Demande Allocation de thèse Ecole doctorale n°490 Environnements, Santé, STIC – E2S Titre de la thèse: Caractérisation des contractions musculaires induites par électromyostimulation. Développement d’un système d’asservissement. Directeur de thèse : LEPERS Romuald MCU-HDR - Laboratoire INSERM U887 Co-Directeur : Stéphane Binczak MCU – HDR (Laboratoire LE2I UMR 5158 CNRS – Université de Bourgogne) Email : [email protected] Laboratoire d'accueil : INSERM U887 Motricité-Plasticité. Campus Universitaire, Faculté des Sciences du Sport, BP 27877, 21078 Dijon France Problématique : L’électromyostimulation (EMS) est une technique de reconditionnement musculaire qui consiste à induire une contraction musculaire par des stimulations électriques appliquées de manière percutanée en regard des muscles sollicités. Bien que l’efficacité de cette méthode de renforcement musculaire ait été prouvée lors de l’entraînement sportif (Gondin et al 2004) ou comme aide à la récupération fonctionnelle après un déconditionnement musculaire accompagnant certaines pathologies (ex. insuffisant cardiaque ou respiratoire chronique, Deley et al 2003), les paramètres de stimulation (onde mono ou bi phasique, durée d’impulsion, intensité, fréquence de stimulation) utilisés sont définis, a priori, de manière subjective sans tenir compte de l’évolution de la réponse physiologique réelle du muscle au cours de la stimulation. Lors d’une contraction volontaire, le suivi du comportement du muscle est généralement réalisé à partir de l’enregistrement de son activité électrique par électromyographie de surface (EMG). Lorsque cette méthodologie de détection est utilisée au cours d’une contraction électro-induite par EMS, le signal EMG recueilli se trouve contaminé par les artéfacts de stimulation de l’EMS, il devient donc difficile d’identifier la réponse musculaire. L’objet principal de ce projet est de développer une méthodologie spécifique permettant de dissocier, à partir de l’enregistrement EMG obtenu pendant une contraction induite par EMS, la réponse neurophysiologique du muscle. L’objectif de ce travail de thèse est la réalisation d’une nouvelle génération de système d’électromyostimulation où la stimulation sera asservie à la réponse physiologique du muscle. Ce type de système nécessitera l’élaboration d’électrodes capables (i) d’induire une stimulation électrique et (ii) de détecter la réponse électrophysiologique du muscle sollicité afin d’asservir les paramètres de la stimulation à la réponse effective du muscle. L’asservissement des paramètres de stimulation en EMS en fonction de la réponse musculaire, permettra d’optimiser i.e. réduire le temps d’entraînement et donc d’améliorer le renforcement musculaire de patients déconditionnés. Travaux expérimentaux : Etude 1 - Déterminer le positionnement optimal des électrodes de stimulation EMS par rapport aux électrodes de recueil du signal musculaire EMG pour enregistrer la réponse 1/2 musculaire (onde M) la plus similaire possible à la réponse M de référence obtenue par stimulation (percutanée) du nerf moteur. Pour cela, les réponses mécaniques (secousse musculaire) et électrophysiologiques (onde M) du muscle sollicité seront comparées dans deux conditions expérimentales. La première condition consiste à activer le muscle par une stimulation électrique appliquée en regard du nerf qui innerve le muscle étudié (technique de neurostimulation. La seconde correspond à une activation du muscle par EMS (électrodes de stimulation appliquées en regard du muscle). Pour ces deux conditions, des chocs électriques uniques seront utilisés. Des résultats préliminaires semblent suggérer que pour le muscle Quadriceps, le positionnement idéal des électrodes EMG est un positionnement distal. Ce résultat doit être vérifier sur d’autres groupes musculaires des membres inférieurs (triceps sural) et supérieurs (biceps brachial). Etude 2 – Analyser l’évolution des paramètres caractéristiques de l’onde M (Amplitude, durée, surface) au cours d’une série (20 à 30) de trains de stimulus (durée 3 à 5 s) à différentes fréquences (de 20 à 100 Hz). Nous faisons l’hypothèse que sous l’effet de la fatigue, les paramètres de l’onde M seront modifiés (ex. diminution de l’amplitude, allongement de la durée) au cours de la série de trains de stimulations, voire pendant les trains de stimulation. La connaissance de l’évolution des paramètres de l’onde M sous l’effet de la fatigue, permettra de proposer des éléments de réflexion pour développer un asservissement des paramètres de stimulation à la réponse musculaire au cours d’une séance d’EMS. Cette étude sera réalisée en collaboration avec le laboratoire LE2I, de l’Université de Bourgogne. En effet, le LE2I apportera son soutien pour la partie traitement du signal. En effet, afin de caractériser l’onde M, il faudra discriminer au sein du signal EMG la source endogène (réponse associée au muscle) à la source exogène (associée à la stimulation) au cours de la contraction musculaire par EMS. En fonction de la fréquence des courants de stimulation, ceux-ci peuvent « recouvrir » la réponse musculaire lors de l’enregistrement des signaux. Par exemple, un courant de stimulation de 100 Hz a une période de 10 ms, qui correspond à une valeur très proche de la durée d’un potentiel d’action musculaire résultant. Etude 3 – Validation des protocoles de stimulation asservie. Il s’agit d’établir à partir des résultats des études 1 et 2, les critères de stimulation i.e. les paramètres des courants de stimulation (fréquence, intensité, durée d’impulsion) pour recueillir une réponse musculaire adéquate en fonction des situations. Un cahier des charges d’un nouvel électromyostimulateur « intelligent » sera établi pour la réalisation d’un prototype. 2/2