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Journées de la société française de chirurgie digestive
Institut océanographique de Paris, 2-3 décembre 1999
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Y. Panis*
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e XIVe congrès de la société française de chirurgie
digestive (SFCD) a été organisé par le Pr Fagniez les 23 décembre 1999 à Paris. Cette fois, parallèlement aux
communications libres (orales et sous forme de vidéos), sur lesquelles nous reviendrons et qui représentent habituellement l’essentiel des journées de la SFCD, un thème de table ronde avait
été choisi pour la FMC : il s’agissait du traitement chirurgical de
la diverticulite sigmoïdienne.
Les intervenants ont insisté sur la place primordiale du scanner
avec injection digestive et vasculaire, tant pour le diagnostic de la
poussée que pour la recherche de complications à type d’abcès et
surtout de leur traitement par voie percutanée, évitant ainsi une
chirurgie en urgence. En revanche, une fois la poussée inflammatoire efficacement traitée par antibiotiques, l’indication de sigmoïdectomie à froid est discutée : pour certains, elle est réservée
dès la première poussée aux seuls patients jeunes (de moins de 45
ans) et aux immunodéprimés, les autres patients devant être opérés seulement après deux poussées consécutives. Pour d’autres, la
sigmoïdectomie élective est d’indication formelle, quel que soit
le patient, à l’issue de la première poussée. Pour cette chirurgie
élective, dont la mortalité est voisine de 1 %, la cœlioscopie représente une voie d’abord séduisante, qui va dans l’avenir très probablement supplanter l’abord classique par laparotomie.
La commission d’évaluation de la SFCD, présidée par le Pr Escat,
a présenté ses recommandations de bonne pratique clinique
concernant l’usage des sutures mécaniques en chirurgie digestive.
Les sutures mécaniques sont plus chères que les sutures manuelles
mais elles “facilitent” et rendent plus rapides certains gestes techniques. Les arguments de facilité et de rapidité peuvent, de l'avis
des experts, autoriser les sutures mécaniques, malgré leur coût,
dans certaines indications. En résumé, la réalisation d’une anastomose manuelle est recommandée en cas d’anastomose œsophagienne cervicale, gastrectomie totale ou partielle, appendicectomie, anastomose grêlique et colorectale sus-péritonéale,
ligature vasculaire lors d’hépatectomie et de splénectomie faites
par laparotomie. Le choix est possible entre suture manuelle et
* Service de chirurgie digestive, hôpital Lariboisière, Paris.
La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 1 - vol. III - février 2000
mécanique pour les anastomoses œsogastriques intrathoraciques,
sutures du moignon duodénal et d’anse en Y, anastomoses iléoanales, pancréatectomies gauches. La réalisation d’une anastomose mécanique est recommandée en cas d’anastomose colorectale basse sous-péritonéale, fermeture cutanée, colectomie gauche,
splénectomie, et hépatectomie faites par laparoscopie.
Parmi les trente-cinq communications originales qui avaient été
acceptées par le comité de sélection, neuf concernaient la chirurgie cœlioscopique.
Alves et coll. (Paris) ont rapporté une série de 64 patients consécutifs opérés pour lithiase de la voie biliaire principale, avec une
mortalité faible (1 patient), et un taux de calcul résiduel équivalent à celui rapporté après laparotomie (4 patients, soit 6 %).
Arnaud et coll. (Angers) ont rapporté les résultats d’une étude
rétrospective multicentrique portant sur 1 470 patients opérés par
laparoscopie pour reflux gastro-œsophagien. Après deux ans de
suivi, le taux de récidive du reflux était de 6 % et celui de dysphagie de 0,35 %. De plus, 93 % des patients étaient satisfaits de
l’intervention. Enfin, Husson et coll. (Créteil) ont rapporté une
expérience encore préliminaire, mais très séduisante, de
20 patients ayant eu une hépatectomie sous cœlioscopie, avec des
résultats opératoires (mortalité nulle) tout à fait comparables à
ceux observés par laparotomie.
Plusieurs communications ont concerné la chirurgie hépatique.
Parmi elles, Farges et coll. (Clichy) ont évalué le risque d’une
hépatectomie à partir d’une analyse rétrospective portant sur
747 patients opérés de 1990 à 1997. La mortalité globale était de
4,1 % mais variait de 9,5 % en cas d’hépatopathie sous-jacente
(cirrhose principalement) à seulement 1 % en cas de foie normal.
La chirurgie colorectale, et tout particulièrement celle du cancer
colorectal, a fait l’objet de plusieurs communications, notamment
celle de Burdy et coll. (Paris), qui, à partir d’une série rétrospective de 108 patients opérés pour un cancer colique B2, ont identifié par une analyse multivariée les patients à haut risque de récidive tumorale, afin de leur proposer une chimiothérapie adjuvante,
habituellement réservée aux stades C. Il s’agit des patients de
sexe masculin, opérés en occlusion, avec envahissement du mésocôlon supérieur à 1 cm.
Rendez-vous l’année prochaine à la même époque à Vichy ! ■
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