Vista observe le Cosmos en profondeur
De nouvelles données infrarouges pour comprendre l’évolution des galaxies.
Une équipe d’astronomes européens à laquelle participe Olivier Le Fèvre du Laboratoire
d’Astrophysique de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) vient de dévoiler la plus
grande image profonde du ciel jamais réalisée dans l’infrarouge. Pour réaliser cette image
exceptionnelle, ils ont utilisé le Télescope VISTA de l’ESO. L’incroyable qualité de cette
image a permis de révéler plus de 200 000 galaxies sur cette parcelle de ciel où seules
quelques étoiles peu lumineuses sont visibles à l’œil nu. De nouvelles galaxies très
distantes vont pouvoir être étudiées.
Le télescope VISTA de l’Observatoire de Paranal de l’ESO a été braqué sur la même zone de
ciel à maintes reprises afin de récolter petit à petit la très faible lumière émise par les
galaxies les plus distantes. Au total, plus de six mille clichés, représentant un temps
d’exposition global de 55 heures, ont été combinées pour créer cette image dans le cadre du
programme d’observation UltraVISTA. Au final, cette image est la plus profonde [1] vue du
ciel de cette dimension jamais réalisée dans l’infrarouge.
VISTA est le plus grand télescope au monde dédié aux grands sondages de l’Univers. C’est
également le plus puissant télescope infrarouge pour les sondages en service actuellement.
Le sondage UltraVISTA a été consacré au champ COSMOS ([2], eso1124, heic0701), une zone
du ciel pratiquement vide en apparence qui a déjà été étudiée de manière intensive avec
d’autres télescopes.
A première vue, les images UltraVISTA paraissent quelconques, avec quelques étoiles
brillantes et, un peu partout, des étoiles plus faibles. Mais, comme le souligne Olivier Le
Fèvre, astronome au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (Institut Pythéas / CNRS-
AMU), « En réalité, la plupart des objets les moins lumineux ne sont pas des étoiles de la Voie
Lactée, mais de très lointaines galaxies, contenant chacune des milliards d’étoiles. » Ainsi, en
zoomant l’image, un nombre impressionnant de galaxies apparait. De fait, au total, on peut
dénombrer plus de 200 000 galaxies sur cette image.
Un examen minutieux permet de dévoiler des objets rougeâtres dispersés parmi les galaxies
de couleur crème, plus nombreuses – Ce sont essentiellement des galaxies très lointaines,
vues telles qu’elles étaient quand l’Univers n’avait qu’une petite fraction de son âge actuel,
dont la lumière est décalée vers le rouge du fait de la très grande distance et de l’expansion
de l’Univers. L’analyse préliminaire des images du sondage UltraVISTA, combinées avec des
images prises avec d’autres télescopes, a révélé la présence de nombreuses galaxies, vues
telles qu’elles étaient quand l’Univers avait moins d’un milliard d’années et quelques-unes
sont même vues à des époques encore plus précoces.
« Ces grands programmes d’observation des galaxies dans l’infrarouge nous sont très
précieux. En étudiant ainsi les galaxies à des distances de plus en plus grandes, nous pouvons
retrouver la manière dont les galaxies se sont formées et ont évolué au cours de l’histoire du
cosmos » conclut Olivier Le Fèvre.