Introduction `
a la Cryptologie
Chapitre 8 : Anneaux et corps
Michael Eisermann (Institut Fourier, UJF Grenoble)
Ann´
ee 2008-2009
IF / IMAG, Master 1, S1-S2
document mis `
a jour le 7 juillet 2009
FOURIER
INSTITUT
f
i
www-fourier.ujf-grenoble.fr/~eiserm/cours # crypto
1/32
Objectifs de ce chapitre
La cryptologie est en grande partie fond ´
ee sur des structures alg ´
ebriques.
Dans les chapitres pr´
ec´
edents nous avons ´
etudi´
e les groupes (ab´
eliens).
Dans ce chapitre nous continuons `
a d´
evelopper nos outils alg´
ebriques :
Le vocabulaire des anneaux et des corps :
sous-anneaux, sous-corps, morphismes, id ´
eaux, . . .
L’anneau quotient A/I d’un anneau Apar un id´
eal I.
Les anneaux suivants nous int´
eressent tout particuli `
erement :
L’anneau Zdes nombres entiers, et ses quotients.
L’anneau K[X]des polynˆ
omes sur un corps K, et ses quotients.
En cryptologie ce sont des objets fondamentaux et omnipr´
esents.
Nous nous en servirons dans toute la suite : les chapitres suivants seront
consacr´
es `
a l’arithm ´
etique des polynˆ
omes et `
a la construction des corps finis.
2/32
Sommaire
1Anneaux et corps
D´
efinitions et exemples
Diviseurs de z´
ero, anneaux int`
egres
Le groupe des ´
el´
ements inversibles
2Morphismes d’anneaux et de corps
D´
efinition et exemples
Caract´
eristique et morphisme de Frobenius
Sous-anneaux et sous-corps
3Id´
eaux et anneaux quotients
Id´
eaux et quotients d’anneaux
Id´
eaux engendr´
es, id´
eaux d’un quotient
Id´
eaux premiers et maximaux
4Exercices
3/32
Anneaux et corps
Soit Aun ensemble muni de deux op´
erations +,·:A×AA.
On dit que (A, +,·)est un corps s’il v´
erifie aux axiomes suivants :
D’abord on exige que (A, +) soit un groupe ab´
elien :
(A1 : associativit´
e) a, b, c A: (a+b) + c=a+ (b+c)
(A2 : commutativit´
e) a, b A:a+b=b+a
(A3 : ´
el´
ement neutre) 0AaA: 0 + a=a
(A4 : ´
el´
ement oppos´
e) aAbA:a+b= 0
Ensuite on exige que la multiplication soit distributive sur l’addition :
(D : distributivit´
e) a, b, c A:a·(b+c) = (a·b) + (a·c)
Finalement on exige que (A,·)soit un groupe ab´
elien, o`
uA=Ar{0}:
(M1 : associativit´
e) a, b, c A: (a·b)·c=a·(b·c)
(M2 : commutativit´
e) a, b A:a·b=b·a
(M3 : ´
el´
ement neutre) 1AaA: 1 ·a=a
(M4 : ´
el´
ement inverse) aAbA:a·b= 1
Pour un anneau (A, +,·)on n’exige que (A1–A4), (D) et (M1).
Un anneau est commutatif s’il v´
erifie (M2), et unitaire s’il v ´
erifie (M3) :
Dans la suite nous dirons «anneau »pour «anneau commutatif unitaire ».
§1.1 4/32
Exemples simples
Pour chacun des exemples d´
eterminer quels axiomes sont satisfaits :
1Les nombres naturels N, entiers Z, rationnels Q, r´
eels R, complexes C.
2Le sous-groupe 2ZZmuni de la multiplication usuelle (par restriction)
3Le quotient Z/
mmuni de l’addition et de la multiplication induites.
4Si A1,...,Ansont des anneaux, on munit A1×··· ×Andes op´
erations
(a1,...,an) + (b1,...,bn) := (a1+b1,...,an+bn),
(a1,...,an)·(b1,...,bn) := (a1b1,...,anbn).
Si A1,...,Ansont des corps, est-ce que A1× · ·· × Anest un corps ?
5Soit Aun anneau et soit un ensemble. On peut munir l’ensemble A
des fonctions Ade l’addition et de la multiplication point par point.
De mˆ
eme pour l’ensemble A(Ω) des fonctions A`
a support fini.
6Pour tout ensemble on peut consid´
erer (P(Ω),,)o`
uP(Ω) est
l’ensemble des parties de et AB= (AB)r(AB).
7Les matrices Mat(2 ×2,C)avec les op´
erations usuelles :
a11 a12
a21 a22«+b11 b12
b21 b22«=a11 +a11 a12 +b12
a21 +b21 a22 +b22«
a11 a12
a21 a22«·b11 b12
b21 b22«=a11 b11 +a12b21 a11 b12 +a12b22
a21b11 +a22 b21 a21b12 +a22 b22«
De mˆ
eme pour Mat(n×n, A)sur un anneau A.
§1.1 5/32
Exemples sophistiqu´
es
7Un corps non commutatif ? Les quaternions de Hamilton (1843). . .
On consid`
ere H={a1 + bi +cj +dk |a, b, c, d R}comme un espace
vectoriel sur Rqui a pour base 1, i, j, k. On d ´
efinit la multiplication sur la
base par i2=j2=k2=1,ij =ji =k,jk =kj =i,ki =ik =j,
puis par extension lin´
eaire sur tout H. Visiblement le produit n’est pas
commutatif. . . Est-ce que (H,+,·)est un corps non commutatif ?
H=„a+ib cid
cid a ib «˛
˛
˛a, b, c, d RMat(2 ×2,C).
8Un corps de cardinal 4? La d ´
ecouverte de Galois (1830). . .
On sait que Z/
2est un corps de cardinal 2; de m ˆ
eme Z/
3est un corps de
cardinal 3; mais Z/
4de cardinal 4n’est pas un corps. Existe-t-il un corps
de cardinal 4? Essayons F4={0,1, x, y}avec les op´
erations suivantes :
+ 0 1 x y
0 0 1 x y
1 1 0 y x
x x y 0 1
y y x 1 0
·0 1 x y
0 0 0 0 0
101x y
x0x y 1
y0y1x
En d´
epit d’outils, c’est pour le moment une question de brute force.
Un des objectifs de ce cours et de construire tous les corps finis.
§1.1 6/32
Remarques
Convention de notation : on ´
ecrit ab +cd au lieu de (a·b) + (c·d).
Dans tout groupe l’´
el´
ement 0,´
etant neutre pour l’addition, est unique.
De mˆ
eme, l’´
el´
ement oppos´
e de aest unique, et on le note a.
Dans tout anneau on a 0a= (0 + 0)a= 0a+ 0a, d’o `
u0 = 0a.
Dans tout anneau l’´
el´
ement 1,´
etant neutre pour la multiplication, est unique :
si 10Av´
erifie 10a=a10=apour tout aA, alors 10= 1 ·10= 1.
On trouve (1)a+a= (1)a+ 1a= (1 + 1)a= 0a= 0, d’o`
u(1)a=a.
Dans tout corps, l’ ´
el´
ement inverse de aest unique :
si ab =ab0= 1, alors b= 1b= (b0a)b=b0(ab) = b01 = b0.
L’unicit´
e nous permet d’ ´
ecrire sans univoque a1pour l’inverse de a.
L’exemple trivial ({0},+,·)est l’anneau nul o`
u1 = 0 (anneau non unitaire).
Inversement, si 1 = 0, alors a= 1a= 0a= 0 donc A={0}.
§1.1 7/32
Diviseurs de z´
ero
D´
efinition (diviseurs de z´
eros)
Soit Aun anneau. On note A=Ar{0}les ´
el´
ements non nuls.
On dit que aAest un diviseur de z´
ero s’il existe bAtel que ab = 0.
L’anneau Aest int`
egre s’il n’a pas de diviseurs de z´
ero.
Remarque
Un corps est un anneau int `
egre car il n’a jamais de diviseurs de z´
ero :
Si ab = 0 et a6= 0 alors b= 1b= (a1a)b=a1(ab) = a10 = 0.
Exemples
L’anneau Z/
6a des diviseurs de z´
ero : ¯
2·¯
3 = ¯
0.
L’anneau Z/
7est un corps et n’a donc pas de diviseurs de z ´
ero.
L’anneau Zest int`
egre mais ce n’est pas un corps.
Exercice
Pour mZ,m2, nous avons Z/
mint`
egre mpremier Z/
mun corps.
§1.2 8/32
´
El´
ements inversibles
D´
efinition (´
el´
ements inversibles)
Un ´
el´
ement aAest inversible dans As’il existe bAtel que ab = 1.
Dans ce cas best unique et on l’appelle l’inverse de a, not´
ea1.
On d´
efinit A×:= {aA|aest inversible dans A}.
Exemples
Dans l’anneau Znous avons Z×={−1,+1}( Z.
Dans l’anneau Z/
mnous avons Z/×
m={¯a|aZet pgcd(a, m) = 1}.
Remarque
Un ´
el´
ement inversible n’est jamais un diviseur de z´
ero.
Un anneau est un corps si et seulement si A×=A.
Exercice
Un anneau fini int`
egre est un corps.
§1.3 9/32
Le groupe des ´
el´
ements inversibles
Proposition
Soit (A, +,·)un anneau (commutatif). Alors (A×,·)est un groupe (ab´
elien).
D´
emonstration.
Si a, b A×, alors ab A×car (b1a1)(ab) = b1(a1a)b=b1b= 1.
Ceci permet de d ´
efinir la multiplication ·:A××A×A×par restriction.
Cette multiplication est associative (et commutative si l’anneau l’est).
L´
el´
ement 1est inversible, donc 1A×, et il sert d’ ´
el´
ement neutre.
Si aA×alors a1A×par d´
efinition, et aa1= 1.
Exemples
Dans Znous avons Z×={−1,+1}( Z. Dans Qnous avons Q×=Q.
Dans Z/
mnous avons Z/×
m={¯a|aZet pgcd(a, m) = 1}.
Ici l’inverse se calcule par l’algorithme d’Euclide-B´
ezout.
Nous avons analys´
e sa structure par le th ´
eor`
eme des restes chinois.
Pour l’anneau A= Mat(n×n, K)des matrices sur un corps Knous
obtenons le groupe A×= GL(n;K) = {AMat |det(A)K×}des
matrices inversibles. Ici l’inverse se calcule par l’algorithme de Gauss.
§1.3 10/32
Anneaux et corps : extensions quadratiques
Les exemples suivants sont une source d’inspiration in´
epuisable.
Exercice (entiers de Gauss)
On consid`
ere le corps des nombres complexes C=R+iRo`
ui2=1.
L’ensemble Q[i] = {a+bi |a, b Q}est-il un corps ? (sous-corps de C)
L’ensemble Z[i] = {a+bi |a, b Z}est-il un anneau ? (sous-anneau de C)
Exercice (extensions quadratiques)
En g´
en´
eralisant l’exemple pr´
ec´
edent on fixe un entier cZquelconque.
L’ensemble Q[c] = {a+bc|a, b Q}est-il un (sous-)corps ?
L’ensemble Z[c] = {a+bc|a, b Z}est-il un (sous-)anneau ?
Exercice (norme et ´
el´
ements inversibles)
On fixe cZ, ici c < 0pour simplifier. Nous ´
ecrivons c=ido`
ud=|c|.
On d´
efinit N:Z[id]Npar N(a+ibd) := |a+ibd|2=a2+b2d.
A-t-on mutiplicativit´
eN(xy) = N(x)N(y)pour tout x, y Z[id]?
Montrer que xZ[id]est inversible si et seulement si N(x) = 1.
Expliciter ainsi les groupes Z[i]×puis Z[id]×pour dN,d2.
§1.3 11/32
Morphismes d’anneaux
D´
efinition (morphisme d’anneaux)
Soient A, B deux anneaux.
Une application φ:ABest un morphisme d’anneaux si
φ(x+y) = φ(x) + φ(y), morphisme des groupes additifs,
φ(1A) = 1Bet φ(xy) = φ(x)φ(y)pour tout x, y A.
C’est un mono- / ´
epi- / isomorphisme s’il est injectif / surjectif / bijectif.
Exemple (th´
eor`
eme des restes chinois)
L’application quotient π:ZZ/
mest un morphisme d’anneaux.
Pour m, n Zil existe un unique morphisme d’anneaux Z/
mn Z/
m×Z/
n.
C’est un isomorphisme d’anneaux si et seulement si pgcd(m, n) = 1.
Dans ce cas φinduit un isomorphisme de groupes Z/×
mn
Z/×
m×Z/×
n.
Nous l’avons utilis´
e pour l’indicatrice d’Euler et le cryptosyst `
eme RSA.
Remarque (exercice)
Si φ:ABest un isomorphisme d’anneaux, alors l’application inverse
φ1:BAest aussi un (iso)morphisme d’anneaux. Tout morphisme
d’anneaux ABinduit un morphisme de groupes A×B×.
§2.1 12/32
Morphismes de corps
D´
efinition
Soient A, B deux corps. Alors tout morphisme d’anneaux φ:ABest
appel´
emorphisme de corps.
Proposition
Tout morphisme de corps est injectif.
D´
emonstration. Soit φ:ABun morphisme de corps.
Pour aA=A×on a φ(a)φ(a1) = φ(aa1) = φ(1A) = 1B.
On en d´
eduit que φ(a)6= 0 et que φ(a)1=φ(a1).
En particulier ker(φ) = {0}est φest injectif.
Remarque
Un morphisme de corps n’a en g´
en´
eral aucune raison d’ˆ
etre surjectif :
les inclusions QRet RCsont injectives mais non surjectives.
§2.1 13/32
Caract´
eristique d’un anneau ou d’un corps
Remarque (exercice de r´
evision)
Soit Zl’anneau des nombres entiers et soit Aun anneau quelconque.
Il existe un unique morphisme d’anneaux φ:ZA,`
a savoir φ(n) = n·1A.
Le noyau ker(φ)est donc un sous-groupe de Z.
Nous en d´
eduisons que ker(φ) = mZpour un certain mZ,m0.
Par passage au quotient nous obtenons ¯
φ:Z/mZ
im(φ)A.
D´
efinition
Le g´
en´
erateur m0de l’exemple pr´
ec´
edent tel que ker(ZA) = mZ
est appel´
e la caract´
eristique de l’anneau A, not´
ee car(A) = m.
Exemples
Nous avons car(Z/
m) = mpour tout mN, ainsi que car(Z) = car(Q) = 0.
`
A noter que car(A) = 0 si et seulement si le morphisme ZAest injectif.
Remarque
Si Aest int`
egre, alors ou car(A) = 0 ou car(A)est un nombre premier.
Si Kest un corps, alors ou QKou Z/
pK(l´
eger abus de notation).
§2.2 14/32
Le morphisme de Frobenius
Exercice
Soit Aun anneau de caract´
eristique po`
upest un nombre premier.
Alors f:AA,f(a) = apest un morphisme d’anneaux.
Que faut-il montrer ?
Quant `
a l’addition il faut montrer que f(a+b) = f(a) + f(b)pour tout a, b A.
Quant `
a la multiplication il faut montrer que f(1) = 1 et f(ab) = f(a)f(b).
Solution. On a toujours f(1) = 1p= 1 et f(ab) = (ab)p=apbp=f(a)f(b).
Ici nous n’utilisons que l’associativit´
e et la commutativit´
e de la multiplication.
Pour ppremier nous avons d´
ej`
a montr´
e que p|`p
k´pourvu que 0< k < p.
Comme Aest de caract´
eristique pnous avons p·1A= 0Adans A, d’o`
u
f(a+b) = (a+b)p=Pp
k=0 `p
k´akbpk=ap+bp=f(a) + f(b).,
§2.2 15/32
Sous-anneaux
D´
efinition (sous-anneau)
Soit Aun anneau. Un sous-anneau de Aest une partie BAtelle que
Best un sous-groupe de (A, +),
1Bet xy Bpour tout x, y B.
Ainsi (B, +,·)est un anneau et B Aest un morphisme d’anneaux.
Exemples
Par exemple, Zest un sous-anneau du corps Q(ou de R).
Par contre, 2Zn’est pas un sous-anneau de Zcar 16= 2Z.
Proposition
Soit φ:AA0un morphisme d’anneaux.
Si Best un sous-anneau de A, alors φ(B)est un sous-anneau de A0.
En particulier l’image im(φ) = φ(A)est un sous-anneau de A0.
Exemples
Bien sˆ
ur AAest un sous-anneau de A; c’est le plus grand.
De mˆ
eme im(ZA)est un sous-anneau de A; c’est le plus petit.
§2.3 16/32
Sous-corps
D´
efinition (sous-corps)
Un sous-corps est un sous-anneau qui est un corps. Plus explicitement :
Soit Aun corps (ou un anneau). Un sous-corps KAest un sous-anneau
tel que tout ´
el´
ement non nul xKadmette un inverse dans K.
Exemples
Zest un sous-anneau de Rmais non un sous-corps.
Qest un sous-corps de R, ainsi que Rest un sous-corps de C.
Exercice (caract´
erisation des sous-corps)
Soit Aun corps. Une partie KAest un sous-corps si 0,1Ket pour tout
a, b dans Kon a aussi a+bet abet ab et ab1(pourvu que b6= 0) dans K.
Une moiti´
e de ces exigences est redondante : laquelle ?
Exercice (r´
evision des espaces vectoriels)
Soit Eun anneau et soit KEun corps. On a l’addition + : E×EEet
la multiplication ·:K×EEdes ´
el´
ements de Epar des ´
el´
ements de K.
Montrer que cette structure satisfait aux axiomes d’un espace vectoriel.
Ainsi un anneau Eest un espace vectoriel sur tout sous-corps K.
§2.3 17/32
Sous-anneaux et sous-corps engendr ´
es
Proposition (exercice)
Soit (Ai)iIune famille de sous-anneaux Aid’un anneau B.
Alors leur intersection A:= TiIAiest un sous-anneau de B.
D´
efinition (sous-anneau engendr´
e)
Soit Bun anneau, ABun sous-anneau, et SBun sous-ensemble.
On note A[S]le plus petit sous-anneau de Bcontenant `
a la fois Aet S:
c’est l’intersection de tous les sous-anneaux de Bcontenant Aet S.
Proposition (exercice)
Soit (Ki)iIune famille de sous-corps Kid’un anneau A.
Alors leur intersection K:= TiIKiest un sous-corps de A.
D´
efinition (sous-corps engendr ´
e)
Soit Lun corps, KLun sous-corps, et SLun sous-ensemble.
On note K(S)le plus petit sous-corps de Lcontenant `
a la fois Ket S:
c’est l’intersection de tous les sous-corps de Lcontenant Ket S.
§2.3 18/32
Sous-anneaux et sous-corps engendr ´
es : exemples
Exercice
Dans Cexpliciter le sous-anneau Z[i]et le sous-corps Q(i)o`
ui2=1.
D´
eterminer la dimension de Q(i)comme espace vectoriel sur Q.
Exercice
Dans Cexpliciter le sous-anneau Z[c]o`
ucZet le sous-corps Q(c).
D´
eterminer la dimension de Q(c)comme espace vectoriel sur Q.
Exercice
Dans Rexpliciter le sous-anneau Q[e]et le sous-corps Q(e)o`
ue=P
k=0
1
k!.
D´
eterminer la dimension de Q[e]comme espace vectoriel sur Q.
Nous admettons ici que e=P
k=0
1
k!est transcendant sur Q,
c’est-`
a-dire que a0+a1e+· ·· +anen6= 0 si (a0, a1,...,an)6= 0.
§2.3 19/32
Corps des fractions : d ´
efinition
Tout sous-anneau d’un corps est int`
egre : ab = 0 implique a= 0 ou b= 0.
´
Etant donn´
e un anneau int`
egre, pouvons-nous le plonger dans un corps ?
D´
efinition
On appelle corps des fractions de Atoute paire (K, κ)tel que
Kest un corps et κ:AKest un monomorphisme d’anneaux.
Tout xKs’ ´
ecrit comme κ(a)κ(b)1o`
ua, b A,b6= 0.
Proposition (propri ´
et´
e universelle)
Soit (K, κ)un corps des fractions d’un anneau A.
Soit λ:ALun monomorphisme dans un corps L.
Alors il existe un unique morphisme de corps φ:KLtel que λ=φκ.
D´
emonstration. Si κ(a)κ(b)1=κ(c)κ(d)1alors κ(a)κ(d) = κ(b)κ(c),
d’o`
uκ(ad) = κ(bc)puis ad =bc car κest un monomorphisme.
Ainsi λ(ad) = λ(bc)puis λ(a)λ(d) = λ(b)λ(c)d’o`
uλ(a)λ(b)1=λ(c)λ(d)1.
On peut donc d´
efinie φpar κ(a)κ(b)17→ λ(a)λ(b)1o`
ua, b A,b6= 0.
On v´
erifie ensuite que φest un morphisme de corps.
Corollaire (unicit´
e)
Deux corps des fractions d’un anneau Asont canoniquement isomorphes.
§2.3 20/32
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