COMITÉ NATIONAL 24 mai 2014 Rédaction du compte rendu : Henri DILBERMAN

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COMITÉ NATIONAL
24 mai 2014
Rédaction du compte rendu : Henri DILBERMAN
Présents : Philippe Blanc, Jean-Pierre Carlet, Didier Carsin, Stéphane Clerjaud,
Charles Coutel, Éric Delassus, Henri Dilberman, Nicolas Franck, Jean-Louis Lanher,
Bertrand Nouailles, Simon Perrier, Gérard Schmitt.
Excusés : Édouard Aujaleu, Didier Bréjeon, Yves Desnos, Bernard Fischer, Gilles
Moutot, Marie Perret, André Simha, Patricia Verdeau.
OUVERTURE DE LA RÉUNION
En ouverture de séance, Simon Perrier communique les messages qu’il a reçus de
certains membres excusés. Édouard Aujaleu lui a écrit pour lui annoncer sa décision de
ne pas se représenter au Bureau à la fin de l’actuel mandat. Déjà actif en ce domaine, il
se tourne vers le conseil d’administration de la Fédération des Sociétés d’Amis de Musées et veut céder sa place à de nouveaux membres. Il demande que ses amitiés soient
transmises à tous. Gilles Moutot devient maître de conférences en faculté de médecine,
et hésite à demeurer président de la Régionale de Montpellier en étant coupé du secondaire. Simon Perrier précise que sa situation nouvelle n’est nullement en elle-même un
problème, bien sûr. Il suffirait qu’un vice-président issu du secondaire s’en occupe.
Bernard Fischer, le trésorier de l’APPEP, nous a envoyé un mot qui sera évoqué ensuite.
Conférence-concert sur Rameau
Simon Perrier propose qu’on évoque immédiatement une des questions diverses,
suite d’un courrier qu’il a reçu. La Régionale de Clermont-Ferrand, représentée par son
président Bertrand Nouailles, obtient pour son fonctionnement un nouveau financement de 100 euros, qui sera versé en septembre 2014. En effet, il a été convenu que,
passé 200 euros, le financement des Régionales n’était plus automatique, mais se faisait
en fonction des demandes et des besoins.
Cette même Régionale monte une Conférence-concert sur Rameau, avec
Mme Kintzler et un orchestre de haut niveau, en particulier un claveciniste qui vient
d’Allemagne, une soprano, un ténor. Cette action se fera essentiellement sur le mode du
bénévolat, mais elle a néanmoins un coût de 7 500 euros, dont 4 500 euros pour la
partie musicale, que la Région et la DRAC financeront. La mairie accordera, elle aussi,
une subvention. Notre association participera au défraiement des musiciens. Il se trouve
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en effet que la Régionale de Clermont-Ferrand dispose d’un peu d’argent, grâce aux
interventions de ses membres dans les bibliothèques. Nicolas Franck explique que Paris
pourra apporter sa contribution, à condition que le parrainage par l’APPEP soit aussi
explicite que possible. Rappelons que le Bureau national de l’APPEP s’est mis d’accord
sur le principe d’une aide à cette Régionale.
D’autres questions diverses sont mises à l’ordre du jour :
Philippe Blanc pose le problème de la formation continue. Elle tend à disparaître.
Ainsi, à Orléans-Tours une formation qui venait tout juste d’être mise en place se voit
supprimée.
Simon Perrier mentionne encore deux autres questions, à savoir la journée Marcel
Conche et la publication des comptes rendus de nos réunions. Mais il faut d’abord fixer
la date de la prochaine réunion du Bureau, ainsi que celle de l’AG : ce sera le
27 septembre et le 6 décembre.
On peut donc commencer à traiter l’ordre du jour.
I. JOURNÉE PROPOSÉE AUX DIRECTEURS DES DÉPARTEMENTS DE PHILOSOPHIE À
PROPOS DES ÉSPÉ ET ANNONCE D’UN PROJET DE « FORUM » SUR L’ENSEIGNEMENT
DE LA PHILOSOPHIE
Information sur la tenue d’un forum sur l’enseignement de la philosophie
Simon Perrier rappelle ce dont il a déjà informé par des courriels. Nous avons reçu,
avec tous les directeurs des départements de philosophie, un courriel de Laurent Jaffro.
On trouvera publié en annexe de ce compte rendu le message que Simon Perrier a envoyé en réaction à l’information qu’il contenait. Laurent Jaffro, dans son message, informait de la tenue d’un forum, prévu en 2015, sur l’enseignement de la philosophie, de
tout point de vue, y compris et en bonne place, l’enseignement dans le secondaire.
Notre réponse, qu’on pourra lire, avait pour but de faire comprendre que le calendrier
de ce forum renvoie à celui d’une possible réforme des programmes dans le secondaire.
On ne peut ignorer qu’il participe d’une demande actuelle en ce sens, en direction du
CSP1. Le dire est faire prendre conscience à chacun du cadre dans lequel il s’inscrit. Au
reste, il est bon que la profession se réunisse ainsi et réfléchisse à notre enseignement.
Puisqu’il nous sera proposé, comme à toute association, de participer à ce forum, nous
le ferons volontiers, en espérant que sera accordée aux professeurs du secondaire une
place qui ne sera pas seulement celle de spectateur.
Jean-Louis Lanher s’étonne : à lire l’ordre du jour, il y avait un autre aspect de ce
premier point, à savoir l’organisation par l’APPEP d’une journée avec les représentants
des départements de philosophie. Mais précisément, lui répond Simon Perrier, ce qu’il
vient de déclarer sous-entendait l’abandon de cette journée. Il n’est pas raisonnable de
penser que les universitaires se déplaceraient deux fois. La question des ÉSPÉ devrait
être intégrée à ce forum.
1. À l’initiative de M. Mathias, doyen de l’IG de philosophie, M. Martin Chodron de Courcelles, professeur en classes
préparatoires et M. Laurent Jaffro, professeur à Paris I. Nous avons appris, mais plus tard, de son auteur, qu’en réalité́ il
ne nous destinait pas ce message, invitation faite d’abord aux directeurs des départements de philosophie et à leur
coordination.
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Les ÉSPÉ et le master MEEF
Jean-Louis Lanher comprend bien, mais il voulait en fait revenir sur la question
des masters MEEF en philosophie. Désormais les formations de stagiaires auxquelles
certains d’entre nous participaient disparaissent. Ainsi à Lyon il n’y a plus d’autre possibilité pour intervenir dans la formation de nos collègues qu’un partenariat étroit avec
l’ÉSPÉ. Son raisonnement était le suivant, une réunion organisée par l’APPEP aurait
permis de dégager une politique universitaire commune. Maintenant, il faut attendre
octobre ; or les maquettes de la formation seront déjà bouclées. Jean-Pierre Carlet lui
répond qu’on peut intervenir sans réunion, que l’on peut imaginer que l’APPEP mette en
garde contre certains périls. En effet, l’inscription en master MEEF n’est pas obligatoire
pour passer les concours ; ce qui l’est, c’est un master. Or il est tout à fait possible en
philosophie que la plupart des reçus se passent du master MEEF. Cela condamnera la
philosophie à un isolement croissant, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences
dans les établissements. En tout cas, on peut le penser. Et puis il y a aussi la question de
la philosophie dans les ÉSPÉ elles-mêmes, du statut de cette philosophie. Or ce statut
est toujours plus fragile. Au fil des années, les postes disparaissent. Et certes, il est possible qu’il s’agisse là d’une question qui ne soit pas bien vue par les universitaires.
Selon Charles Coutel, les ÉSPÉ doivent jouer le rôle d’une médiation du terrain et
de l’université. Il estime que l’enseignement laïque de la morale est un bon vecteur pour
contrecarrer l’évolution que Jean-Pierre Carlet vient de décrire. Charles Coutel s’occupe
activement de cette question, et demande le concours d’Henri Dilberman, chargé au
sein du BN du dossier de la formation des maîtres. Henri Dilberman lui donne son accord de principe, tout en émettant certains doutes quant à la possibilité de se faire entendre tant la situation dans les ÉSPÉ est confuse. Il a parfois bien du mal à y voir clair.
« Mais à qui demander audience ? », se demande Simon Perrier. En effet cette
question concerne avant tout le primaire. Auprès du ministère, lui répond en substance
Charles Coutel. Henri Dilberman évoque le changement de ministre : c’était surtout
Vincent Peillon qui insistait sur la morale laïque et en avait fait son cheval de bataille.
De plus, les rectorats semblent vouloir s’approprier cette question ; ils cherchent à
mettre les philosophes à l’écart de cet aspect de la formation.
Non, lui répond Charles Coutel, nous avons bien la main auprès du ministère.
Henri Dilberman, qui, à l’ÉSPÉ de Poitiers, s’occupe de morale laïque, pourrait
intervenir à ses côtés. Là encore, Henri Dilberman lui donne son accord.
Simon Perrier revient à la question du forum. Un processus visant à réformer les
programmes a été lancé par deux ou trois personnes, guère davantage, et le forum
prévu n’a de sens que par là. Selon Simon Perrier, notre association n’a pas d’autre
possibilité pour peser sur ledit processus que de participer à ce forum. Nicolas Franck
pense que notre liberté d’action sera limitée, car nous ne serons présents que « par effraction », et nous ne pourrons pas participer à la conception des thèmes, qui seront
imposés par les organisateurs. C’est tout à fait vrai, continue Simon Perrier, et c’était
bien la raison d’une partie de son message à Laurent Jaffro de s’en étonner, mais apparemment on nous proposera, dans ce cadre, d’intervenir et nous aurions la liberté de
proposer nos propres thèmes d’intervention. Jean-Louis Lanher considère que les réformateurs imposeront leur diagnostic sans éléments d’analyse sérieux, que, par conséquent, ils aboutiront aux conclusions qu’ils désirent en fonction de leurs a priori idéologiques. Bref, il a bien l’impression que tout est joué d’avance.
Selon Nicolas Franck, notre association, et ses positions, sont loin d’être isolées, si
du moins on donne la parole aux professeurs de philosophie. Charles Coutel estime qu’il
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faut re-légitimer à leurs yeux nos analyses. Simon Perrier rappelle que le questionnaire
que nous avons à préparer a été voulu en ce sens par le dernier Bureau comme un des
instruments, s’il y a lieu, d’un contre-pouvoir, en s’appuyant sur la parole des professeurs.
Attention, avertit Charles Coutel, la charge de directeur de département est considérée par les universitaires comme un pensum, une punition. Nous allons rater notre
coup si nous ne nous adressons pas aussi aux autres collègues au sein des départements
de philosophie.
Situation des classes préparatoires littéraires dans l’académie de Poitiers
Didier Carsin et Henri Dilberman évoquent au passage une autre question : la suppression de classes préparatoires littéraires dans l’académie de Poitiers. Le rectorat
prétend que c’est par manque de public, ce qui est notoirement faux. Il y a en ligne une
pétition, pétition qu’Henri Dilberman a déjà signée. Il constate que personne n’a songé à
alerter l’APPEP de cette situation. Selon Didier Carsin, ces suppressions doivent être
vues avant tout comme la conséquence du battage autour du prétendu élitisme des
classes préparatoires.
II. ÉTAT DU QUESTIONNAIRE COMMUN À L’APPEP AU SNES ET À L’ACIREPH EN
DIRECTION DES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE
Simon Perrier recentre les débats sur la question du questionnaire (cf. le CR du
précédent Bureau) qui pourrait être envoyé en commun, pour autant qu’on s’accorde
sur les questions avec le SNES et l’ACIREPh. Il rappelle son envoi, avant le comité, d’un
brouillon de questionnaire qu’il avait rédigé pendant les dernières vacances scolaires
pour le proposer au plus vite à nos interlocuteurs, partant de premières propositions
faites par J.-P. Carlet depuis le dernier Bureau. Il faut prendre toute la mesure de
l’importance des questions posées. On ne peut ignorer en particulier le risque de se
focaliser sur la question des programmes, prise en otage de la difficulté qu’il y a à enseigner la philosophie. Les programmes, quand bien même ils ne sont pas parfaits, ne sont
pas la vraie raison de cette difficulté. Encore faut-il permettre aux collègues de
s’exprimer à partir de questions ouvertes. Il faut donc prendre au sérieux l’élaboration
de ce questionnaire. Il est important aussi de fixer un seuil, pour éviter le phénomène
de réponses concertées : celui de mille réponses, déjà proposé, paraît pouvoir l’éviter.
Didier Carsin prend alors la parole pour dire son opposition à notre participation à
l’élaboration de ce questionnaire :
« Je voudrais d’abord exprimer des réserves à propos du projet d’un questionnaire sur
les programmes.
1. J’ai d’abord un étonnement. On se souvient de la mobilisation de la grande majorité
des collègues de philosophie et de l’APPEP pour défendre le caractère philosophique des
programmes dans les années 2000 à 2003. La grande majorité des collègues de philosophie étaient unis dans ce combat, et ce combat a porté ses fruits puisque le ministère a été
contraint de renoncer à imposer un programme dont, après consultation, la très grande
majorité pensait qu’il dénaturerait notre enseignement. Les professeurs de philosophie ont
ainsi obtenu en 2003 un programme de notions conforme à leurs vœux.
Les collègues des autres disciplines nous ont beaucoup enviés car, eux, subissaient
pour leur part des programmes destructeurs. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que la
victoire des professeurs de philosophie et de l’APPEP a tout réglé. Personne ne peut
affirmer que l’acquis d’un vrai programme de notions en 2003 a empêché que notre
discipline soit confrontée à d’immenses difficultés.
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Mais ces difficultés ne tiennent pas au programme. Elles s’expliquent en bonne partie
par ce qui se passe en amont de la classe de terminale. Depuis 2003, l’enseignement secondaire a subi une série de réformes qui vont toutes dans le même sens : diminuer le
nombre d’heures de cours, baisser considérablement les exigences. Nous pouvons tous le
constater : les élèves, même les bons, ont de plus en plus de difficultés à l’écrit. Ils maîtrisent mal la langue et le raisonnement.
On pourrait penser que la bonne solution serait de consolider les conditions
d’enseignement, ce n’est absolument pas ce que fait le ministère. Pire, là où
l’enseignement est placé dans les conditions les plus difficiles, comme la philosophie en
séries technologiques, le ministère décide de supprimer les dédoublements qui existaient.
Aujourd’hui le ministre voudrait lancer une remise en cause des programmes et les
faire entrer dans la logique des « curriculums », comme s’en est expliqué Alain Boissinot, le
nouveau président du conseil supérieur des programmes.
Je ne vois vraiment pas en quoi notre association aurait intérêt à lancer un questionnaire, qui, quelle qu’en soit la forme, aurait pour but de focaliser l’attention sur les programmes actuels de philosophie, comme si le problème majeur qui se pose aujourd’hui
était celui de leur maintien, comme s’il allait de soi que leur remise en cause allait améliorer l’enseignement de la philosophie au lycée.
Je comprends d’autant moins cette initiative que le conseil supérieur des programmes
n’envisage aucunement l’examen des programmes de lycée dans les trois ans à venir.
Pourquoi cette précipitation ?
2. En outre, notre association serait associée à un syndicat et à une autre association
dans l’élaboration et la diffusion de ce questionnaire. Je ne comprends pas pourquoi ce
questionnaire, s’il doit se faire, ne serait pas à la seule initiative des associations. Les syndicats ont pour vocation de défendre les intérêts matériels et moraux des personnels, et
ceux-ci peuvent avoir des conceptions différentes sur la question des programmes. Les
syndicats n’ont pas vocation à intervenir sur leur définition ni même leur appréciation.
C’est aux experts parmi lesquels il y a l’Inspection générale, les associations de spécialistes,
et les professeurs de la discipline eux-mêmes, de se prononcer sur la question des programmes, non pas à des syndicats.
Voilà les raisons pour lesquelles je ne suis pas favorable à l’élaboration et à la diffusion de ce questionnaire. »
Alors que la discussion revient à la nature des questions à poser, Simon Perrier fait
remarquer que certains d’entre nous prennent la parole pour travailler sur le questionnaire, comme prévu, alors que le propos de Didier Carsin vise à revenir en arrière sur
une décision prise, ce qui est, bien sûr, possible, mais tout autre chose. La décision de
faire en commun ce questionnaire a été prise lors du dernier Bureau. Didier Carsin
affirme qu’il y a eu discussion mais qu’aucune décision n’a été prise. Simon Perrier
s’étonne et répond qu’il n’y a eu aucune ambiguïté à ce sujet : la décision a été prise. Il
s’étonne d’entendre D. Carsin parler d’une initiative de notre association quand il est
clairement connu de chacun, au moins depuis le dernier Bureau, que nous avons accepté là une proposition faite par le responsable du groupe philosophie du SNES. Plusieurs échanges électroniques depuis, dont la proposition de J.-P. Carlet et une critique,
par Didier Carsin, des questions que le premier envisageait, ont eu lieu en conséquence
de cette décision. Par ailleurs, et cela demande notre vigilance, évidemment, sur la
nature des questions, il s’agit de faire un questionnaire donnant la parole aux collègues,
permettant de faire un bilan sur ce qu’ils pensent en général et non en particulier sur les
programmes. Didier Carsin s’étonne qu’autour du SNES on cherche à précipiter des
changements de programme y compris en philosophie. Simon Perrier lui rappelle que
c’était déjà l’objet de la discussion du précédent Bureau et que notre association a refusé
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de s’associer à cette initiative. Mais elle en a déduit qu’au reste si nous restons en dehors, nous n’aurons aucun poids, et les choses se feront quand même. Il faut justement
consulter les collègues. Il faut justement ne pas se replier sur nous-mêmes pour expliquer que ce n’est pas en en finissant avec un programme de notions que l’enseignement
de la philosophie progressera, au contraire, et pour combattre par ailleurs chez d’autres,
sans doute très minoritaires, un simple désir de revanche sur 2003. Il ajoute que rien ne
nous est imposé, y compris dans l’exemple de questions possibles envoyé par
J.-F. Dejours (responsable du groupe philo du SNES – exemple déjà communiqué au
Bureau et aux présidents des régionales). Aucun autre syndicat que le SNES n’a de
section de ce type et dans l’esprit de la proposition faite par J.-F. Dejours rien n’interdit,
passé ce travail préparatoire, de proposer à d’autres organisations de s’y associer.
Jean-Pierre Carlet voit là la continuité avec le front commun pour le maintien du
dédoublement des heures des classes technologiques, quand Didier Carsin n’y lit que
logique de la refondation et logique des curriculums. Simon Perrier signale avoir lu des
textes du SNES très hostiles à cette logique.
Jean-Pierre Carlet reprend la parole. Selon lui, la majorité des collègues répondront que la vraie question, ce ne sont pas les programmes. Le côté ultra-minoritaire de
ceux qui veulent changer la pédagogie sera mis en toute lumière. Le tout, c’est que le
questionnaire ne soit pas tendancieux, que les collègues puissent facilement le décoder.
Gérard Schmitt rappelle que cela fait près de vingt ans que les choses ont changé et
que le SNES intègre en son sein des associations de spécialistes. Beaucoup de collègues
y voient ainsi une économie de cotisation. Si nous n’intervenons pas, nous nous marginaliserons. Beaucoup de collègues ne comprendraient tout simplement pas. En 20002003, le SNES était pour les « nouveaux programmes », mais cela lui a coûté cher.
Certes, Gérard Schmitt aurait certes préféré que les syndicats ne s’occupent pas de ces
questions, mais il faut tenir compte de la réalité.
Jean-Louis Lanher en vient à ce qui était l’objet de cette part de l’ordre du jour. Il a
lu attentivement trois projets de ce questionnaire, celui du SNES, celui de Jean-Pierre
Carlet et celui de Simon Perrier. Il en propose une analyse comparée. Celui de Simon
Perrier lui semble le plus ouvert. Les collègues ont sans doute le sentiment que c’est très
dur actuellement d’enseigner la philosophie. Nous ne devons pas nous défausser mais
empêcher que ce sentiment conduise à l’idée que c’est la faute des programmes. Le
questionnaire de Simon pose par exemple le problème de ce que les élèves font, et ne
font pas, ou plus, en français. Il est plus large que celui de Jean-Pierre Carlet, il y est
question de l’épreuve du bac, de la philosophie en amont de la Terminale… Il met les
pieds dans le plat avec la question de la filière littéraire, filière en difficulté, c’est le
moins qu’on puisse dire, estime Jean-Louis Lanher. Et après avoir lu le questionnaire du
SNES, il comprend pourquoi Simon Perrier n’a pas commencé par les programmes. Le
SNES ne laisse que la possibilité d’être pour ou contre le programme de 2003. Le questionnaire de Simon Perrier est plus dialectique. On peut, par exemple, être pour un programme de notions sans être pour ce programme de notions, parce qu’il serait trop
lourd, pas assez déterminé, etc. La question des « repères » posée par le SNES est tout
sauf innocente, elle reproduit les thèses de l’ACIREPh. Il faut faire attention, cette question pourrait fort bien déclencher une polémique.
Didier Carsin répète qu’il n’y a pas eu de décision prise, ce que conteste à nouveau
fermement Simon Perrier. Didier Carsin demande un vote puisqu’il n’y en a pas eu lors
du dernier BN concernant notre participation à ce questionnaire. Simon Perrier souligne qu’il y avait un accord évident des membres du Bureau, et que jamais le Bureau,
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depuis de très longues années, ne vote les décisions qu’il prend ordinairement et qui
font consensus, comme le sait parfaitement Didier Carsin. Par ailleurs, si l’on peut bien
sûr revenir sur une décision prise, il n’est pas normal, ajoute-il, que l’on veuille tout à
coup le faire sans l’avoir demandé auparavant comme point de l’ordre du jour. Simon
Perrier explique qu’on ne saurait de toute façon voter aujourd’hui alors que les
membres du Bureau n’en ont pas été prévenus dans la convocation et qu’était acquis
dans leur esprit le principe de ce questionnaire. Dans ce cas il faudrait donc convoquer
un Bureau extraordinaire, ce que peut demander Didier Carsin s’il le souhaite. Les statuts le prévoient. Didier Carsin dit ne pas vouloir provoquer de difficultés par la demande d’un vote et y renonce. Il demande qu’un texte, qu’il a amené avec lui et qui
expose sa position, soit publié in extenso, ce qui est accepté par tous.
Nicolas Franck est d’accord avec le principe d’un questionnaire, mais dans celui du
SNES, les questions sont fermées du fait de réponses à cocher qui sont inacceptables. De
plus, dit N. Franck, il est important que nous participions au dépouillement. Et il faut
absolument quelque chose sur la formation des professeurs. Simon Perrier se dit pleinement d’accord avec ces remarques.
Charles Coutel estime qu’un bon professeur peut s’accommoder même du pire des
programmes, et réciproquement. Aussi, l’essentiel, c’est la formation des professeurs de
philosophie. Il souligne les dangers de l’abstention. Nous devons faire notre travail
d’association.
Didier Carsin maintient que l’on est « à la remorque ». Nicolas Franck demande
qu’on fixe en Bureau quelles limites « nous ne sommes pas prêts à franchir ». De fait,
souligne Jean-Pierre Carlet, l’ACIREPh est peut-être en train de produire son propre
questionnaire. Simon Perrier déclare que nous ne nous associerons évidemment pas à
un questionnaire qui serait contraire à nos demandes. Oui, dit Jean-Pierre Carlet, nous
ne devons pas poser a priori qu’on aboutira à un questionnaire, mais pas non plus que
l’accord est impossible, ce qui serait regrettable.
L’on convient que les propositions de modifications ou de questions se feront par
échange de courriels.
III. BILAN D’ACTIVITÉ DES RÉGIONALES
En la personne de Stéphane Clerjaud, nous avons désormais un vice-président
chargé des relations avec les Régionales, rappelle Simon Perrier. Il faut donc que, le
plus possible, les Régionales s’adressent à lui quand il n’y a pas de raisons que le président soit contacté.
Il se félicite de la volonté d’une reprise d’activité de la Régionale de Rennes,
d’ailleurs loin d’avoir été inactive depuis quelques années, en conséquence d’un courrier
que son responsable lui a fait parvenir.
Jean-Pierre Carlet voudrait disposer chaque année d’une liste précise des membres
de sa Régionale à jour de leurs cotisations. Jean-Louis Lanher lui répond qu’il suffit d’en
faire la demande à Bernard Fischer, qui s’empresse de répondre, comme le confirme
aussi Henri Dilberman. On note que certains membres pourtant actifs des Régionales ne
renouvellent pas leur cotisation sans démissionner pour autant, ce qui conduit à des
situations délicates.
Philippe Blanc nous informe qu’à Orléans-Tours, sous l’impulsion du nouveau président régional, toute une série de conférences régulières ont été organisées constituant
ainsi une « vitrine » de notre association auprès du grand public, informé en ligne et par
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affiches où le « logo » de l’APPEP était bien identifiable ; il conviendra par la suite de
prolonger et d’inscrire ces actions novatrices dans une orientation plus centrée sur les
objectifs de défense de l’enseignement philosophique propres à l’APPEP.
Simon Perrier rappelle combien les réunions préparatoires à la correction du bac
constituent un moment propice pour nous faire connaître et obtenir des adhésions.
En Alsace, Stéphane Clerjaud se félicite de la bonne collaboration de la Régionale
avec le département de philosophie de l’université de Strasbourg, en particulier autour
de la parution d’ouvrages de collègues locaux. Les actions communes envisagées cette
année ont dû être différées. La Régionale n’est pour le reste pas très active.
À Nancy-Metz, nous apprend Gérard Schmitt, le président ne parvient plus à réunir des AG, si bien que la dissolution de la régionale est envisagée, dans l’espoir que se
déclarent alors de bonnes volontés. Simon Perrier approuve cette démarche : sinon les
membres de la Régionale pensent que les choses continuent, ils ne veulent pas donner
l’impression de chercher à prendre la place des responsables. Avec une dissolution, les
choses sont plus claires.
IV. PROJETS D’ACTION : BROCHURE DE PRÉSENTATION DE L’APPEP, CRÉATION SUR LE
SITE D’UNE PAGE CONSACRÉE À L’ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE,
NUMÉRISATION D’ARTICLES.
La brochure de présentation
Cette brochure devrait contenir environ six contributions. Éric Delassus propose
que des étudiants de seconde année de BTS communication élaborent, à titre gracieux,
la maquette de cette brochure ; il se trouve que c’est un travail déjà envisagé par ailleurs. « Mais ensuite, qui sera l’imprimeur ? » demande Gérard Schmitt. N’oublions pas,
en effet, les « vacances des imprimeurs ». Il faudra faire vite, par conséquent, si l’on veut
que la brochure soit prête pour la prochaine rentrée. Nicolas Franck et Jean-Pierre
Carlet veulent que la brochure paraisse le plus tôt possible, en tout cas si elle contient
des textes réglementaires utiles à nos jeunes collègues. À ce propos, dit Simon Perrier, il
serait bien de leur signaler des sites d’aide que l’APPEP pourrait en quelque sorte « labelliser », c’est-à-dire sélectionner. En retour, ces sites mentionneraient l’APPEP. Ainsi
un nombre considérable de collègues pourraient être drainés vers nous. En tout cas ce
serait une sorte de recours pour nos nouveaux collègues. Nicolas Franck suggère la mise
en place d’un forum électronique. Mais il faudrait des gens pour s’en occuper.
Nicolas Franck confirme que la brochure contiendra un article sur la dissertation
rédigé par Marie Perret. Elle explique que la dissertation n’est pas l’exercice formel
qu’imaginent parfois les stagiaires. Elle part d’exemples de dissertations d’élèves de
classe technologique. Il y aura aussi un très bon article de Jean-Pierre Carlet sur la lecture.
Jean-Pierre Carlet demande que cette brochure soit distribuée à tous les lauréats
des concours, ce qui pose désormais un problème de logistique. En effet, il n’y a plus de
réunion préalable de ces lauréats, ils vont se retrouver tout de suite devant leur classe,
et en temps complet. Les présidents de Régionale doivent donc anticiper le problème.
La numérisation des anciens articles de la revue
Pour la poursuivre, il faut faire appel aux collègues, en tout cas ceux qui sont équipés du matériel informatique adéquat, au moins un scanner équipé d’un logiciel de
reconnaissance des textes, ce qui est désormais monnaie courante.
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V. QUESTIONS DIVERSES
Point sur la perte du dédoublement dans les séries technologiques (courrier
du directeur du cabinet, M. B. Gaume)
Faut-il répondre à M. B. Gaume ? Le mieux est de continuer dans la voie de l’unité
syndicale et associative. Simon Perrier transmet la proposition faite par J.-F. Dejours
d’actions qui pourraient être entreprises au moment du bac avec le soutien de tous les
syndicats participant à cette démarche. Selon Nicolas Franck, il faut agir en deux
étapes. D’abord il faut répondre à M. Hamon, « ministre très attaché à la question de
l’enseignement de la philosophie », à lire la lettre de M. B. Gaume ; écrire au ministre,
mais aussi au doyen des doyens. Et ensuite, un peu d’agitation au moment du baccalauréat, c’est toujours bon. En effet une petite fenêtre médiatique s’ouvre à nous au moment du bac ; on se trouve alors sous les feux des projecteurs. Nicolas Franck constate
même que cette année les médias ont contacté l’APPEP plus tôt que jamais. Il faudrait
traiter la question du dédoublement sous l’angle de la démocratisation, bref prendre
Hamon à son propre piège.
Charles Coutel demande de faire attention à ne pas entrer dans une certaine logique qui nous conduit à en rabattre toujours un peu plus, à aller au-devant de ce que
nous imaginons être les projets du ministère. Par définition, dit-il, un cabinet laisse
passer des bruits de… cabinet.
Journée consacrée à Marcel Conche
André Comte-Sponville, Yvon Quiniou, Patrick Dupouey et Jean-Philippe Catonné
se sont engagés à participer à cette journée.
La publication des comptes rendus de nos réunions
Selon Simon Perrier, la publication rapide des comptes rendus est désormais nécessaire, car il a constaté combien certains collègues sont étonnamment peu informés. Il
faudrait les publier dès qu’ils sont rédigés. Ils sont un point d’appui important pour faire
connaître l’association mais souffrent actuellement du décalage entre ce dont ils parlent
et la date de leur publication. Gérard Schmitt, qui craint que la revue en sorte dévaluée,
constate néanmoins qu’il y a réellement un problème : du fait du passage de six à quatre
numéros, le délai de publication des comptes rendus s’est accru et il sera très important
dans le numéro 4 qui paraîtra en septembre et où l’on trouvera seulement les comptes
rendus de la réunion du Bureau du 5 avril et de celle du Comité ; dans ce cas, il vaut
mieux ne pas attendre. Mais publier les comptes rendus dans la revue ne suffit plus, et
pas seulement pour des questions de réactivité : selon Nicolas Franck, la revue est trop
chère pour certains adhérents. Cependant, note Simon Perrier, les gens qui lisent les
comptes rendus ne sont pas ceux qui vont se désabonner, car ce sont les plus « engagés ». On peut donc publier sans risque les comptes rendus sur le site. De toute façon, il
faut continuer à les publier dans la revue de l’Association, car c’est une obligation statutaire. D’ailleurs les plus anciens de nos lecteurs ne vont pas sur Internet. Et l’argument
« allez voir dans la revue ! » ne les fera pas s’abonner. Donc, dit Gérard Schmitt, il suffit
de respecter le délai du travail de correction sur épreuves, et après « on envoie le
compte rendu ».
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Relancer la dynamique associative
Gérard Schmitt juge qu’il faut hâter la double publication de la revue, comme le
font maintenant aussi les journaux. Il craint une disparition à terme de la revue de
l’APPEP s’il ne se trouvait pas de successeur (au secrétariat de direction de la revue).
Pour Charles Coutel, le désespoir est un luxe que l’on ne peut plus se permettre. À
l’APPEP on est largement « au-dessus du seuil de crédibilité en nous-mêmes ». Il faut
alors privilégier une attitude, une dynamique dont il donne un exemple, à savoir le
Comité Laïcité République dont il fait partie. Ce comité se réunit trois fois dans l’année
en séminaire. Il s’y construit de courts exposés qui donnent ensuite lieu à l’université du
comité. Les jeunes collègues pourraient avoir l’impression d’une mise en scène très
narcissique. Alors, pour ne pas leur faire la leçon, on les invite à contribuer. Une telle
logique de séminaire peut permettre de ré-accrocher les gens. Ils se sentent auteurs, ils
se sentent interpellés. Tout le monde s’y met. Il s’agit là de réinventer un intellectuel
collectif ; et les retombées sont très pratiques dans la vie de la classe. Voici ce qui pourrait donner à la vie associative, syndicale, une dimension « inductrice mobilisatrice
énergisante ».
Selon Jean-Pierre Carlet, il faut aller dans ce sens, épouser cette dynamique. Mais
il y a aussi la question des moyens pour la publication. Didier Carsin répond qu’il faut
privilégier Internet. En effet, dit Gérard Schmitt, Internet s’accommode mieux de
l’inévitable différentiel de qualité des contributions que le papier. Ensuite, on peut
publier les meilleures. Simon Perrier voit là un moyen d’encourager nos collègues à
écrire, mais c’est tout de même très lourd à organiser. Didier Carsin dit à son tour que
nous n’avons pas à être inhibés, la demande de philosophie est forte. Gérard Schmitt
voit dans la représentation même qu’ont nos collègues de l’article de revue un obstacle.
Ils pensent par exemple ne pas avoir le temps. Il est donc bon de proposer d’autres
formes. Le but initial de la revue était d’inviter tous les collègues à développer leur
réflexion.
Charles Coutel propose de fédérer par un thème. Gérard Schmitt évoque à propos
du site Néoprofs ces collègues qui se débattent dans le métier et qui sont désemparés.
Stéphane Clerjaud y voit une raison supplémentaire de se mettre en rapport avec les
départements de philosophie. Charles Coutel peut aider, il promet de lui envoyer une
dizaine de lignes, et Charles Coutel de conclure : « petites initiatives, grandes conséquences ».
La formation continue et les concours
Dans l’académie d’Orléans-Tours, explique Simon Perrier, et malgré le succès de
tous les projets mis en place par l’inspection, les deux IPR avaient initialement appris
qu’ils auraient en tout et pour tout une enveloppe de 2 500 euros pour tout ce qui concerne la formation. Finalement les préparations aux concours ont été supprimées (23
inscriptions), après un travail d’organisation considérable, en collaboration avec
l’Université de Tours. Il faudra se limiter à un stage de formation continue par an avec
une vingtaine de stagiaires maximum. C’est la même chose à Rouen, dit Didier Carsin. Il
y a maintenant très peu de stages disciplinaires, il y a surtout du transdisciplinaire. De
plus les IPR ne sont plus remboursés quand ils se déplacent pour une formation. JeanLouis Lanher va dans le même sens. Les inspecteurs ne se voient plus qu’une fois par an
pour raison d’économie. Et dans les autres disciplines, note Didier Carsin, les IPR nommés sont de plus en plus jeunes. Certes, la préparation à l’agrégation se maintient à
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Paris, dit Nicolas Franck, mais c’est aussi qu’il n’y a pas de frais de déplacement à rembourser.
Charles Coutel souligne qu’il y a de plus en plus de postes au CAPES qui ne trouvent pas preneur car on devient désormais professeur par défaut, les salaires dans certaines disciplines représentant grosso modo la moitié de ce que l’on peut espérer trouver
dans le privé ; d’où, selon Gérard Schmitt, la baisse drastique du niveau des lauréats
dans certaines matières scientifiques, même s’il estime que le niveau se maintient tant
bien que mal à l’agrégation.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.
ANNEXES
1. Projet de Forum « 2015 – Situations de l’enseignement de la
philosophie » 2
Date et lieu envisagés : vendredi 23 et samedi 24 octobre 2015 au palais académique, Sorbonne,
sous le patronage du recteur de l’Académie de Paris, chancelier des universités.
Organisateurs prévus
Inspection générale de philosophie.
Coordination des directeurs de département de philosophie.
Comité d’organisation :
Martin Chodron de Courcel ; Laurent Jaffro ; Paul Mathias + 2 personnes désignées par l’Inspection générale de philosophie et 2 personnes désignées par la Coordination des directeurs de département de philosophie.
L’objectif du Forum est de permettre aux acteurs de l’enseignement de la philosophie en France, dans ses institutions diverses, d’améliorer leur connaissance mutuelle,
de porter un diagnostic collectif, de discuter des difficultés présentes et des évolutions
souhaitables.
Chaque session comportera un débat introduit par de brèves conférences.
Session 1. Institutions
a. Second degré/CPGE/universités/ÉSPÉ ;
b. Formation initiale et continue ;
c. Concours.
Session 2. Pédagogie
a. Programmes.
b. Outils.
c. Exercices.
Session 3. Confrontations
a. Disciplines : philosophie/humanités/sciences.
b. Missions : enseignement/recherche/insertion professionnelle.
c. Pays : Italie, Allemagne, Angleterre, Suisse…
La participation est sur inscription.
2. Ce projet de Forum figurait avec le message, évoqué plus haut, de M. Laurent Jaffro, professeur à l’Université
Paris I (N.D.L.R.).
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Les institutions suivantes sont invitées à se faire représenter lors du Forum :
– Instances d’évaluation : Comité national du CNRS, section 35 ; Conseil national
des universités, section 17 ; Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de
l’enseignement supérieur.
– Conseil supérieur des programmes.
– Institut de France : Académie des sciences ; Académie des sciences morales et
politiques
– Jurys des concours de l’agrégation, du CAPES, des écoles normales supérieures
– Associations et sociétés : Société française de philosophie ; APPEP ; ACIREPh…
2. Courriel à Laurent Jaffro (Université Paris I) et aux directeurs des
départements de philosophie – 7 mai 2014
Cher collègue, cher (e) s collègues,
Je vous remercie de nous communiquer cette information3 et invitation. Nous
participerons bien volontiers à un travail tout à fait nécessaire. La date de ce projet, les
raisons que vous en donnez, nous paraissent parfaitement judicieuses.
Permettez-moi, à destination de toutes et tous, quelques remarques. Il ne s’agit
que d’informations, d’éléments de réflexion, et rien d’autre, destinés à ce l’on évite
définitivement ce qui s’est passé jusqu’en 2003, à propos du lycée, ce que l’expression
consacrée nomme « guerre des programmes » et qui rend compte depuis d’une certaine
paralysie.
L’action qui se propose ici implique, en bonne partie, l’enseignement secondaire et
correspond à la mise en place du CSP et aux perspectives qu’il offre d’aborder la question des programmes au lycée, non dans un avenir immédiat, mais pour 2015-20162017, après le primaire et le collège qui sont jusque-là ses priorités, comme l’a récemment confirmé Hervé Boissinot, son responsable. Le même calendrier renvoie à une
possible réforme du lycée, selon la même logique, celle du MEN. Actuellement le ministère a confié à l’Inspection générale (toutes disciplines confondues) une mission
d’évaluation des effets de la dernière réforme du lycée (Chatel). D’un autre côté, un
regroupement d’associations de plusieurs disciplines, à l’initiative du SNES, demande
actuellement que le CSP, passage obligé de toute réforme des programmes, permette
d’ores et déjà d’entamer la réflexion concernant le lycée, et donc l’organise, avec pour
horizon le même calendrier (j’y reviendrai).
Notre association, en ce qui concerne le secondaire, n’est pas sans demander depuis plusieurs années que soit entamée pour le lycée, à l’échelle de toute la profession,
une réflexion sur les épreuves (d’où une tentative de l’IG de philosophie fin 2012) ou les
programmes, cela sans minorer les autres problèmes, […], mais qui ne créent pas les
mêmes divisions et difficultés, chacun le sait. Nous avons commencé de travailler ensemble, avec d’autres organisations, avec l’Inspection aussi, bien sûr, chacun dans son
rôle. S’il faut constater des désaccords, il y en a, et probablement, pour certains,
d’irréconciliables, la volonté du dialogue s’installe un peu : ni angélisme ni irénisme,
certes (il faut l’avouer, la distance est grande sur certains points), mais au moins la
volonté de s’écouter et de se parler. Il serait en ce sens souhaitable que rien, même par
maladresse seulement, ne porte à se remettre en guerre.
Ainsi, s’il s’agit de définir des « évolutions souhaitables », comme il est très normal
de l’envisager, on prend un risque dès qu’il s’agira de passer de la réflexion aux actes si,
3. Il s’agit du projet de Forum pour 2015, publié ci-dessus (N.D.L.R.)
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avec ce forum (en même temps ? en aval ?), les professeurs du secondaire, et pas seulement leurs associations, ne sont pas consultés et engagés dans la réflexion : renaîtraient les difficultés dont cette discipline n’a que trop souffert, les pétitions, les « collectifs » et autres associations sauvages (deux ou trois autour des années 2000, en plus des
présentes, disparues depuis), et cela au dernier moment. C’est une revendication constante de notre association que les professeurs soient consultés, directement, comme
cela s’est fait en 2000-2001, et soient associés à tout processus de réforme. Toute réforme incomprise serait mal reçue et mal appliquée. C’est d’ailleurs pour éviter cela que
l’APPEP, la section philosophie du SNES (qui nous l’a proposé) et l’ACIREPh, élaborent
actuellement en commun un questionnaire à destination de tous les professeurs du
secondaire, qui sera demande d’un état des lieux et de perspectives. En ce sens je suis
assez surpris que ce forum, si nécessaire soit-il, et il l’est, d’abord par l’implication des
universitaires dans la réflexion sur le secondaire, se décide et s’organise en l’absence de
professeurs du secondaire.
Dans le même esprit, je voudrais rappeler le très judicieux propos de Jean-Claude
Pariente quand, vers 2001-2002, président d’une « commission de suivi » qui contribua
à un apaisement certain, il faisait remarquer que pendant cette « guerre des programmes », les professeurs des lycées, dans leur grande majorité, et très clairement,
depuis 15 ans, depuis les débuts de la massification, ne réclamaient aucun changement
de conception mais seulement l’allégement et l’aménagement de programmes devenus,
plus encore qu’ils le sont toujours, beaucoup trop lourds (et donc trop difficiles).
J’ajoute une précision, révélatrice je crois, à propos de la demande syndicale et associative, évoquée ci-dessus, en direction du CSP. Le texte du SNES, auquel se sont
ralliées plusieurs associations, de diverses disciplines, demande notamment au CSP que
l’élaboration des programmes au lycée soit désormais confiée à des professeurs « de
terrain ». Que l’on soit d’accord ou non, il y a là une dimension qu’il faut entendre : cela
signifie clairement l’exclusion des universitaires et des inspecteurs, ou, au moins, quand
on en discute avec ses partisans, la volonté de considérablement minorer leur rôle…
L’APPEP a refusé en juin dernier de s’associer à cette démarche, la trouvant trop floue,
et notamment cette invention d’un « professeur de terrain », forcément compétent,
puisque « de terrain ».
Cela dit, nous sommes très loin de contester la nécessité de connaître la réalité
« du terrain », mais en même temps que nous jugeons nos collègues capables de
s’abstraire de la simple expérience et de l’autorité spontanée qu’on prétendrait ainsi
détenir en son nom, capables donc d’une réflexion instruite et critique sur leur enseignement dans tous ses aspects, sur ce qu’il est ou devrait être, et non seulement d’être
les témoins d’un vécu ou d’un « ressenti ».
Je voudrais remercier celles et ceux qui auront eu le courage d’aller au bout d’un
message qui ne vise aucunement à décourager cette initiative. Il importe au contraire
que l’université, les universitaires, ne laissent pas les professeurs des lycées seuls avec
eux-mêmes.
Bien cordialement.
Simon Perrier, président de l’APPEP.
P.-S. : Le manque de temps et une hésitation rendent compte de l’absence de suite
donnée à la proposition que nous avions faite d’une rencontre à propos des ÉSPÉ et de
la formation initiale des professeurs, même si beaucoup en avaient accepté l’idée. La
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raison de cette proposition était et reste une inquiétude sur ce que seront nos futurs
collègues. Nous ne sommes pas certains qu’il leur sera toujours possible de savoir s’ils
veulent être professeurs en lycée et d’y être, autant que possible, préparés. Notre association est par ailleurs par la question de la philosophie en ÉSPÉ, et particulièrement
par celle de la place des parcours philosophie au sein des masters MEEF. Une réunion,
informelle, nous paraîtrait toujours de nature à permettre un état des lieux. Initialement prévue en juin, nous pensons maintenant qu’elle serait plus fertile en octobre,
lorsque les nouvelles maquettes seront arrêtées.
Je voudrais en passant demander que veuillent bien m’excuser de mon absence de
réaction celles et ceux qui m’ont fait par ailleurs part de leurs interrogations sur ce
point. On n’imagine pas la tâche d’un responsable associatif.
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