« Les marqueurs biologiques cardiaques chez le chat et leurs applications cliniques en pratique vétérinaire » Introduction : Place / développement du dosage de marqueurs sanguins cardiaques chez l’homme et le chien. L’évaluation traditionnelle de la fonction cardiaque fait appel à l’électrocardiographie, à la radiographie et à l’échocardiographie, examens longs, coûteux et pas nécessairement disponibles à tous. Ces dix dernières années, les biomarqueurs cardiaques ont pris une place au premier rang dans le diagnostic et le suivi des cardiopathies chez l’homme et de nombreux articles ont montré de belles perspectives pour ces marqueurs chez le chien également. (1) L’utilisation des peptides natriurétiques comme le BNP, et plus spécialement son fragment aminoterminal NT-proBNP, est de plus en plus répandue en médecine vétérinaire. (2) L’utilité des peptides natriurétiques en pratique clinique est très étudiée depuis quelques années, pas seulement comme marqueurs diagnostiques et pronostiques de maladies cardiaques, mais également comme nouveaux agents thérapeutiques. (2) Applications cliniques courantes chez l’homme et le chien Le dosage de tels marqueurs possède donc un intérêt diagnostique, pronostique et pour les suivis des traitements. Ils permettent également d’établir le diagnostic différentiel avec d’autres affections ou maladies non cardiaques. (3)L’intérêt est d’autant plus grand que ces informations sont difficiles à obtenir par les moyens habituels : examen clinique, imagerie ou échographie. (4) De nombreuses études en médecine humaine ont montré que les taux plasmatiques des peptides natriurétiques étaient augmentés dans les états de surcharge du ventricule gauche tels que l’insuffisance ou l’hypertrophie ventriculaire gauche et qu’ils pouvaient être de bons marqueurs des surcharges du cœur gauche. D’autres études ont montré que les taux plasmatiques des peptides natriurétiques étaient également augmentés dans les états de surcharge volumique ou barométrique du ventricule droit, et en cas d’hypertension pulmonaire où la valeur de la concentration en ANP et BNP est significativement et positivement corrélée à la valeur de la pression artérielle pulmonaire et à l’index de masse myocardique. Enfin la diminution des taux plasmatiques des peptides natriurétiques chez des patients traités à l’aide de vasodilatateurs, montre l’intérêt du dosage de ces peptides dans le suivi des traitements au long cours. (5) La mesure du BNP a montré son intérêt chez l’homme pour différencier les patients dyspnéiques avec un problème primitivement respiratoire de ceux affectés d’une insuffisance ventriculaire gauche. Et une corrélation a été montrée chez l’homme entre les taux de BNP et la valeur de la pression artérielle pulmonaire moyenne, rendant le dosage du BNP utile également lors d’hypertension pulmonaire. (6) (7) Elle a également montré son grand intérêt diagnostic et pronostic lors d’insuffisance cardiaque, de pathologie ischémique avec en tête de file les syndromes coronariens aigus, les angors instables et les infarctus du myocarde, ainsi que lors de cardiomyopathies dilatées ou hypertrophiques. (8) (9) Des modifications de concentration plasmatique sont également présentes lors d’hypertension artérielle, d’affection de la thyroïde et également en cas d’insuffisance rénale, ce qui rend l’interprétation des valeurs de concentration plasmatique plus compliquée. (7) (10) De nombreux auteurs s’accordent à proposer le dosage du BNP en médecine humaine comme outil d’aide au diagnostic simple et fiable de l’Insuffisance Cardiaque afin de sélectionner les patients devant bénéficier d’investigations cardiaques supplémentaires. (10) (8) En médecine vétérinaire, on trouve de nombreuses applications aux peptides natriurétiques chez le chien où des concentrations supérieures sont retrouvées lors de MVD, de dirofilariose et d’insuffisance cardiaque, mais également pour faire la distinction entre des animaux présentant des symptômes respiratoires et souffrant d’une affection cardiaque ou d’une affection respiratoire. (2) Des études sont en cours pour vérifier si le BNP est un marqueur majeur d’insuffisance cardiaque congestive chez le chat. (4) Chez le chien, le dosage des peptides natriurétiques permet également le diagnostic des cardiopathies (sains vs. cardiopathes et cardiopathes sans ICC vs. cardiopathes avec ICC) et le diagnostic différentiel de maladie cardiaque vs. maladie respiratoire. (3) Chez le chien, la Troponine I sert dans le diagnostic des insuffisances cardiaques, le pronostic des cardiomyopathies dilatées et de la maladie valvulaire mitrale, ainsi que dans le diagnostic étiologique des épanchements péricardiques. (3) Enjeux des applications chez le chat : o Dans la prise en charge en urgence d’un chat dyspnéique avec œdème et/ou épanchement pleural. La médecine humaine se sert du BNP dans les services d’urgence-réanimation , où son dosage sérique se réalise en quelques minutes, permettant une prise en charge adaptée d’un patient en situation de détresse respiratoire en écartant ou en confirmant un état d’insuffisance cardiaque par un simple test sanguin. (11) Le BNP a un meilleur potentiel pronostique que l’ANP car le dosage fait appel à un test rapide et peu couteux. Un des thèmes majeurs de recherche en médecine humaine a été la différenciation entre une affection cardiaque et une affection obstructive pulmonaire dans la recherche de la cause des dyspnées. Le BNP a montré chez l’homme son intérêt pour différencier une affection primitivement respiratoire d’une insuffisance ventriculaire droite comme cause de dyspnée. Le BNP s’est montré particulièrement efficace pour différencier une ICC d’une COPD (Chronic Obstructive Pulmonary Disease) ou d’un asthme en situation d’urgence. (6) Les chats présentant des signes de détresse respiratoire peuvent présenter en situation d’urgence un réel défi diagnostique. La capacité du clinicien à faire la différence entre une affection respiratoire d’origine cardiaque ou non cardiaque, dans un contexte de détresse respiratoire est le premier pas vers un diagnostic exact et un traitement approprié. Le plus souvent, cette différence ne peut pas être faite sur la simple base de l’anamnèse et de l’examen clinique, et l’état parfois critique des animaux ne permet pas à tous les coups la mise en œuvre de moyens complémentaires tels que la radiographie thoracique ou l’échocardiographie, d’où la nécessité de recourir à des tests simples, rapides et possédant une bonne sensibilité et spécificité. o Dans le dépistage des cardiopathies et l’optimisation des examens complémentaires, notamment vis-à-vis de l’échocardiographie. La CardioMyopathie Hypertrophique est l’affection cardiaque avec la plus haute prévalence chez les adultes de l’espèce féline. (12) Une étude montre qu’elle pourrait atteindre 16% des chats apparemment en bonne santé, ce qui est plus important qu’en médecine humaine. (13) La CMH féline a une expression morphologique hétérogène associée avec un degré variable de sévérité d’altération de la fonction diastolique. (12) L’examen clinique classique et l’auscultation cardiaque en particulier n’est pas un bon moyen de diagnostic d’une cardiopathie chez le chat : en effet, on estime que la présence d’un souffle à l’auscultation comme détection d’une cardiopathie chez un chat en apparente bonne santé possède une sensibilité de 31% et une spécificité de 87% seulement. Cette sensibilité très faible conduit à un nombre important de faux négatifs, si l’on s’en tient à cette seule méthode de détection. La spécificité n’étant pas élevée non plus, l’audition d’un souffle ne permet pas une distinction efficace entre des chats atteints d’une cardiopathie et des chez non atteints. (13) Le gold-standard pour le diagnostic d’une cardiopathie chez le chat est l’examen échocardiographique et la mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et du left posterior wall en fin de diastole, dans des vues petit axe et grand axe parasternales droites. (13) Quoi qu’il en soit, la disponibilité de l’examen échocardiographique, bien que large, est toujours limitée par rapport au nombre important de patients pour qui la présence ou l’absence d’une cardiopathie doit être diagnostiquée. Ou l’échocardiographie doit être plus pratiquée, ou des alternatives diagnostiques doivent être trouvées… Le dosage du BNP pourrait aider à clarifier le statut de chats ayant des résultats équivoques par d’autres méthodes de diagnostic. (4) I] Les marqueurs biologiques disponibles en cardiologie. Un marqueur est une « substance dont le dosage permet d’explorer une pathologie spécifique ». Un marqueur cardiaque est donc une substance dont le dosage permet d’explorer spécifiquement une affection cardiaque. (3) A] Les peptides natriurétiques : ANP, BNP, CNP et leurs précurseurs (NT-proANP & NTproBNP) 1) découverte La fonction endocrine du cœur est maintenant bien établie et ce depuis la découverte qu’une hormone, nommée peptide atrial natriurétique, synthétisée dans les atria, sécrétée dans le système cardiovasculaire et transportée jusqu’aux reins induit la diurèse et la natriurèse. Il existe maintenant un très grand nombre d’articles dans la littérature sur la biochimie, la physiologie et la pathophysiologie d’une famille de peptides ressemblants sur le plan structurels nommés : ANP (Atrial Natriuretic Peptide puis A-type Natriuretic Peptide : peptide atrial natriurétique), Urodilatine, BNP (Brain Natriuretic Peptide puis B-type Natriuretic Peptide : peptide ventriculaire natriurétique), CNP (C-type Natriuretic Peptide : peptide natriurétique de type C) existant sous 4 formes isotopiques différentes, DNP (Dendroapsis Natriuretic Peptide) et VNP (Ventricular Natriurtic Peptide), le dernier étant probablement seulement présent chez les poissons. (14) (2) (7) Ces peptides natriurétiques sont structurellement similaires mais génétiquement distincts. (15) A l’exception de l’urodilatine qui provient de l’expression du gène de l’ANP au niveau rénal. (7) Bien que l’ANP et le BNP soient principalement synthétisés au niveau du cœur, d’autres études ont permis de mettre en évidence la présence de ces peptides dans d’autres tissus : cerveau, hypophyse, poumons, reins, etc. (4) (16) (14) (2) Le CNP est sécrété majoritairement par l’endothélium vasculaire et à un moindre degré par le cerveau, tandis que l’Urodilatine est produite uniquement au niveau du rein. Enfin, il n’a pas été prouvé que le DNP et le VNP soient synthétisés dans d’autres espèces. (7) On distingue 3 familles de peptides natriurétiques : le type A, cardiaque ayant pour chef de file l’ANP, le type B, dérivant du BNP et le type C regroupant les autres peptides. (16) Ce sont les précurseurs des peptides précédents : proANP, proBNP, proCNP et leurs parties carboxy(CT-pro) ou amino- terminales (NT-pro…) : NTproBNP. (3) 2) biosynthèse L’ANP, comme le BNP est essentiellement synthétisé par les cardiomyocytes, aussi bien dans les atria que dans les ventricules. Cependant, alors que le gène codant pour l’ANP est majoritairement exprimé dans les oreillettes, celui codant pour le BNP est exprimé de façon plus homogène dans l’ensemble du cœur, mais le BNP circulant reste essentiellement d’origine ventriculaire, aussi bien chez le sujet sain, que chez le patient insuffisant cardiaque. (7) L’ANP est sécrété à l’étage atrial du cœur. (3) Le BNP est sécrété à l’étage ventriculaire. (3) CNP est synthétisé en majorité par les endothéliums et semble avoir un rôle paracrine dans le cerveau et les vaisseaux. (17) BNP : Constitué par 32 acides aminés. Identification initiale dans le cerveau porcin, mais présent en bien plus grande quantité dans le tissu ventriculaire cardiaque. L’augmentation de pression ou de volume ventriculaire stimule la sécrétion de BNP. (11) Le gène codant pour le BNP félin est un gène de 1500 nucléotides. Sa séquence a été déterminée par clonage, séquençage par PCR et le peptide en résultant par analyse de type Northern blot. Il est organisé en 3 exons (126, 256 et 14 nucléotides) séparés par deux introns (236 et 574 nucléotides). Le gène possède des régions typiques des gènes eucaryotes (séquences consensus d’épissage, un site supposé de régulation par des dérivés stéroïdiens, un site de polyadénylation…). Le gène codant pour le BNP félin a été montré comme proche de celui codant pour l’ANP félin, sur le bras court du chromosome 1. Le preproBNP déduit de la séquence nucléotidique est un peptide de 132 acides aminés. Il possède un peptide signal de 26 aa, qui une fois clivé donne naissance au proBNP de 106 aa, lui-même composé de la partie amino-terminale (NT-proBNP) et de la partie mature (C-terminale) du BNP qui seront clivées de façon équimolaire. Le proBNP félin présente 3 sites possibles de clivage en forme mature du BNP de 26, 29 ou 35 acides aminés. Il est possible et même probable, au regard de ce qui se passe dans d’autres espèces, que le chat possède plusieurs formes de BNP mature in vivo. (15) (7) La comparaison de la séquence du preproBNP félin avec celles d’autres espèces comme l’homme, les bovins, le chien, la souris, le rat, le mouton et le porc montre des séquences significativement similaires. Il existe des régions hautement conservées à travers les différentes espèces, dans la séquence polypeptidique, particulièrement dans la région du BNP mature : la structure en anneau de 17 aa reliés par un pont disulfure par exemple, où 10 acides-aminés sont identiques dans l’espèce féline, canine, bovine, ovine, murine, porcine, ainsi que chez l’homme et le rat. Une étude phylogénétique se fondant sur ces similarités montre une relation étroite entre les BNP félin et canin, alors que le BNP humain apparait comme d’un groupe bien distinct. Le BNP félin partage cependant un caractère en commun uniquement avec le BNP humain : un résidu histidine unique en position Cterminale. (15) Cependant, malgré ces similitudes, la séquences en acides-aminés est espèce dépendante et rend difficile l’extrapolation à l’espèce féline des résultats obtenus chez l’homme ou dans d’autres espèces animales. (7) SCHEMAS (15) (7) Le gène codant pour l’ANP félin est un gène de 1072 nucléotides. Sa séquence a été déterminée par clonage, séquençage par PCR et le peptide en résultant par analyse de type Northern blot. Il est organisé en 3 exons (123, 327 et 12 nucléotides) séparés par deux introns (101 et 509 nucléotides). Le gène possède des marqueurs typiques des gènes eucaryotes (une TATAA-box, un site d’initiation de l’ARNm et des sites d’épissage GT-AG). Il possède également un site supposé être un site de régulation par des dérivés stéroïdiens dans le 2ème intron en position 985 à 990. Le preproANP déduit de la séquence nucléotidique est un peptide de 153 acides aminés. Il possède un peptide signal de 25 aa, qui une fois clivé donne naissance au proANP comprenant une partie N-terminale de 98 aa (NTproANP) et une partie C-terminale physiologiquement active de 30 aa terminé par deux résidus arginine (ANP-30). La séquence peptidique de l’ANP active (ANP- 30) est très conservée parmi les espèces puisqu’elle possède 79% d’homologie avec celle des ovins, et 94% d’homologie avec celle des humais et des équins. Elle ne diffère de celle des humains, chiens et porcins (ANP-28) que par les deux arginines en position C-terminale. L’ARN messager de l’ANP félin est détecté uniquement dans les atria et aucun ARNm n’est détecté dans les ventricules ou le septum interventriculaire, comme cela a déjà été montré dans d’autres espèces. (18) Elaborés à partir d’un ARNm en longs peptides nommés pre-proANP et pre-proBNP. Un peptide signal est clivé leur permettant d’être stockés dans des granules de sécrétion sous la forme de proANP et de proBNP. Les peptides actifs sont formés par la partie C-terminale des pro-peptides par clivage et libérés dans le sang en même temps que les parties N-terminales appelées NT-proANP et NT-proBNP. (4) Suit toujours le même schéma : clivages successifs, à partir d’un précurseur de 144 à 152 acides aminés, générant un peptide actif comprenant entre 21 et 35 acides aminés avec un noyau central de 17 acides aminés reliés par un pont disulfure entre deux cystéines et une extrémité C-Terminale de type Phe-Arg-Tyr commune à tous les NP excepté le CNP. (4) (16) (2) (10) Pre-proANP possède 126 acides aminés et finit clivé en ANP (partie C-terminale) de 28 aa [99-126] et NT-proANP de 98 aa[1-98]. (19) (17) Les précurseurs des prohormones (prepro-) pour l’ANP, le BNP et le CNP sont codés par des gènes différents. (14) L’ARN messager (ARNm) pour le preproANP permet la synthèse d’une protéine précurseur dont la partie amino-terminale (N-terminale) contient un peptide signal qui sera clivé et permettra le stockage de la forme proANP de 126 acides aminés (aa) dans des granules de sécrétion. ANP est principalement produit par les atria cardiaques des animaux adultes, pour qui les distensions sont le principal facteur de relargage des granules. L’ARMm du preproANP n’est normalement pas exprimé dans les ventricules des animaux sains, cependant, il est exprimé durant le développement fœtal des ventricules, ou lors de cardiopathie hypertrophique. (14) (2) Les peptides natriurétiques ne traversent pas la barrière méningée. Ce sont donc des peptides sécrétés de manière endogènes qui agissent au niveau du système nerveux central. (16) Le preproBNP porcin est formé de 131 aa, avec la partie active biologiquement (BNP) à son extrémité C-terminale. La structure primaire du preproBNP varie considérablement selon l’espèce, alors que celle du BNP est bien conservée. Le BNP est synthétisé dans les atria et les ventricules des adultes et l’étirement en est également le principal stimulus de production. (14) Alors que la libération des peptides contenus dans les granules est le principal moyen d’augmentation rapide du taux d’ANP dans le sang, l’augmentation de BNP est due à une régulation à la hausse de la synthèse des ARMm et donc des peptides dans les cardiomyocytes. (2) Le preproCNP porcin contient 126 aa. Il s’agit du peptide le plus conservé à travers les espèces animales. Il est synthétisé dans les vaisseaux sanguins de la plupart des organes. (14) SCHEMA (2) 3) récepteurs et transduction du signal Les récepteurs aux peptides natriurétiques sont principalement retrouvés au niveau des myocytes ventriculaires et des muscles lisses vasculaires. (16) Il existe 3 types de récepteurs identifiés : les types A, B et C (NPR-A, B, C). Tous 3 utilisent la voie du GMPc comme médiateur de leurs propriétés cardiovasculaires ou rénales. ANP et BNP se lient au récepteur de type A et C, le type C étant responsable de la dégradation par endocytose et dégradation enzymatique dans les lysosomes. La dégradation se fait également par des endopeptidases neutres présentes à la surface des membranes de cellules vasculaires et tubulaires rénales. (4) (16) (11) (2) (7) (10) Un 4ème récepteur, nommé NPR-D a été identifié uniquement chez l’anguille ; Il est supposé dériver du NPR-C, car comme lui, il ne possède pas de domaine intracellulaire. (2) Les endopetidases membranaires sont des métalloprotéases membranaires de 87 à 96 kDa ayant un atome de Zinc au niveau de leur site actif. Elles montrent une activité supérieure pour l’ANP que pour le BNP, et les récepteurs NPR-C ont une plus grande sélectivité pour l’ANP que pour le BNP. Ceci peut expliquer la demi-vie plasmatique plus longue du BNP par rapport à l’ANP. (4) (2) (7) SCHEMA (7) (2) Les peptides natriurétiques sont des ligands pour des récepteurs génétiquement distincts nommés Natriurétic Peptide Receptor A, B ou C (NPR-A, NPR-B, NPR-C), présents au niveau de l’endothelium vasculaire, des muscles lisses, des cardiomyocytes, des vaisseaux coronaires des poumons et des reins. (14) (2) (20) (10) NPR-A et NPR-B possèdent un domaine intracellulaire avec un domaine kinase-like et une guanylate cyclase propre. (14) (2) (20) (7) (10) ANP et BNP sont sélectifs pour le NPR-A alors que le CNP est sélectif pour NPR-B. La liaison des peptides sur NPR-A ou NPR-B active la guanylate cyclase qui génère un second messager : le Guanosine MonoPhophate cyclique (GMPc), qui va, à son tour, activer la protéine kinase G ou d’autres protéines kinases, ce qui aura pour conséquence la phosphorylation d’enzymes et de protéines de régulation. (14) (2) (20) (7) NPR-C ne contient ni domaine kinase-like ni guanylate cyclase : c’est un récepteur de dégradation des peptides natriurétiques. Les NPR-C possèderaient également un rôle autocrine-paracrine de feedback sur le mécanisme qui régule la synthèse et la sécrétion des peptides natriurétiques. (14) (2) SCHEMA (2) Récepteur Sélectivité des ligands A ANP ≥ BNP >> CNP B CNP > ANP ≥ BNP C ANP > CNP ≥ BNP (4) (14) (2) (21) (7) (10) 4) catabolisme Les demi-vies plasmatiques d’ANP, BNP et CNP sont très proches et de l’ordre de 1 à 2 minutes. (14) Alors que la demi-vie in vivo chez l’homme de l’ANP est d’environ 3 minutes, la demi-vie in vivo du BNP chez l’homme est plus proche des 20 minutes, ce qui en fait un outil plus pratique à doser. (2) (7) (10) La dégradation de l’ANP plasmatique a principalement lieu dans les poumons, le foie et les reins. Une endopeptidase neutre et le NPR-C sont responsables de 75% de l’élimination de l’ANP de la circulation. L’endopeptidase a une affinité décroissante pour : CNP > ANP > BNP > DNP. L’affinité du NPR-C pour ANP, BNP et CNP est quasiment la même avec ANP > CNP ≥ BNP quand même. Suite à la liaison au NPR-C, le couple peptide-récepteur est internalisé par endocytose et le ligand est hydrolysé dans les lysosomes. Le NPR-C est ensuite recyclé et retourne à la surface cellulaire. (14) (2) (21) (7) (10) Les précurseurs N-terminaux sont excrétés par le rein : leur concentration plasmatique pourrait également être modifiée par l’état de la fonction rénale, comme cela a été montré chez le chien. (19) L’élimination des fragments NT-proANP et NT-proBNP est plus lente que pour les fragments Cterminaux car elle fait plus appel à l’excrétion rénale. Ceci a pour conséquence que les fragments Nterminaux sont des marqueurs plus sensibles de cardiopathie, leurs concentrations plasmatiques étant plus représentatives de la sévérité de l’affection sous-jacente de par leur moindre labilité. Cela signifie également que ces concentrations peuvent être modifiées par une fonction rénale altérée et que cette variable devrait être prise en compte dans l’interprétation des résultats d’un patient (4) (7) , bien que des études aient montré que l’augmentation de la concentration plasmatique du BNP en cas d’insuffisance rénale serait plus liée à une stimulation de sa synthèse qu’à un défaut de son élimination. (7) 5) antagonistes et inhibiteurs Le phosphoramidon, le candoxatril et le thiorphan ou sa forme pro-drogue active l’ecadotril inhibent l’endopeptidase neutre et prolongent la demi-vie des peptides natriurétiques. (14) Un peptide nommé C-ANP [4-23], sans cycle peptidique est un ligand spécifique pour les NPR-C, qui bloque l’élimination des peptides et prolonge leur demi-vie. (14) HS-142-1, un peptide isolé du bouillon de culture d’un champignon (Aureobasidium pullulans var. melanigenum), possède une action d’antagoniste compétitif des récepteurs NPR-A et NPR-B, qui inhibe l’action de l’ANP dans plusieurs espèces dont le chat. (20) Le Nω-nitro-L-arginine methyl oxide (L-NAME), un inhibiteur de la NO-synthase augmente la pression artérielle et systémique dans un poumon intact de chat. Le L-NAME augmente également de manière significative la réponse vasodilatatrice de l’ANP, de la nitroglycérine et du nitroprussiate de sodium. Ce qui montre que l’inhibition de la synthèse du NO module la réponse à l’ANP. (20) 6) régulation de la sécrétion L’augmentation de la concentration plasmatique de BNP (et donc de NT-proBNP) peut être lié à une stimulation de sa synthèse, à un défaut de son élimination ou à une association de ces deux mécanismes. Chez l’homme : la concentration en BNP s’élève de façon transitoire à la naissance puis descend progressivement pour atteindre une concentration stable du 3ème mois à la puberté. (7) (10) Les concentrations de BNP et de NT-proBNP s’élèvent à partir de la puberté progressivement au cours de la vie avec une augmentation plus prononcée après 75 ans. Pour une même tranche d’âge la concentration plasmatique de ces deux peptides est plus élevée chez la femme et varie selon l’indice de masse corporelle : un sujet obèse présentant des taux de BNP inférieurs à ceux de la population témoin (le mécanisme impliqué pourrait être la forte expression du récepteur NPR-C responsable du catabolisme dans le tissus adipeux). (7) (10) Contrairement aux études menées chez des patients « apparemment sains », le sexe n’influe pas sur les taux et valeurs-seuils de NT-proBNP dans le contexte des dyspnées aigues. (22) L’élévation des taux de NT-proBNP avec l’âge tendent à prouver qu’une analyse par tranche d’âge donne de meilleurs résultats qu’une valeur seuil unique. Des études menées à grande envergure montrent qu’une série de valeurs seuil diagnostiques est supérieure à une valeur seuil diagnostique unique : il n’est plus nécessaire d’ajuster les valeurs en fonction de la fonction rénale par exemple, sans chez les individus jeunes présentant une IRC avancée. Cette technique permet de conserver une sensibilité et une spécificité globale identique, tout en réduisant les faux-négatifs chez les sujets jeunes et les faux-positifs chez les sujets âgés. (22) Une étude a montré que le BNP et le NT-proBNP varient ensemble selon l’âge, le sexe, et l’indice de masse corporelle : la corrélation entre les deux n’est pas modifiée par l’un ou plusieurs de ces facteurs. (23) Varierai avec le stade de la gestation, de la lactation et l’âge chez l’homme. Les stimuli principaux de libération sont : augmentation de la pression veineuse centrale (PVC), de la pression atriale droite ou gauche, de la volémie et la distension du tissu atrial. Les endothélines libérées lors d’étirement des myocytes vasculaires, ont également un effet sur la sécrétion des peptides natriurétiques, ainsi que certaines hormones (vasopressine, angiotensine, adrénaline) et certaines afférences sympathiques et parasympathiques. (16) Le degré d’hypertrophie cardiaque est corrélé directement aux concentrations circulantes des peptides natriurétiques. (16) Il n’existe, chez l’homme, pas de rythme circadien du BNP et les taux de BNP ne sont pas influencés par la posture. (10) L’augmentation rapide des concentrations en ANP et BNP dans le sang est obtenue par libération massive des peptides stockés dans les granules. Lorsque les stimuli perdurent, une augmentation de la production des ARNm et donc des peptides est noté dans différentes régions du cœur. (4) Chez le chat notamment, les concentrations en BNP peuvent augmenter de manière très importante et dépasser les niveaux atteints par l’ANP. Dans ce cas, le site principal de production semble changer pour le ventricule. (4) En cas de dysfonction cardiaque, la concentration plasmatique de BNP augmente de façon beaucoup plus importante que celle de l’ANP, et ceci, de façon proportionnelle à la distension du ventricule. Sa concentration peut même dépasser celle de l’ANP dans certaines affections. (7) Chez l’homme, la fonction rénale, le sexe, l’obésité, l’âge et un certain nombre d’autres facteurs influent sur les taux sanguins de peptides natriurétiques et ces facteurs doivent être intégrés dans l’interprétation des résultats. Chez le chien, la fonction rénale influe sur le taux sanguin des peptides natriurétiques. (21) (1) (2) tableau homme (2) Malgré quelques biais d’étude (pas d’échocardiographies réalisées, groupe des chats sains significativement plus jeune que les autres groupes) et des effectifs faibles, une étude rétrospective sur 7 ans réalisée chez le chat montre avec un niveau de preuve moyen l’effet de l’hypertension et de la créatininémie sanguine sur les taux de NT-proANP et de NT-proBNP. Les taux de NT-proANP sont significativement plus élevés chez les chats normotensifs mais ayant une insuffisance rénale sévère (stade IV classification IRIS : créatininémie > 440µmol/L) que chez les chats sains (p=0,006), mais qu’il n’y a pas de différence entre les autres groupes de chats : chats normotensifs avec insuffisance rénale chronique discrète à modérée (177 µmol/L < Créatininémie < 440 µmol/L), chats hypertensifs avec insuffisance rénale chronique discrète à modérée (PA >170 mmHg et 177 µmol/L < Créatininémie < 440 µmol/L). Les taux de NT-proBNP sont significativement plus élevés dans le groupe des chats hypertensifs (PA >170 mmHg) et présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée que dans le groupe de chats sains (p<0,001) et que dans celui des chats normotensifs mais présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée (p=0,005). Le taux de NT-proBNP est également plus élevé dans le groupe des chats normotensifs mais ayant une insuffisance rénale chronique sévère (stade IV classification IRIS : créatininémie > 440µmol/L) que chez les chats sains (p<0,001). Le NT-proANP et le NT-proBNP sont tous les deux significativement corrélés. Ils sont également corrélés à l’hypertension artérielle mais seul le NT-proANP est significativement et positivement corrélé à la concentration plasmatique en créatinine (p=0,014, rs=0,332). La concentration plasmatique en NT-proBNP n’est pas significativement augmentée chez les chats normotensifs présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée. Le NTproBNP est également corrélé significativement avec l’âge (p<0,001, rs=0,464) alors que le NTproANP non (p=0,197, rs=0,173). (24) La sécrétion de l’ANP est stimulée par des substances vasoactives parmi lesquelles : l’angiotensine II, les cathécholamines (vie leurs récepteurs α1-adrénergiques), l’endotheline-1 et la vasopressine (ADH). Le basic fibroblast growth factor, l’hypoxie, la substance P et le TGF-β stimulent également la libération et la sécrétion d’ANP. L’acide nitrique (NO) inhibe l’ANP. (14) (2) La sécrétion de l’ANP est médiée par une augmentation de calcium intracellulaire et semble être sous dépendance de l’activité contractile des cardiomyocytes. (14) L’angiotensine II, l’hypoxie, les agonistes des récepteurs α1-adrénergiques, l’endotheline-1, le TGF-β et la vasopressine (ADH) stimulent la synthèse du BNP par les cardiomyocytes. (14) (2) Les peptides vaso-actifs tels que l’ANP, le BNP, l’angiotensine II et l’endotheline-1 stimulent la production de CNP par les cellules endothéliales vasculaires. Le basic fibroblast growth factor, l’hypoxie, la thrombine, le TGF-β et le TNF-α stimulent également la production de CNP. (14) (2) Chez les patients insuffisants cardiaques congestifs, une augmentation des taux d’ANP correspond plus à la dilatation des atria qu’à celle des ventricules, suggérant que le signal majeur de régulation de la sécrétion de l’ANP est l’étirement des myocytes atriaux. (6) Une étude précédente avait permis de mettre en évidence que l’expression normale chez le chat du gène codant pour l’ANP se faisait uniquement dans les atria. (18) L’expression du gène codant pour le BNP est rapportée comme étant restreint dans les conditions physiologiques aux atria, et étendue aux ventricules des chiens, lapins et humains présentant une affection cardiaque. (25) Une étude a montré qu’un changement a lieu dans la répartition de l’expression de l’ANP et du BNP chez les chats atteints de cardiomyopathie hypertrophique. Bien que les effectifs soient faibles (4 chats sains et 5 chats atteints de CMH), les résultats sont identiques. Chez tous les chats du groupe contrôle, l’immunoréactivité de l’ANP et du BNP est restreinte aux atria, avec une répartition plus importante pour l’endocarde que pour le péricarde et plus diffuse pour les auricules que pour le reste des atria, ce qui concorde avec les résultats d’autres études menées chez l’homme et le porc. Aucun cardiomyocyte ventriculaire du groupe témoin n’est positif pour l’ANP ou le BNP. Les capillaires et les fibres nerveuses du myocarde sont très positifs pour le BNP et négatifs pour l’ANP. (25) Chez les chats atteints de CMH, l’immunoréactivité de l’ANP et du BNP est plus diffuse et la répartition moins distincte que chez le groupe témoin. Ce changement peut représenter une augmentation de production des peptides natriurétiques dans les cardiomyocytes atriaux, accompagnés d’un relargage plus important de ces peptides. (25) Aucune activité de l’ANP n’est observée dans les ventricules des chats présentant une HCM, contrairement au BNP qui apparait exprimé dans les cellules ventriculaires. Les capillaires et les fibres nerveuses restent positifs en ce qui concerne le BNP. (25) Ce résultat contredit des résultats précédents obtenus par la même équipe qui avait montré l’expression du gène codant pour l’ANP dans les ventricules de chats atteints de CMH (ref à trouver). Ces résultats contradictoires pourraient être dus à des taux d’ANP inférieurs aux seuils de détection de la méthode immunohistochimique utilisée, du à un relargage immédiat de l’ANP après synthèse. (25) Si ce changement de production du BNP vers les ventricules se révèle exact chez les chats atteints de CMH, le BNP pourrait bien être un marqueur sensible de la maladie. Quoi qu’il en soit, la différence nette de répartition de la coloration immunologique ouvre des perspectives dans l’utilisation de ces peptides comme marqueurs pour le diagnostic histologique de la CMH, ce qui devra être confirmé par d’autres études. (25) Diagnostic différentiel d’une élévation de la concentration de NT-proBNP : (22) Cardiomyopathie hypertrophique Myocardiopathie infiltrative (ex. amyloïdose) Affection du muscle cardiaque Cardiomyopathie aigue (ex. Ballonisation apicale transitoire du ventricule gauche ou syndrome de tako-tsubo) Inflammation (ex. myocardite, chimiothérapie) Sténose aortique et régurgitations Maladie valvulaire Sténose mitrale et régurgitations Arythmies Fibrillation atriale et flutter Anémie Sepsis bactérien Affections critiques Brûlures Syndrome de détresse respiratoire de l’adulte Stroke Apnée du sommeil Embolie pulmonaire Affection cardio-pulmonaire Hypertension pulmonaire Cardiopathie congénitale La connaissance du diagnostic différentiel des causes d’augmentation de la concentration plasmatique en NT-proBNP permet de minimiser le risque d’attribuer une ICC à un patient qui serait atteint d’une autre cause d’insuffisance cardiaque congestive. (22) 7) physiologie et physiopathologie Lorsque les conditions de pression dans le lit pulmonaire du chat sont normales (12-15 mmHg), des injections d’ANP directement dans le lit vasculaire pulmonaire n’ont aucun effet. Par contre, si la pression a été élevée artificiellement (injection d’un mimétique du thromboxane : U-46619) jusqu’à une valeur élevée (35+/-1 mmHg), l’ANP a une action significative sur la pression et permet une diminution dose-dépendante de celle-ci. (20) Libérés lors d’insuffisance cardiaque, les peptides natriurétiques ont un effet bénéfique vasodilatateur, de diminution de l’aldostérone et de la rénine et diurétique en augmentant l’excrétion urinaire du sodium. (4) (26) (21) (7) Ils agissent également au niveau du système nerveux central en inhibant l’appétence en sel et la sensation de soif. (7) Les peptides natriurétiques jouent un rôle dans la pathophysiologie de la surcharge volumique, de l’hypertension, de la cardiomyopathie, de l’insuffisance cardiaque, de l’hypertension pulmonaire et de la broncho-constriction. (14) Action cardiovasculaire : diminution du tonus sympathique vasculaire, augmentation de la perméabilité vasculaire, inhibition du système Rénine-Angiotensine-Aldostérone et du système des Endothélines. D’où une diminution du volume et de la pression sanguine. (11) (14) Les peptides natriurétiques possèdent un rôle hypotenseur marqué. (16) Ils réduisent donc de ce fait les afférences vagales : ils inhibent le réflexe de tachycardie et de vasoconstriction normalement associé à une diminution du volume sanguin circulant. (14) Après injection de BNP chez le sujet sain, une diminution du volume télédiastolique ventriculaire gauche, du volume d’éjection et du volume télésystolique, ainsi qu’une augmentation de la fraction d’éjection et de la fréquence cardiaque ont été observées. (10) Le CNP a un rôle autocrine-paracrine régulateur du tonus vasomoteur et induit une veinodilatation qui augmente la capacitance veineuse, réduit le retour veineux et diminue la pré-charge. (14) ANP, BNP et CNP inhibent la prolifération cellulaire des muscles lisses et le CNP inhibe la prolifération des fibroblastes. Ces deux actions contribuent à retarder le remodelage de l’endothélium vasculaire associé à l’hypertension chronique. (14) (6) D’autres effets ont été rapportés parmi lesquels : des propriétés anti-athérogènes du BNP sur les cellules musculaires lisses et les cellules endothéliales. (10) L’expression ventriculaire de l’ANP et du BNP augmente lors de cardiopathie, chez les humains, le bétail et les chiens. (14) L’ANP sécrété a un rôle protecteur vis-à-vis de l’organisme contre les effets nocifs de l’hypertension, en limitant la rétention sodée et l’élévation de la pression sanguine, mais ce rôle est passager. (16) En médecine humaine, l’augmentation de la concentration plasmatique de ces facteurs est corrélée au développement de troubles du rythme cardiaque et au degré de détérioration hémodynamique du patient insuffisant cardiaque. (11) Action pulmonaire : l’insuffisance cardiaque est associée à une augmentation de la tension pulmonaire, ce qui se traduit par une augmentation des taux d’ANP et de BNP en réponse. (14) Les maladies chroniques obstructives chez l’homme sont associées avec une augmentation des concentrations plasmatiques d’ANP. (14) Action rénale : tubulaire et hémodynamique : augmentation de la filtration glomérulaire, de la surface effective de filtration glomérulaire et du flux sanguin rénal, inhibition du transfert tubulaire d’eau et blocage de la réabsorption de sodium. Propriétés diurétiques et natriurétiques. (4) (11) Modification de l’hémodynamique rénale en se fixant sur la vascularisation artérielle rénale : vasodilatation pré-glomérulaire permettant une augmentation du flux sanguin rénal et relâchement des cellules mésangiales permettant un accroissement de la perméabilité et de la surface d’échanges au niveau du glomérule. La conséquence directe est l’augmentation du taux de filtration glomérulaire. (16) Modifications tubulaires : diminution du gradient cortico-médullaire rénal, modification du transport du sodium et de l’eau (baisse de réabsorption de Na+ couplée à HCO3- et PO42- au niveau des cellules des bordures en brosse) aboutissant à une baisse de la réabsorption de l’eau et de sodium au niveau du tube contourné proximal et de la branche descendante. (16) Modulation de l’axe Rénine-Angiotensine-Aldostérone : rôle prépondérant de l’ANP sur la rénine par diminution importante de sa production, inhibition directe de la sécrétion d’aldostérone dissociée de l’action sur la rénine. Pas d’action sur la concentration plasmatique de l’angiotensine II. Modulation passagère qui cesse au-delà de quelques semaines ou lors d’insuffisance cardiaque, notamment lors de stades avancés : les capacités natriurétiques de l’ANP sont dépassées alors que l’axe RénineAngiotensine-Aldostérone est fortement activé. (4) (16) Le DNP n’a pour l’instant été identifié que dans le venin d’un serpent Mamba vert (Dendroaspis angusticeps). DNP est proche structurellement du VNP en terme de longueur de la séquence Cterminale. Bien que sa fonction exacte soit pour le moment inconnue, l’effet vasorelaxateur du DNP doit vraisemblablement potentialiser l’absorption des neurotoxines du venin du serpent. D’une façon intéressante, un sérum dirigé spécifiquement contre le DNP permet la mesure d’une immunoréactivité DNP-like en cardiologie humaine. Il a été démontré que le taux circulant de ces peptides DNP-like est relié à la sévérité des insuffisances cardiaques chez l’homme. D’autres recherches devront être menées pour élucider de manière précise le rôle du DNP chez les vertébrés. (2) Le VNP n’est probablement présent dans certaines espèces de poissons (anguilles et saumons) chez lesquelles il joue un rôle important dans le maintient de l’homéostasie en sels et en eau. (2) Intérêts des NP chez le chat Parce que l’essentiel du BNP circulant est d’origine ventriculaire et que ses variations sont proportionnelles à la distension des ventricules, le BNP est le peptide de choix pour le diagnostic de la dysfonction ventriculaire. (7) L’évaluation de la concentration en ANP est supposée faciliter l’estimation de la sévérité de l’atteinte cardiaque ou permettre de faire la différence entre une atteinte cardiaque et une affection respiratoire en pratique courante. (27) Quoi qu’il en soit, les implications fondamentales et cliniques de l’évaluation de la partie C-terminale de l’ANP (ANP actif) est encore controversé chez le chat. (27) Ce que les NP permettent et ne permettent pas Les peptides cardiaques sont révélateurs d’un stress myocardique, en particulier lors de dilatation cavitaire (CardioMyopathie/MyoCardiopathie Dilatée) ou d’hypertrophie myocardique (CardioMyopathie/MyoCardiopathie Hypertrophique) (3) Comme mentionné au dessus, après stimulation des cardiomyocytes lors de troubles cardiovasculaires, la synthèse de preproBNP est stimulée, ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux plasmatiques de BNP et de NT-proBNP. Il existe donc un grand intérêt dans leur utilisation comme marqueurs pour le diagnostic ou l’exclusion d’une cardiopathie, aussi bien que pour leur valeur pronostique ou leurs applications thérapeutiques. (2) Des publications récentes démontrent que chez les animaux, contrairement à l’homme, la valeur diagnostique et pronostique du NT-proBNP chez le chien et le chat est supérieure à la celle du NT- proANP. Les taux de BNP et de NT-proBNP sont également moins variables en fonction de l’âge ou du sexe de l’animal, alors qu’une association avec le poids corporel et la fonction rénale a été trouvée chez le chien. (2) Les concentrations en peptides natriurétiques ne fournissent pas d’informations quant à l’étiologie de l’affection cardiaque. De plus, des chats dyspnéiques atteints d’une affection primitivement respiratoire peuvent également avoir des valeurs de NT-proBNP élevées dues à un dysfonctionnement ventriculaire ou une hypertrophie associés indépendants de la dyspnée, et nécessitant une exploration complète plus poussée. Les pistes à suivre Peu d’études portent sur les patients atteints d’insuffisance ventriculaire droite. Il existe un potentiel diagnostique pour les peptides natriurétiques concernant les insuffisances ventriculaires droites et les hypertensions artérielles pulmonaires. L’étude des NP dans ces deux cas pourrait également déboucher sur des traitements pour ces maladies. (6) B] Les Troponines : cTnI, cTnT et cTnC Le Complexe Troponine est constitué de 3 sous-unités (cTnI, cTnT et cTnC) qui aident à réguler le couplage excitation-contraction dans le myocyte cardiaque. La cTnI est la composante inhibitrice qui empêche l’interaction entre l’actine et la myosine avant que la cTnC ne se lie aux ions calcium. Les altérations du sarcomère entrainent une dissociation entre la cTnI et l’actine et la rupture des membranes permet à la cTnI de passer dans le sang. Ainsi, l’augmentation de la concentration du taux sérique ou plasmatique de cTnI est considérée comme un indicateur hautement sensible et spécifique de l’altération et de la nécrose des cellules myocardiques. (1) Le dosage de la cTnI a été validé chez l’homme et le chien. Il est un marqueur de nécrose myocardique et n’est pas spécifique de la cause sous-jacente. (1) 1) découverte 2) biosynthèse 3) régulation de la sécrétion 4) récepteurs et transduction du signal 5) catabolisme 6) antagonistes et inhibiteurs 7) physiologie et physiopathologie L’augmentation du taux de cTnI peut être détectée dans les 3-4 heures qui suivent le début de l’atteinte myocardique, le taux restant élevé pendant 4 à 7 jours après l’infarctus myocardique initial chez l’homme. (1) Chez le chat, le seuil de détection est de 0,03 ng/mL. Les valeurs usuelles sont de 0,03 à 0,16 ng/mL. (3) Intérêts des Troponines chez le chat La Troponine I permet le diagnostic d’une cardiomyopathie hypertrophique : une valeur de médiane de 0,66 ng/mL est présente chez les cardiomyopathes avec une Se=85% et une Sp=97% pour ce diagnostic. Les concentrations en Troponine I sont corrélées à l’importance des modifications anatomiques cardiaques observées (épaisseurs diastoliques pariétales en particulier). (3) Ce que les Troponines permettent et ne permettent pas Les pistes à suivre C] les autres marqueurs : 1) les enzymes myocardiques : CPK-MB Les enzymes cardiaques sont révélatrices d’une altération cellulaire myocardique, quelle qu’en soit l’origine : nécrose, hypoxie, remodelage, infection… (3) 2) les catécholamines : adrénaline et noradrénaline Lorsque la pression sanguine diminue, le système nerveux sympathique est activé, conduisant à une augmentation du rythme cardiaque, une augmentation de la contractilité cardiaque et une réorientation du flux sanguin vers les organes vitaux par la mise en jeu d’une vasoconstriction artérielle. Ces mécanismes, lorsqu’ils sont exagérés sur un organisme déjà affaibli par une cardiopathie peuvent conduire au développement d’une insuffisance cardiaque congestive clinique. (4) Adrénaline et Noradrénaline sont deux hormones de bas poids moléculaire de ce système sympathique, relarguées dans le torrent circulatoire en réponse à un stress de l’organisme. Malgré une réassimilation et une inactivation rapide de ces deux hormones, une petite quantité de noradrénaline reste dans le sang circulant et peut servir de marqueur de l’activité du système nerveux sympathique. Des études chez l’homme ont montré que la concentration plasmatique de la noradrénaline chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive est corrélée à la gravité de l’affection cardiaque et inversement reliée à la survie. (4) Cependant, il faut noter que la concentration plasmatique en adrénaline et noradrénaline varie grandement en de nombreuses circonstances autres que l’insuffisance cardiaque congestive, circonstances aussi banales qu’un stress émotionnel, un effort physique, etc… Situations courantes en clientèle, malgré les efforts faits pour diminuer au maximum le stress des patients qui montrent bien la faible spécificité de telles mesures. Les études faites sur du sang prélevé sur des animaux pour lesquels un cathéter à demeure est mis en place ne reflètent pas la réalité clinique et ne seront donc pas abordées ici. Lorsque le sang est prélevé par ponction à la veine jugulaire sur un chat de propriétaire non sédaté, les concentrations plasmatiques d’adrénaline et de noradrénaline sont supérieures à 250 et 1000 pg/mL respectivement. (4) La concentration plasmatique en adrénaline et noradrénaline n’a pas encore été démontrée comme étant un indicateur indépendant de mortalité chez le chien ou le chat. Une étude a montré que des chats atteints d’insuffisance cardiaques congestive ou de thromboembolie dues à une cardiomyopahtie hypertrophique ont des valeurs plasmatiques d’adrénaline et de noradrénaline supérieures à 2000 et 2500 pg/mL respectivement, alors que des chats présentant une cardiomyopathie hypertrophique ou restrictive mais sans insuffisance cardiaque congestive présentait des concentrations plasmatiques en adrénaline et noradrénaline supérieures à 1500 et 1700 pg/mL respectivement. (4) 3) les endothélines Les Endothélines circulantes sont dérivées de peptides plus grands synthétisés par les cellules endothéliales vasculaires par une succession de clivages analogues à la synthèse des peptides natriurétiques. L’Endotheline-1 est la forme pricnipale des Endothélines. Elle est issue par clivage d’une forme inactive appelée big-ET-1 sous l’action d’une metallopeptidase membranaire nommée enzyme de conversion endothéliale (ECE). Le peptide mature possède une structure en double boucle grâce à ses deux ponts disulfure liants des cytéines. L’expression de l’ARNm de l’ET-1 et la production d’ET-1 sont stimulés par l’hypoxie, des facteurs mécaniques, des substances vasoactives (angiotensine II, ADH, noradrénaline et bradykinine) ainsi que par des cytokines et des facteurs de croissance. ET-1 agit via deux récepteurs : ETA et ETB pour exercer son rôle complexe de maintient du tonus vasculaire. ETA est responsable de la vasoconstriction par contraction des fibres musculaires lisses, augmentation de la contractilité du myocarde et sécrétion d’aldostérone. ETB est responsable de vasodilatation par augmentation de production de NO, et sécrétion d’aldostérone. Chez les sujets sains, l’endotheline-1 (ET-1) circulante est sécrétée localement au niveau des vaisseaux, contribuant à une vasoconstriction et une vasodilatation locale. Les taux plasmatiques d’ET-1 sont faibles, reflétant le rôle paracrine de maintient du tonus local de la molécule. (4) Des études chez l’homme ont montré une augmentation des concentrations plasmatiques d’ET-1 et de big-ET-1 chez des patients insuffisants cardiaques, ainsi qu’une corrélation inverse avec leur survie. (4) La structure de 21 acides aminés est très conservée parmi les mammifères à tel point que l’ET-1 canine est identique à la forme humaine et que l’ET-1 féline n’en diffère que d’un acide aminé en 7ème position. La signification biologique de ce changement n’est pas connue et autorise l’utilisation de tests humains pour les chiens et les chats. Un test ELISA a d’ailleurs été développé, se basant sur les acides aminés 8 à 21. Il est donc utilisable aussi bien chez l’homme que chez le chat. (4) Un essai réalisé à l’aide ce test montre une augmentation de plus de 3 fois la valeur usuelle d’ET-1 chez les chats avec une ICC ou une thromboembolie systémique dues à une cardiomyopathie. Une augmentation modeste mais significative de la valeur d’ET-1 est obtenue chez les chiens et les chats à un stade moins avancé de leur maladie (CMH sans ICC ni thromboembolie). (4) II] Utilisation des marqueurs sanguins chez le chat en pratique courante. Généralités : Un marqueur est une « substance dont le dosage permet d’explorer une pathologie spécifique ». Un marqueur cardiaque est donc une substance dont le dosage permet d’explorer spécifiquement une affection cardiaque. (3) Pour avoir un intérêt clinique, un marqueur doit être produit en quantité proportionnelle à l’évolution du processus pathologique qu’il représente et fournir des informations sur la présence, la sévérité et le pronostic de la maladie qu’il représente. (1) Les informations fournies par le dosage d’un marqueur cardiaque sont bien sur toujours à confronter aux données cliniques. (3) Pour qu’un marqueur puisse être utilisable il faut qu’il soit spécifique de l’espèce et de la maladie cardiaque considérée pour pouvoir fournir des renseignements exploitables sur la maladie concernée. Il faut également que la méthode de dosage (ELISA, Radio-immunofluorescence, …) ait été validée analytiquement pour l’espèce étudiée et que les seuils de détection soient sensiblement différents des seuils pathologiques. (3) Pour qu’un marqueur puisse être utilisable en pratique courante : il faut également que ce dosage soit réalisable "facilement" dans un sens pratique du terme, soit sur place, soit dans un laboratoire d’analyse proche. (3) Il existe un réel besoin en tests simples et peu onéreux pour l’identification de patients asymptomatiques (diagnostic précoce d’insuffisance cardiaque) et le pronostic pour des patients atteints de forme sévère d’insuffisance cardiaque. (21) Le test idéal de dépistage de la CMH devrait posséder une grande sensibilité (c'est-à-dire avec peu de faux négatifs) et permettre de différencier des chats atteints de formes discrètes à sévères de CMH, tout en étant suffisamment spécifique (c’est-à-dire avec peu de faux positifs). Il devrait également aider le vétérinaire pratiquant l’échocardiographie à décider de la présence ou non d’une CMH lors d’un examen échographique équivoque (28) Interactions possibles : Chez l’homme, une étude bien conduite permet de conclure quant à l’interaction entre la fonction rénale et les taux plasmatiques de NT-proBNP. Chez l’homme, l’insuffisance rénale chronique possède une prévalence élevée chez les patients atteints d’ICC. Cette interaction entre l’insuffisance cardiaque et l’insuffisance rénale – parfois appelée interaction « cardio-rénale » – est associée à un taux élevé de mortalité et de morbidité chez les patients atteints. Quoiqu’il en soit, il n’était pas clairement établi si cet effet reflète une augmentation de relargage des marqueurs causée par la présence de lésions cardiaques chez les patients atteints d’IRC ou une diminution de leur élimination par une fonction rénale altérée, puisque le NT-proBNP ou le BNP dépendent en partie de la fonction rénale pour leur élimination de la circulation sanguine. La fonction rénale, étudiée dans cette étude à travers le débit de filtration glomérulaire calculé selon la modified diet in renal disease equation, permet le classement des sujets en deux catégories : IRC modérée à sévère et IRC discrète. Parmi les patients atteints d’ICC, une faible fonction rénale est associée avec des symptômes plus sévères d’ICC. (p<0,001). Une forte relation entre des anomalies de la fonction rénale est des lésions structurelles ou fonctionnelles cardiaques est notée. Les taux de NT-BNP sont plus élevés chez les patients ayant une moins bonne fonction rénale. Quoi qu’il en soit, l’utilisation de valeurs seuils diagnostiques différentes selon la catégorie d’âge permet de faire la distinction entre des patients dyspnéiques souffrant d’ICC et des patients dyspnéiques souffrant d’une autre affection. De plus, que la fonction rénale soit prise en compte ou non ne fait pas de différence significative dans l’utilisation du NT-proBNP comme marqueur pronostic de morbidité à court-terme. (29) Une étude menée sur 74 chats en 2008 a montré une différence significative (p=0,0001) dans les valeurs plasmatiques de créatinine entre le groupe de chats présentant une dyspnée d’origine cardiaque et le groupe de chats présentant une dyspnée d’origine non cardiaque. La concentration en NT-proANP semble significativement associée à la concentration plasmatique en créatinine alors que la concentration en NT-proBNP n’est pas significativement associée à celle de la créatinine. (30) Les fragments NT-proANP et NT-proBNP sont éliminés par les reins, au moins en partie. Leur concentration plasmatique peut donc être influencée par la fonction rénale, bien que l’effet de la fonction rénale sur les concentrations en peptides natriurétiques n’ait pas été démontré à ce jour. Les résultats de l’étude (30) tendent à montrer que le taux de créatinine sérique (une mesure indirecte de la filtration glomérulaire) n’a pas de relation significative avec la concentration plasmatique du NT-proBNP, ce qui renforce son utilité clinique. Mais cette étude n’ayant pas pour but initial d’explorer cette relation, d’autres études devront s’y attacher pour déterminer l’influence exacte de la fonction rénale sur la concentration des peptides natriurétiques chez le chat. (30) Malgré quelques biais d’étude (pas d’échocardiographies réalisées, groupe des chats sains significativement plus jeune que les autres groupes) et des effectifs faibles, une étude rétrospective sur 7 ans réalisée chez le chat montre avec un niveau de preuve moyen l’effet de l’hypertension et de la créatininémie sanguine sur les taux de NT-proANP et de NT-proBNP. Les taux de NT-proANP sont significativement plus élevés chez les chats normotensifs mais ayant une insuffisance rénale sévère (stade IV classification IRIS : créatininémie > 440µmol/L) que chez les chats sains (p=0,006), mais qu’il n’y a pas de différence entre les autres groupes de chats : chats normotensifs avec insuffisance rénale chronique discrète à modérée (177 µmol/L < Créatininémie < 440 µmol/L), chats hypertensifs avec insuffisance rénale chronique discrète à modérée (PA >170 mmHg et 177 µmol/L < Créatininémie < 440 µmol/L). Les taux de NT-proBNP sont significativement plus élevés dans le groupe des chats hypertensifs (PA >170 mmHg) et présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée que dans le groupe de chats sains (p<0,001) et que dans celui des chats normotensifs mais présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée (p=0,005). Le taux de NT-proBNP est également plus élevé dans le groupe des chats normotensifs mais ayant une insuffisance rénale chronique sévère (stade IV classification IRIS : créatininémie > 440µmol/L) que chez les chats sains (p<0,001). Le NT-proANP et le NT-proBNP sont tous les deux significativement corrélés. Ils sont également corrélés à l’hypertension artérielle mais seul le NT-proANP est significativement et positivement corrélé à la concentration plasmatique en créatinine (p=0,014, rs=0,332). La concentration plasmatique en NT-proBNP n’est pas significativement augmentée chez les chats normotensifs présentant une insuffisance rénale chronique discrète à modérée. Le NTproBNP est également corrélé significativement avec l’âge (p<0,001, rs=0,464) alors que le NTproANP non (p=0,197, rs=0,173). (24) Le traitement de chats de race Maine Coon ou croisés Maine Coon atteints de la forme familiale de la CMH sans ICC à l’aide de ramipril, ne modifie pas significativement les taux plasmatiques de BNP sur une durée allant jusqu’à 1 an. (31) Des analyse de régression multiple réalisée sur 126 patients humains ont permis de montrer que l’âge, le sexe et l’indice de masse corporelle ne modifient pas la corrélation existant entre les taux de BNP et de NT-proBNP. (23) Les méthodes de dosage n’étant pas standardisées, il n’est pas évident de comparer les résultats et les valeurs seuls données comme références en médecine humaine sont seulement valables pour la trousse de dosage utilisée et ne devraient pas être extrapolées à d’autres études ou trousses de mesure. (23) A] Analyses disponibles : forces et faiblesses Peptides natriurétiques : Echantillons – conservation : Il existe une incertitude concernant la stabilité des peptides dans le temps dans les prélèvements de sang, dans les conditions cliniques (température, manipulations, temps avant centrifugation, etc.). C’est pourtant une question essentielle, lorsqu’on considère l’utilisation de ces dosages comme marqueurs cliniques des cardiopathies, ou comme élément pronostic chez des patients cardiopathes. Une étude, réalisée en 1997, a montré la stabilité du BNP et du NT-proANP dans le sang total humain, à température ambiante (22°C), pendant 3 jours. Le sang prélevé au niveau d’une veine céphalique du bras était stocké dans un tube contenant de l’EDTA et de l’aprotinine, un inhibiteur de la dégradation protéique, et conservé sous différentes conditions : sang total à température ambiante pendant 3 jours, sans centrifugé et congelé à -70°C immédiatement ou laissé à température ambiante pendant 3 jours. Le sang total conservé à température ambiante était remué deux fois par jour pour éviter la séparation du plasma et mimer des conditions de transport. Une analyse par méthode RIA était ensuite menée pour déterminer les taux de BNP et de NT-proANP. (32) BNP : Une légère et non significative diminution du taux de BNP a été mise en évidence entre les tubes centrifugés immédiatement et congelés et ceux non centrifugés conservés à température ambiante pendant 3 jours. Une diminution plus importante et significative cette fois a été notée dans les tubes centrifugé immédiatement et ceux conservés sou forme de sang total à température ambiante pendant 3 jours. Cette découverte inattendue a été observée sur tous les échantillons et possède une importance clinique non négligeable. (32) NT-proANP : Une légère et non significative augmentation du taux de NT-proANP a été mise en évidence sur les tubes non centrifugés et conservés à température ambiante pendant 3 jours. Le même résultat est obtenu avec le plasma conservé à température ambiante. (32) Cette expérience montre que les taux de BNP et de NT-proANP sont stables sur 3 jours, sur sang total (EDTA + aprotinine) et à température ambiante, rendant leur envoi par transporteur possible. Ces résultats sont importants car ils autorisent l’utilisation de laboratoires décentralisés pour le dosage du BNP et du NT-proANP avec des conditions de prélèvement, stockage et transport adaptés à la pratique courante hors milieu hospitalier ou de recherche. Le résultat surprnant obtenu avec le BNP laisse à penser qu’il serait préférable de ne pas centrifuger le prélèvement et de l’envoyer directement au laboratoire, sous forme de sang total. (32) Une autre étude, réalisée en 1999 a examiné la stabilité du BNP, de l’ANP et du NT-proANP humains dans le temps. L’essai, réalisé dans des conditions imitant celles de la pratique hospitalière (analyse dans les 2h après prélèvement) ou de la pratique clinique sans laboratoire propre (analyse dans les 3 jours, après acheminement par transporteur, à température ambiante) a été conduit sur du sang prélevé au niveau d’une veine périphérique à l’aide d’un vacutainer puis stocké sous forme de sang total dans un tube contenant de l’EDTA et laissé 3h, 2 jours ou 3 jours à 26°C avec ou sans l’ajout d’aprotinine, un inhibiteur de la dégradation protéique. Les taux d’ANP, BNP et NT-proANP sont ensuite mesurés par technique RIA après centrifugation et congélation à -80°C. (33) Leur essai indique que l’ANP est instable à température ambiante au bout de 3h, avec ou sans aprotinine, bien que les tubes contenant de l’aprotinine aient des taux d’ANP plus élevés que ceux sans aprotinine. Le NT-proANP et le BNP sont stables dans le temps avec et sans aprotinine, les taux ne présentant pas de différence significative après 3h, 2 jours ou 3 jours à 26°C. Ces résultats sont importants dans le sens où ils montrent que l’ajout d’aprotinine ou la centrifugation rapide et la congélation sont des étapes non essentielles pour la conservation BNP et le NT-proANP, rendant les dosages réalisables en pratique courante, leur dosage pouvant s’effectuer après acheminement à température ambiante, dans un tube EDTA, par un transporteur. (33) Le dosage du BNP se fait sur prélèvement sanguin, sans diète préalable et de nombreuses méthodes de dosage sont disponibles, pour la forme biologiquement active mais aussi pour le fragment NTproBNP, sans qu’aucune standardisation n’ait été fournie à ce jour. Les prélèvements se font dans des tubes en polyéthylène contenant de l’EDTA comme anticoagulant et en présence ou en absence d’un inhibiteur des protéases : l’aprotinine (500 U/mL). L’utilisation de tubes en polyéthylène offrirait une meilleure garantie de stabilité que les tubes en verre. (10) Il semble, au vu des nombreuses études réalisées en médecine humaine que la stabilité du BNP dans le sang total et dans le plasma en présence ou non d’aprotinine, soit satisfaisante à température amiante pour permettre des dosages différés dans le temps et donc son utilisation en pratique courante d’un service de soin. (10) De plus, plusieurs auteurs ont démontré que l’ajout d’aprotinine dans les tubes lors du prélèvement sanguin n’apporte que peu de bénéfice pour le dosage du BNP. (10) (33) ANP L’ANP présente peu de différences entre espèces animales, mais suffisamment pour que les tests ELISA humains ne puissent pas être utilisés dans des conditions optimales chez le chien. Chez le chat on peut utiliser les tests humains. (26) La séquence d’acides aminés de la partie active de l’ANP est très conservée dans les différentes espèces, ce qui autorise l’utilisation de tests humains pour le dosage de l’ANP féline. (4) Bien que plus variable entre les espèces, il existe suffisamment d’homologie entre les fragments Nterminaux de l’ANP humaine et féline pour que les tests humains puissent être utilisés chez le chat. (4) Les échantillons sanguins sont prélevés au niveau d’une veine céphalique dans les deux groupes. Les tubes contiennent de l’aprotinine et sont centrifugés à 1500 trs pdt 10 min à 4°C. Les plasmas sont ensuite conservés à -70°C jusqu’au dosage. Le dosage s’effectue par technique RIA (Shionoria-ANP, Shionogi Co, Osaka, Japon) pour l’α-ANP humaine. (27) La surcharge volumique induite augmente de manière significative (p<0,001) la taille de l’atrium gauche en systole et en diastole ainsi que la taille moyenne de l’atrium gauche, la concentration en ANP corrigée est significativement différente (p<0,001) de la valeur basale. La surcharge volumique conduit à une augmentation immédiate de la concentration en α-ANP chez des chats adultes sains et anesthésiés. (27) La concentration en ANP est significativement plus élevée pour les chats avec une cardiopathie non décompensée par rapport aux chats témoins (p<0,05) et aux chats avec une cardiopathie décompensée par rapport aux chats témoins (p<0,001). (27) Bien que les échantillons de cette étude soient faibles, ces résultats indiquent que la mesure du taux sérique de l’ANP peut être utile en pratique comme biomarqueur du diagnostic de cardiopathie chez le chat. (27) Il existe une bonne corrélation entre les taux plasmatiques de l’ANP et du NT-proANP dans les échantillons centrifugés immédiatement et stockés à -70°C (r=0,82 et 0,95 avant et après extraction respectivement et p<0,0001). (34) Il n’y a pas de différence significative pour la concentration moyenne en ANP lorsque les échantillons sont centrifugés immédiatement et conservés à -70°C ou à -20°C ou lorsqu’ils sont laissés à température ambiante sous forme de sang total pendant 6h ou sous forme de plasma jusqu’à 24 heures. (34) Dans les échantillons conservés à température ambiante sous forme de plasma pendant 72h ou sous forme de sang total pendant 24 ou 72h, on note une diminution significative de la concentration en ANP. (34) Une petite différence est notée selon que le tube contienne ou non de l’aprotinine. Celle-ci semble aider à la conservation de l’ANP. (34) Le premier test RIA pour la mesure de la concentration d’ANP a été développé en humaine peu après l’identification structurelle de l’ANP. Elle nécessite l’extraction de l’ANP du plasma avant de pouvoir être effectuée. Plusieurs techniques ont alors été développées, chacune avec leurs spécificité, ce qui a conduit à des résultats variables mais du même ordre de grandeur chez l’homme. (21) BNP Les BNP humains, canins et félins différent par plusieurs acides-aminés, rendant l’utilisation des tests humains inutiles chez le chat. Des tests de dosage de BNP pour le chien ont donc été développés. Ces tests sont transposables chez le chat car une homologie suffisante existe, mais le développement de tests spécifiques du NT-proBNP félin devrait permettre d’améliorer la sensibilité du test. (4) (26) La mesure du BNP plasmatique apparait comme étant meilleure que celle de l’ANP ou du NT-proANP chez l’homme. Elle est associée à une plus grande spécificité et sensibilité pour l’identification des formes légères d’insuffisance cardiaque. (21) La seule méthode disponible actuellement pour doser le BNP est une technique radioimmunologique, lourde à pratiquer. Le sang est récupéré dans des tubes refroidis additionnés d’aprotinine pour inhiber la protéolyse. Les échantillons sont congelés à -70°C jusqu’à utilisation. Cette méthode ne permet pas l’utilisation en pratique courante de tels dosages, mais si le BNP se révèle un excellent marqueur chez le chat, des tests par technique ELISA beaucoup plus faciles à utiliser pourraient voir le jour facilement, rendant l’exploration de la concentration du NT-proBNP beaucoup plus à la portée des vétérinaires. (4) La plupart des méthodes RIA de dosage du BNP sont également fondées sur l’extraction du BNP en phase solide sur résine. Les concentrations plasmatiques du BNP chez les sujets sains sont plus faibles que celles de l’ANP. (21) La concentration sanguine du BNP peut-être appréciée directement par son dosage ou indirectement par celui du NT-proBNP. Concernant le BNP, les problèmes rencontrés avec les techniques radioimmunologiques (nécessité d’un agrément, délai de réponse incompatible avec l’urgence) ont conduit au développement d’immuno-dosages automatisés de type ELISA au cours des derniers années. Cependant, les couples d’anticorps utilisés varient selon les trousses de dosage, ce qui explique les différences de résultats observés dans la littérature selon la trousse utilisée. (7) La plupart des études réalisées recommandent l’utilisation de tubes en polypropylène ou en verre siliconé et proscrivent le dosage du BNP sur sérum. L’anticoagulant préconisé dans toutes les études est l’EDTA. Enfin, bien que des études avaient montré la stabilité du BNP à température ambiante en l’absence d’un inhibiteur de protéases tel que l’aprotinine), d’autres études plus récentes donnent des résultats discordants. (7) CNP NT-proANP Bien que plus variable entre les espèces, il existe suffisamment d’homologie entre les fragments Nterminaux de l’ANP humaine et féline pour que les tests humains puissent être utilisés chez le chat. (4) Un test ELISA pour le NT-proANP humain peut être utilisé chez le chat parce que le NT-proANP félin présente 94% d’homologie avec le NT-proANP humain. (17) Des tests dirigés spécifiquement contre le NT-proANP félin pourraient permettre d’accroitre la sensibilité et la spécificité des tests. (19) Le dosage du NT-proANP se fait à l’aide d’un test humain par méthode ELISA. Le kit de test utilise une technique d’ELISA en sandwich directement dans les liquides biologiques (plasma ici). La détection se fait via une paire d’Ac polyclonaux purifiés, dérivés du mouton. L’Ac de capture est spécifique du proANP [10-19] est fixé sur la plaquette. L’Ac de détection est spécifique du proANP [85-90] et est marqué à la biotine. Lorsqu’il est présent dans l’échantillon, le NT-proANP se lie à l’Ac de capture et forme un complexe avec l’Ac de détection (sandwich). Pour ce test, une réactivité croisée du NTproANP[1-98] avec le proANP[1-30], le proANP[31-67], le proANP[79-98], l’ANP actif, le proBNP[829], le proBNP[32-57], le proCNP[1-19], le proCNP[30-50] ou le proCNP[51-97] est inférieure à 1%. La valeur limite de détection est de 50fmol/mL. (17) (12) La concentration plasmatique moyenne du NT-proANP après extraction est similaire quelques soient les conditions de prélèvement, ou de stockage (plasma ou sang total, centrifugés ou non et laissés à température ambiante, ou congelés à -20°C ou -70°C), que de l’aprotinine soit présente ou non. Ces résultats suggèrent que l’ANP et en particulier sa forme NT-proANP est stable pour une longue période à température ambiante, même en l’absence de centrifugation, ce qui en fait un marqueur utilisable pour le diagnostic des cardiopathies. (34) Quoi qu’il en soit, le NT-proANP permet au praticien de sélectionner les patients qui requièrent une exploration plus poussée, permettant ainsi de réduire et de mieux cibler le travail des imageurs réalisant les échocardiographies. Des procédures RIA pour le dosage du NT-proANP ont également été développées Chez les sujets sains, les valeurs basales usuelles sont beaucoup plus hautes (environ 20 fois chez l’homme) que pour l’ANP, probablement grâce à une élimination moins rapide de la circulation. Quoi qu’il en soit, les taux plasmatiques de l’ANP ou du NT-proANP sont fortement corrélées. (21) NT-proBNP Le dosage est immunoenzymatique pour le NT-proBNP. (3) Pour la Troponine I et le NT-proBNP, les analyses sont le plus souvent décentralisées. Les molécules sont stables dans les prélèvements, ce qui permet leur transport sans altération. (3) L’utilisation d’un test reposant sur des Ac anti NT-proBNP félin permet sans doute d’accroitre la sensibilité et la spécificité du test, bien que les différences entre NT-proBNP félin et humain ne soient pas nombreuses. (19) Contrairement au BNP, le NT-proBNP présente une grande stabilité et peut être dosé aussi bien sur sérum que sur plasma (héparine, EDTA). En effet, le NT-proBNP est stable après centrifugation pendant 72h à température ambiante et au moins 6 jours à 4°C. D’autres études ont montré que le NT-proBNP est stable conservé pendant un an à -20°C aussi bien sur sérum que sur plama et ceci, quelque soit le type d’anticoagulant utilisé. Sa stabilité n’est affectée qu’après 5 cycles de congélation/décongélation. (7) + ref Troponines : La méthode de dosage de la Troponine I (cTnI) est immunoenzymatique et les kits de dosage utilisés chez l’Homme sont transposables à l’animal, même si quelques précautions doivent être prises concernant le type d’analyseur et/ou le prélèvement effectué (type et quantité d’anticoagulant). (3) En raison de la forte homologie de la cTnI entre mammifères, les tests immunologiques développés pour l’homme peuvent être utilisés de manière fiable chez le chien et le chat. (1) Pour la Troponine I et le NT-proBNP, les analyses sont le plus souvent décentralisées. Les molécules sont stables dans les prélèvements, ce qui permet leur transport sans altération. (3) Autres marqueurs : L’adrénaline et la noradrénaline étant très sensibles à l’oxydation, leur stockage doit se faire additionné d’antioxydants, après centrifugation à froid et conservation à -70°C. De plus, leur dosage faisant appel à la chromatographie liquide à haute pression (HPLC), la méthode n’est pas réalisable en pratique courante. (4) Le dosage de l’ET-1 féline se fait à l’aide d’un test utilisant une technique ELISA, développé pour l’homme et utilisable chez le chat, car se basant sur la séquence commune en acides aminés de la molécule. (4) B] les biomarqueurs cardiaques dans la différenciation des chats avec ou sans cardiopathie, décompensée ou non. Intérêt dans le dépistage des cardiopathies et l’optimisation des examens complémentaires, notamment vis-à-vis de l’échocardiographie. Chez l’homme, le BNP est rapporté comme étant un marqueur prédictif indépendant de la fonction ventriculaire gauche, de l’insuffisance cardiaque ou de la mortalité chez les patients ayant présenté un infarctus du myocarde et de la mortalité chez des patients présentant une ICC. (10) En médecine humaine, des études ont montré que lorsque le taux de NT-proBNP est inférieur à la valeur seuil d’exclusion d’une cardiopathie, l’échocardiographie peut être différée ou évitée chez les patients présentés en urgence pour dyspnée aigue. Le NT-proBNP est donc un outil permettant de réduire le nombre d’échocardiographie non nécessaires. (22) Et donc de raisonner les examens cliniques. Les concentrations plasmatiques en NT-proANP et NT-proBNP sont significativement corrélés avec les rapports LA/Ao et E/Ea. La corrélation est plus grande pour le NT-proBNP que le NT-proANP. (19) Cette étude montre que les concentrations plasmatiques en NT-proANP et le NT-proBNP peuvent être utilisés avec un bon niveau de preuve pour faire la différence entre des chats atteints d’une maladie cardiaque et des chats sains. (19) Les peptides natriurétiques répondent très précocement aux perturbations hémodynamiques induites par l’insuffisance cardiaque, tout comme le système orthosympathique (adrénaline, noradrénaline). L’activation de la sécrétion de ces marqueurs est plus précoce que celle du système Rénine-Angiotensine-Aldostérone, qui précède l’apparition des signes cliniques. L’augmentation des concentrations plasmatiques d’ANP et de BNP précède les signes cliniques d’insuffisance cardiaque : ils peuvent donc être des marqueurs utiles pour identifier les différentes atteintes du myocarde. (26) Les taux d’ANP et de BNP sont susceptibles d’être liés à la gravité de l’affection cardiaque et donc de représenter une valeur pronostique plus précise. (26) Une augmentation de la concentration plasmatique des peptides natriurétiques a été mise en évidence chez l’homme atteint de cardiomyopathie hypertrophique. Une relation existe d’ailleurs entre les niveaux circulants et la sévérité des lésions cardiaques. La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la principale maladie cardiaque du chat, causant un dysfonctionnement diastolique, qui s’exprime le plus souvent par une hypertrophie atriale gauche et une insuffisance cardiaque congestive. Une augmentation de ces peptides peut donc être logiquement attendue chez les chats atteints. (19) Le NT-proANP est plus stable que l’ANP et sa demi-vie plasmatique est environ 10 fois plus longue, ce qui en fait un marqueur correct de la concentration du peptide actif. (17) Plusieurs études ont été réalisées pour évaluer l’importance de l’ANP et du NT-proANP en médecine vétérinaire. Des résultats contradictoires apparaissent pour une étude, mais trois autres au moins montrent que les concentrations plasmatiques en NT-proANP permettent de discriminer des chats témoins (sains sur le plan cardiaque), de chats atteints d’une maladie cardiaque, avec ou sans signes d’insuffisance cardiaque congestive et de différencier au sein des chats atteints ceux avec et ceux sans signes d’insuffisance cardiaque congestive. (17) Les résultats de l’étude montrent une différence significative entre les 3 groupes de chats, en ce qui concerne les valeurs plasmatiques de NT-proANP, ce qui confirme les résultats des deux autres études, où plus de chats étaient inclus. Les valeurs numériques sont cependant différentes de celles des autres études, néanmoins les conditions expérimentales différent (aprotinine, temps à température ambiante). Cependant d’autres études chez l’homme ont montré que ces variables n’ont qu’un faible impact sur les résultats. (17) Des chats inclus dans l’étude dans le groupe témoin présentaient des valeurs de NT-proANP très supérieures aux autres. Ces chats étaient tous les trois très douloureux, ce qui peut expliquer, via les prostaglandines et les cytokines inflammatoires les niveaux plus élevés de NT-proANP. Ces 3 chats n’ont pas été retirés de l’étude, mais les résultats recalculés en leur absence ne montrent que peu de changements. (17) Une étude réalisée en 2006 n’a pas montré de différence significative entre les taux de NT-proANP chez les chats sains du groupe contrôle et les chats atteints de CMH décompensée ou non. Cette étude a été réalisée à partir de sang prélevé par ponction veineuse à la jugulaire et stockage dans des tubes réfrigérés contenant de l’EDTA et de l’aprotinine, centrifugé à 0°C et ensuite conservés congelés à -70°C. Les chats n’étaient pas sédatés mais contenus manuellement. L’analyse a été réalisée avec un kit ELISA de détection humain spécifique pour le NT-proANP [1-98]. Les résultats montrent des taux plus élevés pour les chats avec CMH que pour le groupe contrôle, mais la différence n’est pas significative. Cependant, le nombre de chats inclus dans l’étude n’est pas très grand (14 chats avec CMH et 19 sains) et une population plus importante permettrai peut-être de mettre en évidence une différence significative entre les deux populations. (12) L’étude a mis en évidence une légère mais significative corrélation entre les taux plasmatiques de NTproANP et l’épaisseur de la paroi du ventricule gauche (LVPWd) (r=0,42 ; p=0,01). Aucune corrélation entre les taux de NT-proANP et une variable échocardiographique n’a été mise en évidence, de même qu’avec la fréquence cardiaque, le poids ou l’âge. (12) Le dosage du NT-proBNP permet d’établir chez le chat la distinction entre animaux sains et animaux malades, concernant les cardiopathies les plus fréquentes dans cette espèce, à savoir les cardiomyopathies. Une valeur de 49 fmol/mL permet de différencier les chats sains des chats cardiopathes sans insuffisance cardiaque associée avec une sensibilité de 100% et une spécificité de 89,3%, permettant de classer correctement 96% des chats de l’étude. (3) (19) Il pourrait être judicieux de suivre les chats détectés positifs à l’aide de techniques classiques (ie. Echocardiographie) pour confirmer leur statut d’atteint. (19) La cardiomyopathie hypertrophique féline (CMH) est une affection commune intéressant le myocarde primitivement, et caractérisée par un épaississement de la paroi du ventricule gauche. L’origine est soit de cause inconnue, soit due à une mutation sur le gène codant pour une protéine nommée MYBPC (cardiac MYosine Binding Protein C) dans les lignées de Maine Coon et de Ragdoll. La CMH peut être gradée en sévérité de discrète à sévère. Les chats dont la CMH est gradée discrète à modérée sont le plus souvent asymptomatiques, tandis que ceux dont la CMH est jugée sévère peuvent être asymptomatiques ou présenter des signes d’insuffisance cardiaque congestive, de thromboembolie aortique ou de mort subite. Le diagnostic de la CMH est féline est échocardiographique, bien qu’il s’agisse d’un diagnostic d’exclusion. Un diagnostic de CMH est établi de façon claire lorsque la paroi du ventricule gauche localement ou dans sa totalité est épaissie à plus de 6 mm, en absence d’hyperthyroïdie, d’hypertension systémique ou de déshydratation sévère. Cet épaississement s’accompagne presque tout le temps d’autres anomalies telles que : un élargissement modéré à sévère des muscles papillaires ou une obstruction d’une cavité en fin de systole. Le mouvement systolique antérieur de la valve mitrale et/ou un élargissement de la cavité atriale gauche ne sont pas toujours présents. La CMH féline est une affection fréquente dans certaines races de chats, aussi est-il important de posséder un outil de dépistage pour cette affection de manière à réduire l’incidence de la maladie dans les schémas de sélection de la race pour les éleveurs, mais aussi pour les particuliers qui souhaitent savoir si leur animal souffre ou non de CMH. Ce dépistage n’est pas sans poser un certain nombre de difficultés : l’auscultation n’est pas une technique sensible ni spécifique de dépistage, car la plupart des chats atteints de CMH ne présentent pas de souffle à l’auscultation surtout dans les grades discret à modéré, et lorsqu’un souffle est présent, celui-ci peut être physiologique ou du à d’autres affections que la CMH ; la radiographie thoracique n’est pas non plus sensible ni spécifique, du fait de l’hypertrophie concentrique observée dans la CMH associée à une localisation plus crâniale de l’atrium gauche chez le chat que chez le chien, qui ne permettent pas de caractériser cette affection, même dans les formes sévères parfois. C’est pour ces raisons que le dépistage se fait historiquement par un examen échocardiographique réalisé par un vétérinaire expérimenté, examen coûteux en temps, en matériel et en argent. Il existe donc une réelle demande pour un outil simple, plus disponible et moins onéreux de dépistage de la CMH chez le chat. Chez l’homme atteint de CMH, des taux plus élevés de NT-proBNP ont été mis en évidence et une corrélation positive a été montrée entre la concentration plasmatique de NT-proBNP et le classement de la NHYA (New-York Heart Association) de l’insuffisance cardiaque, la taille de l’atrium gauche, la sévérité de la dysfonction diastolique, le left ventricular outflow tract gradient et la gravité de l’hypertrophie ventriculaire. (28) Le test idéal de dépistage devrait posséder une grande sensibilité (c'est-à-dire avec peu de faux négatifs) et permettre de différencier des chats atteints de formes discrètes à sévères de CMH, tout en étant suffisamment spécifique (c’est-à-dire avec peu de faux positifs). Il devrait également aider le vétérinaire pratiquant l’échocardiographie à décider de la présence ou non d’une CMH lors d’un examen échographique équivoque. (28) Le but de l’étude (28) est de mesurer la concentration plasmatique en NT-proBNP dans une colonie de chats Maine Coon et croisés Maine Coon atteints de CMH et présentant une CMH de discrète à sévère, pour étudier la faisabilité de l’utilisation du NT-proBNP comme outil de dépistage des différents stades de la CMH. Tous les chats utilisés dans l’étude proviennent de la même colonie et ont été dépistés génétiquement hétérozygotes ou négatifs pour la mutation A31P du gène codant pour la MYBPC. Tous les chats sont euthyroïdiens et ne présentent pas de signes d’insuffisance rénale. Les chats sont sédatés à l’aide de 0,1mg/kg d’acépromazine SC. (28) Le NT-proBNP est dosé à l’aide d’un test ELISA spécifique du chat (Feline CardioCare NT-proBNP assay, Veterinary Diagnostics Institute, 9272 Jeronimo Road #118, Irvine, CA 92618). Le sang est prélevé par ponction veineuse et collecté dans des tubes en verre contenant de l’EDTA comme anticoagulant. Les échantillons sont centrifugés après 1 heure à température ambiante et réfrigérés ensuite pour l’envoi au laboratoire. (28) Les chats atteint d’une forme sévère de CMH ont des taux plasmatiques de NT-proBNP significativement supérieurs aux autres chats (p<0,0001) : 134 pmol/L (12-252 pmol/L). Il n’y a pas de différence significative entre les autres groupes : chats normaux (21 pmol/L, 10-79 pmol/L), chats atteints d’une forme discrète de CMH (19 pmol/L, 5-53 pmol/L), et chats atteints d’une forme modérée de CMH (22 pmol/L, 5-77 pmol/L). (28) Une valeur seuil de 44 pmol/L permet de différencier les chats atteints d’une forme sévère de CMH des autres chats avec une Se=90% et une Sp=83%. L’utilisation du NT-proBNP pour différencier des chats atteints d’une forme modérée de CMH de chats normaux + chats atteints d’une forme discrète de CMH, ne donne qu’une Se=20% et Sp=86%. Lorsque l’on regroupe les chats atteints de formes modérées et sévères, le dosage du NT-proBNP n’a qu’une Se=58% et une Sp=86%. Aucune autre valeur seuil ne permet d’augmenter la sensibilité et la spécificité du test. (28) Les chats possédant la mutation A31P du gène codant pour la MYBPC ont une concentration plasmatique significativement plus élevée que ceux ne possédant pas la mutation. (28) Cette étude montre donc que le dosage du NT-proBNP n’est pas le test idéal tel que défini plus haut. Le dosage du NT-proBNP permet seulement d’identifier les chats atteints de forme sévère de CMH dans cette colonie de chats Maine Coon ou Croisés Maine Coon sédatés. Il n’y a à ce jour aucune preuve que la sédation modifie les taux de NT-proBNP, mais elle peut jouer un rôle en réduisant le mouvement systolique antérieur de la valve mitrale par rapport à des chats non sédatés, ce qui pourrait éventuellement faire monter de groupe certains chats s’ils n’étaient pas sédatés. Si le dosage du NT-proBNP est utilisé comme outil de dépistage un résultat positif aurait une bonne chance d’être associé à une forme sévère de CMH, mais des chats atteints de forme modérée ou discrète de CMH seraient identifiés comme « faussement normaux », jusqu’à ce que d’autres examens soient réalisés. De même, il ne semble pas y avoir de bénéfice à mesurer le taux de NTproBNP sur des chats classés comme équivoques après l’examen échocardiographique puisque ce groupe n’est pas distinguable du groupe de chats normaux, ni du groupe de chats présentant une forme modérée de CMH. Ce test ne peut donc pas être utilisé comme test de dépistage des formes discrètes à sévères de CMH chez le chat Maine Coon ou Croisé Maine Coon sédaté. (28) Les autres études réalisées n’ont pas les mêmes classifications que cette étude et tous les chats atteints de CMH dans ces études aurait été classés dans les formes sévères de cette étude, ce qui donne des résultats cohérents, même si contradictoires. (28) C] les biomarqueurs cardiaques dans la différenciation des dyspnées secondaires à une cardiopathie et des dyspnées secondaires à une affection respiratoire. Intérêt dans la prise en charge en urgence d’un chat dyspnéique avec œdème et/ou épanchement pleural. En médecine humaine, il n’a pas pu être montré de différence significative entre l’utilisation du BNP ou du NT-proBNP comme marqueur diagnostic permettant de faire la part des causes respiratoires et des causes cardiaques lors de dyspnée aigue. Le NT-proBNP a l’avantage d’être présent à des taux plus élevés dans le plasma et donc d’être éventuellement plus facilement détectable. (23) En médecine humaine, lorsqu’il est utilisé en urgence pour l’évaluation de patients en dyspnée aigue, le dosage du NT-proBNP est hautement sensible et spécifique pour le diagnostic ou l’exclusion d’une insuffisance cardiaque congestive, comme l’est le dosage du BNP. Lorsqu’il est utilisé pour faire la distinction entre un patient en dyspnée aigue avec une possible insuffisance cardiaque congestive, le dosage du NT-proBNP fournit des informations qui se révèlent supérieures au jugement clinique. Le jugement est amélioré lorsque le dosage du NT-proBNP est utilisé de concert avec le recueil de l’anamnèse et des commémoratifs, de l’examen clinique et la connaissance des différentes causes menant à une élévation du taux de NT-proBNP. (22) Les études menées à grande échelle en médecine humaine indiquent qu’il est préférable d’utiliser plusieurs valeurs seuil du NT-proBNP, pour d’une part exclure une ICC (valeur seuil à VPN très élevée), et d’autre part confirmer une (valeur seuil à VPP très élevée). Une valeur seuil unique est disponible en médecine humaine mais de nombreuses études préconisent l’utilisation de valeurs seuils selon la tranche d’âge du patient de manière à réduire les faux-négatifs chez les patients les plus jeunes et à réduire les faux-positifs chez les patients les plus âgés, tout en gardant une sensibilité et une spécificité globale équivalente. (22) Le test réalisé dans cette étude visait à faire la différence entre des chats atteints de cardiopathie avec ou sans ICC de chats contrôles. Il est possible que l’utilisation de ce test pour différencier des chats atteints de cardiopathie et des chats atteints d’une affection non cardiaque ne donne pas d’aussi bons résultats. (19) Les chats présentant des signes de détresse respiratoire peuvent présenter en situation d’urgence un réel défi diagnostique. La capacité du clinicien à faire la différence entre une affection respiratoire d’origine cardiaque ou non cardiaque, dans un contexte de détresse respiratoire est le premier pas vers un diagnostic exact et un traitement approprié. Le plus souvent, cette différence ne peut pas être faite sur la simple base de l’anamnèse et de l’examen clinique, et l’état parfois critique des animaux ne permet pas à tous les coups la mise en œuvre de moyens complémentaires tels que la radiographie thoracique ou l’échocardiographie. (30) Fréquemment, la présence d’une affection cardiaque chez le chat peut ne pas être visualisée à la radiographie : l’hypertrophie caractéristique de la cardiomyopathie hypertrophique (l’affection cardiaque la plus fréquente chez le chat) n’est pas facilement visualisable et une augmentation discrète des atria peut ne pas être visible. De plus, l’œdème cardiogénique chez le chat peut être diffus et réparti sur l’ensemble des lobes pulmonaires et non central, péri-hiliaire comme chez le chien. Ceci rend la différence entre un œdème pulmonaire et une autre cause d’infiltration pulmonaire particulièrement difficile chez le chat. (30) + ref L’épanchement pleural forme un signe de la silhouette positive sur le cœur, rendant impossible l’évaluation du cœur sur la radiographie. (30) L’échocardiographie peut aider dans le diagnostic de l’ICC mais elle nécessite un investissement coûteux en matériel, en formation et en compétences qui ne sont pas forcément disponible au moment de l’admission en urgence de l’animal. (30) Une augmentation de la concentration plasmatique des peptides natriurétiques est prouvée chez l’homme et le chien avec ICC. Des études récentes montrent que les peptides natriurétiques permettent la distinction entre des animaux présentant une dyspnée d’origine cardiaque ou non cardiaque, mais de telles études sont rares encore chez le chat. Une étude réalisée en 2008 a porté sur la capacité du NT-proANP et du NT-proBNP à distinguer des chats atteints d’ICC de chats atteints de causes non cardiaques de dyspnée. (30) Un millilitre de sang prélevé par ponction veineuse à la jugulaire est collecté dans des tubes sec avec gel. Les échantillons sont laissés à température ambiante pendant 20 minutes avant d’être centrifugés puis congelés à -20 ou -80°C avant analyse. Les dosages sont réalisés à l’aide de trousses de dosage immuno-enzymatiques (méthode ELISA) utilisant des anticorps monoclonaux de mouton spécifiques du NT-proANP humain et du NT-proBNP félin. (ProANP(1-98) Guildhay Ltd, Biomedica Guilford, Surrey, UK et Feline Cardioscreen NT-proBNP Guildhay Ltd, Biomedica Guilford, Surrey, UK) (30) Les valeurs de NT-proANP sont de 1690 fmol/mL (1499,3-2230,7) pour le groupe avec ICC et de 624 fmol/mL (603,3-1006,0) pour le groupe avec dyspnée d’origine respiratoire. (30) Les valeurs de NT-proBNP sont de 523 fmol/mL (437,2-612,3) pour le groupe avec ICC et de 45 fmol/mL (54,03-115,29) pour le groupe avec dyspnée d’origine respiratoire. (30) Le groupe « dyspnée d’origine respiratoire » a des valeurs significativement plus faibles pour le NTproANP et le NT-proBNP comparé au groupe « dyspnée due à une ICC ». (30) Une différence significative est mise en évidence entre les deux tests : le NT-proBNP a une meilleure capacité à distinguer les deux groupes (p=0,036). (30) Une valeur seuil de 986 fmol/mL pour le NT-proANP permet de différencier les deux groupes avec une Se=93,75% et une Sp=80,30%, permettant de classer correctement 86,3% des chats de l’étude. (30) Une valeur seuil de 220 fmol/mL pour le NT-proBNP permet de différencier les deux groupes avec une Se=93,94% et une Sp=87,80%, permettant de classer correctement 90,5% des chats de l’étude. (30) Il apparait donc que le NT-proANP et le NT-proBNP ont une utilité dans la distinction entre des chats présentant des causes cardiaques et des causes respiratoires de dyspnée. Bien qu’une différence significative ait été montrée entre les deux peptides dans ce cas, il n’y pas d’avantage clinique à n’utiliser que l’un des deux lorsque l’on se trouve face à un animal présentant une détresse respiratoire. Le NT-proBNP semble supérieur dans la distinction affection respiratoire / affection cardiaque mais parce qu’il est un indicateur sensible de distension ventriculaire, il peut également être discrètement augmenté dans le cas de chats présentant un problème primairement respiratoire, ce qui fait diminuer la spécificité du test. Le NT-proANP n’augmente que très peu chez les chats présentant un problème primairement respiratoire, mais il est moins bon dans la distinction entre affection respiratoire et affection cardiaque. La mesure conjointe des deux peptides est potentiellement donc plus informative que l’utilisation séparée de l’une d’entre elles. (30) Cette étude permet donc de montrer que l’utilisation d’un test ELISA spécifique du NT-proBNP félin et un test ELISA spécifique du NT-proANP humain permet de distinguer des chats présentant une dyspnée d’origine cardiaque et des chats présentant une dyspnée d’origine respiratoire. Ces résultants sont concordants avec d’autres études menées chez l’homme et le chien. Ce dosage est donc un plus avantageux dans la panoplie diagnostique du clinicien, mais son utilisation en routine ne pourra se faire que si les tests ELISA évoluent vers des tests rapides, utilisables au chevet du patient. Une autre avancée considérable serait le développement de trousses de dosage ne nécessitant qu’une ou deux gouttes de sang et pouvant de ce fait s’obtenir en piquant la peau au niveau de l’oreille, réduisant ainsi le risque associé à une ponction veineuse sur un animal en détresse respiratoire. Le bénéfice analytique du dosage de ces marqueurs sanguins n’étant plus à démontrer et faisant d’ors-et-déjà partie des recommandations de l’American Hearth Association pour le diagnostic de l’ICC chez l’homme. L’étude ne montre pas si le dosage permet la distinction entre des chats présentant une cardiopathie mais une dyspnée d’origine respiratoire et ceux présentant une cardiopathie associée à une ICC, comme cela a pu être montré chez l’homme et le chien. (30) + ref Une étude prospective, multicentrique réalisée aux Etats Unis entre mai 2007 et Juillet 2008 sur 167 chats dyspnéiques a étudié la capacité du NT-proBNP à différencier des chats présentés en urgence pour dyspnée due à une ICC et des chats présentés en urgence pour dyspnée causée par une affection respiratoire. La détermination d’une valeur seuil possédant les meilleures Se, Sp, VPP et VPN ainsi que les corrélations entre les taux plasmatiques de NT-proBNP et l’âge, le poids, les taux d’urée, de créatinine, de thyroxine et de cTnI sanguines, des mesures échocardiographiques, et le score vertébral de Buchanan sont les autres objectifs de cette étude. (35) Le sang est prélevé par ponction veineuse dans des tubes EDTA. Les échantillons sont centrifugés et le plasma est séparé et congelé isolément à -80°C dans l’heure suivant le prélèvement. Les échantillons sont ensuite expédié congelés par transporteur express jusqu’au laboratoire. Les mesures de NT-proBNP sont réalisées grâce à une trousse de dosage spécifique du NT-proBNP félin, par méthode ELISA (Cardiopet™ proBNP, IDEXX Laboratories, Westbrook, ME) La limite inférieure de détection par cette méthode est de 25pmol/L. (35) Les différents groupes sont réalisés de manière homogène et ne présentent pas de différence significative en ce qui concerne l’âge, le sexe et le poids. La concentration plasmatique en NT-proBNP est significativement plus élevée chez les chats dyspnéiques dont la cause est une ICC que chez les chats dyspnéiques dont la cause est un problème respiratoire. (médiane 754 pmol/L quartiles [437-1035] plus petite valeur : 96 vs. 76,5 pmol/L [24180], p<0,001). La concentration plasmatique du NT-proBNP n’est pas significativement différente entre chats mâles et femelles (p=0,907), ainsi qu’entre chats présentant une CMH restrictive, une CMH obstructive ou une CMD (p=0,997). (35) Dans le groupe des chats dyspnéiques avec ICC, le NT-proBNP est corrélé négativement avec l’âge (=-0,350, p<0,001), et corrélé positivement avec l’épaisseur du septum inter-ventriculaire en fin de diastole (lVSd) (=0,266, p=0,007), et avec l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en fin de diastole (lVWd) (=0,218, p=0,027). Il n’existe pas de corrélation avec les autres paramètres biochimiques et échographiques pour ce groupe. (35) Dans le groupe des chats dyspnéiques avec une affection respiratoire primitivement respiratoire, le NT-proBNP est corrélé positivement avec le taux plasmatique de cTnI (=0,456, p=0,022), et avec l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en fin de diastole (lVWd) (=0,269, p=0,031). Il n’existe pas de corrélation avec les autres paramètres biochimiques et échographiques pour ce groupe. (35) L’analyse du ROC de l’AUC permet de montrer que le NT-proBNP s’avère utile pour distinguer une dyspnée d’origine cardiaque d’une dyspnée d’origine respiratoire chez le chat à une valeur seuil optimale de 265 pmol/L avec une Se=90,2%, une Sp=87,9%, et une VPP=92% et une VPN=85,3%. (35) Lorsque l’on enlève de l’analyse les chats du groupe dyspnée respiratoire hyperthyroïdiens (n=4), le seuil et les valeurs de Se, Sp, VPP et VPN restent sensiblement les mêmes (pas de différence significative). Lorsque l’on enlève de l’analyse les chats du groupe dyspnée respiratoire possédant également une hypertrophie du ventricule gauche (n=19), la valeur seuil descend à 207 pmol/L, et les autres valeurs montent : Se=93,1%, Sp=93,6%, VPP=96,9% ; la VPn reste sensiblement la même. (35) TABLEAU RECAPITULATIF : Marqueur Intérêt (valeur diagnostique) Valeurs usuelles Seuil diag. Se Sp Délai de détection VPP VPN Valeur pronostique Test utilisable Type d’Echantillon Par molécule Valeurs usuelles chez le chat en fonction du test utilisé Valeurs seuils diagnostiques / pronotiques (type de dosage, échantillon) Se, Sp, VPP, VPN Se : Sensibilité = pourcentage de positifs dans la population atteinte. Sp : Spécificité = pourcentage de négatifs dans la population saine. L’élévation des taux de NT-proBNP avec l’âge tendent à prouver qu’une analyse par tranche d’âge donne de meilleurs résultats qu’une valeur seuil unique. Des études menées à grande envergure montrent qu’une série de valeurs seuil diagnostiques est supérieure à une valeur seuil diagnostique unique : il n’est plus nécessaire d’ajuster les valeurs en fonction de la fonction rénale par exemple, sans chez les individus jeunes présentant une IRC avancée. Cette technique permet de conserver une sensibilité et une spécificité globale identique, tout en réduisant les faux-négatifs chez les sujets jeunes et les faux-positifs chez les sujets âgés. (22) Que penser des faux négatifs ? En médecine humaine, les faux négatifs sont très rares, la VPN de la valeur d’exclusion pour le NTproBNP étant de 98%. Néanmoins, dans le cas de patients avec des taux aussi bas de NT-proBNP, le pronostic associé est très bon. (22) (Et du coup c’est pas grave si on se plante ??) Les pistes à suivre : MR-proANP Le BNP et le NT-proBNP sont considérés comme de meilleurs marqueurs que l’ANP pour le diagnostic et le pronostic de patients insuffisants cardiaques, principalement parce que les mesure d’ANP sont moins reproductibles. Cependant, le proANP a été suggéré comme étant un meilleur marqueur. Les régions N- et C-terminales du propeptide sont sujette à la dégradation enzymatique, c’est pourquoi de nouveaux tests sont développés pour détecter une région centrale du proANP (MR-proANP). L’un de ces tests (test ELISA : MR-proANP LIA, B.R.A.H.M.S, Heningsdorf/Berlin, Allemagne) permet la mesure du MR-proANP dans le sérum ou le plasma (avec EDTA, Héparine ou citrate). La stabilité du MR-proANP à température ambiante étant supérieure à 24 heures. (36) L’étude non pas du fragment N-terminal mais d’une région centrale du proANP (MR-proANP pour MidRegional Pro-Atrial Natriuretic Peptide) en médecine humaine donne des résultats meilleurs sinon équivalents à l’utilisation du NT-proBNP comme indicateur indépendant de la mortalité chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique et permet d’ajouter des inforations pronostiques au dosage du NT-proBNP, notamment chez les patients obèses (IMC ≥ 30) ou les Réf patients à la fonction rénale conservée (créatinine ≤ 91 µmol/L), pour qui les résultats du dosage du NT-proBNP sont souvent équivoques. (36) Au moins une étude réalisée en médecine humaine montre qu’une approche « multi-marqueurs » centrée sur les peptides natriurétiques donne d’avantage de renseignements sur le pronostic et la mortalité post-infarctus du myocarde. Ainsi le dosage à la fois du NT-proBNP et du MR-proANP permet de mieux cibler les patients à très haut risque (les deux marqueurs dans le plus haut quartile). De plus, les peptides natriurétiques (NT-proBNP ou MR-proANP) sont supérieurs aux autres marqueurs d’atteinte myocardique tels que la Troponine ou l’augmentation des CK-MB, dans la prédiction de la mortalité. (37) III] Partie expérimentale ? Contribution à l’étude du dosage du NT-proBNP chez le chat… Conclusion : Bilan et perspectives : applications thérapeutiques, autres marqueurs… D’autres études devront être faites, mais l’utilisation des NP a deux voies de recherche devant elle : L’utilisation d’analogues de ces peptides ou l’utilisation d’inhibiteurs de leur dégradation comme thérapeutiques futures d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension artérielle… (6) D’autres études devront être menées, mais les dosages des marqueurs sanguins – et particulièrement du BNP ou de son fragment N-terminal – pourront également trouver un intérêt pratique majeur pour le suivi de la cardiotoxicité de certaines chimiothérapies anticancéreuses, dans des pathologies pulmonaires, dans les néphropathies diabétiques ou encore les corrections chirurgicales de malformations cardiaques congénitales. (10) Le NT-proBNP pourrait également être utilisé comme marqueur de l’hypertension chez le chat dans certaines circonstances où le diagnostic classique par mesure de la pression artérielle ou l’observation de signes cliniques liés à l’hypertension (hémorragies rétiniennes par exemple), ne permettent pas de trancher. Par exemple lorsque la pression mesurée est élevée mais qu’aucun signe clinique n’est présent, le dosage du NT-proBNP pourrait aider le clinicien dans sa décision de traiter ou non à l’aide d’antihypertenseurs. Pour le suivi des hypertensions également le dosage du NT-proBNP pourrait permettre d’apprécier la réponse au traitement et donc l’évolution des doses utilisées. (24) En médecine humaine, la preuve a été faite que le dosage des peptides natriurétiques (NT-proBNP surtout) possède un excellent rapport qualité/prix pour l’évaluation de patients en dyspnée aigue, permettant d’économiser beaucoup d’argent en réduisant le temps passé à l’hôpital, ou en réhospitalisation, aussi bien qu’en réduisant les autres examens complémentaires comme l’échocardiographie ou la radiographie. (22) Ce que les marqueurs ne nous diront jamais / ne remplaceront jamais Les informations fournies par le dosage d’un marqueur cardiaque sont bien sur toujours à confronter aux données cliniques. (3) L’utilisation des marqueurs biologiques en médecine permet d’améliorer la prise en charge des patients, mais ils ne montrent leur pleine mesure que lorsqu’ils sont utilisés en complément des méthodes traditionnelles : le recueil des commémoratifs et de l’anamnèse, l’examen clinique et le sens clinique du praticien. Des « grilles diagnostiques » réunissant ces divers paramètres associés au dosage de marqueur sont d’ors-et-déjà disponibles chez l’homme. (22) Vers l’utilisation en clientèle / au chevet du patient ? Lorsqu’ils sont correctement et judicieusement utilisés, les bio-marqueurs cardiaques représentent une avancée majeure dans le diagnostic et le triage des patients en dyspnée aigue. (22) Ces résultants sont concordants avec d’autres études menées chez l’homme et le chien. Ce dosage est donc un plus avantageux dans la panoplie diagnostique du clinicien, mais son utilisation en routine ne pourra se faire que si les tests ELISA évoluent vers des tests rapides, utilisables au chevet du patient. Une autre avancée considérable serait le développement de trousses de dosage ne nécessitant qu’une ou deux gouttes de sang et pouvant de ce fait s’obtenir en piquant la peau au niveau de l’oreille, réduisant ainsi le risque associé à une ponction veineuse sur un animal en détresse respiratoire. Le bénéfice analytique du dosage de ces marqueurs sanguins n’étant plus à démontrer et faisant d’ors-et-déjà partie des recommandations de l’American Hearth Association pour le diagnostic de l’ICC chez l’homme. (30) (22) Bibliographie 1. Reynolds C, Oyama M. Intérêt des biomarqueurs en cardiologie. Veterinary Focus. 2008, Vol. 18(3), pp. 2-6. 2. van Kimmenade RR, Januzzi JL Jr. The evolution of the natriuretic peptides - Current applications in human and animal medicine. J Vet Cardiol. May 2009, Vol. 11 Suppl 1, pp. S9-21. 3. Bomassi E, Rousselot J-F. Les marqueurs biologiques en Cardiologie : le NT-proBNP et la troponine I. PratiqueVet. 2008, Vol. 43, pp. 618-621. 4. D, Sisson. Neuroendocrine evaluation of cardiac disease. Vet Clin North Am Small Anim Pract. Sep 2004, Vol. 34(5), pp. 1105-26. 5. Nagaya N, Nishikimi T, Okano Y, Uematsu M, Satoh T, Kyotani S, Kuribayashi S, Hamada S, Kakishita M, Nakanishi N, Takamiya M, Kunieda T, Matsuo H, Kangawa K. 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