Neurologie F , ...

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revue de presse spécialisée
résumé
et
a n a ly s e
d’articles
sélectionnés
Neurologie
FROID, TOUX, SEXE... ET CÉPHALÉES
Certaines céphalées ont des circonstances de
déclenchement particulières qu’il convient de
connaître afin d’éviter des explorations complémentaires inutiles et de rassurer le patient !
C’est le cas notamment des céphalées
induites :
– par l’exposition au froid (ou l’ingestion de
boissons ou aliments glacés), dont le traitement est purement préventif ;
– par la toux (ou bien encore le rire ou les
pleurs), d’évolution habituellement régressive
sur quelques mois et généralement sensibles à
un traitement par indométacine ;
– ou par l’activité sexuelle.
Ces dernières, quatre fois plus fréquentes chez
l’homme que chez la femme, sont de trois
types :
– céphalées “de tension” (douleur diffuse ou
occipitale sourde) croissant avec l’excitation
sexuelle et persistant de quelques heures à
quelques jours, vraisemblablement liées à la
contraction excessive des muscles de la tête et
du cou (relax !) ;
– céphalées apparaissant en orthostatisme
(disparaissant en décubitus) de type “postponction lombaire” (douleur sous-occipitale) et
persistant parfois pendant quelques semaines
après le rapport ;
– ou, variété de loin la plus fréquente, céphalées “vasculaires” (douleur explosive, pulsatile,
frontale ou occipitale) précédant ou accompagnant l’orgasme et persistant de quelques
minutes à quelques heures, consécutives à
l’élévation tensionnelle qui se produit au cours
de l’acte sexuel.
J.M. Visy. Céphalées inhabituelles. La Lettre du Neurologue
1999 ; 2 (III) : 64-6.
tout conseil ou toute précaution d’ordre général n’a aucun fondement scientifique (chaque
épileptique est un cas unique) !
Pourquoi oui ? Il va de soi qu’un patient sujet à
des crises épileptiques (source de chutes)
risque de se blesser... et ce, indépendamment
du type d’activité pratiquée. Dès lors, par peur,
hyperprotection (ou ignorance)... mais aussi
souvent pour des raisons médico-légales, l’épileptique est fréquemment exclu de toute activité sportive.
Pourquoi non ? Deux arguments “de poids”
militent en sa faveur :
– la quasi-totalité des études ayant analysé les
effets de l’entraînement physique chez l’épileptique arrivent à la conclusion que l’activité physique ne favorise pas le déclenchement des
crises et semble même avoir, au contraire, chez
la plupart des patients, un effet bénéfique ;
– la grande majorité des patients épileptiques
présente beaucoup moins de crises pendant les
périodes où ils participent de façon active à
toutes sortes de loisirs que pendant les
périodes d’inactivité, de repos ou d’ennui.
En outre, il faut ici souligner que la plupart des
sujets épileptiques ont la capacité mentale
d’évaluer les risques encourus pendant la pratique d’un sport... et que toute activité de la vie
courante comporte un risque : le risque de
noyade dans une baignoire à domicile est de
loin beaucoup plus élevé que le risque de
noyade en piscine !
A. Arzimanoglou. Pratique sportive et épilepsies. La Lettre
du Neurologue 1999 ; 3 (III) : 104-8.
PRISE EN CHARGE D’UNE PREMIÈRE CRISE
CONVULSIVE
FAUT-IL INTERDIRE LE SPORT AUX MALADES
ÉPILEPTIQUES ?
À cette question on ne peut aujourd’hui
répondre que par oui et par non... tout dépend
du type d’épilepsie dont le patient est atteint et
de la nature de l’activité physique envisagée :
Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
Face à un adulte ou à un adolescent, sans antécédent d’épilepsie, examiné pour un premier
épisode convulsif, il convient dans un premier
temps d’en rechercher les causes sans attendre
(cf encadré) ; certaines d’entre elles nécessitant
un traitement spécifique urgent.
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Une crise convulsive survenant chez un sujet
sans antécédent d’épilepsie peut être notamment d’origine :
– idiopathique ou cryptogénique* (près de 30 %
des cas) ;
– toxique (éthylisme, abus de psychotropes...) ;
– métabolique (hypoglycémie, hyponatrémie...) ;
– vasculaire (ischémie, hématome...) ;
– tumorale, traumatique ou infectieuse.
* Syndrome épileptique qui ne peut pas être considéré
comme idiopathique mais paraît être symptomatique,
sans que la cause en soit clairement identifiée.
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Dans les premières heures, un traitement anticonvulsivant – notamment l’administration précoce de benzodiazépines – n’est pas justifié,
hormis en cas de récidive immédiate, d’état de
mal ou bien encore chez l’éthylique en sevrage.
La nécessité d’un traitement épileptique (temporaire ou à long terme) ne sera considérée que
secondairement, une fois l’enquête étiologique
réalisée.
P. Masnou. Première crise convulsive survenant chez
l’adulte et l’adolescent : conduite pratique. La Lettre du
Neurologue 1999 ; 4 (III) : 250-2.
Quelques brèves...
❏ Alcool et infarctus... cérébral
❏ L’épilepsie au volant
❏ Alzheimer : produits disponibles
Une récente étude publiée dans le JAMA *
révèle que le lien entre consommation
d’alcool et risque de survenue d’un infarctus
cérébral décrit une courbe en J. En d’autres
termes, une consommation modérée d’alcool
(jusqu’à 2 verres par jour) est apparemment –
en ce domaine – bénéfique, alors qu’une
consommation importante (plus de 5 verres
par jour) apparaît délétère.
Une récente étude publiée dans Neurology*,
visant à identifier les facteurs de risque
d’accident de voiture chez les patients
épileptiques, montre que l’absence de crise
depuis au moins un an et la survenue
constante d’une aura précédant la crise sont
des facteurs “de bon pronostic”.
À l’heure actuelle, seuls trois médicaments
ont obtenu une autorisation de mise sur le
marché (AMM) pour la maladie d’Alzheimer :
le donépézil, la rivastigmine et la tacrine.
À noter que la prescription de ces trois
anticholinestérasiques est réglementairement
limitée aux formes légères et modérées de
cette affection, à savoir aux patients dont le
score au Minimental Status de Folstein est
compris entre 10 et 26.
* R. Sacco et coll. The protective effect of moderate
alcohol consumption on ischemic stroke. JAMA
1999 ; 281 : 53-60.
S. Alamowitch. Consommation modérée d’alcool
et risque d’infarctus cérébral. La Lettre du
Neurologue 1999 ; 2 (III) : 70-1.
* G.L. Krauss et coll. Risk factors for seizure-related
motor vehicle crashes in patient with epilepsy.
Neurology 1999 ; 52 : 1324-9.
S. Alamowitch. Crises d’épilepsie et conduite automobile. La Lettre du Neurologue 1999 ; 3 (III) :
138-9.
❏ Jambes sans repos
❏ Grossesse et traitement anti-épileptique
Tous les médicaments antiépileptiques
peuvent être à l’origine de malformations
congénitales. Pour autant, dans la majorité
des cas, le traitement antiépileptique doit
être poursuivi chez la femme enceinte, son
interruption pouvant être préjudiciable à la
mère et au fœtus.
F. Chassoux. Précautions d’emploi des antiépileptiques en cas de grossesse. La Lettre du
Neurologue 1999 ; 2 (III) : fiche détachable.
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Le syndrome des jambes sans repos, à savoir
le besoin impérieux de bouger les jambes en
raison de l’apparition (généralement le soir
ou en début de nuit) de paresthésies
profondes des membres inférieurs, suscite
actuellement de nombreuses recherches.
Recherches justifiées par la fréquence de
cette affection qui est estimée à 10 % de la
population générale et 25 % des personnes
âgées de plus de 65 ans !
M.H. Marion. Le syndrome des jambes sans repos.
La Lettre du Neurologue 1999 ; 3 (III) : 144-5.
H. Allain et coll. Le choix des thérapeutiques dans
la maladie d’Alzheimer. La Lettre du Neurologue
1999 ; suppl. au n°3 (III) : 167-72.
❏ Parkinson : quoi de neuf ?
Deux nouvelles molécules sont à l’essai :
un nouvel agoniste dopaminergique, le
pramipexole, et un antagoniste
glutamatergique, le remacemide. Les
résultats préliminaires des études dont elles
ont fait l’objet (aux États-Unis) semblent
encourageants. À suivre !
M. Miloudi-Aissani. Traitements de la maladie de
Parkinson. 51e réunion annuelle de l’American
Academy of Neurology (AAN). La Lettre du
Neurologue 1999 ; suppl. au n°3 (III) : 211-2.
Pour en savoir plus : P. Le Cavorzin et coll. Les
médicaments de la maladie de Parkinson en 1999.
La Lettre du Pharmacologue 1999 ; 4 (13) : 76-88.
Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
❏ SAOS et impuissance
❏ Contraception orale et épilepsie
Les malades présentant un syndrome
d’apnées obstructives du sommeil (SAOS)
sont exposés à un risque accru d’infarctus du
myocarde (x 23 selon certaines études !) et
d’accident vasculaire cérébral (x 2,4)... mais
également d’impuissance : 20 % des patients
qui souffrent d’un SAOS se plaignent
d’impuissance et 50 % des hommes qui
consultent pour une impuissance organique
souffrent d’un SAOS.
Certains médicaments antiépileptiques
(carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne,
primidone, topiramate) sont pourvus de
propriétés inductrices enzymatiques et sont
par conséquent susceptibles de diminuer
l’efficacité des contraceptifs oraux mini- ou
microdosés. Prudence !
Les benzodiazépines, la gabapentine, la
lamotrigine, la tiagabine, le valproate de
sodium et le vigabatrin ne possèdent pas, en
revanche, de propriétés inductrices
enzymatiques et n’interfèrent donc pas avec
la contraception orale mini- ou microdosée.
C. Hausser-Hauw, B. Fleury Le syndrome d’apnées
obstructives du sommeil. La Lettre du Neurologue
1999 ; 4 (III) : 231-5.
Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
E. Landré. Contraception orale et médicaments
antiépileptiques. La Lettre du Neurologue 1999 ; 5
(III) : fiche détachable.
❏ Épilepsie pharmacorésistante
Le traitement médicamenteux antiépileptique
se révèle insuffisamment efficace chez 25 à
30 % des malades (soit plus de 100 000
personnes en France). On comprend dès lors
pourquoi, depuis presque une décennie,
chaque année voit naître un nouveau
médicament antiépileptique... et ce n’est pas
fini !
M. Weber. Actualités des nouveaux médicaments
antiépileptiques. La Lettre du Neurologue 1999 ; 5
(III) : 298-302.
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