Commentaires sur deux présentations faites à la conférence annuelle de l’ACIO/CANO 2015 cOMMeNtAire FEA

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Canadian OnCOlOgy nursing JOurnal • VOlume 26, issue 1, Winter 2016
reVue Canadienne de sOins infirmiers en OnCOlOgie
FEATURES/RUbRiqUES
COMMENTAIRE
Commentaires sur deux présentations faites à la
conférence annuelle de l’ACIO/CANO2015
L’aide médicale à la mort au
Canada : quelques directives
prudentes et réfléchies sur
la pratique des infirmières
et infirmiers en oncologie
(SéanceIII-02)
Barbara Fitzgerald, inf.aut., M.Sc.
inf.; Barbara Russell, MBA, Ph.D.;
Shari Moura, inf.aut., M.Sc.inf.,
CSIO(C), ICSP(C)
Abrégé
En 1993, la Cour suprême du
Canada a rendu une décision partagée
contre Sue Rodriguez, une femme qui
sourait de sclérose latérale amyotro-
phique (aussi appelée «maladie de Lou-
Gehrig ») et désirait conséquemment
de l’aide médicale pour mettre n à sa
vie. Vingt-deux ans plus tard, toute-
fois, la Cour a statué à l’unanimité en
faveur de Lee Carter, qui sourait de
sténose progressive du canal rachidien
et cherchait, elle aussi, l’aide des méde-
cins pour rendre son dernier soue.
Cette décision de la Cour a une inci-
dence sur la législation tant au niveau
fédéral que provincial/territorial, de
même que sur la réglementation pro-
fessionnelle. Sachant que les gouverne-
ments et regroupements professionnels
pourraient vouloir rédiger des poli-
tiques pour orienter la pratique, la Cour
suprême a instauré une période de
12mois avant que sa décision nentre en
vigueur. Cette séance examine les eets
de ce jugement du tribunal sur le tra-
vail des inrmières en oncologie, autant
dans les hôpitaux quen milieu commu-
nautaire et interprofessionnel.
Commentaire sur la présentation, par
JenniferStephens
Le suicide médicalement assisté
demeure un sujet de vifs débats au
Canada, et ce, même après la décision
de la Cour suprême concernant l’af-
faire Carter c. Canada. Le jugement,
rendu le 6 février 2015, a statué que
les dispositions du Code criminel rela-
tives au suicide assisté et à l’eutha-
nasie volontaire contrevenaient à la
Charte des droits. La Cour a toutefois
judicieusement repoussé de 12 mois
l’abrogation des dispositions visées
pour que les parlements du pays aient
le temps de préparer une législation
conforme à la Charte. Au cours des
derniers mois, des associations pro-
fessionnelles, notamment l’Associa-
tion médicale canadienne (AMC), ont
également débattu des soins de n de
vie et du suicide médicalement assisté.
Lors de la 148eassemblée annuelle de
l’AMC, en août dernier à Halifax, l’As-
sociation a décidé de ne pas appuyer
la mort assistée, tout en reconnaissant
que les médecins ont le devoir d’in-
former le patient de toutes les options
possibles, incluant l’accès à des médi-
caments pouvant faciliter la mort
(Sullivan, 2015). LAssociation des inr-
mières et inrmiers du Canada(AIIC)
salue pour sa part cette occasion de
participer aux discussions législa-
tives entourant le suicide médicale-
ment assisté et sa relation au Code de
déontologie des inrmières autorisées
(même si les associations d’inrmières
comme l’ACIO/CANO et l’AIIC n’ont
pas été ociellement invitées à la table
de concertation du fédéral). Un son-
dage mené au début 2015 auprès de
700 membres de l’AIIC a révélé que
plus de la moitié des membres approu-
vaient l’idée d’une législation autori-
sant le suicide médicalement assisté
(Headley, 2015).
L’atelier présenté à la conférence de
l’ACIO/CANO a été très populaire : les
participants ont continué dentrer dans
la salle plusieurs minutes après le
début de la présentation, et une ving-
taine de chaises ont dû être ajoutées
de dernière minute pour accueillir
tout le monde. Les trois conférenciers
ont ouvert la conversation en présen-
tant une étude de cas concernant un
patient sourant d’un cancer du côlon
en phase terminale qui avait échangé
avec son inrmière quant aux options
de soins de n de vie qui s’oraient à
lui, et qui envisageait de mettre n à
sa vie pour écourter ses sourances.
Comme il fallait s’y attendre, la pré-
sentation a valsé autour de questions
dordre éthique dans un va-et-vient
prudent entre les besoins du patient
et les normes de pratique clinique en
soins inrmiers. Ces préoccupations
ont trouvé écho dans la salle, les inr-
mières mentionnant quelles redoute-
raient de rencontrer de l’opposition de
la part de corps législatifs ou d’autres
organisations si elles soutenaient un
acte de suicide médicalement assisté.
Les conférenciers ont utilisé le cadre
des objectifs CLÉO (Considérations
sur les aspects Légaux, Éthiques et
Organisationnels de l’exercice de la
médecine) pour aiguiller la conver-
sation vers les concepts applicables,
tels les droits et responsabilités per-
sonnels et professionnels, ainsi que
le consentement éclairé du patient.
L’avis général ressorti des échanges
a été que la discussion sur la mort
médicalement assistée, même dans
un contexte oncologique, devait res-
ter ouverte et se poursuivre aussi
bien du point de vue inrmier
qu’interprofessionnel.
Il existe déjà des lois nationales et
internationales sur l’aide médicale à
la mort (ou « suicide médicalement
assisté »). Au Québec, le projet de
loi 52, qui porte sur le suicide médi-
calement assisté dans le contexte des
soins de n de vie et contient des dis-
positions permettant la sédation pal-
liative terminale et l’aide médicale à
AU SUJET DES AUTEURES
Jennifer Stephens, MA, Ph.D.(c), RN, OCN
Doctoral Student, School of Nursing, University of
British Columbia, Vancouver, BC, Canada. CIHR
Frederick Banting & Charles Graduate Scholar.
Fellow, UBC School of Graduate Studies
Jacqueline Galica, Doctoral Student, University of
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la mort, devait entrer en vigueur en
décembre 2015 (Hivon, 2013). Ce pro-
jet de loi a été inspiré de lois et projets
analogues ayant cours aux États-Unis
(Washington, Oregon, Vermont), en
Belgique et au Luxembourg. Dans le
cadre de cette législation, comme pour
les lois internationales à l’égard du sui-
cide médicalement assisté, le médecin
est le point de contact pour la prise de
décision et pour l’accès aux soins de n
de vie. Les discussions à cet égard sont
intimement liées à la zone grise exis-
tant sur le plan éthique entre les droits
des patients en tant que personnes et
les droits des médecins. Quels droits
devraient prévaloir dans le cas d’un
malade en phase terminale? Ceux du
patient qui désire se libérer de ses souf-
frances physiques et psychologiques,
ou ceux du médecin, qui peut s’oppo-
ser, pour des raisons morales, à induire
la mort?
Les citoyens de l’État de l’Ore-
gon, aux États-Unis, se sont attaqués
à ce dossier épineux au début des
années 1990, lorsqu’un mouvement
populaire a réclamé, avec succès, la
création d’une loi permettant de «mou-
rir dans la dignité», la première dans
ce pays. Adoptée le 4 novembre 1994
avec une entrée en vigueur le
27octobre1997, cette loi statue, grosso
modo, qu’un médecin n’a pas dobli-
gation professionnelle de prescrire
des médicaments létaux en vue d’une
auto-administration par le patient an
que ce dernier puisse mettre n à sa vie
au moment de son choix. Le personnel
soignant (inrmières, pharmaciens,
physiothérapeutes, dentistes, etc.) na
pas non plus dobligation de discuter
du suicide médicalement assisté avec
un patient, ni de fournir des rensei-
gnements ou dorienter les démarches
à cet égard. Un rapport est produit
chaque année par le gouvernement de
l’Oregon pour faire le point sur cette
loi. Ainsi, en 2014, 155 personnes ont
reçu une ordonnance pour des médi-
caments létaux, et parmi eux, 105 l’ont
utilisée (Oregon Health Authority,
2015). La majorité de ces personnes
sourait d’un cancer (68,6 %), la sclé-
rose latérale amyotrophique arri-
vant en deuxième place. Par ailleurs,
67,6 % étaient âgés de plus de 65ans.
Que nous apportent ces statistiques à
titre de Canadiens et d’inrmières en
oncologie?
Le documentaire How to Die in
Oregon produit en 2011 par HBO
devrait être écouté par tout membre
du personnel inrmier intéressé à
comprendre quelle forme peut réelle-
ment prendre le suicide médicalement
assisté (Richardson, 2011). Il est à sou-
haiter que les conseillers et décideurs
travaillant à l’élaboration du projet
de loiS-225 pour le Canada visionne-
ront aussi ce documentaire plein de
sensibilité et consulteront les inr-
mières en oncologie, qui se trouvent
sur la ligne de front dans ce dossier
hautement controversé et lourd de
conséquences.
En bref
Points saillants de la présentation :
• L’aaire Carter c. Canada viendra
modier la Charte canadienne des
droits en février 2016 de manière
à légaliser le suicide médicalement
assisté.
• Le recours au cadre des objec-
tifs CLÉO (Considérations sur
les aspects Légaux, Éthiques et
Organisationnels de l’exercice de la
médecine) peut faciliter la conver-
sation concernant le vocabulaire et
autres concepts applicables au suicide
médicalement assisté (droits et res-
ponsabilités personnels et profession-
nels, consentement éclairé,etc.)
• Les associations professionnelles
comme l’AMC et l’AIIC sondent leurs
membres et tiennent des rencontres
an de déterminer comment la nou-
velle législation inuencera la pra-
tique et les normes de soins.
Prochaines étapes :
• En dépit de l’absence de repré-
sentants inrmiers à la table de
discussion sur le projet de loi cana-
dienne S225, les inrmières jouent
un rôle important en matière dédu-
cation du patient et de collaboration
avec les médecins et les autres pro-
fessionnels de la santé pour les soins
de n de vie.
• Les inrmières en oncologie seront
touchées par les changements de
réglementation et par les change-
ments qui s’ensuivront dans la presta-
tion de soins palliatifs et de n de vie.
RÉFÉRENCES
Carter c. Canada. Jugements de la Cour
suprême. 6février2015.
Conseil médical du Canada (2015). CLÉO :
Objectifs des Considérations sur les aspects
Légaux, Éthiques et Organisationnels de
lexercice de la médecine. Consulté sur
http://apps.mcc.ca/Objectives_Online/
objectives.pl?lang=french&loc=cleo
Headley, K. (9 février, 2015). LAssociation
des inrmières et inrmiers du Canada se
réjouit de la décision de la Cour suprême
du Canada sur laide médicale à mourir.
Consulté sur http://www.cna-aiic.ca/fr/
salle-des-nouvelles/communiques-de-
presse/2015/lassociation-des-inrmieres-
et-inrmiers-du-canada-se-rejouit-de-la-
decision-de-la-cour-supreme-du-canada-
sur-laide-medicale-a-mourir
Hivon, V. (12juin,2013). Projet de loi no52 :
Loi concernant les soins de n de vie.
Consulté sur http://www.assnat.qc.ca/fr/
travaux-parlementaires/projets-loi/projet-
loi-52-40-1.html
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Consulté sur public health.oregon.gov/
ProviderPartnerResources/Evaluation
Research/DeathwithDignityAct/Pages/
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Sullivan, P. (25 août 2015). Laide à mourir
domine le débat. Consulté sur https://
www.cma.ca/fr/Pages/assisted-dying-
dominates-debate.aspx
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Soins de soutien destinés aux
survivants du cancer dans
la collectivité : Le rôle des
infirmières de paroisse et
des infirmières praticiennes
(séanceII04A)
Krista Wilkins
Abrégé
La population sans cesse croissante
de survivants du cancer est source de
complexité dans le système de soins de
santé. Les survivants du cancer vivent
nombre de dicultés de nature phy-
sique ou psychosociale ainsi que des
problèmes de santé chroniques qui
aectent grandement leur qualité de
vie, leur santé et leur productivité. Les
prestataires de soins de santé dans la
collectivité, et notamment les inr-
mières de paroisse et les inrmières
praticiennes, assument des respon-
sabilités de plus en plus lourdes pour
prodiguer les soins de soutien conti-
nus requis aux survivants du cancer.
Ils orent un regard sur la promo-
tion de la santé qui peut être utile
pour aider les survivants du cancer à
mener une vie plus normale et à mieux
contrôler leur santé. Leur perspective
sur leurs capacités à fournir des soins
de santé aux survivants du cancer est
méconnue. Un modèle interprétatif,
descriptif et qualitatif a été adopté pour
mieux comprendre les soins qui sont
fournis aux survivants du cancer par
les inrmières de paroisse et les inr-
mières praticiennes. Cette présenta-
tion décrit l’expérience de prestataires
de soins de santé communautaires de
ce type qui s’occupent de survivants
du cancer au Nouveau-Brunswick en
s’arrêtant notamment à leurs respon-
sabilités professionnelles et à leurs
besoins de nature informationnelle,
de même qu’aux préférences liées aux
soins oerts aux survivants du cancer.
Les données ont été recueillies dans
le cadre dentrevues semi-structurées,
qui ont ensuite été transcrites et ana-
lysées pour en faire ressortir les sujets
récurrents. Tout en reconnaissant
l’unicité de ces expériences, les résul-
tats de cette recherche peuvent servir
de point de départ aux conversations
portant sur la façon de mettre en place
des pratiques exemplaires dans la pres-
tation de soins de soutien continus aux
survivants du cancer se trouvant dans
la collectivité.
Commentaire sur la présentation, par
Jacqueline Galica
Comme le nombre de survivants du
cancer augmente (Société canadienne
du cancer, 2014), il y a lieu de se préoc-
cuper davantage des besoins uniques
et complexes propres à ces patients
(Hewitt, Greeneld et Stovall, 2006;
Howell et al., 2011). Certains modèles
de soins pour les personnes atteintes
de cancer ont délégué les soins liés à la
survie, qui étaient auparavant donnés
dans des centres de cancérologie spécia-
lisés, aux établissements de soins com-
munautaires (Howell etal., 2011) où les
cliniciens pourvoient à un large éventail
de besoins en matière de soins de santé
(Aggarwal et Hutchison, 2012; Martin-
Misener et Bryant-Lukosius, 2014). Les
inrmières de paroisse et les inrmières
praticiennes sont deux groupes de pro-
fessionnels en soins de santé commu-
nautaires qui ont reçu peu d’attention
de la part des chercheurs en oncolo-
gie. En fait, la vision du rôle joué par
les inrmières de paroisse et les inr-
mières praticiennes dans les soins aux
survivants n’avait pas encore été explo-
rée. Cette présentation a décrit deux
études qualitatives qui ont utilisé la des-
cription interprétative (Thorne, 2013)
pour combler ces lacunes empiriques.
Résumé de la présentation
Les entrevues menées avec six inr-
mières de paroisse et huit inrmières
praticiennes travaillant dans la collec-
tivité visaient à décrire : 1) leur rôle et
leurs responsabilités quant aux soins
prodigués aux survivants du cancer;
2) leurs besoins de nature informa-
tionnelle pour améliorer la prestation
de ces soins. Les analyses interpréta-
tives descriptives ont révélé que les
inrmières de paroisse se percevaient
comme des vecteurs de conversation
pour les paroissiens sur la spiritua-
lité liée à leur santé. Ces inrmières
considèrent chaque paroissien comme
un élément unique dans sa famille et
au sein de la grande congrégation de
paroissiens à qui elles prodiguent éga-
lement des soins. Elles ont indiqué
que leurs connaissances sur le cancer
étaient limitées et ce, même si elles
souhaitaient prodiguer de meilleurs
soins de santé avec exactitude. Les inr-
mières praticiennes se voyaient comme
des prestataires de soins holistiques et
considéraient que la prestation de soins
de soutien aux patients se poursui-
vait jusqu’à la n de leur vie. Elles ont
mentionné que la communication avec
les survivants du cancer posait des pro-
blèmes et quelles désiraient avoir une
formation de base en oncologie an
de se sentir mieux préparées et à l’aise
dans ce contexte de soins primaires.
Importance et pertinence pour la pratique
des soins inrmiers
Cette présentation accroît nos
connaissances sur la façon dont les
inrmières de paroisse et les inr-
mières praticiennes dans la collectivité
voient leur rôle et leurs responsabili-
tés liés aux soins prodigués aux sur-
vivants du cancer et met en évidence
les renseignements supplémentaires
dont elles ont besoin pour améliorer
la prestation de ces soins. Nées dune
vision du monde inrmier et bien enra-
cinées dans celui-ci, les études ont
utilisé de manière appropriée la des-
cription interprétative (Thorne, 2013)
comme méthode d’analyse des entre-
vues faites avec ces inrmières. Le but
de l’analyse interprétative descriptive
est d’utiliser la sagesse clinique de l’in-
rmière-chercheuse pour clarier la
nature d’un contexte de santé donné
en vue dédier les connaissances et
délaborer des stratégies d’améliora-
tion futures (Thorne, 2013). Dans ce
contexte, les résultats de cette étude
viennent jeter un regard important sur
les soins que les survivants du cancer
peuvent recevoir lorsqu’ils obtiennent
leur congé de l’hôpital et retournent
dans la collectivité. Ce point de vue,
jumelé aux lignes directrices et aux
recommandations en matière de soins
oerts aux survivants du cancer au
Canada (Howell et al., 2011), fournit
de l’information complémentaire utile
aux intervenants et aux décideurs pour
insuer un changement positif dans
les soins aux survivants du cancer se
trouvant dans la collectivité. Le dernier
document dorientation pancanadien
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FEATURES/RUbRiqUES
sur la prestation des services de survie
(Howell et al., 2011) souligne l’impor-
tance d’une prestation organisée des
services de survie, en mentionnant la
pertinence des partenariats avec les
groupes communautaires. Étant donné
le transfert accru de la prestation de
soins aux survivants du cancer vers les
prestataires de soins dans la collectivité
(Howell et al., 2011; Martin-Misener
et Bryant-Lukosius, 2014), ces parte-
nariats sont plus urgents que jamais.
D’autres données décrivant le point de
vue des survivants du cancer soignés
par ces prestataires de soins commu-
nautaires oriraient un supplément
d’information important quant aux
changements de pratique communau-
taire suggérés.
Les résultats provenant de cette
étude sont utiles pour les inrmières
en oncologie basées dans les hôpitaux
ou les inrmières spécialisées en onco-
logie, car ils permettent de comprendre
les besoins de nature informationnelle
des inrmières en oncologie non spé-
cialisées qui prodiguent des soins aux
patients atteints de cancer au-delà des
murs des centres doncologie des hôpi-
taux. En s’appuyant sur les recomman-
dations du document dorientation
pancanadien sur la prestation des ser-
vices de survie (Howell et al., 2011),
tout clinicien travaillant avec des sur-
vivants du cancer devrait recevoir de la
formation pour mieux comprendre les
besoins des survivants du cancer. Les
prestataires de soins de suivi, comme
les inrmières de paroisse et les inr-
mières praticiennes dans la collecti-
vité, sont clairement désignés pour
recevoir de la formation spécique en
matière de survie (Howell etal., 2011).
Les résultats mis en évidence dans
cette présentation, ainsi que les recom-
mandations mentionnées au sujet des
soins aux survivants, attirent l’atten-
tion sur la valeur des connaissances en
soins inrmiers spécialisés en onco-
logie. Les inrmières spécialisées en
oncologie peuvent être habilitées à par-
tager leur expertise avec les cliniciens
non spécialisés, comme ceux qui four-
nissent des soins de suivi dans la col-
lectivité aux personnes atteintes de
cancer. Cela peut comprendre la forma-
tion sur les problèmes courants pour les
personnes en post-traitement du can-
cer, la planication des soins de survie
ou la distribution des ressources per-
tinentes aux survivants. Chacun des
rôles joués par ces inrmières est essen-
tiel au continuum de soins prodigués
aux personnes atteintes de cancer. À
cet eet, des pistes de solution concer-
nant l’échange des connaissances pour
dégager les dicultés et les besoins de
nature informationnelle amélioreraient
la qualité globale des soins de santé tout
au long de la trajectoire de soins contre
le cancer.
En bref
Ce que nous savons déjà :
• Les survivants du cancer continuent
d’avoir de nombreux besoins com-
plexes qui vont au-delà de la phase de
traitement actif du cancer.
• La prestation de soins aux survivants
du cancer est de plus en plus oerte
à l’extérieur des centres de cancéro-
logie, par exemple dans les milieux
de soins de santé primaires et com-
munautaires, par des inrmières
nonspécialisées en oncologie.
Cette présentation a permis de montrer
que :
• Les inrmières de paroisse et les
inrmières praticiennes croient
quelles ont un rôle important à jouer
en matière de soins prodigués aux
survivants du cancer post-traitement.
• Ces inrmières se considèrent elles-
mêmes comme extérieures au sys-
tème de soins de santé du cancer et
perçoivent cela comme un obstacle
aux soins quelles fournissent.
Prochaines étapes :
• Des stratégies visant l’échange des
connaissances entre les inrmières
qui prodiguent des soins à diverses
étapes du traitement contre le cancer
sont nécessaires.
• La compréhension des points de vue
des survivants du cancer qui reçoivent
des soins de survie de ces prestataires
est nécessaire.
RÉFÉRENCES
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Canada. Ottawa, ON. Consulté sur www.
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Thorne, S. (2013). Interpretive description.
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(p. 295–306). New York, NY : Taylor &
Francis.
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