o Dans le dépistage des cardiopathies et l’optimisation des examens complémentaires,
notamment vis-à-vis de l’échocardiographie.
La CardioMyopathie Hypertrophique est l’affection cardiaque avec la plus haute prévalence chez les
adultes de l’espèce féline. (12) Une étude montre qu’elle pourrait atteindre 16% des chats
apparemment en bonne santé, ce qui est plus important qu’en médecine humaine. (13)
La CMH féline a une expression morphologique hétérogène associée avec un degré variable de
sévérité d’altération de la fonction diastolique. (12)
L’examen clinique classique et l’auscultation cardiaque en particulier n’est pas un bon moyen de
diagnostic d’une cardiopathie chez le chat : en effet, on estime que la présence d’un souffle à
l’auscultation comme détection d’une cardiopathie chez un chat en apparente bonne santé possède
une sensibilité de 31% et une spécificité de 87% seulement. Cette sensibilité très faible conduit à un
nombre important de faux négatifs, si l’on s’en tient à cette seule méthode de détection. La
spécificité n’étant pas élevée non plus, l’audition d’un souffle ne permet pas une distinction efficace
entre des chats atteints d’une cardiopathie et des chez non atteints. (13)
Le gold-standard pour le diagnostic d’une cardiopathie chez le chat est l’examen
échocardiographique et la mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et du left posterior
wall en fin de diastole, dans des vues petit axe et grand axe parasternales droites. (13)
Quoi qu’il en soit, la disponibilité de l’examen échocardiographique, bien que large, est toujours
limitée par rapport au nombre important de patients pour qui la présence ou l’absence d’une
cardiopathie doit être diagnostiquée. Ou l’échocardiographie doit être plus pratiquée, ou des
alternatives diagnostiques doivent être trouvées…
Le dosage du BNP pourrait aider à clarifier le statut de chats ayant des résultats équivoques par
d’autres méthodes de diagnostic. (4)
I] Les marqueurs biologiques disponibles en cardiologie.
Un marqueur est une « substance dont le dosage permet d’explorer une pathologie spécifique ». Un
marqueur cardiaque est donc une substance dont le dosage permet d’explorer spécifiquement une
affection cardiaque. (3)
A] Les peptides natriurétiques : ANP, BNP, CNP et leurs précurseurs (NT-proANP & NT-
proBNP)
1) découverte
La fonction endocrine du cœur est maintenant bien établie et ce depuis la découverte qu’une
hormone, nommée peptide atrial natriurétique, synthétisée dans les atria, sécrétée dans le système
cardiovasculaire et transportée jusqu’aux reins induit la diurèse et la natriurèse. Il existe maintenant
un très grand nombre d’articles dans la littérature sur la biochimie, la physiologie et la
pathophysiologie d’une famille de peptides ressemblants sur le plan structurels nommés : ANP (Atrial
Natriuretic Peptide puis A-type Natriuretic Peptide : peptide atrial natriurétique), Urodilatine, BNP
(Brain Natriuretic Peptide puis B-type Natriuretic Peptide : peptide ventriculaire natriurétique), CNP
(C-type Natriuretic Peptide : peptide natriurétique de type C) existant sous 4 formes isotopiques
différentes, DNP (Dendroapsis Natriuretic Peptide) et VNP (Ventricular Natriurtic Peptide), le dernier
étant probablement seulement présent chez les poissons. (14) (2) (7)
Ces peptides natriurétiques sont structurellement similaires mais génétiquement distincts. (15) A
l’exception de l’urodilatine qui provient de l’expression du gène de l’ANP au niveau rénal. (7)
Bien que l’ANP et le BNP soient principalement synthétisés au niveau du cœur, d’autres études ont
permis de mettre en évidence la présence de ces peptides dans d’autres tissus : cerveau, hypophyse,