient des modes d’acquisition à la
terre en tant que facteur de production pour gérer les risques).
La notion de risque
• Le terme risque «fait référence aux pertes attendues que subira un
élément en état de risque, en conséquence d’une certaine menace,
dans une période de temps spécifiée».
• Le risque peu alors être mesuré «en quantité de dommages
physiques subis par des biens» (COBURN et al. 1991: 10).
• La dégradation des ressources naturelles (biens économiques)
expose les usagers aux risques de conflits car les populations
humaines et animales augmentent pendant que les Ressources
Naturelles diminuent et se retrouvent dans des poches humides.
La notion de risque
• Le risque est l’exposition à un danger, un préjudice ou
autre événement dommageable, inhérent à une
situation ou une activité.
• Le risque est défini par la probabilité (quantification du hasard)
de survenue de cet événement (il s’agit ici de la réaction/réponse
de la nature) et par l'ampleur de ses conséquences.
• Il peut alors être appliqué à une personne, une
population, des biens, l'environnement ou le milieu naturel.
Les composantes du risque
- la probabilité de réalisation d’une situation: la forte pression
physique et anthropique sur le ½ a fini d’installer plus de
60 % du Sénégal en régime d’instabilité;
- les éléments menacés, qui sont les ressources naturelles
fondant le cadre de vie des populations;
- la vulnérabilité, qui est le dommage que le sénégalais subit,
se traduit par une perte progressive de ses sources vitales,
exposant directement la vie des personnes aux risques dus
aux effets de la dégradation des RN (revenus et moyens de
subsistance sont menacés).
Stratégies de gestion du risque
- Le risque doit être gérée dans le cadre de l’aménagement du
territoire par l’intégration de cette notion car la prise en compte du
risque dans le cas du Sahel sénégalais est une source d’intégration
et de stabilité sociale
- L’intégration, selon une perspective durable, de l’usage des biens
économiques communs.
-
Il est important de maîtriser les conditions de mise en place des
ressources, leur comportement en R% avec le contexte biophysique
en cours
-
Il est essentiel d’anticiper la réponse de la nature (études
d’impacts) avant toute action susceptible de modifier/d’interférer
l’organisation/fonctionnement des écosystèmes */* Fin.
Merci de votre attention
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