m i s e a u p o i n t Leucémie à tricholeucocytes : un nouveau regard Hairy cell leukemia: new insights X. Troussard 1, 2, 3, E. Cornet 1 RÉSUMÉ 1 Laboratoire d’hématologie, CHU de Caen. Registre régional des hémopathies malignes de Basse-Normandie, CHU de Caen. 3 UPRES EA 3919, université de Caen Basse-Normandie et UFR de médecine de Caen. 2 32 ♦ La leucémie à tricholeucocytes (LT) représente 2 % de l’ensemble des leucémies. Le diagnostic repose sur l’identification morphologique des cellules tumorales dans le sang, la moelle et/ ou la rate. Les tricholeucocytes sont des cellules lymphoïdes d’aspect B chevelu n’exprimant pas la molécule membranaire CD5, mais exprimant le CD11c, CD19, CD20, CD22, CD25, CD103, le DBA44 et le CD123. Il n’existe pas d’anomalie chromosomique spécifique, clonale et récurrente. La LT doit être distinguée des autres syndromes lymphoprolifératifs chroniques (SLPC), en particulier du lymphome splénique à lymphocytes villeux (LSLV) et de la leucémie à tricholeucocytes dans sa forme variante (LT-v), les modalités thérapeutiques différant suivant les entités. Les données actuelles laissent suggérer que le tricholeucocyte est une cellule issue de la zone marginale. ♦ Les traitements de première ligne reposent sur les analogues des purines, pentostatine (déoxycoformycine [DCF]) ou cladribine (2-chloro-déoxyadénosine [2-CdA]). La pentostatine a modifié l’histoire naturelle de la maladie. Une surveillance hématologique est justifiée dans tous les cas, en raison de la diminution prolongée des lymphocytes sanguins T. L’augmentation du risque de cancers secondaires chez les patients avec une LT et la relation possible avec les traitements restent à évaluer. La possibilité d’éradiquer les cellules tumorales par les analogues des purines suivis d’anticorps monoclonaux permet d’espérer l’obtention de rémissions complètes prolongées, voire de guérisons. Summary. Hairy cell leukemia (HCL) accounts for 2% of all haematologic cancers. The diagnosis is based on the identification of hairy cells in the peripheral blood, bone marrow and/ or spleen. Hairy cells are B-cells which express CD11c, CD25, CD103, DBA44 and CD123 without expressing CD5. No specific genetic abnormality was described in HCL and it is necessary to distinguish HCL from all other B cell chronic lymphoproliferative disorders, specially splenic lymphoma with villous lymphocytes (SLVL) and the variant form of hairy cell leukemia (HCL-V) because specific treatments are required. All the immunologic and molecular data suggest that hairy cell is a postgerminal center memory B cell. Purine analogs, 2'-deoxycoformycin (DCF) or 2-chloro-deoxyadenosine are very active and used as first line treatment. DCF changed the natural history of HCL: however the risk of cytopenia, immunosuppression and second cancer must be evaluated carefully. Eradication of minimal residual disease (MRD) in HCL using monoclonal antibodies (rituximab) after therapy with nucleoside analogs is feasable. Mots-clés : Leucémie à tricholeucocytes – Syndrome lymphoprolifératif chronique – Zone marginale – Analogues des purines – Interférons – Anticorps monoclonaux. Keywords: Hairy cell leukemia – HCL – Chronic lymphoproliferative disorders – Marginal zone – Purine analogs – Interferons – Monoclonal antibodies. Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Leucémie à tricholeucocytes : un nouveau regard CLINIQUE Observée plus fréquemment chez l’homme (8 fois sur 10) à partir de l’âge de 50 ans, la LT se caractérise par la présence d’une splénomégalie dans trois cas sur quatre et l’absence habituelle d’adénopathie superficielle. Les infections bactériennes, les tuberculoses (45) responsables d’une fièvre prolongée sont plus rarement révélatrices. Il en est de même des manifestations hémorragiques secondaires à la thrombopénie ou des signes cliniques en rapport avec l’anémie. C’est souvent à l’occasion d’une asthénie ou d’un hémogramme demandé pour un bilan de santé que sont découverts une neutropénie et/ou une monocytopénie. EXAMEN MORPHOLOGIQUE ET HISTOLOGIQUE Figure. Aspects morphologiques de la LT. ÉPIDÉMIOLOGIE Identifiée en 1958 sous le nom de réticuloendothéliose leucémique (6), le terme de leucémie à tricholeucocytes (LT) ou hairy cell leukemia (HCL) est dans un second temps définitivement adopté pour souligner l’importance des caractéristiques morphologiques chevelues des cellules tumorales. Les données épidémiologiques sont à ce jour limitées : la LT est une hémopathie maligne rare représentant environ 2 % de l’ensemble des leucémies (4). L’incidence standardisée à la population mondiale est en Basse-Normandie de 0,29 ± 0,08 pour 100 000 habitants, 0,50 ± 0,15 chez l’homme et 0,12 ± 0,008 chez la femme (données personnelles). Son étiologie reste inconnue, mais nous avons récemment montré l’implication du gène RhoH (localisé sur le chromosome 4) avec dans la LT une expression diminuée de l’ARNm et de la protéine RhOH (27). L’existence de formes familiales fait suggérer dans certains cas une prédisposition génétique (7, 4, 84). Le rôle des facteurs environnementaux reste à préciser, mais un risque associé à la culture de fourrage ou une exposition aux insecticides organophosphorés a été identifié, tout comme un effet protecteur du tabac (15). La LT peut être associée à d’autres hémopathies malignes, en particulier le myélome multiple des os (MM) ou la leucémie à grands lymphocytes granuleux (LGL) : les raisons de ces associations sont inconnues (28). Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Le diagnostic repose sur l’identification des tricholeucocytes dans le sang, la moelle ou la rate (figure). L’hémogramme montre une pancytopénie, parfois seulement une neutropénie, une thrombopénie ou une anémie souvent discrètement macrocytaire. La présence d’une monocytopénie contraste avec l’analyse des automates qui identifient les tricholeucocytes comme des monocytes. L’examen du frottis sanguin montre la présence de cellules tumorales chevelues, de grande taille avec un cytoplasme étendu, faiblement et irrégulièrement basophile avec de fines projections cytoplasmiques. Des inclusions cytoplasmiques “granulo-lamellaires” ayant l’aspect de bâtonnets discrètement basophiles à zone centrale claire sont parfois détectées. Le rapport nucléo-cytoplasmique est bas et le noyau souvent excentré. Ovale ou arrondi, il peut être parfois réniforme. La chromatine nucléaire a un aspect finement dispersé et le nucléole, peu ou pas visible, est de petite taille et est souvent unique. L’atteinte médullaire est constante. La présence d’une fibrose réticulinique, secondaire aux dépôts de fibronectine synthétisée et excrétée par les cellules tumorales, n’est pas associée à la présence d’érythroblastes circulants et peut rendre l’aspiration médullaire difficile. La biopsie médullaire peut être nécessaire dans certains cas pour affirmer le diagnostic. L’infiltration tumorale est plus ou moins importante avec des cellules tumorales identifiables sur coupe par leur forme nucléaire ovalaire ou réniforme, l’aspect chromatinien et l’importance de la zone claire qui sépare chaque noyau, conséquence de la grande taille des cyto- 33 m i s e a u plasmes peu visibles ou rétractés sur coupe. Les tricholeucocytes expriment l’isoenzyme 5 de la phosphatase acide tartrate résistante (TRAP) qui tout en étant non complètement spécifique est cependant caractéristique de la LT (87). L’atteinte splénique se caractérise par la présence d’une infiltration tumorale de la pulpe rouge, avec effacement de la pulpe blanche et formation de pseudo-sinus spléniques avec élargissement des cordons pulpaires (69). La splénectomie n’est cependant pas justifiée pour affirmer le diagnostic de LT. Le homing splénique des cellules tumorales peut s’expliquer par les interactions entre la vitronectine et son récepteur αVβ3 (11). p o i n t Ce dernier, peu utilisé, est souvent remplacé par l’expression du CD123. Un point est attribué pour une expression positive et 0 point, pour une expression négative. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des cas de LT ont un score à 3 ou 4, contrairement à la forme variante de LT ou au LSLV pour lesquels le score est habituellement de 0 ou 1 (47). L’expression d’autres marqueurs a été observée, en particulier celle de TIA1 dans environ 50 % des cas de LT et habituellement constatée à la surface d’un sous-groupe de lymphocytes T cytotoxiques CD8 positifs et l’expression du CD52 (47). CYTOGÉNÉTIQUE IMMUNOLOGIE La présence du récepteur pour le fragment Fc des IgG (γFcR) initialement a fait suggérer une origine monocytoïde du tricholeucocyte. Les tricholeucocytes sont des cellules B matures, exprimant fortement les immunoglobulines de surface (IgG3), CD19, CD20 (expression modérée à forte), CD22 (expression forte), mais qui en revanche, n’expriment ni la molécule CD5 ni les molécules CD23 et CD24. L’expression protéique du CD27, un marqueur des cellules B mémoires, est négative. L’expression du CD10 est positive dans 10 % des cas. L’expression du CD11c est forte et celle du CD25 modérée à intense (58). Les tricholeucocytes n’expriment pas BCL6, un marqueur du centre germinatif, ni le CD38 (25). Quatre marqueurs sont utiles pour identifier les tricholeucocytes : le CD103, le DBA44, le CD123 et l’annexine A1. Le CD103 est une αE intégrine liée de façon non covalente à l’intégrine β7. Considéré comme spécifique de la HCL, son expression est positive dans certains cas de lymphomes spléniques de la zone marginale (LSZM). Le DBA44, utilisé sur coupes en paraffine (33) ou sur cellules en suspension (61), est aussi exprimé dans environ 80 % des cas de LSZM. Les tricholeucocytes expriment la molécule CD123 (18) reconnaissant la chaîne α du récepteur de l’IL-3. L’annexine A1, médiateur de l’action des glucocorticoïdes dans l’inflammation, a été impliquée dans le cycle cellulaire et la prolifération, et pourrait être très spécifique de la LT (21). Un score immunologique, comme celui de Matutes utilisé dans la leucémie lymphoïde chronique (LLC), a été développé pour le diagnostic de la LT. Ce score est fondé sur l’expression de quatre marqueurs : CD103, CD11c, CD25 et HC2. 34 Les études cytogénétiques sont rares et les cellules tumorales sont peu sensibles aux différents mitogènes habituellement utilisés. Il n’existe pas d’anomalies clonales récurrentes spécifiques. Dans une étude publiée portant sur 36 patients, des métaphases évaluables ont été obtenues chez 30 patients et des anomalies clonales ont été identifiées chez 20 sujets (67 %) (31). Les chromosomes les plus fréquemment impliqués sont les chromosomes 1, 2, 5, 6, 11, 19 et 20. Les délétions et les inversions sont plus fréquentes que les translocations. Les atteintes du chromosome 5 (86), observées dans 40 % des cas, sont des trisomies, des inversions péricentriques ou des délétions interstitielles en 5q13.3. Des del(7)(q32) [71], del(17)(q25) [73], t(11;20)(q13;q11) [34] ou t(2;8)(p12;q24) [85] ont été aussi rapportées. Les études de CGH array et CESH (comparative expressed sequence hybridization) permettent de détecter plus facilement les anomalies chromosomiques (82). La CGH array réalisée chez 12 patients a mis en évidence, dans la moitié des cas, des modifications chromosomiques non récurrentes avec des gains en 1p32-p36 (n = 1), des pertes en 8q21.3 et des gains en 10p12 (n = 1), des pertes en 11q14-q23 (n = 1), des gains en 6p22-p24, 7q32, 10p12, 16q22, 17q22 (n = 1), des gains en 14q23-q24 et enfin des gains en 5q13q31 (n = 1). La CESH a également montré un profil typique des tricholeucocytes avec une diminution d’expression incluant les régions 3p24, 3p21, 3q13.3-q32, 4p16, 11q23, 14q22-q24, 15q21-q22, 15q24-q25 et une augmentation d’expression en 13q11 et Xq13-q21. Ces régions chromosomiques sont probablement importantes pour étudier les gènes possiblement impliqués dans la biologie et la pathogénie de l’hémopathie. Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Leucémie à tricholeucocytes : un nouveau regard L’existence d’une instabilité chromosomique constitutionnelle avec présence d’anomalies chromosomiques clonales ou non dans les fibroblastes cutanés des patients atteints de LT a aussi été observée (32). BIOLOGIE MOLÉCULAIRE ET AUTRES PARTICULARITÉS BIOLOGIQUES Les études de séquençage des gènes des immunoglobulines VH montrent l’existence d’un profil muté dans la plupart des cas. Ces données laissent suggérer que le tricholeucocyte dérive d’une cellule qui a transité par le centre germinatif. Les études initiales (44, 48) ont montré un profil muté, mais les analyses ultérieures sont plus discordantes (1, 24, 75). L’étude suédoise, réalisée chez 32 patients, a mis en évidence un profil muté dans 27 cas (84 %) et un profil non muté dans 5 cas (16 %), dont une absence totale de mutations dans 4 cas (77). Dans cette même étude, le VH3 est utilisé dans 66 % des cas, le VH4, dans 23 %, les VH1, VH2, VH5 et VH7, dans 3 % des cas, alors qu’il n’existe pas d’utilisation du VH6 (0 %). VH3-30 est utilisé 6 fois, VH3-33, 4 fois et VH3-21, VH4-4, VH4-34 et VH4-59, 2 fois chacun. Une hétérogénéité intraclonale est observée dans la majorité des 8 cas testés. Enfin, l'utilisation préférentielle de VH3-30 (observée chez les patients avec un lymphome folliculaire [LF] mais dans aucun autre SLPC) peut faire suggérer le rôle d’une sélection antigénique dans le développement de cette hémopathie. L’utilisation préférentielle de VH3-23, VH3-33, VH3-07 et VH439 peut aussi faire suggérer l'origine marginale des tricholeucocytes (83) Contrairement à la LLC, le type du profil muté ou non ne semble pas avoir d’impact sur le pronostic. L'AID (activation induced cytidine deaminase) joue un rôle clé dans les processus de mutations somatiques (MS) et de commutation isotypique (CI) du lymphocyte B normal. Chez les patients présentant une LT, l’expression de l’AID, mise en évidence par PCR (30 cycles d’amplification) a été détectée même chez les sujets avec un profil non muté. Elle est aussi fonctionnelle, les études de séquençage n’ayant pas permis de montrer la présence de mutations (24). Une expression de cycline D1 (ARN messager et protéine) est caractéristique de la LT. Cette expression est indépendante de la présence d’une translocation t(11;14)(q13;q32). Les mécanismes exacts aboutissant à cette expression ne sont pas à ce jour élucidés (5, 16, 70). Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 La télomérase permet d’ajouter aux extrémités des chromosomes des séquences télomériques. La longueur des télomères diminue de 50 à 200 nucléotides à chaque division cellulaire. Chez 15 patients avec une LT une augmentation plus marquée de l’activité télomérase a été observée comparativement aux patients avec une LLC ou une leucémie à cellules du manteau (LCM). L’augmentation de cette activité au cours du temps pourrait être un marqueur de progression de l’hémopathie (78). ÉTUDE D’EXPRESSION DES GÈNES Dans la LT, les études d’expression des gènes par microarray sont limitées. Elles ont été néanmoins réalisées sur 16 échantillons, provenant de 14 patients (3). Les cellules étudiées ont un phénotype différent de celui observé dans les autres SLPC-B avec une signature proche des cellules mémoires, différente des cellules du centre germinatif (CD10, BCL-6, CD38) et plus proche des lignées lymphoblastiques transformées par l’Epstein-Barr virus (EBV) que celui de lignées plasmocytaires (MUM-1, CD138, BLIMP1). Toutes ces données laissent à penser que le tricholeucocyte est une cellule issue de la zone marginale (75). ÉTUDE DE LA MALADIE RÉSIDUELLE La possibilité d’éradiquer les cellules leucémiques tumorales est devenue une réalité depuis seulement quelques années (55). Elle est liée aux associations médicamenteuses, en particulier les associations analogues des purines et anticorps monoclonaux. Les études en cytométrie de flux (CMF) et les études moléculaires peuvent être également utiles pour le suivi de la maladie résiduelle (19). LEUCÉMIE À TRICHOLEUCOCYTES“VARIANTE” (LT-v) : UNE FORME PARTICULIÈRE DE LT Décrite par J.C Cawley (10), la forme variante de la LT (LT-v) est rare et de reconnaissance difficile, posant le problème du diagnostic différentiel essentiellement avec la leucémie à prolymphocytes (LPL) et le LSLV (9). Le tableau I (p. 36) illustre les différentes caractéristiques permettant de différencier ces entités. Cinquante-deux patients avec une médiane d’âge de 71 ans et une LT-v ont 35 m i s e a u p o i n t Tableau I. Caractéristiques permettant de différencier les principaux syndromes lymphoprolifératifs chroniques. LT LT-v LPL-B LSZM/LSLV Pulpe rouge Pulpe rouge Zone marginale Interstitiel Interstitiel Pulpe rouge et blanche Diffus CD11c +++ +++ + ++ CD25 +++ – + + CD103 +++ ++ – + HC2 +++ – – – Morphologie Histologie Rate Moelle osseuse Intrasinusoïdal Immunophénotype CD24 ++ + +++ +++ CD79b ++ + +++ +++ Score LT 3-4 0-2 0-2 0-2 Chromosome 5 Non déterminées t(11;14), t(6;12), +3, +12 +3, +18 + – – – Anomalies cytogénétiques Cycline D1 LT : leucémie à tricholeucocytes ; LT-v : forme variante de leucémie à tricholeucocytes ; LPL : leucémie à prolymphocytes B ; LSZM : lymphome splénique de la zone marginale ; LSLV : lymphome splénique à lymphocytes villeux. été récemment inclus dans une analyse (46). La splénomégalie a été retrouvée dans 85 % des cas, une hépatomégalie, dans 19 % des cas et des adénopathies superficielles, dans 15 % des cas. L’anémie et la thrombopénie ont été observées dans 29 % et 43 % des cas. La leucocytose était souvent augmentée ; 10 % des patients avaient un chiffre normal de leucocytes. Il n’a pas été constaté de monocytopénie ni de neutropénie. L’examen du frottis détecte la présence de cellules avec une taille intermédiaire à grande, un noyau régulier avec un nucléole unique et proéminent, une chromatine relativement condensée et un cytoplasme plus ou moins abondant avec des projections. Une infiltration interstitielle est présente dans 75 % des cas : elle est mixte, interstitielle et nodulaire dans 10 % des cas. Il existe, comme dans la LT et certaines formes rares de LSZM, une infiltration de la pulpe rouge splénique associée à une pulpe blanche réduite ou même absente. La présence de cellules tumorales dans les sinusoïdes est souvent détectée. Les cellules tumorales expriment fortement les immunoglobulines de surface (plus souvent IgG et 36 lambda). L’expression du CD11c est forte et celle du CD103 est observée dans environ deux tiers des cas. Il n’existe pas d’expression du CD25 (mais la chaîne β du récepteur de l’IL-2 est exprimée) [17]. L’expression du CD123 est habituellement négative. Contrairement à la forme typique, le score immunologique est bas : 0 ou 1 dans la forme variante. Cependant, les données de cytométrie en flux ne permettent pas de différencier la LT-v du LSZM. Dans les cas où le diagnostic est difficile, l’absence d’expression de cycline D1 et la présence d’un infiltrat tumoral monomorphe permettent de distinguer les différentes entités, même si des variants de LSZM avec infiltration splénique de la pulpe rouge ou avec t(11;14)(q13;q32) ont été décrits. Les anomalies du chromosome 5 sont rares et peu d’anomalies récurrentes et systématisées ont été identifiées. Dans cette série, le temps de doublement des lymphocytes est relativement long et la médiane de survie est de 9 ans avec 15 % de patients survivants à plus de 17 ans. Des cas de transformation ont été observés. Les indications thérapeutiques dépendent des conséquences de la splénomégalie : la splé- Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Leucémie à tricholeucocytes : un nouveau regard nectomie semble rester la meilleure option. Les traitements par agents alkylants et interférons (IFN) demeurent inefficaces (60) et le traitement par la cladribine ne semble pas apporter de bénéfices évidents (46). TRAITEMENT La splénectomie est réservée aux patients dont le diagnostic est douteux ou chez ceux qui sont réfractaires aux traitements par les analogues des purines. Pendant de nombreuses années, la splénectomie a été le traitement de référence, permettant l’obtention d’une rémission sanguine dans 42 % des cas, d’une réponse partielle et d’un échec dans respectivement 58 % et 14 % des cas (29). L'effet de la splénectomie sur la normalisation des paramètres hématologiques sanguins est transitoire et les rechutes sont habituellement observées 5 ans après. Les traitements par IFN, introduits en 1984 (53) ont transformé le pronostic de cette hémopathie. Néanmoins, les analogues des purines réduisent les indications de première ligne des IFN, réservés à la femme enceinte et chez les patients présentant une neutropénie sévère (57). La durée du traitement est de 12 mois à la dose de 3 millions d’unités 3 fois par semaine. Avec ce schéma, le chiffre des plaquettes se corrige en 2 mois, l’hémoglobine, en 4 mois et les polynucléaires neutrophiles, en 4 à 6 mois (23). Les rechutes surviennent dans 3 cas sur 4 entre 6 et 24 mois après l’arrêt du traitement. Pour réduire les risques de rechute, un traitement à faible dose (1 à 2 millions d’unités 2 à 3 fois par semaine) en traitement continu prolongé peut être proposé (79). Les analogues des purines sont utilisés en première ligne. Contrairement à la LLC, la fludarabine n’est pas efficace (40, 41), ce qui n’est pas le cas de la pentostatine (déoxycoformycine [DCF]) ou de la cladribine (2-chlorodéoxyadénosine [2-CdA]). L’utilisation de la pentostatine (Nipent®) a changé l’histoire naturelle des patients souffrant de LT. Cette molécule est utilisée, après évaluation de la fonction rénale, à la dose de 4 mg/m2 par voie i.v. tous les 14 jours jusqu’à obtention d’une réponse complète (RC). L’une des études initiales, réalisée chez 27 patients dont 20 étaient antérieurement traités, a montré chez 16 sujets (59 %) une RC prolongée (médiane : 228 jours) obtenue rapidement en 3 mois et persistant à l’arrêt du trai- Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 tement. Une rémission partielle a été observée chez 10 patients (37 %) et un échec, dans un cas (72). Des résultats similaires sont observés dans d’autres études, avec des RC estimées globalement à environ 80 % (56). Dans un groupe de 356 patients, 176 ont été traités par IFN et 180, par pentostatine (30). Une RC est observée dans 11 % des cas dans le groupe IFN contre 76 % dans le groupe pentostatine. Néanmoins, aucune différence en termes de survie n’a été observée entre les deux groupes. Des effets indésirables plus fréquents ont été constatés dans le groupe des patients traités par pentostatine. Une myélosuppression de grade 4 est observée dans 14 % des cas versus 6 %, des infections dans 53 % des cas versus 35 % et le besoin de traitements par antibiotiques dans 27 % des cas versus 14 %. Malgré des réponses cliniques prolongées, les études moléculaires confirment la persistance de cellules tumorales résiduelles (76), expliquant les rechutes observées dans environ 20 % des cas. L’effet myélosuppressif se caractérise par une réduction du nombre de cellules lymphoïdes CD4+ transitoires avec un retour en 2 ans aux valeurs normales (68, 76). La cladribine (Leustatine®, Litak®) a été introduite initialement chez 2 patients à la dose de 0,1 mg/kg/j en perfusion continue pendant 7 jours avec une RC obtenue chez l’un d’entre eux pendant plus de un an (52). Ces résultats ont été confirmés ultérieurement (63) et avec un recul important (12, 36, 88). Si le traitement habituel est une perfusion continue pendant 7 jours, des traitements discontinus, perfusion de 2 heures pendant 5 jours ou 3 heures une fois par semaine pendant 6 semaines, semblent donner des résultats similaires (12). Les effets indésirables sont dominés par le risque de neutropénie et d’immunodépression. Chez 349 patients traités par cladribine, 71 % ont présenté une neutropénie sévère de grade 4 et 42 %, une fièvre avec une infection documentée dans 13 % des cas. L’introduction conjointe de filgrastim n’a pas réduit le risque infectieux (65). La diminution du nombre des lymphocytes CD4, en particulier des cellules naïves CD4+CD45RA+ (54), persiste pendant plus de un an (57) et le rapport CD4/CD8 est inférieur à 1 de façon prolongée (38). Des infections opportunistes ont été rapportées probablement en relation avec le traitement (37, 66). Les autres effets indésirables sont des hyperéosinophilies régressives une semaine après l’arrêt du traitement (59) et des syndromes myélodysplasiques (50). Le traitement n’est pas curateur et les études moléculaires 37 m i s e a u montrent la persistance de cellules tumorales résiduelles (22, 38, 62, 74). Chez les patients en rechute, le traitement par IFN est efficace (67) et des rémissions ont été obtenues après échec ou rechute d’un traitement par pentostatine(62). Il n’existe pas à notre connaissance d’études prospectives comparant la pentostatine à la cladribine, celles-ci étant difficiles à mener compte tenu de la faible incidence de la maladie. L’efficacité des différents traitements est mentionné dans le tableau II. Néanmoins, l’étude rétrospective de C.E. Dearden et al. montre que la survie est identique quel que soit le traitement initial. Une tendance se dessine cependant pour un délai de survie sans rechute plus long sous pentostatine que sous cladribine (15 bis). Le traitement optimal reste débattu (8, 81). Les rechutes après traitement par les analogues des purines sont observées dans 25 à 35 % des cas. Les anticorps monoclonaux ont fait leur apparition dans le traitement de la LT. Le traitement par rituximab (anti-CD20) est prometteur, même si les études concernent seulement quelques patients (49, 57). Des résultats identiques sont aussi obtenus avec l’alemtuzumab (anti-CD52). Chez les patients résistants aux analogues des purines, les immunotoxines (BL22 et LMB-2) pourraient représenter une alternative intéressante (57). Les études concernant le risque de cancers secondaires sont nombreuses (2, 4, 14, 20, 26, 35, 39, 42, 51, 64, 80). Ce risque est estimé à environ 10 % des cas avec des extrêmes allant de 2,5 % (20) à 31 % (2). Le risque est réduit à 6,3 % avec des extrêmes allant de 3 % (26) à 21 % (2) si le cancer survient dans les 6 mois ou plus suivant le diagnostic. Les tumeurs hématopoïétiques représentent environ 12 % des cancers secondaires, avec des variations allant de 0 % (4) à 46 % (39). Dans la série de P. Kampmeier et al., le risque de tumeurs hématopoïétiques est multiplié par 40 (39). Ce risque très élevé n’est pas retrouvé dans d’autres études (80). Tableau II. Efficacité des principaux traitements utilisés dans la leucémie à tricholeucocytes. rIFN Pentostatine Cladribine Réponse complète (%) 0-30 44-87 50-91 Réponse partielle (%) 27-74 NE 0-37 Réponse globale (%) 38-87 95 75-100 Survie sans progression (mois) (%) 6-18 55 55 75 25-30 25-30 Rechute (%) 38 p o i n t CONCLUSION Les connaissances concernant la LT se sont considérablement améliorées ces dernières années avec beaucoup d’arguments pour penser que le tricholeucocyte est une cellule B issue de la zone marginale. Cette hémopathie maligne reste un modèle unique avec une évolution transformée par les analogues des purines, la pentostatine pouvant améliorer la survie sans rechute et surtout la retarder. Une actualisation de la série française des patients traités par pentostatine va être commencée très rapidement pour confirmer ces résultats préliminaires encourageants. ■ RÉFÉRENCES 4. Bernstein L, Newton P, Ross RK. Epidemiology of hairy cell leukemia in Los Angeles Country. Cancer Research 1990;50:3605-9. 6. Bouroncle BA, Wiseman BK, Doan CA. Leukemic reticuloendotheliosis. Blood 1958;13:609-30. 11. Cawley JC. The pathophysiology of the hairy cell. Hematol Oncol Clin North Am 2006;20(5):1011-21. 15. Clavel J, Mandereau L, Cordier S et al. Hairy cell leukaemia, occupation, and smoking. Br J Haematol 1996;91:154-61. 21. Falini B, Tiacci E et al. Simple diagnostic assay for hairy cell leukaemia by immunocytochemical detection of annexin A1 (ANXA1). Lancet 2004;363(9424):1869-70. 27. 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