La lombalgie commune: épidémiologie, principes diagnostiques et

LA LOMBALGIE COMMUNE
Définition-Epidémiologie-Prévention
Diagnostic-Principes thérapeutiques
Norbert TEISSEIRE - 20 C Rue Dupetit-Thouars - 49000 ANGERS
CHAPITRE 1.
1.1 Généralités.
** Définition.
Le terme de lombalgie commune désigne le ressenti de douleurs de la région
du bassin et du segment lombaire du rachis.
La définition de la LOMBALGIE pour la section "Rachis" de la Socié
Française de Rhumatologie est la suivante : "douleur lombo-sacrée à
hauteur des crêtes iliaques ou plus bas, médiane ou latéralisée, avec possibilité
d'irradiation ne dépassant pas le genou, mais avec prédominance de la douleur
lombo-sacrée pendant au moins trois mois, quasi quotidienne, sans tendance à
l'amélioration".
La LOMBALGIE COMMUNE répond a une définition d’ordre étiologique.
Elle ne peut être liée à un processus pathologique caractérisé et évolutif
d’ordre tumoral, infectieux, inflammatoire, traumatique sévère,dystrophique,
pouvant intéresser le rachis lui-même ou des organes voisins (algies
rapportées).
Elle est habituellement en rapport avec des phénomènes microtraumatiques,
ou des troubles posturaux, associés plus ou moins à des phénomènes
dégénératifs (intéressant en diverses proportions le disque intervertébral, ou les
articulaires postérieures, ou les structures ligamentaires péri vertébrales) et
relève d’une façon générale de la souffrance de tout ou partie des constituants
du segment mobile.
Des facteurs psycho-sociaux peuvent y participer.
L’expression clinique peut se faire schématiquement sur le mode aigu ou
chronique (cf chapitre de la clinique)
** Epidémiologie.
Diverses enquêtes révèlent que 60 à 70 % des français ont souffert ou
souffriront d’une lombalgie.
Selon une étude du CREDES (1992), le nombre d’épisodes lombalgiques a
triplé en France entre 1982 et 1992.L’incidence annuelle des lombalgies se
situe entre 5 et 10% de la population générale adulte française.
La prise en charge thérapeutique est insuffisament contrôlée. L’obtention d’un
consensus est très difficile, ce qui augmente la morbidité des multiples
thérapeutiques proposées, et alourdit considérablement la charge financière
pour la collectivi, notamment en matière d’examens complémentaires
inutiles ou mal utilisés, et de conséquences fâcheuses pour le patient
(complications, séquelles éventuelles).
La lombalgie serait responsable de 12 millions de journées d’arrêt de travail
en maladie et 3,6 millions en AT. Elle est responsable de13% des AT et
constitue la troisième cause d’entrée en invalidité. En 1991, 5600 assurés ont
bénéficié d’un taux d’IPP moyen de 7,8% (5).
** Facteurs de risque
Fondamentaux à individualiser pour mettre en place une prévention de
qualité.
s l’enfance : dépistage des troubles posturaux, en particulier
cyphoscoliose, troubles des axes des membres inférieurs, inégalité des
membres inférieurs, sports exposant à un haut risque traumatique (judo,
gymnastique, sauts,)
Durant toute la vie : qualité de l’alimentation (prévention des carences en
calcium et vitamine D), ergonomie au travail (qualité des sièges :
enseignement primaire, secondaire, milieu professionnel), variation des
activités (sport recommandés en fonction de l’activité professionnelle plus
ou moins sédentaire du sujet)
Le cas de Maladies Professionnelles : définition MP 98
Les activités sportives ou de loisirs à risque : sports loisirs au long de
lannée, conséquences de traumatisme de sports saisonniers (Ski++),
bricolage (réfection d’une vieille demeure , heures supplémentaires chez les
amis le week-end .mauvaise utilisation du repos répérateiur du week-end)
Facteurs psycho-sociaux : tension neuro-musculaire, troubles du
sommeil,
1.2 Les causes.
a- Facteurs héréditaires
b- Facteurs traumatiques enfance : chutes (spondylolyses) et leurs
conséquences à distance
c- Troubles musculo-squelettiques : insuffisance musculature de soutien,
rétractions musculaires sous pelviennes (fléchisseurs, ischio-jambiers),
voutes plantaires, dystrophies de croissance
d- Facteurs professionnels : postures fixes et asymétriques, efforts de
soulèvement, travail au froid, +/- tensions d’origine psycho
e- Surmenage : activité de loisir ou sport en supplément d’un travail
contraignant.
1.3 Symptomatologie
-Topographie de la douleur :
Barre transversale tout en bas (évoque insuffisance discale),
unilatérale (plutôt en faveur dérangement latéralisé dans un
segment vertébral) +/- irradiation à la fesse, impression de douleur
ascendante (association de DIM étagés : dérangement
intervertébraux mineurs), douleurs à la base du thorax (problèmes
dorsaux).
- Type de la douleur :
Brûlure intense (signe irritation de la dure-mère … donc
compression à priori discale) , pesanteur, myalgies type courbatures
+ refroidissement (polyarthrose étagée et forte participation
articulaire postérieure), impression d’agacement voire de
démangeaison (cellulalgies très installées).
- Rythme (heure, impulsivité, rôle des mvts : redressement …
L’horaire nocturne, classiquement « inflammatoire », signe en fait
dans la lombalgie commune la participation du rachis dorsal
inférieur et moyen.
L’impulsivité est « discale » : déchirure, protrusion +/- importante,
hernie (+/- exclue).
Lombalgie de piétinement (insuffisance discale, canal lombaire
étroit ..se surajoute alors une fatigabilité dans les membres
inférieurs avec l’impérieuse envie de s’asseoir, ou s’accroupir pour
forcer la cyphose, d’où soulagement très rapide).
Influence des mouvements : 6 grands axes élémentaires d’examen.
Intérêt clinique : la recherche d’un secteur libre (3 inflexions libres
du schéma de Lesage et Maigne …cf ci-dessous) susceptible de
proposer un traitement manuel selon les recommandations de la
SOFMMOO (société française de médecine manuelle orthopédique
et ostéopathie). Une douleur au redressement (lever d’un fauteuil,
relever d’une position penchée en avant) évoque un
dysfonctionnement articulaire postérieur (lombaire ou dorsal
inférieur) ou une insuffisance discale, surtout si l’on observe à ce
moment un mouvement d’évitement latéral (baîonnette).
- Signes fonctionnels associés : éveillent attention vers « lombalgies
dite symptômatique »
Les signes énoncés ci-après doivent rendre très prudents dans la
qualification de « lombalgie commune » :
- un amaigrissement inexpliquée ou une fatigue anormale
- la présence de fièvre
- des irradiations douloureuses intenses à distance (membres
inférieurs, abdomen, petit bassin)
- un syndrôme polyalgique
- des troubles sphinctériens
- des antécédents de pathologie maligne (K, hémopathies
notamment) doivent inciter à éliminer une récidive avant de porter
le diagnostic de « lombalgie commune ».
- Signes d’examen clinique.
LE SCHÉMA EN ÉTOILE de LESAGE et MAIGNE (le patient est
exploré de dos : ici la douleur est exacerbée en extension+ rotation gauche, et
plus accesoirement en rotation droite)
PRESSION CONTRARIÉE DES ÉPINEUSES : INDIQUE LE SENS DU
CONFLIT DANS LE SEGMENT VERTÉBRAL LUI-MÊME (ici L3 sur L4 en
rotation droite de L3 sur L4).
schéma de l’irritation des branches antérieure et postérieure
de T12 à la manœuvre du palper rouler
recherche des signes cliniques correspondants (manœuvre du pincer-rouler) : ici
la branche antérieure
recherche des signes cliniques correspondants (manœuvre du pincer-rouler) : ici
la branche postérieure.
L’examen doit obligatoirement avoir vérifié l’absence de signes neurologiques
déficitaires (réflexes ostéo-tendineux notamment), ou irritation du faisceau
pyramidal (voie centrale : réflexe cutané plantaire).
L’étude des muscles fessiers et sous pelviens est fondamentale pour guider le
traitement et mettre en évidence les signes d’entretien (facilitant le passage à la
chronicité).
- Signes d’examens complémentaires
* Radiologie : le bilan standard devant une lombalgie d’allure
bénigne comprend un cliché du rachis lombaire face + profil debout
incluant les têtes fémorales (incidence dite de De Sèze) et un cliché
centré dans le plan du disque lombo-sacré (permettant entre autres
de bien apprécier les sacro-iliaques)
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