Exemples simples
Pour chacun des exemples d´
eterminer quels axiomes sont satisfaits :
1Les nombres naturels N, entiers Z, rationnels Q, r´
eels R, complexes C.
2Le sous-groupe 2Z⊂Zmuni de la multiplication usuelle (par restriction)
3Le quotient Z/
mmuni de l’addition et de la multiplication induites.
4Si A1,...,Ansont des anneaux, on munit A1×··· ×Andes op´
erations
(a1,...,an) + (b1,...,bn) := (a1+b1,...,an+bn),
(a1,...,an)·(b1,...,bn) := (a1b1,...,anbn).
Si A1,...,Ansont des corps, est-ce que A1× · ·· × Anest un corps ?
5Soit Aun anneau et soit Ωun ensemble. On peut munir l’ensemble AΩ
des fonctions Ω→Ade l’addition et de la multiplication point par point.
De mˆ
eme pour l’ensemble A(Ω) des fonctions Ω→A`
a support fini.
6Pour tout ensemble Ωon peut consid´
erer (P(Ω),∆,∩)o`
uP(Ω) est
l’ensemble des parties de Ωet A∆B= (A∪B)r(A∩B).
7Les matrices Mat(2 ×2,C)avec les op´
erations usuelles :
„a11 a12
a21 a22«+„b11 b12
b21 b22«=„a11 +a11 a12 +b12
a21 +b21 a22 +b22«
„a11 a12
a21 a22«·„b11 b12
b21 b22«=„a11 b11 +a12b21 a11 b12 +a12b22
a21b11 +a22 b21 a21b12 +a22 b22«
De mˆ
eme pour Mat(n×n, A)sur un anneau A.
§1.1 5/32
Exemples sophistiqu´
es
7Un corps non commutatif ? Les quaternions de Hamilton (1843). . .
On consid`
ere H={a1 + bi +cj +dk |a, b, c, d ∈R}comme un espace
vectoriel sur Rqui a pour base 1, i, j, k. On d ´
efinit la multiplication sur la
base par i2=j2=k2=−1,ij =−ji =k,jk =−kj =i,ki =−ik =j,
puis par extension lin´
eaire sur tout H. Visiblement le produit n’est pas
commutatif. . . Est-ce que (H,+,·)est un corps non commutatif ?
H=„a+ib −c−id
c−id a −ib «˛
˛
˛a, b, c, d ∈Rff⊂Mat(2 ×2,C).
8Un corps de cardinal 4? La d ´
ecouverte de Galois (1830). . .
On sait que Z/
2est un corps de cardinal 2; de m ˆ
eme Z/
3est un corps de
cardinal 3; mais Z/
4de cardinal 4n’est pas un corps. Existe-t-il un corps
de cardinal 4? Essayons F4={0,1, x, y}avec les op´
erations suivantes :
+ 0 1 x y
0 0 1 x y
1 1 0 y x
x x y 0 1
y y x 1 0
·0 1 x y
0 0 0 0 0
101x y
x0x y 1
y0y1x
En d´
epit d’outils, c’est pour le moment une question de brute force.
Un des objectifs de ce cours et de construire tous les corps finis.
§1.1 6/32
Remarques
Convention de notation : on ´
ecrit ab +cd au lieu de (a·b) + (c·d).
Dans tout groupe l’´
el´
ement 0,´
etant neutre pour l’addition, est unique.
De mˆ
eme, l’´
el´
ement oppos´
e de aest unique, et on le note −a.
Dans tout anneau on a 0a= (0 + 0)a= 0a+ 0a, d’o `
u0 = 0a.
Dans tout anneau l’´
el´
ement 1,´
etant neutre pour la multiplication, est unique :
si 10∈Av´
erifie 10a=a10=apour tout a∈A, alors 10= 1 ·10= 1.
On trouve (−1)a+a= (−1)a+ 1a= (−1 + 1)a= 0a= 0, d’o`
u(−1)a=−a.
Dans tout corps, l’ ´
el´
ement inverse de aest unique :
si ab =ab0= 1, alors b= 1b= (b0a)b=b0(ab) = b01 = b0.
L’unicit´
e nous permet d’ ´
ecrire sans univoque a−1pour l’inverse de a.
L’exemple trivial ({0},+,·)est l’anneau nul o`
u1 = 0 (anneau non unitaire).
Inversement, si 1 = 0, alors a= 1a= 0a= 0 donc A={0}.
§1.1 7/32
Diviseurs de z´
ero
D´
efinition (diviseurs de z´
eros)
Soit Aun anneau. On note A∗=Ar{0}les ´
el´
ements non nuls.
On dit que a∈A∗est un diviseur de z´
ero s’il existe b∈A∗tel que ab = 0.
L’anneau Aest int`
egre s’il n’a pas de diviseurs de z´
ero.
Remarque
Un corps est un anneau int `
egre car il n’a jamais de diviseurs de z´
ero :
Si ab = 0 et a6= 0 alors b= 1b= (a−1a)b=a−1(ab) = a−10 = 0.
Exemples
L’anneau Z/
6a des diviseurs de z´
ero : ¯
2·¯
3 = ¯
0.
L’anneau Z/
7est un corps et n’a donc pas de diviseurs de z ´
ero.
L’anneau Zest int`
egre mais ce n’est pas un corps.
Exercice
Pour m∈Z,m≥2, nous avons Z/
mint`
egre ⇔mpremier ⇔Z/
mun corps.
§1.2 8/32