ARCHEVECHE
DE PORT-AU-PRINCE
SECRETARIAT :
PRESBYTERE DU
CHRIST-ROI, BOURDON
TELS:29434446/29434437
Un évêque n’a pas chaque jour la
joie d’être premier consécrateur d’u-
ne ordination épiscopale. Avec ses
45 années d’épiscopat, Mgr Ligondé
me confessa avoir connu et vécu ce
rare privilège une seule fois. Il reste
cependant inchanque celui à qui
l’Église demande d’être épiscope
(episcopus=veilleur, intendant), doit
recevoir l’ordination de ses voisins
en signe d’accueil et de communion.
En témoignent les mesures discipli-
naires de Nicée, premier concile
œcuménique de l’Église. En effet le
canon 4 stipule « l'évêque doit être
établi par tous ceux (les évêques) de
l'éparchie (province), si une nécessi-
té urgente, ou la longueur du chemin
s'y oppose, trois (évêques) au moins
doivent se réunir et procéder à la
cheirotonie (sacre), munis de la per-
mission écrite des absents. La
confirmation de ce qui s'est fait re-
vient de droit dans chaque éparchie,
au métropolitain ». L’Église est une
communion et l’épiscopat en est la
plus manifestation.
Ainsi Mgr Lafontant eut une allégres-
se ouverte d’ordonner diacre, prêtre
et évêque le chrétien Marie Erick
Glandas Toussaint. Ce séminariste
que l’Église confirma dans la voca-
tion sacerdotale par Mgr Lafontant,
intègre l’ordre épiscopal par le mê-
me Mgr Lafontant qui dans les deux
cas agit en qualité d’Administrateur
Apostolique de notre Archidiocèse.
L’agrégation au Collège épiscopale
de Mgr Erick aura été son dernier
acte d’Administrateur Apostolique,
car dans cette même célébration,
après la prise de possession canoni-
que de Mgr Poulard comme Arche-
vêque métropolitain de Port-au-
Prince, il redevient auxiliaire mais
auxiliaire de l’Intronisé. D’ailleurs il
n’a jamais cessé d’être évêque titu-
laire, marié au siège fictif de Gilba. Il
Un évêque titulaire ?
Les services de la curie archidio-
césaine sont logés à la paroisse
du Christ-Roi. Vous y trouverez
aussi les bureaux de son Excel-
lence Mgr L’Administrateur, du
Vicaire Général, Mgr Eustache
Saint-hubert, de l’économe dio-
césain, le P. Ducarmel Edouard.
Les commissions archidiocésai-
nes : Caritas Port-au-Prince a un
nouveau local, à Delmas 75 ; Ra-
dioTélé Soleil est à la résidence
des prêtres âgés à Pétion-ville.
Les autres commissions n’ont
pas encore de locaux.
No 3
SOMMAIRE
Un évêque titulaire?: 1
Homélie de S.E. Mgr Joseph
Lafontant : 2
Propos d’accueil de Monseigneur Saint
Hubert: 5
Propos de remerciement de S.E. Mgr.
Marie Erick Glandas Toussaint: 6
Propos De S.E. Mgr. Guire POULARD: 8
Temps de Carême : temps de grâce ou
tant de grâces: 10
Rions un peu: 11
Pastorale Universitaire : 11
Fenêtre sur Rome: 12
L’Église d’ailleurs : 19
Nouvelles de chez nous: 19
Le decalex de la société 20
Nouvelles d’ailleurs:20
2
n’avait changé de siège épiscopal.
Le Seigneur donne à Mgr Lafontant
un parcours atypique.
L’évêque est toujours ordonné pour
une Église particulière qu’on nom-
mait autrefois ville ou de cité. Le
Concile de Nicée affirmait qu’il n’y
ait point deux évêques dans une
ville. Même quand plusieurs évê-
ques ont le ministère dans une mê-
me ville, celle-ci ne peut être siège
que d’un seul. C’est la raison pour
laquelle l’évêque est marié à son
Église. L’anneau épiscopal en est le
signe. Mgr Erick, comme évêque
titulaire de Senecensi, est attaché à
ce siège fictif et à la personne d’un
autre évêque. L’autorité compétente
peut le détacher des deux. A ce car-
refour il parait opportun de relever
les trois catégories d’épiscopes dans
l’Église catholique : l’évêque diocé-
sain c’est-à-dire en charge d’un dio-
cèse, qu’il vienne du clergé séculier
ou d’un ordre religieux. Ensuite l’é-
vêque attac à la personne d’un
autre à titre d’auxiliaire ; ceci émane
de la lointaine tradition des chorévê-
ques*. Enfin vient l’évêque attaché à
un office particulier par ordre du pa-
pe ; ceux de la curie romaine et des
nonciatures appartiennent à cette
catégorie. Cependant ces deux der-
nières catégories sont toujours évê-
ques titulaires, c’est-à-dire liés, ma-
riés à un siège fictif in partibus infi-
delium. En tant que tels ils ne sont
pas des évêques résidentiels mais
titulaires. Ainsi il serait incorrect de
dire que Mgr Poulard est archevê-
que titulaire de Port-au-Prince.
Qu’arrive-t-il lors du transfert de l’é-
vêque titulaire dans un siège où il
aura une cathèdre ? Et l’attache ficti-
ve ? Et le titre ? Voici une simple
réponse du droit : « Can. 191 - § 1.
En cas de transfert, le premier office
devient vacant par la prise de pos-
session canonique du second, sauf
autre disposition du droit ou autre
prescription de l'autorité compéten-
te ». Ainsi le siège fictif redevient
libre et pourra être donà un autre
si besoin sera. Cependant à quelque
soit la catégorie épiscopale qu’ap-
partient un évêque, il n’y a qu’une
seule plénitude du sacerdoce. Ils
sont égaux selon le sacrement, for-
ment un Collège uni autour de l’évê-
que de Rome. C’est ce qui explique
que Mgr Erick devient l’égal de celui
qui vient de l’agréger au Collège
épiscopal. Quel mystère inénarrable
au sein de notre Église! Nous avons
le droit d’être fiers de nos traditions
et pratiques, mais pour mieux nous
assujettir à l’école de la vraie humili-
té.
Seigneur rassasie-nous de ton
amour au matin et que nous pas-
sions nos jours dans la joie et les
chants. Apprends-nous à bien comp-
ter nos jours ; que nos cœurs décou-
vrent la sagesse.
*
C’est une tradition qui remonte au plus tard
au 3
ème
, probablement suite à la persécution :
quand un évêque était éloigné de son siège
épiscopal par la force des choses, un autre
évêque pouvait l’accueillir et lui permettre la
résidence et la pastorale dans son diocèse
mais en dehors de la ville épiscopale. Il rece-
vait le titre de chorévêque. On écrivait aussi
cor-évêque.
P. Patrick Aris
Homélie de S.E. Mgr Joseph
Lafontant à l’occasion de l’ordination épisco-
pale de S.E. Mgr Glandas Marie Eric Toussaint
et de l’intronisation de S.E. Mgr Guire Poulard
au siège métropolitain de Port-au-Prince.
« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de Joie »
Joie pour la portion du Peuple de
Dieu qui est dans l’Archidiocèse de
Port-au-Prince. Joie pour l’épiscopat
d’Haïti qui accueille un nouveau suc-
cesseur des Apôtres. Joie pour le
presbyterium de Port-au-Prince qui
reçoit simultanément son nouveau
guide et un nouvel accompagnateur.
Joie pour les membres de la famille
de Mgr Toussaint qui voient un des
leurs élevé à la dignité épiscopale
pour un plus haut service dans l’Egli-
se. Joie enfin pour moi-même. Il y a
près de 17 ans j’incorporais le diacre
Erick Toussaint à l’ordre des prêtres.
Aujourd’hui j’ai l’insigne privilège de
l’ordonner Evêque pour l’Eglise uni-
verselle.
AU PEUPLE DE DIEU
La présence à nos cotés de frères
évêques venus de plusieurs Eglises
particulières, illustre cette universali-
té, ainsi que la proximité et l’unité
fondamentale du Collège Episcopal
en lien ontologique avec l’évêque de
Rome, successeur de Pierre, repré-
sentant sur terre de Jésus-Christ,
Pasteur Suprême et Grand Prêtre
pour l’Eternité.
C’est donc en petit l’Eglise entière :
pasteurs, prêtres, diacres, peuple de
Dieu qui est présente ce matin dans
cette cathédrale de toile pour célébrer
ce double évènement : cette ordina-
tion épiscopale et la prise de posses-
sion canonique du nouvel Archevê-
que Métropolitain de Port-au-Prince.
La proximité des ruines de notre ca-
thédrale nous rappelle éloquemment
que notre Eglise n’est pas d’abord
édifice de pierres et d’agrégats mais
Assemblée de Croyants « qui se
montrent assidus à l’enseignement
des Apôtres, fidèles à la communion
fraternelle, à la fraction du pain et aux
3
prières ». (Actes des Apôtres 2, 42).
La communauté primitive restait cer-
tes attachée au Temple Juif, qu’elle
fréquentait assidûment, mais les
croyants rompaient également le
pain dans leurs maisons. ( cf Act.
3,46).
Suite à la destruction des lieux de
culte et d’habitation, le peuple chré-
tien de nos paroisses a donné un
éloquent témoignage de foi et d’es-
pérance qui a étonné et même inter-
pellé le monde entier, de nombreu-
ses Eglises-sœurs ont exprimé leur
admiration. C’est ce même peuple
souffrant en quête de justice, de vé-
rité, d’un mieux-être gitime, qui
continue d’accourir aux célébrations
pour se nourrir du pain de la parole
salvatrice, parole qui réconforte, en-
courage et guide l’agir.
A ce peuple qui attend, le nouvel
évêque est envopar l’Eglise pour
annoncer l’Evangile libérateur, à
l’instar de notre Seigneur Jésus-
Christ, envoyé par le Père pour sau-
ver le genre humain. Il a lui-même
envoyé dans le monde douze apô-
tres, remplis de l’Esprit Saint pour
proclamer l’Evangile à toutes les
nations. A la suite des Apôtres qui
se choisirent des aides auxquelles
ils transmirent le don de l’Esprit
Saint. Ainsi, grâce à la succession
apostolique ininterrompue, le Vicaire
de Jésus-Christ sur terre choisit
ceux qui forment l’ordre épiscopal,
nous évêques, par l’imposition de
nos mains, nous communiquons au
nouvel élu la plénitude du sacrement
de l’Ordre.
Comme il l’a fait avec bonheur dans
l’exercice de son sacerdoce ministé-
riel, il continuera avec une sagesse
et une prudence accrues, à vous
guider, cher peuple de Dieu, dans
votre marche vers le Royaume. Ac-
cueillez-le donc avec reconnaissan-
ce. Cette demande est peut-être
superflue si on se remémore les vi-
vats qui ont salué l’annonce de sa
nomination le 12 Janvier dernier.
Honorez-le comme le Ministre du
Christ et l’intendant des mystères de
Dieu en vous souvenant des paroles
du Christ aux Apôtres : « Qui vous
écoute, m’écoute, qui vous rejette
me rejette ; et celui qui me rejette,
rejette celui qui m’a envoyé ».
AU CLERGE
J’ai mentionné la joie du presbyte-
rium de Port-au-Prince. Je ne crois
pas me tromper en disant qu’elle est
réelle. Quand un de leurs frères est
choisi pour recevoir la dignité épis-
copale les membres du clergé archi-
diocésain voient dans cette élection
un signe d’appréciation, la mise en
relief d’une indéniable valeur sacer-
dotale. Ne puis-je pas dire que cela
rejaillit sur l’ensemble des confrères
et incite chacun à vivre authentique-
ment son sacerdoce non pas avec
une arrière pensée de
« l’episcopatum desiderat » mais par
souci de fidélité au « Je le veux » et
au « Je le promets » de son ordina-
tion presbytérale.
Chers confrères, il a été pris du mi-
lieu de vous, pour être placé au-
dessus de vous, pas pour vivre avec
vous une relation verticale, mais
pour être parmi vous un « primus
inter pares ». Vous le connaissez,
vous l’avez pratiqué. Vous partagez
toujours son hilarité qui n’enlève rien
à son sérieux dans l’accomplisse-
ment de ses tâches. Vous l’avez vu
à l’œuvre. Vous l’appréciez pour ses
qualités humaines qui, soit dit en
passant, constituent un atout majeur
dans l’exercice du ministère pastoral
auprès de nos fidèles. J’illustre mon
dire par un mot cher à Mgr Poulard
« Bondye vle pou nou moun avan
nou Kretyen » comme c’est égale-
ment ma conviction, je dis : « Ou
dwe moun tout bon pou kabab yon
bon pè »
Alors, frères prêtres, ayant déjà per-
çu des signes patents non seule-
ment d’acceptation mais aussi de
dispositions non feintes à collaborer
dans le respect, la fraternité et le
souci de présenter au peuple chré-
tien, et pourquoi pas à la commu-
nauté nationale, l’image d’un clergé
uni au service de l’homme haïtien, je
prends donc la liberté d’annoncer à
ces deux nouveaux évêques de no-
tre archidiocèse qu’ils peuvent
compter sur le corps sacerdotal, prê-
tres diocésains et religieux pour un
agir commun qui soit témoignage.
MGR ERICK
En toute simplicité je m’adresse
maintenant à toi Erick comme au fils
spirituel que tu dis être pour moi
puisque je t’ai ordonné prêtre. Je
m’adresse aussi à toi comme à mon
égal dans l’épiscopat puisque tu vas
le devenir dans un instant. Lorsque
l’évêque impose les mains à un dia-
cre qui devient prêtre, il ne peut
écarter un souci. Il a certes consulté,
discerné et décidé en toute cons-
cience mais il se demande ce que
dans le temps sera le prêtre qu’il
ordonne. Aujourd’hui en acquiesçant
à ta demande d’être consécrateur
principal à ton ordination épiscopale,
je me sens pleinement serein et par-
ticulièrement confiant.
Lorsque tu as reçu la nouvelle de ta
nomination tu m’as immédiatement
appelé pour me faire part de ta peur.
Je ne crois pas pécher contre la
confidentialité en le mentionnant
puisque tout évêque nommé éprou-
ve, je crois, le même sentiment. Tu
as répété « Mgr, j’ai peur, j’ai vrai-
ment peur ». Je t’ai alors répondu en
citant à la fois le Christ disant à ses
disciples : « noli timere », à l’apôtre
Paul qui se jugeait indigne et incapa-
ble « ma grâce te suffit », et Jean
Paul II dont les premières paroles
adressées aux chrétiens massés sur
la Place Saint Pierre le jour de son
élection au Souverain Pontifi-
cat. « N’ayez pas peur ! ».
Je n’ai donc pas peur puisque, com-
me nous le lisons dans la lettre aux
Hébreux, « le grand prêtre pris d’en-
tre les hommes est chargé d’interve-
nir en faveur des hommes dans
leurs relations avec Dieu. » (He 5,1).
L’évêque doit donc servir plutôt que
dominer. Tu sais également que
«nul ne s’arroge à soi-même cet
honneur, on y est appelé par
Dieu » (He 5,4). Tu sais encore que
l’épiscopat n’est pas un honneur
mais une tâche. Cette tâche consis-
tera à col- laborer
avec notre
Visitez notre site internet au
www.archidiocesedepaup.org
Vous y trouverez aussi notre
Bulletin.
4
nouvel archevêque au gouverne-
ment de l’archidiocèse. Sans jamais
oublier que tu es membre d’un
corps : le collège des évêques d’Haï-
ti et du reste du monde. Tu continue-
ras d’aimer les prêtres, les diacres,
tes compagnons dans le ministère
du Christ, mais aussi les pauvres et
les faibles. Parlant de cette portion
du troupeau que tu vas avec nous,
prendre en charge, j’estime qu’il te
suffira de continuer à faire ce que tu
as fait jusqu’à aujourd’hui. A ce pro-
pos ta devise est suffisamment élo-
quente : « Caritas, semper caritas. »
A la cure de la cathédra-
le, église-mère du diocè-
se et surtout à la direction
de notre Caritas Archidio-
césaine, tu as donné ta
pleine mesure au bénéfi-
ce des humbles et des
pauvres, en particulier au
cours des douze mois qui
ont suivi le tremblement
de terre. Les importants
projets que tu me présen-
tais régulièrement devront
se concrétiser. Mgr l’Ar-
chevêque, j’en suis sûr,
consentira à s’y impliquer.
Cette ardeur qui te per-
mettait d’être si efficace
et si persévérant à la di-
rection de cet organe de
notre pastorale sociale,
était alimentée par une
source que j’appelle l’é-
ducation et la formation première
reçues en famille. Tu as en effet
grandi en milieu paysan. Tu avais
sous les yeux l’exemple d’une mère
profondément chrétienne, d’un père
responsable de chapelle à Grande
Savane. Il dirigeait les offices reli-
gieux en l’absence du prêtre, il en-
seignait le catéchisme, il accompa-
gnait ses frères cultivateurs dans
des activités concrètes visant à pro-
téger l’environnement contres les
méfaits de l’érosion, les kilomètres
de murs secs construits avec ses
équipes le prouvent. Il aurait été
heureux de vivre cet évènement d’E-
glise qui à mon sens prendrait pour
lui l’allure de couronnement de ses
œuvres et de récompense pour ton
engagement dans l’Eglise. J’espère
qu’il est auprès du Seigneur et que
du haut du ciel il te regarde et te dit,
avec ce sourire qui le caractéri-
sait ; « Mon fils, je suis fier de toi.
Reste ce qu’avec la grâce de Dieu,
ta mère et moi avons pu faire de toi.
Elle est à tes cotés. Je le suis moi
aussi de manière différente.»
Pour avoir été à si bonne école dans
ta prime jeunesse, l’évêque que tu
deviens aujourd’hui saura rester at-
tentif au troupeau du Seigneur au
milieu duquel l’Esprit Saint t’établit
pour partager le gouvernement de
l’Eglise de Dieu. Tu le feras au nom
de Jésus-Christ dont tu exerceras la
fonction de Docteur, de Prêtre et de
Pasteur. En le représentant, tu t’effa-
ceras en empruntant et en les actua-
lisant, les Paroles du prophète Mi-
chée : « Seigneur, avec ta houlette,
sois le Pasteur de ton Peuple, du
troupeau qui t’appartient, qui demeu-
re isolé sous des tentes ou dans des
abris de fortune, qui subit l’injustice,
vit dans l’ignorance et l’insécurité
sous diverses formes, ne trouve pas
de travail, est frappé par les désas-
tres naturels et l’épidémie. Comme
aux jours d’autrefois, comme aux
jours où tu sortis d’Egypte, tu lui
feras voir des merveilles. Nous
avons certes besoin de conversion.
Mais tu enlèves le péché, tu pardon-
nes, tu prends plaisir à faire grâce.
Montre ta tendresse, jette toutes nos
fautes au fond de la mer. » (cf Mi, 7,
14-15.18-20). Cette prière est vérita-
blement celle de l’évêque qui doit
intercéder en faveur de son peuple
avec lequel il doit vivre une relation
de proximité.
MGR POULARD
Il va sans dire que la proximité cons-
titue un biais qui facilite la connais-
sance. St Jean dans l’Évangile du
jour nous parle de cette connaissan-
ce : « Moi dit Jésus, je suis le Bon
Pasteur, je connais mes brebis et
mes brebis me connaissent, comme
le Père me connaît et que je
connaisse le Père » (Jn 10,22). Mgr
Poulard, peu après votre nomination,
je vous ai visité. Votre toute premiè-
re demande a été :
«Communique –moi la
liste de tous les prêtres
du diocèse afin que je
puisse les connaître en
mettant un nom sur les
visages ». Nous nous
sommes empressés de
vous la faire parvenir.
Je sais que votre volon-
de connaître les per-
sonnes s’étend égale-
ment à vos nouveaux
diocésains, brebis du
troupeau confié à nos
soins. Doit-on chercher
meilleure preuve de
votre sollicitude de pas-
teur, car vous mettez
toujours l’accent sur
l’homme. Votre prédé-
cesseur portait le même
souci. Mgr Miot était un
père pour ses prêtres et
ses diocésains, qu’il cherchait à bien
connaître, surtout les petits, les fai-
bles et les pauvres. En vous, nous
trouvons un autre Père qui nous ai-
me ; vous l’avez vous-même dit :
« je vous porte déjà tous dans mon
cœur ».
Vous prenez charge à Port-au-
Prince à un moment crucial de notre
vie d’haïtiens, dans un contexte hu-
main plutôt difficile. Nous sommes
confrontés à de nombreux problè-
mes sociaux, économiques et politi-
ques. L’Eglise de l’Archidiocèse a
enregistré d’énormes pertes maté-
rielles. Démunis au plan des res-
sources financières nous sommes
contraints d’attendre l’aide des Egli-
ses-sœurs : nous recevons. Par
contre nous possédons d’apprécia-
bles ressources humaines. On nous
5
demande de l’aide en personnel ec-
clésiastique : nous donnons. (Mgr
Sansaricq n’a-t-il pas signalé qu’aux
Etats-Unis seulement, environ cent
prêtres haïtiens assurent le ministère
pastoral ?). Rassurez-vous donc,
nombreux sont vos collaborateurs
prêtres, forte est la foi de vos fidèles,
garantie est l’assistance de l’Esprit
Saint.
Après Jacmel et les Cayes, pour
fructifier vous êtes maintenant
planté, n’hésitez pas à faire usage
de l’engrais composé que Mgr Erick
et moi voulons être. Il est rompu à
l’exercice de la charité, il s’emploie
toujours à faire Eglise. Moi, je mets à
votre disposition, comme je l’ai dit le
12 Janvier dernier, un peu d’expé-
rience dans la gestion des choses et
des relations humaines et j’aime l’E-
glise. Nous sommes donc prêts à
fertiliser avec vous, le nouveau
champ d’apostolat qu’est l’Archidio-
cèse de Port-au-Prince. Par décision
de son Pasteur Universel, l’Eglise
vient de vous y transplanter. Je sais
que vous y donnerez de bons
fruits; ou pral byen donnen kote Bon-
dye plante’w, pour reprendre votre
nouvelle devise épiscopale.
Messeigneurs, mes frères prêtres,
les religieux et les religieuses, nous
avons fait promesse d’entière colla-
boration à notre nouvel Archevêque-
Sœurs et frères dans la foi, vous
aimez déjà votre Nouveau Pasteur.
Nous avons tous cependant cons-
cience de nos faiblesses et de nos
limites- Nous avons donc besoin
d’être assistés et soutenus. Que
pouvons-nous faire de mieux que de
regarder l’étoile de la Nouvelle Evan-
gélisation et d’invoquer Marie ? Elle
a partagé la souffrance rédemptrice
de son Fils, elle a accompagné les
apôtres au Cénacle, elle est la mère
aimante et attentionnée du peuple
haïtien, elle est présente comme
patronyme dans la vie de Mgr Glan-
das Marie Erick Toussaint, depuis sa
venue au monde, elle occupe une
place de choix dans les dévotions de
Mgr Guire Poulard.
Aux prières que nous avons promis
d’adresser au Seigneur pour nos
deux évêques, associons Marie, la
Toute puissance suppliante, Mère du
Perpétuel Secours. Elle obtiendra
pour eux protection, courage et per-
sévérance dans le service, pour l’E-
glise locale que nous sommes : sain-
teté, force et rayonnement, pour no-
tre patrie bien-aimée, paix dans les
rues et dans les cœurs, concorde
dans les familles et la société, bon-
heur et prospérité pour tous nos frè-
res Haïtiens.
AMEN
Excellence Monseigneur Louis Ké-
breau, Président de la CEH
Excellence Monseigneur Guire Pou-
lard, Archevêque métropolitain de
Port-au-Prince
Excellence Monseigneur Joseph
Lafontant, Consécrateur du jour
Excellence Monseigneur Bernardito
Auza, Nonce apostolique en Haïti
Excellences Messeigneurs les Ar-
chevêques et Evêques de la CEH
Excellences Messeigneurs les Ar-
chevêques et Evêques visiteurs
Excellence Monseigneur Marie Erick
Glandas Toussaint
Mesdames, Messieurs du Corps
diplomatique et Consulaire
Honorables Sénateurs et Députés
de la République
Mesdames, Messieurs les membres
du Gouvernement
Autorités civiles, judiciaires, et poli-
cières
Chers confrères dans le sacerdoce
Chers religieux et religieuses
Parents et amis de Mgr Poulard et
de Mgr Erick
Frères et sœurs bien-aimés,
Le 15 mai 1988, Monseigneur Pou-
lard vous avez pris possession du
siège épiscopal de Jacmel. A la cé-
rémonie d’ordination la chorale avait
exécuté ce chant de procession :
« Granmèt mwen pap mandew
kotew pral avèm, se ou ki relem,
ou di mwen swiv ou, mwen menm
mwen obeyi ». Ce chant était pro-
phétique, car après plus de vingt ans
à Jacmel et moins de deux ans aux
Cayes, vous voilà aujourd’hui à Port-
au-Prince, votre diocèse d’origine.
C’est que Dieu voulait vous
conduire. Jean Paul II d’abord et
Benoît XVI ensuite ont contribué
largement à ce cheminement. Je
demande à Mgr Auza, Nonce Apos-
tolique en Haïti, de bien vouloir
transmettre nos sincères remercie-
ments au Saint-Père pour cette no-
mination et aussi pour sa sollicitude
et proximité avec nous dans tous
nos moments difficiles.
Nous sommes heureux de vous ac-
cueillir dans votre diocèse, car origi-
naire de latte vous êtes d’emblée
dans le diocèse de Port-au-Prince.
Vous avez été successivement, vi-
caire à Jacmel, Administrateur de
Saut d’Eau, puis de Pétion-Ville.
Vous connaissez le diocèse. Cepen-
dant de profondes transformations
s’y sont opérées.
Au niveau des paroisses. Toutes
les paroisses sans exception aucune
ont subi des dommages par suite du
tremblement de terre du 12 janvier
2010. Certaines comme la Cathédra-
le, le Sacré-cœur, Saint Joseph,
Sainte Anne ont perdu Eglise et
Presbytère, d’autres ont perdu ou
Eglise ou Presbytère. D’autres se
retrouvent avec église et presbytère
fissurés et inutilisables.
Au niveau des écoles. Toutes les
grandes écoles se sont effondrées
ou sont fissurées et inutilisables…
C’est un diocèse détruit au trois
quart qui vous échait ; vous avez eu
le courage d’accepter. Je vous en
félicite et vous donne l’assurance
des prières du clergé et de toute la
communauté chrétienne du diocèse
Propos d’accueil de Monseigneur Saint Hubert
à Monseigneur Poulard
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !