Développement de l’enfant et handicap 1- L’histoire d’une famille. 1.1- La filiation 1.2- Les handicaps et leurs incidences dans l’équilibre familial 1.3- Incidences sur l’AVS 2- Le Développement de l’enfant. 2.1- L’enfant 2.2- Le développement moteur 2.3- le développement psychique 3- La notion de handicap. 3.1- Définition 3.2- la notion de situation de handicap 3.3- les différentes natures de handicap Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 1 Développement de l’enfant et handicap 1- L’HISTOIRE D’UNE FAMILLE. 1.1- La filiation. La famille est un ensemble d’individus organisés autour de liens d’alliance, et de filiation entre les différentes générations. La famille est incluse dans un ensemble social et culturel ; l’héritage qui en découle est aussi bien génétique, que psychique et culturel. L’arrivée d’un enfant dans ce groupe permet la perpétuation de la lignée familiale, des gènes et de l’histoire familiale. Communément les familles se reconnaissent dans l’enfant « il est comme sa mère, il a le caractère de son père, les cheveux de la tante, les yeux du grand père… ». Et parce que l’enfant n’est pas en adéquation avec l’image idéalisée des parents avant sa naissance, l’enfant est reconnu par ses parents et est alors investit d’une filiation pour avoir sa place au sein de sa famille. 1.2- Les handicaps et leurs incidences dans l’équilibre familial. Le décalage entre l’image idéalisée de l’enfant et celle que renvoi l’enfant né avec un handicap, l’excès de différences entre les parents et l’enfant porteur de handicap, plongent la famille dans un anéantissement. Le handicap vient alors défier les liens de la généalogie et provoque un risque de rupture dans la filiation. Le handicap brise la reconnaissance que peuvent avoir les parents de leur enfant, l’écart est trop grand pour que les parents puissent s’identifier à leur enfant. A cela, il faut ajouter le fait que l’enfant puisse passer entre la vie et la mort à la naissance, nécessitant des soins intensifs dès les premières secondes de vie, ne laissant pas la possibilité aux parents de s’investir psychologiquement de leur enfant. Ces séparations provoquent un sentiment d’impuissance des parents, d’inefficacité et de culpabilité. 1.3- Les incidences sur l’AVS. Devant le vécu de l’enfant et celui de la famille, une écoute et un échange humble sont de mises. Chaque changement d’accompagnement, soignant ou enseignant, chaque établissement ordinaire ou spécialisé, est susceptible de réactiver une déception chez les parents. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 2 Cette répétition d’histoires rappelle l’incapacité constante de l’enfant de pouvoir s’ajuster à « l’image de l’enfant idéalisé » par ses parents avant la naissance. Il peut donc être difficile de comprendre le positionnement des parents à l’égard de l’enfant ; positionnement différent du votre (discours jugeant). Il est donc important pour vous de vous détacher de ces jugements. Les réactions défensives des parents alternent entre le refus, le déni, la colère ou la dépression ; il est important de respecter ces sentiments car les parents « font ce qu’ils peuvent ». La résolution des problématiques des parents ne vous appartiennent pas : ce sont les accompagnants professionnels du médico-social qui ont cette vocation et y sont habilités par le travail réalisé autour du projet personnalisé de l’enfant qu’ils ont contracté ensemble. Il faut donc éviter le désir de réparation, de se missionner pour une réussite scolaire ou une parfaite intégration sociale de l’enfant dans le groupe scolaire. Il n’y a pas d’obligation de résultat mais une obligation de mise à disposition des moyens humains et relationnels. L’AVS apporte un regard neuf sur les problématiques, les envies et les aptitudes de l’enfant. 2- LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT. 2.1- l’enfant. L’enfant est un être en structuration psychique et en développement (moteur) qui accède à son autonomie par le jeu et par ses différents rapports aux limites de ses capacités (physiques ou psychiques). Pour qu’il se structure, il est important pour l’enfant qu’il évolue dans un cadre affectif stable, valorisant et sécurisant. Ce sont ces retours valorisants de l’adulte qui permettent à l’enfant de mettre du sens dans ses activités. Exemple d’intervention de l’AVS : J’accompagne Lucas, 9 ans, à la piscine. Il ne sait pas nager. Le bassin est réservé et le maîtrenageur est attentif. Je propose à Lucas de sauter dans l’eau du bord du bassin. Ma proposition déclenche aussitôt une crise d’agitation ; Lucas se met à se moquer de moi, à me provoquer. Je lui explique qu’il peut sauter dans le bassin avec les progrès qu’il a fait depuis que nous allons à la piscine, qu’il sait mettre la tête sous l’eau et qu’il sait aussi sortir la tête de l’eau. Je lui explique aussi que je sais qu’il est capable mais que je ne le forcerais pas. Je lui dis que seul lui Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 3 peut prendre la décision de sauter quand il se sentira prêt ; et que je serais là pour l’aider à ce moment-là. Après quelques séances supplémentaires de piscine, Lucas saute du bord du bassin et en fait son jeu préféré. J’ai écouté les limites et les peurs de Lucas ; j’ai respecté son rythme et je l’ai rassuré sur ses capacités et la possibilité de gérer sa peur en restant disponible pour lui. Il est donc important pour vous de s’adresser à l’individu (fait de limites et de capacités) plutôt que limiter son échange au handicap, donc aux limites de l’enfant. Un enfant porteur de handicap est un enfant avant tout ; il est unique. Il faut donc créer un espace où puissent être mise en œuvre des activités, des échanges, lui permettant de développer ses compétences propres. 2.2- le développement moteur. Jusqu’à 6 ans, le développement moteur fait partie des préoccupations principales de la vie de l’enfant. La marche est à peine acquise, qu’il cherche déjà à courir ou à sauter. L’enfant s’entraine in lassablement afin de progresser. Les expériences sont alors riches, variées et ludiques. C’est à cette période là (18 mois- 6 ans) que les acquisitions motrices de base s’acquierent : - La locomotion : marcher, courir, sauter, grimper, rouler, glisser… - L’équilibre : se tenir sur un pied, marcher sur une poutre… - La manipulation et la préhension : saisir, agiter, secouer, pousser, tirer… - Les projections et réception d’objets : lancer et recevoir.. Ces actions seront à la base de tous les gestes de l’individu. La pratique de ces activités permet alors de connaître et maîtriser les expériences. Dans un premier temps, ce sont des actions plaisir : jouer, éprouver son pouvoir sur le monde et les objets qui l’entourent. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 4 Vers 6 ans, les bases psychomotrices acquises, l’enfant les entraine et les expérime en les utilisant dans le jeu et ses règles. La socialisation peut alors prendre une autre forme : l’enfant découvre, teste, invente avec les autres enfants, instaurant des valeurs sociales et morales (respcet des règles, de l’autre). Vers 10 ans, les gestes sont plus techniques et les pratiques sont plus codifiées ; la compétition est recherchée. L’habileté, la vitesse, la précision sont en place. L’enfant cherche à être « expert » dans l’activité, notamment dans le sport. Pour l’enfant porteur de handicap : Les handicaps transforment la motricité, soit parce que les récepteurs sont endommagés ou mal utilisés : - Troubles des sens : vue, ouie.. - Troubles de l’attention, de la concentration, de la personnalité Soit parce que l’appareil locomoteur est dysfonctionnel : - Troubles du tonus (trop ou pas assez) - Mouvements involontaires - Manque d’amplitudes articulaire ou musculaire - Déficience physique (cardiaque, respiratoire) Soit parce que le milieu environnemental de l’enfant est mal utilisé ou ne permet pas un rapport à son environnement : - Déficience intellectuelle - Maladie psychiatrique - Trouble du comportement - Trouble de l’organisation d’une tâche… Le handicap vient alors compliquer l’acquisition des bases motrices. Il peut ainsi provoqueer un ralentissement des acquisitions, un coût énergétique suppérieur entrainant une fatigabilité importante, ou des frustrations / des souffrances importantes. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 5 Le handicap n’empêche pas l’acquisition motrice mais appauvrie les expériences de l’enfant. L’accompagnement de l’adulte se portera donc sur l’adaptation des expériences au handicap de l’enfant afin de le valoriser dans ses acquisitions. Cependant, l’adulte veillera à ne pas surprotéger l’enfant pour ne pas le confronter sans cesse à son handicap. C’est ce juste équilibre qui permettra les acquisitions de l’enfant à son rythme, et dans la limite de ses capacités. 2.3- le développement psychique. Durant la petite enfance, l’individu est dépendant à l’intervention d’un tiers pour répondre à ses besoins vitaux. Au fure et à mesure, il acquiert le manger seul, le langage, la propreté... et s’autonomise. Les relations premières sont celles à la mère, puis à sa cellule familiale, puis aux relations aux autres (école, modes de garde, encadrants…). Pour l’enfant porteur de handicap : Comme nous l’avons vu, l’enfant porteur de handicap né dans une cellule familiale qui est en « travail de deuil »(deuil de l’enfant idéalisé avant sa naissance). Très vite l’enfant se rend donc compte qu’il n’est pas comme son petit frère ou sa grande sœur ; il constate sa différence. Il faut donc que ses proches lui fassent une place différente. L’enfant est donc dépendant de l’adulte pour la réponse à ses besoins vitaux, mais aussi pour pouvoir adapter sa communication et son environnement à son handicap. La relation à l’autre est donc déformée par la nécessité d’assistance. L’enfant peut ainsi se retrouver dans la position du bébé totalement dépendant de sa mère, entrainant pour l’enfant des frustrations supplémentaires : - Comment faire pour se différencier de l’autre, se sortir de la dépendance à l’autre ? - La nécessité d’autonomisation qui sous tend à un développement moteur et psychique de l’enfant qui devient alors une réelle problématique - L’entourage doit créer un espace où l’enfant est acteur L’enfant se construit donc dans un cadre de référence particulier, où les adultes (parents, encadrants professionnels) fixent des interdits et des permissions accessibles à ses capacités. Les activités nouvelles vont alors lui paraitre impossible, parce qu’elles font peur à l’adulte ou parce qu’une première expérience s’est mal passée. Il est donc important pour vous de respecter ce cadre de référence, le domaine du possible pour l’enfant, pour l’amener vers l’apprentissage sans lui faire violence. Exemple d’intervention : Mathieu est à une fête organisé où sont présents ses parents, ses camarades de la structure et tout le personnel avec qui il travaille toute l’année. Il souffre d’importantes difficultés à mastiquer et déglutir la nourriture. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 6 A l’heure du gouter, je passe devant les invités pour leur proposer des gâteaux. A mon passage, Mathieu refuse. A la maison, ses parents lui préparent des repas mixés ; un des projets fait avec le service est de l’autoriser à participer à des repas sans la présence de ses parents (ce qui provoque des angoisses chez Mathieu mais aussi pour ses parents). Je croise sa maman qui me demande si Mathieu a mangé quelque chose ; je lui explique qu’il a refusé. Sa maman me répond « c’est bête, il sait que les gâteaux Savane il peut en manger ». Je retourne vers Mathieu et lui explique que sa maman m’a dit qu’il savait qu’il pouvait manger ces gâteaux. Pour Mathieu, le cadre de référence est clair : la nourriture est problématique, voire potentiellement dangereuse pour lui et sa famille. Il a besoin d’une autorisation explicite, et incister pour le faire manger, même en mon nom, n’aurait fait que renforcer la notion d’interdit autour de l’alimentation sans l’autorisation de sa maman. 3- LA NOTION DE HANDICAP. 3.1- définition du handicap. La loi du 11.02.2005 portant sur « l’égalité des droits et des chances » donne une nouvelle définition du handicap : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activités ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un poly handicap ou d’un trouble de santé invalidant ». Il faut en retenir que le handicap est un manque par rapport à une norme (limitation d’activités ou restriction de participation à la vie en société) fixé par l’environnement, qu’il soit matériel ou social. Le handicap serait alors la conséquence entre la rencontre d’une barrière environnementale, économique ou sociale qui s’impose à la personne parce qu’elle est insurmontable. La place de la personne porteuse de handicap serait donc différente d’une place ordinaire dans la société… La loi assimile donc le handicap au manque d’adéquation des possibilités personnelles avec les exigences de la société. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 7 3.2- la notion de situation de handicap. Une personne porteuse d’un handicap, donc limitée dans ses fonctions propres, peut ne pas être en situation de handicap si son environnement vient contrebalancer ses incapacités. Alors la personne peut espérer avoir une place ordinaire dans la société. La société et donc chacun d’entre nous pouvons travailler à ce que la personne porteuse de handicap ne soit pas en situation de handicap. La nature de l’environnement matériel et humain est un des facteurs externes de la présence ou non de situation de handicap. Mais des facteurs internes à la personne peuvent provoquer une situation de handicap (caractéristiques psychiques) et donc être des obstacles à la vie ordinaire. La situation de handicap nait de ces deux axes : les obstacles et barrières environnementales extérieures, et la nature psychique de la personne qui peuvent créer des obstacles à sa propre autonomie (peur de l’échec, dévalorisation, motivation, personnalité). Impacts sur l’intervention de l’AVS : Dans l’accompagnement de l’enfant porteur de handicap, ce qui est primordial c’est de connaitre la personnalité de l’enfant, d’observer ses aptitudes, ses limites et besoins, afin de lui proposer une présence efficace et discrète, justement mesurée. Pour l’enfant porteur de handicap, le manque d’expérimentation représente une difficulté supplémentaire. Le fait de ne pas avoir accès à l’ensemble des expériences habituelles pour un Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 8 enfant du même âge vient également ralentir le développement des désirs de faire, donc d’acquérir une autonomie physique et psychique. Votre travail consiste alors à aider l’enfant à devenir un Sujet à part entière (avoir la capacité et la motivation à exercer un contrôle sur les objets, exercer une influence sur les autres, se contrôler et agir avec son propre corps). Ainsi vous l’aiderez à s’identifier grâce à votre regard sur ses aptitudes, et grâce à l’acceptation et au respect que vous aurez de ses limites. 3.3- les différentes natures de handicap : L’origine des handicaps peut s’inscrire à différents moments de la vie d’un individu. - Durant la grossesse, donc avant la naissance (période anténatale), le fœtus peut être touché par des maladies, des infections, des anomalies génétiques (trisomies, mucoviscidose, myopathie). trisomies : anomalie chromosomique où, au moins une des paires de chromosomes est un triplet (un des 2 géniteurs fourni alors 2 chromosomes au lieu de 1). La plus fréquente est la trisomie 21 (syndrome de Down qui touche une naissance sur 800), mais il existe aussi la trisomie 18 (syndrome d’Edwards), 13 (syndrome de Patau), la trisomie X qui concerne les chromosomes sexuels…Les trisomies empêchent le développement normal du cerveau. mucoviscidose : maladie génétique, chronique et progressive, qui touche le chromosome 7, particulièrement la protéine CFTR (responsable de la régulation du chlore au travers des membranes cellulaires). Son dysfonctionnement entraine une accumulation du mucus dans les voies respiratoires et digestives. myopathie : maladie neuromusculaire entrainant une dégénérescence du tissu musculaire. Ces accidents provoquent alors des dysfonctionnements organiques, des malformations physiques ( du corps ou des organes), des fragilités des appareils, des AVC.. chez l’enfant à naître. - Des accidents traumatiques de la mère durant la grossesse (chutes, accidents de la circulation, violences..) qui peuvent devenir la cause de lésions irréversibles chez l’enfant. - Durant la naissance ou les quelques heures suivants la naissance (période périnatale), l’enfant peut subir des dommages à cause d’un accouchement difficile (manque d’oxygénation, infections, AVC…). La prématurité renforce les risques d’atteintes centrales. - Et enfin, les handicaps peuvent apparaitre chez tous les individus de manière acquise, tout au long de la vie (maladie, accident, infections (méningite par exemple)…). Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 9 3.3.1- les handicaps moteurs. La locomotion n’est pas la seule fonction touchée dans le cadre d’un handicap moteur ; peuvent être altérées : - L’action sur le monde extérieur : manipulation, préhension, dextérité, maladresse… - La perception du monde extérieur : mouvements des yeux, de la tête, absence de perception de la douleur dans le cas de paralysie… - La communication : parole, élocution, gestes, mimiques, écriture… - L’alimentation : troubles de la déglutition, fausses routes, troubles de la mastication… - La respiration : faiblesse des muscles… - La motricité automatique (inconsciente) : dysfonctionnement des muscles respiratoires ou des sphincters. La motricité intervient également dans les fonctions de contrôle : équilibre, coordination des mouvements, praxie (penser son geste, le contrôler, la préhension, le langage ou l’écrit, les gestes de la vie quotidienne). Le handicap moteur concerne 4% de la population française (soit 2.3 millions de personnes) mais 1.5% souffrent d’un handicap moteur isolé : lésions de la moelle, infirmité motrice cérébrale, myopathie… 3.3.2- les handicaps sensoriels. Ils recouvrent les personnes aveugles ou mal voyantes, et les malentendantes et les sourdes. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 10 1.7 millions de personnes souffrent de déficiences visuelles en France, avec 210 000 mal voyants profonds et 61 000 personnes aveugles. A noter que 60% des déficiences visuelles sont des personnes de plus de 60 ans. 5.2 millions de personnes souffrent de déficiences auditives en France, dont 300 000 malentendants sévères. Dans 4 cas sur 5, la déficience auditive est couplée à un autre handicap, moteur le plus souvent. 3.3.3- les sous-groupes des enfants DYS. Ces enfants sont nombreux dans le milieu scolaire ordinaire et présentent des troubles des apprentissages scolaires dus à un dysfonctionnement ciblé de différentes compétences telles que : - Le langage oral : dysphasie = trouble de la communication verbale qui atteint l’expression et/ou la compréhension. Elle touche 2% des enfants scolarisés. - L’apprentissage de la lecture : dyslexie = trouble de l’apprentissage de la lecture liée à une difficulté à identifier une lettre, une syllabe ou un mot. La dyslexie entraine régulièrement des troubles de l’acquisition de l’orthographe : dysorthographie. La dyslexie toucherait 5 à 15% des enfants scolarisés. - L’apprentissage des mathématiques avec des troubles de la construction du nombre, du raisonnement ou de la logique : dyscalculie. Elle touche 3.5 à 7% des enfants scolarisés. - L’organisation et la coordination des gestes volontaires (marche, faire du vélo, nage, jeux, couper de la viande…) : dyspraxie. Elle toucherait 3 à 6% des enfants mais est peu diagnostiquée. - L’apprentissage de l’écriture et du graphisme : dysgraphie. Souvent les troubles DYS sont associés : dysgraphie et dyslexie par exemple Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 11 3.3.4- les handicaps intellectuels. Ils touchent 1 à 3% de la population (plus les garçons que les filles), caractérisé par une insuffisance des capacités cognitives (apprentissage, concentration, mémorisation). Le handicap intellectuel est diagnositqué par un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70 (en France, une moyenne de 100 de QI avec 50% de la population entre 85 et 115). Le handicap mental touche 700 000 personnes en France. Le handicap peut être primaire (exemple de la trisomie 21) ou acquis par conséquence d’un autre handicap (manque de stimulation, troubles de la communication, épilepsies, maladie dégénérative…) On parle de retard mental léger (peu diagnostiqué) avec un QI compris entre 69 et 50, retard mental modéré entre 49 et 35, et retard profond en dessous de 35. Les causes peuvent être multiples : anomalies chromosomiques, maladies génétiques, syndrome d’alcoolisme fœtal, rubéole durant la grossesse, manque d’osygénation, malnutrition… 3.3.5- le poly-handicap. Il correspond à l’association de déficiences motrices et intellectuelles sévères associées éventuellement à d’autres déficiences, entrainant une restriction de l’autonomie. Liés à des maladies affectant le fœtus ou l’embryon, ou une grande prématurité ayant provoquée des atteintes cérébrales sévères. Ces enfants bénéficient d’un accompagnement adapté tout au long de leur vie et ne profitent pas d’une scolarité en milieu ordinaire. 3.3.6- les maladies mentales. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 12 Elles regroupent : Les nevroses : troubles obsessionnels et compulsifs, phobiques et anxieux posttraumatiques, l’hystérie Les psychoses : schyzophrénie, troubles bi-polaires, troubles délirants avec hallucinations Elles perturbent la pensée, les sentiements et le comportement de la personne de manière à rendre son intégration sociale quasi impossible. Elles relèvent de la psychiatrie et leurs symptômes sont variés : - Conduite asociale et perturbations des relations - Troubles de l’humeur - Altération de la personnalité - Troubles perceptuels et cognitifs, hallucinations - Altération de la perception du réel 3.3.7- les maladies génétiques avec ou sans évolutions. Elles sont dues à un défaut de fonctionnement ou une anomalie d’un gène ; elles sont hérédiaires donc transmises à l’enfant par ses parents. Exemple des leucodystrophies : démyélénisation du système nerveux aboutissant à une sclérose cérébrale. 3.3.8- les maladies chroniques provoquant des déficiences générales. Pathologies cardiaques, respiratoires, circulatoires, viscérales… qui provoquent une intoxication progressive de l’organsime. Auxiliaire de Vie Scolaire : développement de l’enfant et handicap Formation Adultes de l’EPLEFPA de Cahors-Le Montat Page 13