Act. Méd. Int. - Neurologie (1) n° 2, mai 2000 64
l’étude, il y avait trop peu de cas de
DCB (5 cas) pour tirer des conclusions.
Cet article a le mérite de nous rappeler
qu’il existe tout de même quelques ano-
malies que l’on peut facilement voir sur
une simple IRM et qui peuvent nous
orienter vers un diagnostic plutôt qu’un
autre.
Bien que le plus rare des syndromes par-
kinsoniens atypiques (incidence exacte
inconnue), la dégénérescence cortico-
basale est très en vogue, car elle fait la
jonction entre les démences et les syn-
dromes parkinsoniens. C. Özsancak (2),
dans la Revue neurologique, a fait un
excellent travail de synthèse de littératu-
re sur le sujet, depuis 1968, date de la
première description par Rebeiz, en étu-
diant les 398 cas colligés depuis lors.
L’affection débute vers 60 ans, avec une
présentation asymétrique, dans deux
tiers des cas, au membre supérieur, le
plus souvent décrite comme une mal-
adresse. Les signes cardinaux sont pré-
sents en 2 à 5 ans, associant des signes
corticaux et sous-corticaux qui restent
toujours asymétriques (le syndrome par-
kinsonien étant clairement doparésis-
tant). L’évolution se fait vers un état gra-
bataire et un décès en 6 à 8 ans. Aucun
examen complémentaire n’est réelle-
ment discriminant, seul l’examen anato-
mopathologique du cerveau permet le
diagnostic, mais trop tard pour que le
patient puisse en retirer un bénéfice ; de
toute façon, les médicaments proposés
sont généralement inefficaces. L’article
de Özsancak est une bonne synthèse
où l’on trouvera les réponses aux
questions posées sur cette affection.
P. S. Mathuranath et coll. (3) ont étudié
la DCB à partir de deux cas cliniques
atypiques qui en imposaient pour une
démence fronto-temporale et qui ont été
affirmés par l’autopsie (l’autopsie a per-
mis de redresser un AS). Cet article per-
met de voir la DCB par son aspect
démentiel et non extrapyramidal avec
une étude nosologique des différentes
démences non-Alzheimer et une
approche nosologique des affections
neurodégénératives et de leurs fron-
tières.
1. Schrag A., Good D.C., Miszkiel K.
et coll. Differentiation of atypical
Parkinsonian syndromes with routine MRI.
Neurology 2000 ; 54 : 697-702.
2. Özsancak C., Auzou P., Hannequin D. La
dégénérescence corticobasale. Rev Neurol
1999 ; 155 : 12, 1007-20.
3. Mathuranath P.S., Xuereb J.H., Bak T.,
Hodges J.R. Corticobasal ganglionic dege-
neration and/or frontotemporal demential ?
A report of two overlap cases and a review
of the literature. J Neurol Neurosurg
Psychiatry 2000 ; 68 : 304-12.
Influence de la grossesse
sur la maladie de Parkinson
Les patientes parkinsoniennes en âge de
procréer sont rares mais pas exception-
nelles et, surtout dans les Parkinson
juvéniles, elles ont toutes les chances
d’avoir déjà un traitement antiparkinso-
nien que l’on pourra être amené à modi-
fier. L’article de L. Shulman (4) rappor-
te l’histoire d’une grossesse chez une
femme de 33 ans avec une maladie de
Parkinson évoluant depuis 3 ans, traitée
par carbidopa/lévodopa. Le déroule-
ment de la grossesse ainsi que l’accou-
chement n’ont pas été mentionnés, l’en-
fant est dit normal à 2 ans. La maladie,
quant à elle, s’est aggravée durant la
grossesse. Elle a eu une dépression du
postpartum nécessitant un traitement
spécifique. Quinze mois après l’accou-
chement, elle n’a pas retrouvé son état
antérieur à la grossesse. L’association
carbidopa/lévodopa ne semble pas
avoir d’effet sur le fœtus, le bensérazi-
de et la carbidopa ne passent pas la bar-
rière fœtomaternelle, la lévodopa est
métabolisée par le fœtus sans retentis-
sement apparent. L’amantadine est
tératogène, surtout en début de grosses-
se, malgré le petit nombre de cas
publiés (4), elle est à éviter. Le pergoli-
de, la bromocriptine, le lisuride n’ont
pas montré de risque particulier chez
des femmes traitées mais qui n’étaient
pas parkinsoniennes. Le mécanisme de
l’aggravation clinique de la maladie de
Parkinson n’est pas connu. On sait que
les œstrogènes entraînent une baisse
des besoins en dopamine du fait de l’in-
hibition de la catéchol-O-méthyltrans-
férase (COMT), mais cela n’expli-
querait qu’une aggravation du
postpartum. D’après l’article, la gros-
sesse aurait donc un effet aggravant non
réversible sur la maladie de Parkinson,
la dopathérapie et les agonistes dopami-
nergiques peuvent être poursuivis sans
risque tératogène particulier.
4. Schulman L.M., Minagar A.,
Weiner W.J. The effect of pregnancy in
Parkinson’s disease. Movement disorders
2000 ; 15 : 132-5.
Une possibilité thérapeutique
dans les douleurs
de la maladie de Parkinson
L’apomorphine est le plus puissant des
agonistes dopaminergiques, mais c’est
un antiparkinsonien mal aimé. Est-ce
son nom qui rappelle la morphine (avec
laquelle il n’a rien à voir) qui fait peur,
ou le fait qu’elle soit injectable, et que
les médecins, comme leurs patients,
n’aiment pas les piqûres ? Toujours est-
il que c’est un excellent médicament et
qu’il a une place dans le traitement de
la maladie, comme nous le rappelle
Steward Factor (5). Dans cet article, il
rapporte l’efficacité d’injections quoti-
diennes d’apomorphine sur les douleurs
rebelles et tenaces chez une patiente de
75 ans ayant une maladie de Parkinson
évoluant depuis treize ans. Elle présen-
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