Lc 11,1-4 1 1 Et il advint, comme il était quelque part à prier, quand il

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COMMENTAIRE DU PATER
Week end oblats 12 & 13 juilllet 2016
Les Evangiles nous présentent deux formules du Pater : Lc 11,1-4 et Mt 6,3-13
Lc 11,1-4
1 1 Et il advint, comme il était
quelque part à prier, quand il eut cessé,
un de ses disciples lui dit : "Seigneur,
apprends-nous à prier, comme Jean l'a
appris à ses disciples."
2 Il leur dit : "Lorsque vous priez, dites:
Père, que ton Nom soit sanctifié ;
que ton règne vienne ;
3 donne-nous chaque jour notre pain
quotidien ; 4 et remets-nous nos péchés,
car nous-mêmes remettons à quiconque
nous doit ;
et ne nous soumets pas à la tentation."
Mt 6,3-13
9 "Vous donc, priez ainsi :
Notre Père qui es dans les cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
10 que ton Règne vienne,
que ta Volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.
12 Remets-nous nos dettes
comme nous-mêmes avons remis à nos
débiteurs.
13 Et ne nous soumets pas à la tentation ;
mais délivre-nous du Mauvais.
La version de Luc est plus courte que celle de Matthieu et ne comprend que 5 demandes. En
raison de sa brièveté les exégètes ont longtemps pensé qu’elle était la plus ancienne. Un texte court
est souvent signe de son ancienneté.
Depuis les savantes études du P. Carmignac sur les textes de Qumrân, on opte de préférence
pour le texte de Matthieu qui manifeste une profonde influence sémitique. Matthieu nous présente
un beau poème construit suivant l’art poétique de cette époque, qui ne peut guère être le fruit d’une
retouche artificielle.
Les Evangiles de Luc et de Matthieu nous sont parvenus en grec, mais les spécialistes peuvent
avancer que celui de Mt a été rédigé dans une langue sémitique l’hébreu semble-t-il utilisé
comme langue sacrée au temps de Jésus. L’araméem vers les Ve et IVe siècles avant Jésus Xt était, si
l’on peut dire, une langue internationale dont on retrouve des traces depuis Assouan, en Haute
Egypte juusqu’en Afganistan et en Inde. L’hébreu nous était connu par la Bible, mais après l’exil à
Babylone (593 538 av. J.C.) les juifs l’abandonnèrent au profit de l’araméen. L’hébreu restait langue
littéraiere et religieuse (comme le latin en France et en Italie)
C’est grâce à la découverte en 1947 des manuscrits de Qumrân que l’on a pu établir un texte
hébreu. A la lumière de ces textes, contemporains du Xt, il a été possible de reprendre sur des bases
plus neuves et plus solides bien des recherches antérieures.
Il ne s’agit pas d’une révolution mais on constate que les études des Pères de l’Eglise et des
théologiens qui ne connaissaient pas l’hébreu et n’avaient pas la formation philologique des
spécialistes actuels étaient guidés par une foi très ferme et très lucide qui les maintenaient dans la
bonne direction. Les études actuelles entérinent donc les prises de position des Pères et garantissent
scientifiquement leurs positions.
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Notre Père des cieux Notre Père qui es aux cieux
Le peuple de Dieu avait une idée d’un Dieu transcendant et redoutable - qu’on se souvienne
des manifestations du Sinaï mais peu à peu, au fil des siècles, il découvrit que ce Dieu unique les
aimait personnellement d’un amour tendre et vigilant comme celui d’un Père. Cependant, jusqu’à la
venue de Jésus aucun écrivain n’avait accordé une importance primodiale à la paternité divine.
Pour Jésus au contraire, Dieu est essentiellement Père et il est Amour : 1 Jn 4,7-9
7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque
aime est de Dieu et connaît Dieu.8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est
Amour. 9 En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique
dans le monde afin que nous vivions par lui.
Jésus est Fils de Dieu en un sens unique que personne ne pouvait imaginer et Dieu est Père
pour lui de la façon la plus stricte. Cette paternité et cette filiation comportent même la participation
à l’unique nature divine.
A la suite de Jésus et dans son enseignement nous découvrons que nous sommes aussi ‘fils’
de ce même Père "qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons." Mt 5,45. Dieu est
tellement Père que seul, et mieux que les pères humains il mérite ce nom : Mt 23,9 N'appelez
personne votre Père sur la terre : car vous n'en avez qu'un, le Père céleste. Et Jn 1,12 Mais à
tous ceux qui l'ont accueilli il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient
en son nom.
"Pour que les hommes puissent naître de Dieu, Dieu lui-même a commencé par naître des
hommes. Sur terre, à vrai dire, il n’a voulu qu’une mère, puisqu’il avait déjà un Père au ciel. Parce
qu’il naît de Dieu nous venons à l’être ; parce qu’il naquit de la femme nous devenons créature
nouvelle. O homme ! Ne t'étonne pas d’être fait fils par grâce, puisque tu nais de Dieu selon son
Verbe : le Verbe a voulu d’abord naître de l’homme, pour que toi tu naisses de Dieu en toute
confiance ; pour que tu puisses te dire : ce n’est pas sans motif que Dieu a voulu naître de l’homme :
il faut qu’il m’ait estimé d’un grand prix, pour me faire immortel et pour naître mortel à cause de
moi. Après avoir affirmé "ils sont nés de Dieu", l’Apôtre a peur de nous trouver étonnés et craintifs
devant une si grande grâce parce qu’il nous semblerait incroyable que les hommes naissent de Dieu.
Comme pour te rassurer alors, il ajoute "Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous". Quoi
d’étonnant si les hommes naissent de Dieu ? Vois donc, Dieu est né des hommes."
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En scrutant les Evangiles on s’aperçoit que l’enseignement de Jésus consiste essentiellement
à nous révéler la paternité divine sur toute chose et tout être :
Mt 10 29 Ne vend-on pas deux passereaux pour un as ? Et pas un d'entre eux ne tombera au
sol à l'insu de votre Père !
Mt 6,26-30 26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent
en des greniers, et votre Père céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas plus qu'eux ? 27Qui
d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie
28 Et du vêtement, pourquoi vous inquiéter ? Observez les lis des champs, comme ils poussent
: ils ne peinent ni ne filent. 29 Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a
pas été vêtu comme l'un d'eux. 30 Que si Dieu habille de la sorte l'herbe des champs, qui est
aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de
foi !
Mt 7,9-11 9 Quel est d'entre vous l'homme auquel son fils demandera du pain, et qui lui
remettra une pierre ? 10 Ou encore, s'il lui demande un poisson, lui remettra-t-il un serpent ?
11 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien
plus votre Père qui est dans les cieux en donnera-t-il de bonnes à ceux qui l'en prient !
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Augustin, in B.C. II p.23
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Mt 5,16 16 Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos
bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.
Mt 6,14-15 14 "Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste
vous remettra aussi ; 15 mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous
remettra pas vos manquements.
Mt 7,21 21 "Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume
des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Mt 5,48 48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Lc 6,36 36 "Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant.
Jn 1,18 18 Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a
fait connaître.
En Lc 11,1-4 le Pater est précédé de la péricope de Marthe et Marie Jésus conclut : "tu te
soucies et tu t’agites pour beaucoup de choses et pourtant il en faut peu, une seule même ; c’est Marie
qui a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas otée". Cette leçon veut nous faire comprendre qu’à
travers nos comportements quotidiens agités, nous devons garder le cap sur l’essentiel, la prière.
Jésus ne reproche pas à Marthe ce qu’elle lui prépare mais la façon dont elle le fait.
Et aussitôt après luc nous montre Jésus quelque part en prière où les Apôtres le rejoignent et
plein du désir de percer ce mystère qui habite Jésus lui demandent : "apprends-nous à prier…". Chez
Matthieu le Pater se situe dans le prolongement du discours sur la montagne, il y a l’enseignement
de la prière en secret à l’opposé des pharisiens qui se postaient dans les lieux publics pour être vus
de tous, ayant ainsi leur récompense. "Pour vous, (et Jésus s’adresse aux foules), priez dans le secret,
et votre Père qui voit dans le secret vous le rendra…. Votre Père sait ce qu’il vous faut avant que vous
ne lui demandiez". Cela ne signifie pas qu’une prière publique soit exclue mais le Père regarde au
cœur, donc notre prière n’est pas faite pour se faire remarquer.
Et lorsque Jésus dit en Mt 6,7 "ne rabachez pas" cela ne condamne pas le chapelet, car à
travers le récit de l’ami importun Lc 11,5 ou de la veuve qui harcèle le juge Jésus nous enseigne aussi
à importuner notre Père des cieux. "Demandez, vous recevrez, frappez, on vous ouvrira" Lc 11,9-10.
Ce qui est condamné c’est une notion magique de la prière dépourvue d’âme.
Il faut demander les choses essentielles. Dieu les connaît, bien sûr, "votre Père sait de quoi
vous avez besoin avant même que vous lui demandiez." St Thomas
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dit que la prière n’a pas pour
objet de révéler à Dieu nos besoins. L’objet de la prière, même vocale, c’est de prendre soi-même
conscience de ses besoins. L’important c’est de présenter à Dieu ces besoins comme étant Celui qui
peut et veut les combler.
NOTRE PERE
Quand le Pater a été dit par Jésus il ne le récitait pas, il le vivait ; il disait : "mon Père", nous,
nous disons "notre Père". Le Pater de Jésus était tout vibrant de son amour qui est un amour divin
l’amour du Fils par essence, unique, engendré de toute éternité nous, nous ne pouvons le dire
qu’en fils d’adoption, mais aussi notre prière sera plus que celle des disciples de Jean Baptiste. Nous
sommes enseignés par le Fils lui-même, et nous osons dire : "notre Père".
Sur les lèvres de Jésus le terme "Abba" avait une profondeur de sens que les disciples n’ont
découverte que peu à peu. C’était le thème fondamental de sa prière ; que l’on pense à l’Agonie, il
disait : "Abba, Père, tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant pas ce que je
veux, mais ce que tu veux" Mc 14,36. Et St Paul confirme pour nous me ce que doit être
notre relation au Père Rm 8,15-16 "Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour
retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier :
2
Iia II ae q.83, a2
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Abba ! Père ! 16 L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes
enfants de Dieu." Pour Jésus ce vocable reflétait sa filiation divine au sein de la Trinité. Donc les
premiers chrétiens, comme vient de nous le révéler St Paul exprimaient par ce même terme leur
filiation par adoption sous l’action de l’Esprit Saint. Le mot "Père" est chargé d’une densité
théologique très forte ; pour Jésus c’est l’expression de sa filiation divine et pour nous l’expression de
notre filiation adoptive. Notre prière est donc une participation à la prière trinitaire du Xt Ga 4,6 " Et
la preuve que vous êtes des fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils
qui crie: Abba, Père!"
Une évidence découle de cette paternité divine : ayant le même Père, tous les hommes sont
frères au sens stricte et ont les uns envers les autres les mêmes devoirs ; ils doivent s’aimer et se
traiter comme tels Mt 23,8-9 déjà le soulignait : "Pour vous, ne vous faites pas appeler Rabbi :
car vous n'avez qu'un Maître, et tous vous êtes des frères. 9 N'appelez personne votre Père sur
la terre : car vous n'en avez qu'un, le Père céleste.
Ici nous pouvons nous poser une question ; est-ce parce que Dieu nous a créé ou parce qu’il
nous a sauvé que nous pouvons l’invoquer comme Père ? Et alors, par voie de conséquence, sont
frères tous les hommes de par leur création ou seulement parce qu’ils sont sauvés par la Rédemption
du Xt ? Le fait de la création constitue bien une véritable fraternité et une fraternité universelle.
Cependant dans l’Evangile de Luc 11,1 "Et il advint, comme il était quelque part à prier,
quand il eut cessé, un de ses disciples lui dit: "Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean
l'a appris à ses disciples." la prière de Jésus s’adresse aux disciples ; chez Mt 6,7-9 par contre, la
prière de Jésus est plus large : "En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens,
qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne leur ressemblez pas ; car votre
Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. 9 Voici donc comment
vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié" il s’adresse aux
foules rassemblées et s’oppose aux prières machinales des païens.
« Il vous faut évidemment savoir que Dieu est le Maître, créateur de tout et de vous aussi ;
c’est lui qui vous donnera la jouissance de ses biens. Cependant appelez-le Père, afin qu’ayant
compris votre noblesse, votre dignité et votre grandeur de fils du Seigneur universel et de votre
Seigneur, vous agissiez en conséquence.
Ne dites pas non plus mon Père’, mais ‘notre Père’. le Père est commun à tous, comme la
grâce dont nous avons reçu l’adoption filiale. Ne vous contentez pas d’agir comme il convient à
l’égard d’un Père, mais manifestez aussi les uns envers les autres une concorde de frères qui sont
dans la main d’un même Père ».
3
Il ressort des Evangiles que la prière du chrétien est essentiellement participation à la prière
du Xt ; ce sont les frères dans le Xt qui peuvent dire ‘Notre Père’. Cette prière résulte de notre
filiation adoptive et nous est transmise par le Xt. Il ne faut donc pas la dévaluer ; et si la fraternité
universelle n’est pas niée il faut reconnaître que la fraternité surnaturelle des chétiens est
pleinement mise en valeur. C’est si vrai que l’Eglise primitive réservait l’initiation au Pater pour les
catéchumènes dans la liturgie baptismale après qu’ils avaient été plongés dans les eaux, donc
plongés dans le Xt et qu'ils ressuscitaient ‘hommes nouveaux’. Et c’était quand le Xt était présent sur
l’autel après la Consécration que les chrétiens chantaient le ‘Pater’, fils adoptifs unis au Fils unique.
Les Pères exposent ces mêmes arguments et répètent que cette prière ne peut convenir qu’aux
‘saints’. Ce serait outrager Dieu de l’invoquer ainsi si l’on ne se conduit pas comme des fils.
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Théodore de Mopsuète + 428. Le plus grand théologien de l’Ecole d’Antioche ; l’influence de son ami St Jean
Chrysostome lui fit quitter l’étude du droit pour la vie ascétique. Ordonné prêtre à Antioche, il devint évêque
de Mopsuète en Cilicie aux abords du Taurus
5
« Il ne suffit pas frères bien aimés, de prendre conscience que nous invoquons le Père qui est
dans les cieux, nous ajoutons :’Notre Père’ c’est à dire Père de ceux qui croient, de ceux qui ont été
sanctifiés par lui, et sont re-nés par la grâce spirituelle : ceux-là ont commencé à être fils de Dieu. »
Cyprien de Carthage
4
« Vous avez déjà commencé, comme vous voyez, d’avoir Dieu pour Père. Il ne le sera
pleinement qu’après votre naissance spirituelle ; mais dès aujourd’hui avant votre naissance, vous
êtes conçus par sa grâce et comme portés dans le sein de l’Eglise, qui doit vous enfanter dans la
fontaine baptismale.
Notre Père qui es au cieux. Souvenez-vous que vous avez un Père au ciel. Souvenez-vous : engendrés
pour la mort, d’Adam votre premier père, vous serez engendrés pour la vie, de Dieu, votre segond
Père. Votre cœur doit ratifier ce que profèrent vos lèvres ; que toute l’âme passe dans votre prière,
elle sera exaucée par celui qui écoute. Augustin (commentaire aux candidats au baptême)
5
Il est évident que les chrétiens, qui à la suite d’une faute qui les met hors de l’amitié divine,
ou les non chrétiens ne sont pas exclus du Pater, mais ils ne peuvent le dire dans cette totale
plénitude spirituelle tant qu’ils ne sont pas en pleine communion avec Dieu et avec leurs frères.
Pour conserver aux termes ‘Notre Père’ sa plénitude originelle il faut les replacer dans la
bouche de Jésus Jn 10,30 " Moi et le Père nous sommes un." La formule employée par Jésus dans
sa langue originelle fait comprendre à ceux qui l’écoutent qu’il est Fils de Dieu.
En Jn 17,21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en
toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envo" dans la
grande prière sacerdotale de Jésus transparait le désir immense et incommensurable de Jésus de
nous rendre fils par adoption comme lui est Fils par nature. Cette prière a aussi une dimension
d’adoration de la gloire du Père Jn 17,4 Je t'ai glorifié sur la terre en menant à bonne fin
l'oeuvre que tu m'as donné de faire.
Il est venu sur la terre pour nous donner de devenir enfant de Dieu Jn 1,12 Mais à tous ceux
qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son
nom’
Guillaume de St Thierry commente ainsi : « Or vouloir ce que Dieu veut c’est déjà ressembler à Dieu ;
être incapable de vouloir autre chose que ce que Dieu veut, c’est être déjà ce qu’il est : pour lui, en
effet, être et vouloir sont une seule chose. D’où il est dit avec raison que nous le verrons pleinement
tel qu’il est lorsque nous lui serons semblables, c'est-à-dire quand nous serons ce qu’il est. En effet,
ceux qui ont reçu le pouvoir de devenir enfants de Dieu, ont reçu le pouvoir, non d’être Dieu, certes,
mais bien ce que Dieu est : saints sur la terre, et plus tard pleinement heureux, ce que Dieu est ; et il
n’est pas ici-bas de saints, et il n’y aura pas -haut de bienheureux qui le soient, sinon de par Dieu,
sainteté et béatitude des saints et des bienheureux. (Lettre d’or SC n°258)
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Une dernière formule de Jn 20,17 Jésus lui dit : "Ne me touche pas, car je ne suis pas
encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et
votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." confirme cette paternité divine nouvelle que nous a
conféré Jésus par son Incarnation. Dieu nous offre ainsi la possibilité de renaître à une vie nouvelle et
il devient notre Père à un titre particulier ; nous pouvons présenter à Dieu nos requêtes, nos souhaits
4
Cyprien de Carthage + 258. Issu d’une famille richer et païenne, il fut touché par la gràace à Carthage il
était un brillant rhéteur. Deux ans plus tard une élection presque unanime le portait au siège métropolitain de
Carthage. Il eut à diriger l’Eglise sous la persécution de Dèce.
5
Augustin + 430. Maître de rhétorique, séduit par la prédication de St Ambroise. Reçoit le baptême en 387 et
se retire sur une de ses terres africaines le peuple vient le chercher pour le placer sur le siège épiscopal
d’Hippone. Une des plus belles intelligences de l’humanité !
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Guillaume de St Thierry abbénédictin de St Thierry, devenu simple moine cistercien ami de St Bernard
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