La peau
La peau des paupières présente plusieurs caractéristiques importantes :
•La peau des paupières, en particulier de la paupière supérieure, est plus fine,
plus élastique et plus mobile que partout ailleurs sur le corps. Elle est aussi
solidaire du tissu conjonctif sous-jacent, mais de façon beaucoup plus lâche,
de sorte que du liquide ou du sang peuvent facilement se collecter sous la peau
des paupières. L’œdème palpébral est très fréquent après chirurgie ou
agression traumatique. Il peut également se développer à la suite d’une
inflammation ou d’une infection près des paupières, ou encore dans des
maladies systémiques qui provoquent une rétention hydrique, surtout si le
sujet reste en décubitus.
•Il y a peu ou pas de graisse sous-cutanée sous la peau palpébrale, en particulier
sous la paupière supérieure. Ceci signifie que la peau de la paupière supérieure
est une bonne source de greffon pour des greffes cutanées, en raison de sa
motilité et de sa plasticité. Il y a souvent la possibilité de prélever un greffon de
peau libre, pour remplacer une solution de continuité sur une autre paupière.
Ceci n’est généralement pas vrai pour la paupière inférieure, qui n’a pas de
peau « en trop ». Chez les personnes d’âge avancé ou dans certaines affections
chroniques comme la lèpre, la peau palpébrale, en particulier celle de la
paupière supérieure, peut s’hypertrophier et se distendre. Un excès de tissu
cutané peut facilement être excisé s’il pose problème.
•Les paupières ont une vascularisation très importante. Par conséquent, après
une intervention chirurgicale ou un traumatisme, leurs plaies cicatrisent bien,
rapidement et sans infection. En raison de cette bonne vascularisation, il est
rare d’avoir à exciser du tissu palpébral traumatisé ou endommagé. Cela
signifie aussi que les greffes de peau libre « prennent » facilement sur les
paupières.
En général, les incisions cutanées devront être réalisées horizontalement en
suivant la disposition des plis palpébraux. Elles cicatriseront ainsi facilement, avec
peu de fibrose. Il y a souvent de la peau « en trop » sur la paupière supérieure, mais
ce n’est pas du tout le cas en ce qui concerne la paupière inférieure. Pour cette
raison, s’il faut exciser du tissu cutané sur la paupière inférieure, pour enlever une
tumeur par exemple, il est préférable de faire une incision verticale, plutôt
qu’horizontale, pour éviter la constitution d’une rétraction et d’un ectropion.
Le muscle orbiculaire des paupières (figures 7.1, 7.2 et 7.3)
Ce muscle assure la fermeture palpébrale. Il constitue un anneau de fibres
musculaires qui passent autour de la fente palpébrale. Il s’insère sur le tendon
canthal interne, les zones adjacentes de la crête lacrymale et le mur interne de
l’orbite. Il est divisé en trois faisceaux :
1. Orbitaire. Ces fibres passent autour du bord orbitaire et sont responsables de
la fermeture forcée des paupières.
236 Chirurgie oculaire sous les climats chauds