COMITÉ NATIONAL 24 mai 2014 Rédaction du compte rendu : Henri DILBERMAN

L’enseignement philosophique 64e année Numéro 4
COMITÉ NATIONAL
24 mai 2014
Rédaction du compte rendu : Henri DILBERMAN
Présents : Philippe Blanc, Jean-Pierre Carlet, Didier Carsin, Stéphane Clerjaud,
Charles Coutel, Éric Delassus, Henri Dilberman, Nicolas Franck, Jean-Louis Lanher,
Bertrand Nouailles, Simon Perrier, Gérard Schmitt.
Excusés : Édouard Aujaleu, Didier Bréjeon, Yves Desnos, Bernard Fischer, Gilles
Moutot, Marie Perret, André Simha, Patricia Verdeau.
OUVERTURE DE LA RÉUNION
En ouverture de séance, Simon Perrier communique les messages qu’il a reçus de
certains membres excusés. Édouard Aujaleu lui a écrit pour lui annoncer sa décision de
ne pas se représenter au Bureau à la fin de l’actuel mandat. Déjà actif en ce domaine, il
se tourne vers le conseil d’administration de la Fédération des Sociétés d’Amis de Mu-
sées et veut céder sa place à de nouveaux membres. Il demande que ses amitiés soient
transmises à tous. Gilles Moutot devient maître de conférences en faculté de médecine,
et hésite à demeurer président de la Régionale de Montpellier en étant coupé du secon-
daire. Simon Perrier précise que sa situation nouvelle n’est nullement en elle-même un
problème, bien sûr. Il suffirait qu’un vice-président issu du secondaire s’en occupe.
Bernard Fischer, le trésorier de l’APPEP, nous a envoyé un mot qui sera évoqué en-
suite.
Conférence-concert sur Rameau
Simon Perrier propose qu’on évoque immédiatement une des questions diverses,
suite d’un courrier qu’il a reçu. La Régionale de Clermont-Ferrand, représentée par son
président Bertrand Nouailles, obtient pour son fonctionnement un nouveau finance-
ment de 100 euros, qui sera versé en septembre 2014. En effet, il a été convenu que,
passé 200 euros, le financement des Régionales n’était plus automatique, mais se faisait
en fonction des demandes et des besoins.
Cette même Régionale monte une Conférence-concert sur Rameau, avec
Mme Kintzler et un orchestre de haut niveau, en particulier un claveciniste qui vient
d’Allemagne, une soprano, un ténor. Cette action se fera essentiellement sur le mode du
bénévolat, mais elle a néanmoins un coût de 7 500 euros, dont 4 500 euros pour la
partie musicale, que la Région et la DRAC financeront. La mairie accordera, elle aussi,
une subvention. Notre association participera au défraiement des musiciens. Il se trouve
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en effet que la Régionale de Clermont-Ferrand dispose d’un peu d’argent, grâce aux
interventions de ses membres dans les bibliothèques. Nicolas Franck explique que Paris
pourra apporter sa contribution, à condition que le parrainage par l’APPEP soit aussi
explicite que possible. Rappelons que le Bureau national de lAPPEP s’est mis daccord
sur le principe dune aide à cette Régionale.
D’autres questions diverses sont mises à l’ordre du jour :
Philippe Blanc pose le problème de la formation continue. Elle tend à disparaître.
Ainsi, à Orléans-Tours une formation qui venait tout juste d’être mise en place se voit
supprimée.
Simon Perrier mentionne encore deux autres questions, à savoir la journée Marcel
Conche et la publication des comptes rendus de nos réunions. Mais il faut d’abord fixer
la date de la prochaine réunion du Bureau, ainsi que celle de l’AG : ce sera le
27 septembre et le 6 décembre.
On peut donc commencer à traiter l’ordre du jour.
I. JOURNÉE PROPOSÉE AUX DIRECTEURS DES DÉPARTEMENTS DE PHILOSOPHIE À
PROPOS DES ÉSPÉ ET ANNONCE D’UN PROJET DE « FORUM » SUR L’ENSEIGNEMENT
DE LA PHILOSOPHIE
Information sur la tenue d’un forum sur l’enseignement de la philosophie
Simon Perrier rappelle ce dont il a déjà informé par des courriels. Nous avons reçu,
avec tous les directeurs des départements de philosophie, un courriel de Laurent Jaffro.
On trouvera publié en annexe de ce compte rendu le message que Simon Perrier a en-
voyé en réaction à l’information qu’il contenait. Laurent Jaffro, dans son message, in-
formait de la tenue d’un forum, prévu en 2015, sur l’enseignement de la philosophie, de
tout point de vue, y compris et en bonne place, l’enseignement dans le secondaire.
Notre réponse, qu’on pourra lire, avait pour but de faire comprendre que le calendrier
de ce forum renvoie à celui d’une possible réforme des programmes dans le secondaire.
On ne peut ignorer qu’il participe d’une demande actuelle en ce sens, en direction du
CSP1. Le dire est faire prendre conscience à chacun du cadre dans lequel il s’inscrit. Au
reste, il est bon que la profession se réunisse ainsi et réfléchisse à notre enseignement.
Puisqu’il nous sera proposé, comme à toute association, de participer à ce forum, nous
le ferons volontiers, en espérant que sera accordée aux professeurs du secondaire une
place qui ne sera pas seulement celle de spectateur.
Jean-Louis Lanher s’étonne : à lire l’ordre du jour, il y avait un autre aspect de ce
premier point, à savoir l’organisation par l’APPEP d’une journée avec les représentants
des départements de philosophie. Mais précisément, lui répond Simon Perrier, ce qu’il
vient de déclarer sous-entendait l’abandon de cette journée. Il n’est pas raisonnable de
penser que les universitaires se déplaceraient deux fois. La question des ÉSPÉ devrait
être intégrée à ce forum.
1. À l’initiative de M. Mathias, doyen de l’IG de philosophie, M. Martin Chodron de Courcelles, professeur en classes
préparatoires et M. Laurent Jaffro, professeur à Paris I. Nous avons appris, mais plus tard, de son auteur, qu’en réalité́ il
ne nous destinait pas ce message, invitation faite d’abord aux directeurs des départements de philosophie et à leur
coordination.
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Les ÉSPÉ et le master MEEF
Jean-Louis Lanher comprend bien, mais il voulait en fait revenir sur la question
des masters MEEF en philosophie. Désormais les formations de stagiaires auxquelles
certains d’entre nous participaient disparaissent. Ainsi à Lyon il n’y a plus d’autre possi-
bilité pour intervenir dans la formation de nos collègues qu’un partenariat étroit avec
l’ÉSPÉ. Son raisonnement était le suivant, une réunion organisée par l’APPEP aurait
permis de dégager une politique universitaire commune. Maintenant, il faut attendre
octobre ; or les maquettes de la formation seront déjà bouclées. Jean-Pierre Carlet lui
répond qu’on peut intervenir sans réunion, que l’on peut imaginer que l’APPEP mette en
garde contre certains périls. En effet, l’inscription en master MEEF n’est pas obligatoire
pour passer les concours ; ce qui l’est, c’est un master. Or il est tout à fait possible en
philosophie que la plupart des reçus se passent du master MEEF. Cela condamnera la
philosophie à un isolement croissant, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences
dans les établissements. En tout cas, on peut le penser. Et puis il y a aussi la question de
la philosophie dans les ÉSPÉ elles-mêmes, du statut de cette philosophie. Or ce statut
est toujours plus fragile. Au fil des années, les postes disparaissent. Et certes, il est pos-
sible qu’il s’agisse là d’une question qui ne soit pas bien vue par les universitaires.
Selon Charles Coutel, les ÉSPÉ doivent jouer le rôle d’une médiation du terrain et
de l’université. Il estime que l’enseignement laïque de la morale est un bon vecteur pour
contrecarrer l’évolution que Jean-Pierre Carlet vient de décrire. Charles Coutel s’occupe
activement de cette question, et demande le concours d’Henri Dilberman, chargé au
sein du BN du dossier de la formation des maîtres. Henri Dilberman lui donne son ac-
cord de principe, tout en émettant certains doutes quant à la possibilité de se faire en-
tendre tant la situation dans les ÉSPÉ est confuse. Il a parfois bien du mal à y voir clair.
« Mais à qui demander audience ? », se demande Simon Perrier. En effet cette
question concerne avant tout le primaire. Auprès du ministère, lui répond en substance
Charles Coutel. Henri Dilberman évoque le changement de ministre : c’était surtout
Vincent Peillon qui insistait sur la morale laïque et en avait fait son cheval de bataille.
De plus, les rectorats semblent vouloir s’approprier cette question ; ils cherchent à
mettre les philosophes à l’écart de cet aspect de la formation.
Non, lui répond Charles Coutel, nous avons bien la main auprès du ministère.
Henri Dilberman, qui, à l’ÉSPÉ de Poitiers, s’occupe de morale laïque, pourrait
intervenir à ses côtés. Là encore, Henri Dilberman lui donne son accord.
Simon Perrier revient à la question du forum. Un processus visant à réformer les
programmes a été lancé par deux ou trois personnes, guère davantage, et le forum
prévu n’a de sens que par là. Selon Simon Perrier, notre association n’a pas d’autre
possibilité pour peser sur ledit processus que de participer à ce forum. Nicolas Franck
pense que notre liberté d’action sera limitée, car nous ne serons présents que « par ef-
fraction », et nous ne pourrons pas participer à la conception des thèmes, qui seront
imposés par les organisateurs. C’est tout à fait vrai, continue Simon Perrier, et c’était
bien la raison d’une partie de son message à Laurent Jaffro de s’en étonner, mais appa-
remment on nous proposera, dans ce cadre, d’intervenir et nous aurions la liberté de
proposer nos propres thèmes d’intervention. Jean-Louis Lanher considère que les -
formateurs imposeront leur diagnostic sans éléments d’analyse sérieux, que, par consé-
quent, ils aboutiront aux conclusions qu’ils désirent en fonction de leurs a priori idéolo-
giques. Bref, il a bien l’impression que tout est joué d’avance.
Selon Nicolas Franck, notre association, et ses positions, sont loin d’être isolées, si
du moins on donne la parole aux professeurs de philosophie. Charles Coutel estime qu’il
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faut re-légitimer à leurs yeux nos analyses. Simon Perrier rappelle que le questionnaire
que nous avons à préparer a été voulu en ce sens par le dernier Bureau comme un des
instruments, s’il y a lieu, d’un contre-pouvoir, en s’appuyant sur la parole des profes-
seurs.
Attention, avertit Charles Coutel, la charge de directeur de département est consi-
dérée par les universitaires comme un pensum, une punition. Nous allons rater notre
coup si nous ne nous adressons pas aussi aux autres collègues au sein des départements
de philosophie.
Situation des classes préparatoires littéraires dans l’académie de Poitiers
Didier Carsin et Henri Dilberman évoquent au passage une autre question : la sup-
pression de classes préparatoires littéraires dans l’académie de Poitiers. Le rectorat
prétend que c’est par manque de public, ce qui est notoirement faux. Il y a en ligne une
pétition, pétition qu’Henri Dilberman a déjà signée. Il constate que personne n’a songé à
alerter l’APPEP de cette situation. Selon Didier Carsin, ces suppressions doivent être
vues avant tout comme la conséquence du battage autour du prétendu élitisme des
classes préparatoires.
II. ÉTAT DU QUESTIONNAIRE COMMUN À L’APPEP AU SNES ET À L’ACIREPH EN
DIRECTION DES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE
Simon Perrier recentre les débats sur la question du questionnaire (cf. le CR du
précédent Bureau) qui pourrait être envoyé en commun, pour autant qu’on s’accorde
sur les questions avec le SNES et l’ACIREPh. Il rappelle son envoi, avant le comité, d’un
brouillon de questionnaire qu’il avait rédigé pendant les dernières vacances scolaires
pour le proposer au plus vite à nos interlocuteurs, partant de premières propositions
faites par J.-P. Carlet depuis le dernier Bureau. Il faut prendre toute la mesure de
l’importance des questions posées. On ne peut ignorer en particulier le risque de se
focaliser sur la question des programmes, prise en otage de la difficulté qu’il y a à ensei-
gner la philosophie. Les programmes, quand bien même ils ne sont pas parfaits, ne sont
pas la vraie raison de cette difficulté. Encore faut-il permettre aux collègues de
s’exprimer à partir de questions ouvertes. Il faut donc prendre au sérieux l’élaboration
de ce questionnaire. Il est important aussi de fixer un seuil, pour éviter le phénomène
de réponses concertées : celui de mille réponses, déjà proposé, paraît pouvoir l’éviter.
Didier Carsin prend alors la parole pour dire son opposition à notre participation à
l’élaboration de ce questionnaire :
« Je voudrais d’abord exprimer des réserves à propos du projet d’un questionnaire sur
les programmes.
1. J’ai d’abord un étonnement. On se souvient de la mobilisation de la grande majorité
des collègues de philosophie et de l’APPEP pour défendre le caractère philosophique des
programmes dans les années 2000 à 2003. La grande majorité des collègues de philoso-
phie étaient unis dans ce combat, et ce combat a porté ses fruits puisque le ministère a été
contraint de renoncer à imposer un programme dont, après consultation, la très grande
majorité pensait qu’il dénaturerait notre enseignement. Les professeurs de philosophie ont
ainsi obtenu en 2003 un programme de notions conforme à leurs vœux.
Les collègues des autres disciplines nous ont beaucoup enviés car, eux, subissaient
pour leur part des programmes destructeurs. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que la
victoire des professeurs de philosophie et de l’APPEP a tout réglé. Personne ne peut
affirmer que l’acquis d’un vrai programme de notions en 2003 a empêché que notre
discipline soit confrontée à d’immenses difficultés.
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Mais ces difficultés ne tiennent pas au programme. Elles s’expliquent en bonne partie
par ce qui se passe en amont de la classe de terminale. Depuis 2003, l’enseignement se-
condaire a subi une série de réformes qui vont toutes dans le même sens : diminuer le
nombre d’heures de cours, baisser considérablement les exigences. Nous pouvons tous le
constater : les élèves, me les bons, ont de plus en plus de difficultés à l’écrit. Ils maîtri-
sent mal la langue et le raisonnement.
On pourrait penser que la bonne solution serait de consolider les conditions
d’enseignement, ce n’est absolument pas ce que fait le ministère. Pire,
l’enseignement est placé dans les conditions les plus difficiles, comme la philosophie en
séries technologiques, le ministère décide de supprimer les dédoublements qui existaient.
Aujourd’hui le ministre voudrait lancer une remise en cause des programmes et les
faire entrer dans la logique des « curriculums », comme s’en est expliqué Alain Boissinot, le
nouveau président du conseil supérieur des programmes.
Je ne vois vraiment pas en quoi notre association aurait intérêt à lancer un question-
naire, qui, quelle qu’en soit la forme, aurait pour but de focaliser l’attention sur les pro-
grammes actuels de philosophie, comme si le problème majeur qui se pose aujourd’hui
était celui de leur maintien, comme s’il allait de soi que leur remise en cause allait amélio-
rer l’enseignement de la philosophie au lycée.
Je comprends d’autant moins cette initiative que le conseil supérieur des programmes
n’envisage aucunement l’examen des programmes de lycée dans les trois ans à venir.
Pourquoi cette précipitation ?
2. En outre, notre association serait associée à un syndicat et à une autre association
dans l’élaboration et la diffusion de ce questionnaire. Je ne comprends pas pourquoi ce
questionnaire, s’il doit se faire, ne serait pas à la seule initiative des associations. Les syndi-
cats ont pour vocation de défendre les intérêts matériels et moraux des personnels, et
ceux-ci peuvent avoir des conceptions différentes sur la question des programmes. Les
syndicats n’ont pas vocation à intervenir sur leur définition ni même leur appréciation.
C’est aux experts parmi lesquels il y a l’Inspection générale, les associations de spécialistes,
et les professeurs de la discipline eux-mêmes, de se prononcer sur la question des pro-
grammes, non pas à des syndicats.
Voilà les raisons pour lesquelles je ne suis pas favorable à l’élaboration et à la diffu-
sion de ce questionnaire. »
Alors que la discussion revient à la nature des questions à poser, Simon Perrier fait
remarquer que certains d’entre nous prennent la parole pour travailler sur le question-
naire, comme prévu, alors que le propos de Didier Carsin vise à revenir en arrière sur
une décision prise, ce qui est, bien sûr, possible, mais tout autre chose. La décision de
faire en commun ce questionnaire a été prise lors du dernier Bureau. Didier Carsin
affirme qu’il y a eu discussion mais qu’aucune décision n’a été prise. Simon Perrier
s’étonne et répond qu’il n’y a eu aucune ambiguïté à ce sujet : la décision a été prise. Il
s’étonne d’entendre D. Carsin parler d’une initiative de notre association quand il est
clairement connu de chacun, au moins depuis le dernier Bureau, que nous avons ac-
cepté une proposition faite par le responsable du groupe philosophie du SNES. Plu-
sieurs échanges électroniques depuis, dont la proposition de J.-P. Carlet et une critique,
par Didier Carsin, des questions que le premier envisageait, ont eu lieu en conséquence
de cette décision. Par ailleurs, et cela demande notre vigilance, évidemment, sur la
nature des questions, il sagit de faire un questionnaire donnant la parole aux collègues,
permettant de faire un bilan sur ce quils pensent en général et non en particulier sur les
programmes. Didier Carsin sétonne quautour du SNES on cherche à précipiter des
changements de programme y compris en philosophie. Simon Perrier lui rappelle que
c’était déjà lobjet de la discussion du précédent Bureau et que notre association a refusé
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