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6 | La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 339 - octobre-novembre-décembre 2014
ÉDITORIAL
”
Implications et questions pratiques
Bien que la réalité du CHS ne semble pas discutable, son impact sur la prise
encharge des patients est incomplètement évalué et source de controverses. Quelques-
unes des questions “conceptuelles” qui peuvent se poser sont présentées ci-dessous.
Dans l’asthme, la toux atopique, la bronchite à éosinophiles, une toux réfractaire
en l’absence d’infl ammation éosinophilique résiduelle (NO exhalé normal, absence
d’éosinophiles dans l’expectoration induite) est-elle le témoin d’un non-contrôle du fait
d’un traitement étiologique insuffi sant ou résulte-t-elle d’un CHS nécessitant une prise
en charge spécifi que par un traitement antitussif ?
Chez les patients avec une rhinosinusite chronique et un jetage postérieur (dont seule
une faible proportion se plaint d’une toux chronique), la toux résulte-t-elle del’écoulement
nasal postérieur ou d’un CHS avec stimulation nociceptive sur un pharynx irritable ?
Chez les patients avec un refl ux et une toux non calmée après neutralisation
del’acidité par les IPP, quelle est la place des refl ux non acides, du refl ux
laryngopharyngé, du CHS ?
En pratique, pour le clinicien, il existe 2 situations :
➤soit le CHS est associé à une cause classique de toux comme un asthme,
une rhinosinusite ou un RGO, et le traitement de cette cause entraîne une guérison
ouune nette amélioration de la toux ; le CHS peut alors être simplement considéré
comme responsable d’une toux disproportionnée, symptôme d’une maladie causale ;
➤soit il s’agit d’une toux réfractaire au traitement : s’il existe un facteur aggravant
identifi é, il peut s’agir d’un traitement ineffi cace ou mal adapté, et une adaptation
thérapeutique peut résoudre le problème. S’il n’y a aucune étiologie pouvant expliquer
la toux ou si le traitement des facteurs aggravants identifi és n’a eu aucun eff et
surlatoux, il s’agit là d’un CHS posant un réel problème au clinicien.
Conclusion
Même si, pour le moment, le concept du CHS n'apporte pas de solution au
problème des toux réfractaires, il ouvre de nouvelles voies de recherche clinique,
notamment concernant l’intérêt des médicaments de la douleur.
Au-delà, l’amélioration de la connaissance des mécanismes physiopathologiques
à l’origine du CHS permettra peut-être de trouver d’autres traitements actifs,
indispensables chez ces patients.
Finalement, la reconnaissance du CHS soulève pour l’heure plus de questions
qu’elle n’apportederéponses pour le clinicien, mais elle a le mérite de sensibiliser les
médecins à latoux chronique et à son fort impact pour le patient, et d’ouvrir le débat
surlanécessité d’uneprise en charge spécialisée multidisciplinaire.
1. Morice AH, Millqvist E,
Belvisi MG et al. Expert opinion
on the cough hypersensitivity
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2. Chung KF, McGarvey L,
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3. Abdullah H, Heaney LG,
Cosby SL, McGarvey LP.
Rhinovirus upregulates
transient receptor potential
channels in a human neuronal
cell line: implications for
respiratory virus-induced
cough refl ex sensitivity. Thorax
2014;69(1):46-54.
L’auteur déclare ne pas avoir
deliens d’intérêts.