Rapport final du Comité directeur de la SIPMB Page 3
Sommaire
La préparation aux situations d’urgence est essentielle dans un secteur d’importance
économique
Étant un des plus grands producteurs agricoles au monde, le Canada a un secteur de l’élevage
important et concurrentiel, particulièrement pour les bovins et les porcs, qui est fortement
intégré dans le marché nord-américain. L'industrie canadienne de l'élevage dépend donc
beaucoup de l’accès ininterrompu aux marchés internationaux, car près de 70 % des porcs et
produits du porc ainsi que la moitié des bovins et produits du bœuf sont destinés à l’exportation.
Compte tenu de l'importance du secteur et des nombreuses considérations d'ordre
économique, social et environnemental en jeu, des perturbations à grande échelle des marchés
du bétail pourraient avoir sur le secteur de l’élevage des répercussions profondes qui dépassent
la capacité des gouvernements et de l'industrie à gérer efficacement les mesures de
préparations actuelles (au-delà des effets que les politiques et les programmes en vigueur sont
destinés à atténuer). L'expérience de la découverte, en 2003, de l’encéphalopathie spongiforme
bovine (ESB) qui a entraîné la fermeture immédiate des marchés internationaux aux
exportations canadiennes de bœuf et de produits du bœuf (dont les conséquences ont touché
l’ensemble de la chaîne de valeur) a accentué la nécessité d'une meilleure préparation de tous
les acteurs. De plus, la possible découverte d’un cas de fièvre aphteuse et la fermeture
consécutive des frontières auraient une incidence économique nette estimative de quelque
58 milliards de dollars (en dollars de 2014), ce qui obligerait l'industrie à adapter rapidement sa
structure et ses niveaux de production pour répondre à la seule demande intérieure. Le prix des
produits en cause connaîtrait une chute abrupte et vertigineuse; il faudrait alors abattre certains
animaux en santé – et éliminer les carcasses –, étant donné le surplus à cet égard.
En reconnaissant ces risques, les sous-ministres adjoints fédéral, provinciaux et territoriaux
(FPT) de l’Agriculture se sont entendus, en 2012, sur la nécessité d’inciter l’industrie à élaborer
une stratégie d’intervention en cas de perturbation des marchés du bétail (SIPMB).
L'élaboration de la stratégie avait pour but d'accroître l'état de préparation de l'industrie et du
gouvernement pour composer avec les répercussions d'une perturbation des marchés, en
dehors de la réponse réglementaire mise en place (p. ex. chercher à atténuer les répercussions
d’une fermeture des frontières sur les marchés, reconnaître le rôle des autorités en santé
animale dans l'éradication de la maladie qui a entraîné la fermeture des frontières). À ce titre, la
SIPMB, qui se veut une stratégie nationale, est appuyée par deux objectifs stratégiques :
• gérer la transition de l’industrie – veiller à conserver un marché national fonctionnel, y
compris au moyen de mesures d’aide à la gestion des troupeaux, à l’élimination des
carcasses et à la transition;
• faciliter la reprise du commerce international et maintenir la consommation intérieure.
Par l’intermédiaire de la SIPMB, l’on entend avant tout prendre des mesures à l’égard de
l’incidence d’une perturbation sur les animaux en santé. Si l’on prend l’exemple d’un cas de
fièvre aphteuse, il n’en reste pas moins que cette stratégie est conçue pour être adaptée et pour
appuyer le secteur de l’élevage pendant toute perturbation majeure de l’accès aux marchés,
quelle qu’en soit la cause.