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Or,
on constate que malgré la volonté des établissements ali-
mentaires étudiés de favoriser les fournisseurs régionaux à qualité et
prix comparables pour le consommateur,
l'impact
des politiques d'achat
régionales ne semble pas vraiment significatif. En effet, à des degrés
divers,
les enquêtes illustrent la faiblesse des approvisionnements de
biens et services auprès de fournisseurs régionaux. A l'exception du dé-
taillant indépendant, les fournisseurs régionaux ne répondent qu'au
maxi-
mum à environ 33% des besoins des détaillants en biens et services. Les
achats de biens et services des établissements concernés sont donc peu
intégrés à l'économie régionale.
Au niveau sectoriel, la faiblesse de l'intégration des achats
à l'économie régionale est plus marquée pour les produits pour la revente,
où à peine 29%, à son niveau le plus haut, des approvisionnements provien-
nent de fournisseurs régionaux. Comme ce secteur représente en moyenne
93%
des achats totaux, il représente la variable la plus importante expli-
quant la faible intégration à l'économie régionale. Par ailleurs, le sec-
teur des services semble mieux intégré à l'économie régionale avec plus de
40%
des achats régionaux. De
plus,
selon les données recueillies, il sem-
ble que les fournisseurs régionaux répondent davantage aux besoins en ap-
provisionnements de services des établissements coopératifs comparés aux
établissements privés.
C'est
là d'ailleurs la seule différence qu'il est
possible d'observer dans le comportement d'achat des établissements étu-
diés.
Compte tenu de ces observations, on peut donc s'interroger sur
les facteurs qui influencent le comportement d'achat des établissements
alimentaires. Tout d'abord, comme les résultats le démontrent, la carac-
téristique liée au statut juridique ne semble pas exercer une influence
prépondérante sur le comportement d'achat des établissements.
D'autres
caractéristiques semblent avoir une influence plus déterminante sur le
choix géographique des fournisseurs. En effet, on a observé que la liber-
té d'achat semblait plus réduite pour un établissement affilié puisqu'une
grande partie des achats de biens et services échappent à l'économie ré-
gionale par l'intermédiaire du réseau. Ce phénomène était absent dans le
cas d'un établissement issu de Ventrepreneurship local. De
plus,
le
cons-
tat
d'une
meilleure intégration à l'économie régionale concernant le dé-
taillant indépendant ayant pour caractéristique un faible volume de vente
nous laisse perplexe quant au rôle que peut exercer la taille
d'une
entre-
prise sur le choix géographique des fournisseurs.
Ainsi donc, à la lumière de ces résultats, est-ce que la région
peut espérer récupérer une partie de ces "fuites"? Bien qu'il faut tenir
de la faiblesse de la structure de l'offre, il appert que certains progrès
peuvent être réalisés particulièrement la partie des flux extérieurs qui
n'est
pas accaparée par le système de réseau et dont une partie de la de-
mande est déjà comblée par les fournisseurs régionaux. Toutefois, sans
changement majeur dans les liens de propriétés des établissements, on
peut difficilement espérer récupérer de façon significative les flux ex-
térieurs.