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prières ». (Actes des Apôtres 2, 42).
La communauté primitive restait cer-
tes attachée au Temple Juif, qu’elle
fréquentait assidûment, mais les
croyants rompaient également le
pain dans leurs maisons. ( cf Act.
3,46).
Suite à la destruction des lieux de
culte et d’habitation, le peuple chré-
tien de nos paroisses a donné un
éloquent témoignage de foi et d’es-
pérance qui a étonné et même inter-
pellé le monde entier, de nombreu-
ses Eglises-sœurs ont exprimé leur
admiration. C’est ce même peuple
souffrant en quête de justice, de vé-
rité, d’un mieux-être légitime, qui
continue d’accourir aux célébrations
pour se nourrir du pain de la parole
salvatrice, parole qui réconforte, en-
courage et guide l’agir.
A ce peuple qui attend, le nouvel
évêque est envoyé par l’Eglise pour
annoncer l’Evangile libérateur, à
l’instar de notre Seigneur Jésus-
Christ, envoyé par le Père pour sau-
ver le genre humain. Il a lui-même
envoyé dans le monde douze apô-
tres, remplis de l’Esprit Saint pour
proclamer l’Evangile à toutes les
nations. A la suite des Apôtres qui
se choisirent des aides auxquelles
ils transmirent le don de l’Esprit
Saint. Ainsi, grâce à la succession
apostolique ininterrompue, le Vicaire
de Jésus-Christ sur terre choisit
ceux qui forment l’ordre épiscopal,
nous évêques, par l’imposition de
nos mains, nous communiquons au
nouvel élu la plénitude du sacrement
de l’Ordre.
Comme il l’a fait avec bonheur dans
l’exercice de son sacerdoce ministé-
riel, il continuera avec une sagesse
et une prudence accrues, à vous
guider, cher peuple de Dieu, dans
votre marche vers le Royaume. Ac-
cueillez-le donc avec reconnaissan-
ce. Cette demande est peut-être
superflue si on se remémore les vi-
vats qui ont salué l’annonce de sa
nomination le 12 Janvier dernier.
Honorez-le comme le Ministre du
Christ et l’intendant des mystères de
Dieu en vous souvenant des paroles
du Christ aux Apôtres : « Qui vous
écoute, m’écoute, qui vous rejette
me rejette ; et celui qui me rejette,
rejette celui qui m’a envoyé ».
AU CLERGE
J’ai mentionné la joie du presbyte-
rium de Port-au-Prince. Je ne crois
pas me tromper en disant qu’elle est
réelle. Quand un de leurs frères est
choisi pour recevoir la dignité épis-
copale les membres du clergé archi-
diocésain voient dans cette élection
un signe d’appréciation, la mise en
relief d’une indéniable valeur sacer-
dotale. Ne puis-je pas dire que cela
rejaillit sur l’ensemble des confrères
et incite chacun à vivre authentique-
ment son sacerdoce non pas avec
une arrière pensée de
« l’episcopatum desiderat » mais par
souci de fidélité au « Je le veux » et
au « Je le promets » de son ordina-
tion presbytérale.
Chers confrères, il a été pris du mi-
lieu de vous, pour être placé au-
dessus de vous, pas pour vivre avec
vous une relation verticale, mais
pour être parmi vous un « primus
inter pares ». Vous le connaissez,
vous l’avez pratiqué. Vous partagez
toujours son hilarité qui n’enlève rien
à son sérieux dans l’accomplisse-
ment de ses tâches. Vous l’avez vu
à l’œuvre. Vous l’appréciez pour ses
qualités humaines qui, soit dit en
passant, constituent un atout majeur
dans l’exercice du ministère pastoral
auprès de nos fidèles. J’illustre mon
dire par un mot cher à Mgr Poulard
« Bondye vle pou nou moun avan
nou Kretyen » comme c’est égale-
ment ma conviction, je dis : « Ou
dwe moun tout bon pou kabab yon
bon pè »
Alors, frères prêtres, ayant déjà per-
çu des signes patents non seule-
ment d’acceptation mais aussi de
dispositions non feintes à collaborer
dans le respect, la fraternité et le
souci de présenter au peuple chré-
tien, et pourquoi pas à la commu-
nauté nationale, l’image d’un clergé
uni au service de l’homme haïtien, je
prends donc la liberté d’annoncer à
ces deux nouveaux évêques de no-
tre archidiocèse qu’ils peuvent
compter sur le corps sacerdotal, prê-
tres diocésains et religieux pour un
agir commun qui soit témoignage.
MGR ERICK
En toute simplicité je m’adresse
maintenant à toi Erick comme au fils
spirituel que tu dis être pour moi
puisque je t’ai ordonné prêtre. Je
m’adresse aussi à toi comme à mon
égal dans l’épiscopat puisque tu vas
le devenir dans un instant. Lorsque
l’évêque impose les mains à un dia-
cre qui devient prêtre, il ne peut
écarter un souci. Il a certes consulté,
discerné et décidé en toute cons-
cience mais il se demande ce que
dans le temps sera le prêtre qu’il
ordonne. Aujourd’hui en acquiesçant
à ta demande d’être consécrateur
principal à ton ordination épiscopale,
je me sens pleinement serein et par-
ticulièrement confiant.
Lorsque tu as reçu la nouvelle de ta
nomination tu m’as immédiatement
appelé pour me faire part de ta peur.
Je ne crois pas pécher contre la
confidentialité en le mentionnant
puisque tout évêque nommé éprou-
ve, je crois, le même sentiment. Tu
as répété « Mgr, j’ai peur, j’ai vrai-
ment peur ». Je t’ai alors répondu en
citant à la fois le Christ disant à ses
disciples : « noli timere », à l’apôtre
Paul qui se jugeait indigne et incapa-
ble « ma grâce te suffit », et Jean
Paul II dont les premières paroles
adressées aux chrétiens massés sur
la Place Saint Pierre le jour de son
élection au Souverain Pontifi-
cat. « N’ayez pas peur ! ».
Je n’ai donc pas peur puisque, com-
me nous le lisons dans la lettre aux
Hébreux, « le grand prêtre pris d’en-
tre les hommes est chargé d’interve-
nir en faveur des hommes dans
leurs relations avec Dieu. » (He 5,1).
L’évêque doit donc servir plutôt que
dominer. Tu sais également que
«nul ne s’arroge à soi-même cet
honneur, on y est appelé par
Dieu » (He 5,4). Tu sais encore que
l’épiscopat n’est pas un honneur
mais une tâche. Cette tâche consis-
tera à col- laborer
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Bulletin.