Mais ces difficultés ne tiennent pas au programme. Elles s’expliquent en bonne partie
par ce qui se passe en amont de la classe de terminale. Depuis 2003, l’enseignement se-
condaire a subi une série de réformes qui vont toutes dans le même sens : diminuer le
nombre d’heures de cours, baisser considérablement les exigences. Nous pouvons tous le
constater : les élèves, même les bons, ont de plus en plus de difficultés à l’écrit. Ils maîtri-
sent mal la langue et le raisonnement.
On pourrait penser que la bonne solution serait de consolider les conditions
d’enseignement, ce n’est absolument pas ce que fait le ministère. Pire, là où
l’enseignement est placé dans les conditions les plus difficiles, comme la philosophie en
séries technologiques, le ministère décide de supprimer les dédoublements qui existaient.
Aujourd’hui le ministre voudrait lancer une remise en cause des programmes et les
faire entrer dans la logique des « curriculums », comme s’en est expliqué Alain Boissinot, le
nouveau président du conseil supérieur des programmes.
Je ne vois vraiment pas en quoi notre association aurait intérêt à lancer un question-
naire, qui, quelle qu’en soit la forme, aurait pour but de focaliser l’attention sur les pro-
grammes actuels de philosophie, comme si le problème majeur qui se pose aujourd’hui
était celui de leur maintien, comme s’il allait de soi que leur remise en cause allait amélio-
rer l’enseignement de la philosophie au lycée.
Je comprends d’autant moins cette initiative que le conseil supérieur des programmes
n’envisage aucunement l’examen des programmes de lycée dans les trois ans à venir.
Pourquoi cette précipitation ?
2. En outre, notre association serait associée à un syndicat et à une autre association
dans l’élaboration et la diffusion de ce questionnaire. Je ne comprends pas pourquoi ce
questionnaire, s’il doit se faire, ne serait pas à la seule initiative des associations. Les syndi-
cats ont pour vocation de défendre les intérêts matériels et moraux des personnels, et
ceux-ci peuvent avoir des conceptions différentes sur la question des programmes. Les
syndicats n’ont pas vocation à intervenir sur leur définition ni même leur appréciation.
C’est aux experts parmi lesquels il y a l’Inspection générale, les associations de spécialistes,
et les professeurs de la discipline eux-mêmes, de se prononcer sur la question des pro-
grammes, non pas à des syndicats.
Voilà les raisons pour lesquelles je ne suis pas favorable à l’élaboration et à la diffu-
sion de ce questionnaire. »
Alors que la discussion revient à la nature des questions à poser, Simon Perrier fait
remarquer que certains d’entre nous prennent la parole pour travailler sur le question-
naire, comme prévu, alors que le propos de Didier Carsin vise à revenir en arrière sur
une décision prise, ce qui est, bien sûr, possible, mais tout autre chose. La décision de
faire en commun ce questionnaire a été prise lors du dernier Bureau. Didier Carsin
affirme qu’il y a eu discussion mais qu’aucune décision n’a été prise. Simon Perrier
s’étonne et répond qu’il n’y a eu aucune ambiguïté à ce sujet : la décision a été prise. Il
s’étonne d’entendre D. Carsin parler d’une initiative de notre association quand il est
clairement connu de chacun, au moins depuis le dernier Bureau, que nous avons ac-
cepté là une proposition faite par le responsable du groupe philosophie du SNES. Plu-
sieurs échanges électroniques depuis, dont la proposition de J.-P. Carlet et une critique,
par Didier Carsin, des questions que le premier envisageait, ont eu lieu en conséquence
de cette décision. Par ailleurs, et cela demande notre vigilance, évidemment, sur la
nature des questions, il s’agit de faire un questionnaire donnant la parole aux collègues,
permettant de faire un bilan sur ce qu’ils pensent en général et non en particulier sur les
programmes. Didier Carsin s’étonne qu’autour du SNES on cherche à précipiter des
changements de programme y compris en philosophie. Simon Perrier lui rappelle que
c’était déjà l’objet de la discussion du précédent Bureau et que notre association a refusé