CHAPITRE X: DE LA GUERRE FROIDE AU MONDE

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CHAPITRE X:
DE LA GUERRE
FROIDE AU MONDE
D’AUJOURD’HUI.
N
Europe de l’Ouest
Introduction :
Pays proches des Etats-Unis
Doc 4 L’Europe divisée
en deux (1945-1947)
Europe de l’Est
Pays proches de l’URSS
FINLANDE
NORVEGE
Rideau de fer
SUEDE
DANEMARK
IRLANDE
OCEAN
ATLANTIQUE
ROYAUMEUNI
PAYS-BAS
BELGIQUE
URSS
MER
BALTIQUE
. L’Europe est divisée entre les
deux grands vainqueurs de la
GM2
Berlin
POLOGNE
ALLEMAGNE
LUX.
TCHECOSLOVAQUIE
FRANCE
SUISSE
AUTRICHE HONGRIE
ITALIE
PORTUGAL
ROUMANIE
YOUGOSLAVIE
ESPAGNE
MER NOIRE
BULGARIE
ALBANIE
TURQUIE
GRECE
MER
500 km
2
MEDITERRANEE
. Le monde devient bipolaire
I. La guerre froide
1. La fin de la grande alliance
a. La rupture
. Avant même la fin de la guerre, la méfiance s’installe entre les vainqueurs. Les occidentaux
s’inquiètent de la volonté de Staline d’étendre sa zone d’influence sur l’Europe centrale et
orientale et des annexions des pays baltes, de la Prusse Orientale…
. A partir de 1946 la méfiance devient une rivalité ouverte. Certains PC, forts du prestige de la
victoire russe, tentent de s’emparer du pouvoir. Exemple : Grèce mais aussi en Turquie, en Iran…
De son côté Staline s’inquiète de la suprématie nucléaire américaine et de la politique menée
par les Occidentaux en Allemagne.
. Les Occidentaux dénoncent le « rideau
de fer » qui s’est abattu sur l’Europe. En
mars 1947, le président américain
Truman annonce que les EU assument
leurs responsabilités dans la défense du
monde libre : « l’endiguement »
(containment : politique consistant à
contenir l’expansion du communisme
par une aide économique er une
protection militaire à tous les pays qui
se rangent derrière les EU) rompant
avec leur traditionnel isolationnisme
(doctrine du président Washington
selon laquelle les EU doivent se tenir à
l’écart des conflits et des alliances dans
le monde)
. En juin 1947, le secrétaire d’Etat aux
affaires étrangères, le général Marshall,
propose un plan d’aide économique
pour tous les Etats européens mais
l’URSS refuse cette « aide
impérialiste » : c’est le début de la
guerre froide
b. La bipolarisation
. La doctrine Jdanov confirme la
bipolarisation du monde en deux
camps opposés. Les démocraties
populaires se rangent derrière Staline
tandis que les seize pays européens
qui ont accepté le plan Marshall se
rangent derrière les Américains.
. En 1949, l’URSS créé le CAEM ou
COMECOM : conseil d’assistance
mutuelle pour renforcer les liens entre
l’URSS et les démocraties populaires.
Ils se dotent de la bombe atomique et
se voient renforcés par le basculement
de la Chine dans le monde
communiste.
. En réponse les EU resserrent leurs
liens avec leurs alliés.
c. « Guerre improbable, paix impossible » (Raymond Aron)
. Les deux Grands se lancent dans la course
aux armements pour intimider et dissuader
l’adversaire. 1951 : bombe H aux
Américains (bombe thermonucléaire) et
1953 : bombe H aux Russes.
. Par cet équilibre de la terreur, la guerre
est exclue sous peine de disparition
réciproque. Ainsi c’est une guerre
idéologique, indirecte que se font les deux
Grands d’où le nom de guerre froide
2. Les crises de la guerre froide : l’exemple de l’Allemagne et de Berlin
. L’Allemagne est divisée en 4 zones d’occupation depuis la conférence de Postdam dans
l’attente d’un traité de paix qui ne verra jamais le jour.
. En juin 1948, les EU, la France et le RU unissent leurs zones et créent une monnaie unique : le
deutschmark. Le 26 juin 1948, Staline riposte en coupant toutes les communications entre
Berlin Ouest et l’Allemagne occidentale. C’est le début d’un blocus de 322 jours durant lequel
Berlin Ouest n’est approvisionné que par un pont aérien. Le 12 mai 1949, Staline recule et
l’Allemagne est divisée en deux : la RFA à l’Ouest et la RDA à l’Est.
. A la suite de cette crise, les EU créent le pacte Atlantique (adhésion de la RFA en 1954) et
l’URSS le pacte de Varsovie en 1955.
. La seconde crise de Berlin éclate en 1961. Comme
des milliers d’Allemands de l’Est tentent de passer à
l’Ouest, la RDA décide le 13 août 1961 de construire
un mur qui sépare la ville de Berlin en deux.
. Ce « mur de la honte » devient le symbole de la
division de l’Europe et de l’opposition des deux
blocs.
Mais il y a d’autres crises : la guerre de Corée ou la
crise de Cuba (cf. paragraphe B p.134, à lire,
comprendre et apprendre)
3. Détente et contestation des blocs.
. Un nouveau climat international :
. En 1956, Khrouchtchev souhaite une coexistence
pacifique mais c’est la crise de Cuba qui accélère les
choses. En 1963, on met en place le téléphone rouge
entre les EU et l’URSS. Les EU renoncent aux représailles
massives pour la doctrine McNamara : riposte graduée
en fonction de l’agression.
. La course aux armements nucléaires est stoppée (1968 :
traité de non prolifération) et à partir de 1969 on signe
les traités SALT pour limiter le nombre d’armes
nucléaires.
. Une autorité qui s’affaiblit :
. Depuis la fin des années 1950, la Chine prend ses distances avec l’URSS et à partir de 1960,
c’est la rupture entre les deux pays. Les pays se disputent certaines frontières (1969)
. La Tchécoslovaquie tente de prendre son indépendance par rapport à l’URSS mais les troupes
du pacte de Varsovie interviennent et répriment durement le « printemps de Prague » en 1968.
. La France affirme son indépendance par rapport aux EU en dénonçant l’intervention
américaine au Vietnam, en voulant une UE indépendante des EU (d’où le refus de l’entrée du
RU dans l’UE et le retrait du traité militaire de l’OTAN en 1966) mais elle reste derrière les EU
lors de la crise de Cuba.
. Les limites de la détente :
. La course aux armements continue.
. L’Allemagne mène la Ost Politik
. En 1975, l’Acte Final d’Helsinki garantit les frontières
des pays européens, le respect des droits de l’Homme
et des libertés fondamentales. Dans le même temps les
deux Allemagne se reconnaissent mutuellement
(traité fondamental en 1972) alors que les deux Grands
semblent s’entendre sur l’impossibilité d’une guerre
nucléaire.
. Mais la lutte entre les deux Grands continue. Les EU
se rapprochent de la Chine et font renverser le
président socialiste du Chili, Allende par le Général
Pinochet en 1973. De son côté, l’URSS soutient les
nouvelles nations indépendantes (Indochine, Angola,
Mozambique…)
Le monde bipolaire dans la Guerre froide
URSS
Berlin
1948 et 1961
Afghanistan
ETATS-UNIS
Corée
Cuba 1962
Nicaragua
Vietnam 19631975
OCEAN
ATLANTIQUE
OCEAN
PACIFIQUE
OCEAN
PACIFIQUE
Ogaden
Angola
OCEAN
INDIEN
Mozambique
Bloc de l’Ouest
Pays membres de l’OTAN
Autres alliés des Etats-Unis
Bloc de l’Est
Pays membres du Pacte de Varsovie
Autres alliés de l’URSS
Autres pays communistes
Conflits et tensions de puissances
Principales crises
Conflits armés
Pays détenant l’arme nucléaire (bombe A)
II. La décolonisation.
La décolonisation, c’est le fait de rendre son indépendance à une ou plusieurs colonies (une
colonie : territoire sous l’autorité d’un pays étranger)
. Elle est le fruit d’un contexte favorable (l’affaiblissement de l’Europe et la guerre froide)
. Elle se fait en plusieurs étapes : d’abord en Asie puis en Afrique
. Elle donne naissance à un nouveau concept : le Tiers Monde.
1. Un contexte favorable.
. Toutes les puissances coloniales
européennes sortent très
affaiblies de la guerre.
. Le Japon a laissé derrière lui ses
idées anticoloniales.
. Les deux Grands s’opposent au
colonialisme et défendent le libre
droit aux peuples de disposer
d’eux-mêmes.
. Dès 1945, L’Indochine, séduite par les idées communistes, proclame son indépendance et
prend le nom de Vietnam. (Hô Chi Minh)
2. La décolonisation asiatique.
. Mais les Européens ne renoncent pas
facilement à leurs colonies.
. L’Inde obtient son indépendance en 1947 après la politique de non-violence menée par
Gandhi. Elle va alors se diviser entre Inde et Pakistan et entre Hindous et Musulmans.
. La France tente de conserver l’Indochine mais doit y renoncer en 1954 après la défaite de Diên
Biên Phu.
3. La décolonisation africaine
. En 1955, la conférence de Bandung (Indonésie) réunissant les pays nouvellement décolonisés
et la Chine dénonce le colonialisme et exigent la décolonisation immédiate de l’Afrique. C’est la
naissance du Tiers Monde à travers le non-alignement.
. En 1956, la France accorde l’indépendance
au Maroc et à la Tunisie mais refuse de
décoloniser l’Algérie considéré comme une
région française.
. La guerre d’Algérie (1954-1962) est longue
et coûteuse et aboutit en juillet 1962 à
l’indépendance de l’Algérie. Bien après toutes
les autres colonies françaises !
. Mais l’indépendance de certains pays
débouche sur des dictatures et de la
violence !
III. L’effondrement des blocs.
1. Les années 1970 : vers le désordre mondial ?
. Le système économique mondial se dérègle au début des années 1970 avec le 1er choc
pétrolier en 1973 qui montrent la dépendance des Grands. Les « Trente Glorieuses » sont
terminées. Le Tiers-Monde affirme son indépendance et veut jouer un rôle dans le monde
. Au même moment les EU sont en déroute au Vietnam, les pays de l’Est contestent de plus en
plus la mainmise soviétique et la Chine se veut le nouveau Grand, représentant du Tiers
Monde.
. De nouveaux acteurs apparaissent :
- L’Irak de Saddam HUSSEIN ou la Lybie du colonel Kadhafi qui cherche à se doter de la bombe
atomique.
- L’opinion internationale est de plus en plus hostile à la bipolarisation et mise de plus en plus sur
les ONG (médecins sans frontières…)
- de nouvelles formes de terrorisme : détournements d’avions…
- islamisme : cf. révolution islamique iranienne de 1979 (Ayatollah Khomeiny)
2. Les derniers feux de la guerre froide (1979-1987)
. « America is back » (R. Reagan)
. Après des années 1970 désastreuses pour l’image américaine (présidence carter, boycott des
Jo de Moscou en 1980, prise d’otages l’ambassade américaine à Téhéran…), Ronald Reagan,
Républicain, (1980-1988) qualifie l’URSS d’empire du Mal, souhaite soutenir tous les
« combattants de la liberté » contre l’URSS et appelle à une Amérique sûre d’elle.
. Le nouveau bras de fer entre les superpuissances.
. La détente est terminée. Les EU et l’URSS ne se rencontrent plus pendant six ans (1979-1985).
La course aux armements reprend (crise des euromissiles : 3 p. 149 : les missiles en Europe au
début des années 1980) et les EU lance l’IDS (initiative de défense stratégique ou « guerre des
étoiles) pour obliger l’URSS à s’épuiser économiquement.
. Chacun critique ouvertement l’autre : l’URSS sur l’interventionnisme américain en Amérique du
Sud et les EU sur la politique en Europe de l’Est des soviétiques.
. Le climat international se crispe : 1983, l’URSS abat un avion civil coréen « égaré » et 1986 :
Les EU bombardent la Libye (sympathisant soviétique) accusé de soutenir le terrorisme.
. L’effritement de la guerre froide.
. L’URSS connait une période d’instabilité gouvernementale (Brejnev meurt en 1982, Andropov
en 1984, Tchernenko en 1985) et s’enlise dans la guerre d’Afghanistan.
. Les EU sont de moins en moins écoutés dans leur camp (cf. guerre des Malouines (1982) entre
le RU et l’Argentine où en soutenant le RU les Eu perdent une grande partie de leur influence en
Amérique du Sud)
. Et il y a des guerres qui échappent à la logique bipolaire : Iran-Irak (1980-1988) : 1 M de morts.
3. La fin de la confrontation Est-Ouest (1987-1991)
. Les réformes de Gorbatchev …
. Mars 1985 : Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du PC dans une URSS en crise
(corruption, délinquance, alcoolisme, crise financière…) symbolisée par la catastrophe de
Tchernobyl en avril 1986.
. Gorbatchev veut réformer l’URSS pour la sauver en prétendant revenir aux sources mais en fait
il introduit l’économie de marché (pérestroïka) et les libertés fondamentales (glasnost)
. … entraînent la fin de la guerre froide…
. Gorbatchev renoue le dialogue avec les EU pour en finir
avec une politique ruineuse pour les deux Grands. On
désarme à nouveau.
. En 1989 le pacte de
Varsovie reconnaît « le
droit de chaque nation
de décider librement de
sa politique »
. C’est le 1er pas vers la
chute du rideau de fer
(1989), la réunification
allemande (1991) et la fin
de la mainmise
soviétique sur l’Europe
de l’Est (1989-1992)
. Un « nouvel ordre mondial »
(Georges BUSH père (1988-1992)) se
met en place où l’ONU joue enfin
son rôle (entre 1988 et 1993 : l’ONU
a lancé plus d’opérations que
pendant ses 40 1e années
d’existence (1948-1988)) C’est la fin
de la guerre froide
. …et la disparition de l’URSS !
. L’URSS ne survit pas à la guerre
froide. Populaire à l’Ouest mais
détesté dans son pays, Gorbatchev
(prix Nobel de la paix en 1990) doit
composer entre ceux qui souhaitent
une accélération de sa politique et
ceux qui s’y opposent.
. Le problème des nationalités éclate :
les Pays Baltes proclament leur
indépendance en 1990 et toutes les
Républiques embrayent.
Les conservateurs tentent de le renverser
en août 1991 mais Boris Eltsine
(président de la Fédération de Russie) fait
échouer le putsch.
Le 25 décembre 1991, Gorbatchev
démissionne et c’est la fin de l’URSS.
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