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ÉDITORIAL
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Cœur et cancer : une première
édition réussie !
Pr Alain Cohen-Solal
Co-organisateur du congrès
Les 25 et 26 juin 2015 s’est tenu, à Paris, le congrès
Cœur et Cancer, premier congrès d’oncocardiologie
en langue française.
Pourquoi ce congrès ?
Il y a de très nombreuses années que les oncologues et les
cardiologues cherchaient à se retrouver autour d’une thématique
commune : les complications cardiaques des chimiothérapies.
Avec le temps, et le vieillissement de la population faisant que les
patients cancéreux sont souvent âgés et présentent de plus en plus
de comorbidités, notamment cardiaques, le problème s’est largement
élargi pour concerner aussi la maladie coronaire, les troubles du rythme
auriculaire, l’allongement de l’espace QT, l’hypertension artérielle
iatrogène, les antiangiogéniques, etc. Rappelons que cardiologues et
oncologues partagent le triste privilège de connaître le même facteur
de risque majeur dans leur pathologie, le tabagisme. Par ailleurs, des
stratégies communes tendent à apparaître tant sur le plan diagnostique,
avec le maniement des biomarqueurs ou de l’imagerie en coupes,
que sur celui des stratégies thérapeutiques, avec, en particulier, le
développement de l’éducation thérapeutique, de l’activité physique
proposée maintenant à la fois aux patients cardiaques et aux patients
cancéreux, la prévention de la toxicité cardiaque des chimiothérapies
par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les bêtabloquants.
Ainsi, les rapports entre cardiologues et oncologues ne devraient
plus être aussi épisodiques et urgents qu’ils le sont actuellement,
niselimiter à une simple consultation, un avis téléphonique sur un
électrocardiogramme ou une échocardiographie en semi-urgence, entre
2 examens programmés, pour évaluer la fonction ventriculaire gauche
avant une nouvelle chimiothérapie.
Dans d’autres pays, cette réflexion a déjà progressé depuis longtemps,
aboutissant à la création de structures mixtes, transversales, beaucoup
plus adaptées : les unités d’oncocardiologie ou de cardio-oncologie.
Cequi est déjà fait à Boston, à Cleveland, à Milan est remarquable et
doit être imité. Une des sessions de ce congrès était ainsi consacrée
àla construction d’unités d’oncocardiologie.
Ce congrès a, me semble-t-il, apporté satisfaction non seulement
auxorganisateurs, mais aussi au public. Ce sont ces réponses positives
qui nous amènent à proposer la reconduction l’année prochaine du
congrès Cœur et Cancer, en espérant que cardiologues et oncologues
seront encore plus intéressés en 2016 qu’en 2015.
Je tenais enfin à remercier les membres du conseil scientifique
etduCollège national des cardiologues français de leur soutien à ce congrès.
L’auteur déclare avoir des liens
d’intérêts avec Boehringer
Ingelheim, Novartis, Pfizer,
Roche, Sanofi, Servier, Vifor.
4 | La Lettre du Cardiologue • No 488 - octobre 2015
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