L’antibioprophylaxie a des indications dans la chirurgie
propre et dans la chirurgie propre contaminée.
La qualité de la préparation du matériel est également
fondamentale. Nous avons vu longuement et de
manière précise les techniques de désinfection et de sté-
rilisation qui doivent assurer la sécurité des malades
mais également celle du personnel soignant et per-
mettre d’opérer en toute quiétude en respectant le bon
état du matériel et en évitant sa détérioration.
La prévention de l’infection nosocomiale, la lutte
contre les infections nosocomiales dans tous les ser-
vices mais également en urologie passent obligatoire-
ment, nous l’avons vu, par l’information mais égale-
ment par la formation des soignants qu’il s’agisse des
médecins, des infirmières, des aides-soignantes.
La formation comprend un certain nombre de principes
qui permettent d’établir des procédures et de contrôler
leur application et leur efficacité. La formation
implique également après la préparation des audits de
pratique et la réalisation d’enquêtes avec bien entendu
diffusion de leurs résultats.
LA MAITRISE DES INFECTIONS A BACILLES
MULTI-RESISTANTS (BMR) EST BIEN SUR UN
PROBLEME ESSENTIEL
Les Professeurs JARLIER et BRUN BUISSON ont
clairement montré que les infections à BMR pouvaient
actuellement être considérées comme des infections
surtout importées d’un service à l’autre, d’un hôpital à
l’autre.
Ils ont souligné l’évolution de ces infections à BMR en
montrant qu’il y avait depuis quelques années dans les
hôpitaux et les cliniques une réduction des infections à
Klebsielles Multi-Résistantes mais que cela n’était pas
la même chose pour les Staphylocoques résistants à la
Méticilline (SAMR).
Il y en a maintenant moins de 20 % dans les soins
intensifs, en médecine c’est la stabilité. Il y a par contre
une augmentation de ces infections à Staph Auréus
résistants à la Méticilline en moyen et en long séjour où
l’on rencontre 65 % des SAMR dépistés.
Il y a certes un équilibre entre le nombre de malades
mais la répartition est telle maintenant que les orateurs
ont insisté à juste titre devant des représentants des ser-
vices hospitaliers et de l’ANAES, sur la nécessité de
faire reconnaître aux autorités que la reconnaissance du
fait que la majorité des SAMR soit observée en long
séjour peut impliquer pour l’avenir une répartition des
moyens financiers et humains différente de la réparti-
tion habituelle et que l’on donne des moyens suffisants
aux services médicaux qui en sont souvent un peu
dépourvus.
Cette politique n’aboutira peut être pas à la diminution
franche du nombre des situations où les SAMR sont
concernées mais contribuera certainement à la réduc-
tion des risques. Il est enfin noté qu’il faudrait, lors-
qu’un patient arrive dans un service, l’isoler de
manière relative avant d’avoir reçu les prélèvements du
service d’où provient ce malade ou les résultats des
examens réalisés à l’entrée pour dépister des souches
multi-résistantes dont le malade pourrait être porteur.
Après un exposé très clair du Professeur MATILLON
sur les problème de l’infection nosocomiale et de l’ac-
créditation et l’exposé de l’expérience qui a déjà été
réalisée sur certains sites pilotes et avant de conclure, il
est possible de dire que la prévention de l’infection
nosocomiale en urologie repose essentiellement sur la
bonne gestion de la sonde, la préparation de l’opéré, la
qualité de la stérilisation du matériel, l’antibiothérapie
prophylactique et que dans ces domaines de grands
progrès ont été faits depuis quelques années.
On peut dire également que dans le cadre de la gestion
des infections à BMR, il y a des attitudes positives
récentes comme la reconnaissance de la modification
de l’épidémiologie et la proposition de suggestion de
nouvelles répartitions des moyens. Dans les domaines
de la communication et de la formation, les pro-
grammes sont au point, les équipes hospitalières médi-
cales, infirmières, administratives sont bien au courant,
bien formées. Des progrès restent à faire.
Il faut noter cependant que si le problème de la pré-
vention est maintenant assez clairement abordé, il n’en
reste pas moins que dans le domaine du traitement des
infections nosocomiales en urologie comme dans
d’autres disciplines, notamment en réanimation, en
long séjour, il y a encore beaucoup de questions aux-
quelles il n’est pas possible de répondre soit par
manque de donnée, soit par difficulté d’organiser des
études qui permettraient de répondre clairement aux
questions, en particulier sur :
Quoi faire devant une infection sur sonde urinaire ?
Faut-il enlever la sonde, donner des antibiotiques, traiter
les bactériuries asymptomatiques, traiter seulement les
épisodes septiques, quelles doivent être les durées de
traitement ? Bien des questions restent posées et il n’y a
pas été répondu aujourd’hui et on pourrait suggérer une
nouvelle réunion sur des thèmes particuliers notamment
l’infection sur sonde, la gestion de la sonde dans cette
situation et des durées de traitement antibiotique.
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