ENTREVUE DE L’APPEP AVEC MADAME SOUAD AYADA, IPR. __________ Lundi 11 octobre une délégation de la régionale de l’APPEP composée de Françoise Belleville et de Jean-Louis Lanher a rencontré Madame Souad Ayada, IPR de philosophie. Les questions suivantes ont été abordées : 1/ Le baccalauréat : où en est sa préparation pour la session 2011 ? La délégation a rappelé qu’en 2010 l’écrit avait eu lieu le 17 juin. La saisie des notes était fixée au vendredi 2 juillet. En défalquant les réunions d’entente (21 juin) et d’harmonisation (1er juillet) cela laissait dix jours pour les corrections. Si les paquets étaient lourds une correction correcte devenait matériellement difficile. D’autre part, la remise des copies s’est faite le lendemain de l’écrit, c’est-à-dire le 18 juin. Que se serait-il passé si un retard d’acheminement s’était produit en provenance de centres éloignés ? La délégation a renouvelé, conformément à la motion du BN du 5 décembre 2009, la demande que la date de l’écrit soit avancée d’au moins deux jours. Madame Ayada a alors exprimé son accord avec cette demande : le groupe IPR avait d’ailleurs adressé l’année dernière une demande convergente aux IG, qui l’ont eux-mêmes transmise au ministère. Mais cela n’a rien donné. L’argument invoqué est la reconquête du mois de juin, argument discutable puisque, de toute façon, les cours cessent dans la pratique début juin. En ce qui concerne les craintes liées à l’acheminement des copies Madame Ayada signale qu’aucun problème de cette nature n’a jamais existé dans l’académie de Lyon. Ses inquiétudes portent en revanche sur un autre point . Il y a plusieurs départs en retraite et des professeurs ont quitté l’académie de Lyon, ce qui fait 12 correcteurs en moins. Dans le même temps, il n’y a que 5 nouveaux entrants. Si l’on estime que les vacataires, qui sont hors contrat, ne doivent pas être sollicités par principe pour compenser les postes manquant une augmentation du nombre de copies par paquet devient inévitable, même en sollicitant comme cela est prévu, des professeurs de CPGE. De plus, il a peu de marge de manœuvre, le nombre de remplaçants étant de plus en plus faible. La délégation exprime son accord sur la non-sollicitation des vacataires pour assurer des corrections. Elle s’engage à demander au BN de l’APPEP de faire un courrier au groupe de IG pour souligner la dégradation intolérable des conditions de correction. 2/ Les dédoublements en STT et en S : une réforme des séries STI et STL est en cours ; un nouveau programme entre en vigueur à la rentrée 2011 en classe de première. La délégation de l’APPEP demande si une réforme du programme de philosophie en terminale est prévue, ainsi que l’Acireph en fait courir le bruit. Madame Ayada répond qu’à sa connaissance un tel projet n’est pas à l’ordre du jour. La délégation rappelle alors la revendication de l’APPEP, formulée dans la motion du BN du 29 mai 2010, de dédoubler les 2 heures en STT. Madame Ayada répond que l’esprit de la réforme implique la suppression des dédoublements remplacés par l’accompagnement individualisé. D’autre part l’autonomie des établissements introduit un état de tension entre les disciplines qui rend difficile la récupération d’heures par la philosophie. Madame Ayada ajoute que les professeurs de philosophie sont parfois sollicités pour participer à l’accompagnement personnalisé en seconde. Elle a diffusé dans les établissements une enquête venant du ministère et qui portait sur les expérimentations d’un enseignement de la philosophie avant la classe terminale. En ce qui concerne la section S on s’oriente vers une structure 3h professeur 3h élève, alors que l’accompagnement personnalisé devait remplacer le dédoublement. La délégation rappelle que le programme est conçu pour une structure 4h professeur 4h élève. Le débat porte ensuite sur les textes réglementaires encore en vigueur, qui sont certes flous, mais qu’un rapport de force suffisant pouvait orienter en ce sens. 3/ Les TZR : combien sont ils ? Quelle est aujourd’hui leur disponibilité, étant entendu que 4 seulement sur 21 étaient disponibles au 24 août ? Peut-on obtenir des précisions en ce qui concerne les remplacements dans la discipline ? Madame Ayada répond que tous les TZR sont en poste. Il faut donc faire appel à des non titulaires (2 contractuels, 8 vacataires). Ils doivent avoir une licence. Madame Ayada leur fait passer un entretien pour savoir s’ils peuvent enseigner, mais les services de remplacement décident parfois dans l’urgence, sans tenir compte de son avis. Madame Ayada rappelle également que le CAPES interne est à nouveau ouvert, et que cela peut être une chance pour les contractuels. 4/ Les stagiaires : Madame Ayada nous informe qu’ils sont 2 agrégés à être en poste dans l’académie ; l’un au lycée de La Plaine de l’Ain à Ambérieux en Bugey, l’autre au lycée Saint Exupéry à Lyon. Il y a 4 stagiaires dans l’Académie de Grenoble, 1 agrégé et 3 certifiés. Le texte cadrant les obligations de service pour les stagiaires interdisait de leur donner des heures supplémentaires. Il a été aménagé pour s’adapter aux situations effectives. L’heure de première chaire est ainsi payée en HSA. Mais il faut être vigilant en signant le VS et bien veiller à ce que cette heure soit payée en HSA et non en HSE. Dans l’académie, aucun professeur des deux établissements concernés n’a accepté de se porter tuteur pour les stagiaires et il a fallu faire appel à des tuteurs extérieurs aux établissements. Madame Ayada indique qu’elle ira les voir durant l’année. La délégation pose alors la question des professeurs certifiés stagiaires. Elle dénonce le flou du texte officiel du 27 juillet 2010 qui soumet leur titularisation à la décision d’un « jury académique nommé par le recteur » comprenant « 3 à 6 membres nommés par le recteur parmi les membres des corps d’inspection et les chefs d’établissement, dont un président et un vice président ». Dans ce jury à géométrie variable il n’est pas dit qu’il y ait un inspecteur de philosophie. Comment la décision de titularisation peut-elle alors ne pas être entachée d’arbitraire ? La délégation demande à Madame Ayada d’intervenir avec les IPR des autres disciplines pour obtenir que la composition du jury académique soit représentative de toutes les disciplines. Le texte laisse également la porte ouverte à l’arbitraire des chefs d’établissement, puisque le jury se prononce en prenant en compte « l’avis du chef d’établissement ». Madame Ayada, consciente des dérives possibles, répond qu’elle inspecterait les professeurs certifiés stagiaires. La délégation pose alors la question du rôle du tuteur. Madame Ayada répond qu’il n’est pas partie prenante de la validation. Il fait deux bilans d’étape, l’un fin novembre, l’autre à la mi-mars qui représentent un état des lieux. La situation de stagiaires est délicate. Madame Ayada n’envisage pas de changement dans l’immédiat. La mastérisation fait problème : les maquettes sont encore approximatives. À Grenoble les derniers échos sont inquiétants. Les étudiants qui se destinaient au master professionnel, depuis qu’ils savent qu’ils ont un stage dont la validation sera une partie du master, s’inscrivent en master de recherche. Des vacataires sont donc susceptibles de remplacer les stagiaires quand ces derniers seront en formation. Dans quel état les classes seront-elles quand les stagiaires les récupéreront ? Un article du Monde fait état du malaise des stagiaires . La tension et un grand état de fatigue gagnent les stagiaires qui n’ont pas de vision d’ensemble de leur travail. Mais malgré cette fatigue et l’impression d’être contrôlés, les stagiaires montrent aussi qu’ils aiment enseigner. La délégation souligne alors que les professeurs de philosophie n’ont que des classes à examen, ce qui induit une tension permanente. Un statut dérogatoire devrait être attribué à la philosophie. Madame Ayada revient alors sur la question de la formation des stagiaires. Elle porte sur 4 semaines massées, du 17 février au 24 mars. 4 jours seront attribués au corps d’inspection. La délégation pose alors la question de savoir ce qui reste dans cette formation de la didactique de la discipline. Madame Ayada répond qu’on n’a pas encore d’information sur son contenu. Une première formation avait eu lieu les 30 et 31 août, portant sur la tenue de la classe. L’inspection a dû lutter pied à pied pour se voir concéder une demi-journée. On en est réduit à espérer que les choses ne se passent pas trop mal pour les stagiaires. La réunion se clôt sur cette note en demi-teinte où le pessimisme de l’intelligence ne le cède peut-être en rien sur l’optimisme de la volonté.