qui comporte des risques potentiels et peut
entraîner une épiphora secondaire et l’insatisfac-
tion du patient qui demande un traitement. Les
clous méatiques sont souvent visibles à la bio-
microscopie échoguidée dans les canalicules où
ils sont inclus. On peut habituellement guérir
l’épiphora en retirant le clou méatique et en
traitant l’obstruction, le cas échéant.
Cas 3 : Le patient devant subir une chirurgie
de la cataracte et souffrant d’une
obstruction du canalicule
Un homme caucasien âgé de 81 ans a con-
sulté son ophtalmologiste généraliste, car la
vision de ses deux yeux avait baissé, de façon
plus prononcée dans l’œil gauche. Un diagnostic
de cataracte a été établi et on a planifié une
chirurgie de la cataracte de l’œil gauche. Le
patient souffrait également d’une légère blépha-
rite et se plaignait d’un écoulement légèrement
plus important dans l’œil gauche que dans l’œil
droit. L’ophtalmologiste a irrigué les voies lacry-
males et a constaté qu’elles étaient complètement
obstruées. Le patient ne présentait pas de symp-
tômes d’épiphora, mais seulement un léger
écoulement. On l’a adressé à notre service spécia-
lisé dans les voies lacrymales, afin de déterminer
si une DCR devait être réalisée avant la chirurgie
de la cataracte pour minimiser la possibilité
théorique d’une endophtalmie postopératoire.
À l’examen, le patient présentait une légère
blépharite symétrique. Une compression digitale
du sac lacrymal n’a pas révélé de reflux de
mucus par l’un ou l’autre des points lacrymaux.
Lorsque l’on a irrigué les voies lacrymales, on a
constaté une obstruction complète avec un
degré important de reflux mucopurulent
provenant du sac lacrymal. Le patient a affirmé
qu’il ne présentait pas d’antécédents de sympto-
matologie évoquant une forme quelconque de
dacryocystite. Lorsque l’on a avancé la canule
dans le canalicule, on a constaté une résistance
(la canule touchant l’os de la fosse lacrymale),
suggérant une obstruction du sac lacrymal lui-
même. La question de savoir si le patient devait
subir une DCR avant la chirurgie de la cataracte
s’est ensuite posée. Après une discussion entre le
patient et son ophtalmologiste et étant donné
que le patient était un homme âgé de 81 ans en
bonne santé qui ne prenait pas de médicaments
par voie générale, il a subi une DCR de routine
ambulatoire sous anesthésie locale. Les voies
lacrymales du patient étaient totalement per-
méables lors de l’irrigation après la chirurgie et
le patient a été adressé à nouveau à son ophtal-
mologiste généraliste pour une chirurgie de la
cataracte. L’ophtalmologiste généraliste a traité
la légère blépharite avec un nettoyage des
paupières et des antibiotiques préopératoires et
le patient a subi une chirurgie de la cataracte
sans incident, l’évolution de son état après
l’intervention étant normale.
Le patient devant subir une chirurgie de la
cataracte – L’investigation des voies lacrymales
est-elle nécessaire ?
Il y a eu de nombreuses discussions sur le
rôle des antibiotiques préopératoires dans la
prévention de l’endophtalmie consécutive à la
chirurgie de la cataracte. Il y a également de
nombreuses controverses sur la question de
savoir si les antibiotiques sont nécessaires et
dans ce cas, lequel devrait être administré, par
quelle voie et pendant combien de temps.
Ensuite, il y a la question de l’administration
d’antibiotiques pendant les périodes peropéra-
toire et postopératoire dans le but de prévenir
l’endophtalmie postopératoire. Bien que l’endo-
phtalmie consécutive à la chirurgie de la cata-
racte soit extrêmement rare, c’est un événement
que l’on devrait éviter car il a un effet dévasta-
teur tant pour le patient que pour le chirurgien.
Le sac lacrymal se trouve assez près du champ
opératoire lorsqu’il s’agit d’une chirurgie de la
cataracte. En théorie, les bactéries provenant du
sac peuvent contaminer le champ opératoire et
s’établir dans la région intraoculaire. Un sac
lacrymal obstrué peut abriter des bactéries qui
peuvent s’échapper du sac et contaminer l’ou-
verture palpébrale, en particulier si une pression
est exercée sur le sac pendant la chirurgie de la
cataracte. Les germes commensaux les plus
fréquents dans le sac lacrymal sont Staphylococ-
cus et Streptococcus pneumoniae et ce sont cer-
tainement les causes les plus fréquentes de
l’endophtalmie. Le sac obstrué peut également
abriter des bactéries Gram-négatif, dont cer-
taines ont également été identifiées chez les
patients atteints d’endophtalmie.
La chirurgie de la cataracte est souvent réa-
lisée chez les personnes âgées qui présentent
une hyposécrétion lacrymale et par conséquent,
ces patients âgés peuvent ne pas présenter de
symptômes d’épiphora, même en présence d’un
blocage du canalicule. À quelle fréquence les
canalicules sont-ils bloqués chez les personnes
Ophtalmologie
Conférence Scientifiques