C H A P I T R E I V : F L U C T U A T I O N S E T C R I S E S
b) Les autres analyses des cycles longs
L'analyse de Schumpeter domine mais il ya beaucoup d'autres auteurs qui ont proposé leur analyses
qui mettent en exergue d'autre cause que l’innovation pour expliquer les cycles.
L’intensité de l’épargne et l’accumulation du capital comme source des « grandes vagues de la
conjoncture » : Les marxistes, intéressés par la mort du système capitaliste, ont voulu essayer de
prévoir sa mort en cherchant à repérer la baisse tendancielle du taux de profit. En réalisant la re-
quête de Lénine, Kondratieff (1892-1938) a mit en avant des cycles longs, et non pas une baisse du
taux de profit sur le LT, ce qui ne correspondait pas aux espoirs de ses clients.
Il étudie le cas de la France, l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Allemagne et propose une analyse qui
repose sur l'épargne et l'investissement. Les cycles dépendraient de ces variables. Il a la même ap-
proche que Schumpeter sur l'investissement et ses variations, on investit dans la structure. Le fon-
dement matériel des grands cycles est l'usure, le remplacement et l'extension des biens capitaux
essentiels dont la production exige beaucoup de temps et d’énormes investissements et le rempla-
cement et l'extension du fond de ces biens ne sont pas progressifs et réguliers, ils se font par à coup
qu’expriment les grandes vagues de la conjoncture.
L’or et la monnaie : Les évolutions du stock de la monnaie pourraient être à l’origine des cycles
longs. Cela repose sur des constatations empiriques réalisées par Cassel, et concerne d’abord le
XIXème siècle, période où l’or joue un rôle important dans les transactions car c’est un système
d’étalon d’or. On est dans une économie où la croissance est assez contrainte par le stock d'or. Selon
l’auteur, la concentration du stock d'or varie au cours du temps et coïncide avec les cycles mis en
avant par Kondratieff. Ainsi par exemple en 1848 on a découvert des mines d'or en Australie et en
Californie, début du K2, au Canada et en Afrique du Sud au début des années 1890, début du K3.
La phase A est permise par l’abondance monétaire et s'accompagne d’une hausse des prix. Au fur et
à mesure que les prix augmentent, le pouvoir d’achat de l’or est de plus en plus faible. Par consé-
quent, l'activité qui consiste à rechercher de l’or est de moins en moins rentable donc régresse. On
passe dans la phase B où il y a un processus déflationniste lié au ralentissement de la croissance,
donc le pouvoir de l’or ré-augmente, il y a de nouveau un regain d'intérêt pour l’or.
Certains vont tenter de renouveler cette analyse pour prendre en compte le lien qui existe entre la
masse monétaire et le stock d’or, il va avoir tendance à devenir progressivement plus lâche au
XXème siècle. Cette analyse est difficile à tenir à la fin de Bretton Woods. Marjolin va continuer
d’interpréter les cycles longs comme des périodes liées aux évolutions de la masse monétaire.
Les guerres : L'intensité des guerres est en phase avec l'intensité de l'activité économique. Plu-
sieurs auteurs viennent soutenir cette thèse comme Goldstein ou Wagemann. Cela revient à expli-
quer la croissance par le biais de la guerre.
- Les guerres napoléoniennes précèdent la phase B de K1
- La 1ère Guerre Mondiale est un moment de rupture de K3
- La guerre du Vietnam et de Kippour sont des moments de rupture de K4
Les guerres constituent un coût qui s’accompagne forcement de poussées inflationnistes et consti-
tuent parallèlement un gaspillage de ressources et entraînent un déficit budgétaire important, car on