Découvrez l` histoire de cet équipage

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22/01/14 Lespagnol Michel
EQUIPAGE DU LANCASTER II
LL690 JI-J
ABATTU A IWUY (France 59 141)LA NUIT DU Jeudi 15 AU Vendredi 16 JUIN 1944 à 00h 52
Pilote: Pilote Officier volontaire du Royaume Uni Ernest Arthur Kingham 174119 R.A.F.V.R. Age 23 ans
décédé le 16 Juin 1944. Ernest effectua sa formation de pilote à Moncton au Canada et à Alabama, Georgia
Fils de Henry Joseph et Florence May Kingham et frère de John et Hephzibah Kingham de Luton,
Bedfordshire
Enterré au cimetière communal de Rieux en Cambrésis
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
Navigateur: Sergent volontaire du Royaume Uni Raymond Harold Hutt 1575248 R.A.F.V.R. Age 23 ans
décédé le 16 Juin 1944.
Enterré au cimetière britannique d'Iwuy (59 141), à l'intérieur du cimétière communal.
Originaire de Leicester, pas plus d'informations à ce jour.
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
Mitrailleur supérieur: Sergent volontaire du Royaume Uni Frederick Neale Ansell 1895351 R.A.F.V.R. Age
34 ans décédé le 16 Juin 1944.
Fils de William Reuben et Gertrude Leonard Ansell de Tottenham, Middlesex.
Enterré au cimetière communal de Rieux en Cambrésis
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
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with a total of 21 claims credited to him, survived the war, but we have no further details.
Opérateur radio: Sergent Benjamin Bloom 1414792 R.A.F.V.R. Age 23 ans Porté disparu le 16 Juin
1944(non retrouvé à ce jour)
Plaque commémorative au cimetière de Rieux en Cambrésis et mémorial de Runymede.
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
Mitrailleur arrière : Sergent originaire du Canada Daniel George Davis J/92608 R.C.A.F. (Royal Canadian
Air Force) Age 27 ans décédé le 16 Juin 1944.
Fils de Norman et Bella Davis de Gilford, Ontario Canada.
Enterré au cimetière communal de Rieux en Cambrésis
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
Mécanicien : Sergent volontaire du Royaume Uni Joseph Black 1531244 R.A.F.V.R. Age 21 ans décédé le
16 juin 1944.
Fils de Joseph and Mary Elizabeth Black de Newcastle on Tyne.
Enterré au cimetière communal de Rieux en Cambrésis
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
Bombardier : Sergent volontaire du Royaume Uni Frank Richard Spencer 1433953 R.A.F.V.R. Age 20 ans
décédé le 16 juin 1944. Fils de Franck et Elizabeth Rose Spencer de Hilderstone, Staffordshire. Il avait un
frère plus agé, George et une jeune soeur Freda.
Enterré au cimetière communal de Rieux en Cambrésis
Unité : 514 Squadron
Base : Waterbeach (Cambridgeshire ), Grande Bretagne.
2
Informations diverses :
Frank a vécu avec ses parents qui tenaient la boulangerie du village dans la Sandon Road à Hilderstone où il
est ensuite allé à l'école à la « Stone Grammar School » avant de partir travailler en tant que stagiaire au
bureau de poste. Il a épousé Kathleen Mary English de Blackley, Manchester. Sa formation au pilotage a eu
lieu à Oudthoorn en Afrique du Sud avant qu'il ne soit affecté au 514 e Squadron. Il est également
commémoré sur la tombe de ses parents dans le cimetière de Christchurch à Hilderstone.
Le Lancaster II LL690 JI-J a quitté l'aérodrome de Waterbeach (Grande Bretagne) à 23h14 le 15 Juin 1944
pour bombarder l'objectif « Z 819 » qui étaient les installations ferroviaires de la gare de Valenciennes. Il a
été abattu à Iwuy à 00h 52 le 16 Juin et s'est écrasé au lieu dit « Les moulins » au retour de sa mission après
avoir largué ses bombes sur l'objectif (dans un champ appartenant à l'époque à M Fernand Ruffin). Il faisait
partie d'une force de 224 appareils (184 Lancasters, 30 Stirlings, 109 Mosquitoes) ayant pour mission
d'attaquer les installations ferroviaires de Lens et de Valenciennes (123 appareils sur Valenciennes et 121 sur
Lens). Les avions éclaireurs chargés de marquer la cible (Pathfinders) ont dû opérer par temps nuageux
(10/10 à 2100 m). Ils ont effectué un second passage pour confirmer le marquage de la cible sur
Valenciennes, ce qui laissa du temps aux chasseurs allemand pour arriver sur place. Onze appareils,
uniquement des lancasters furent abattus soit 4,91% de la force engagée. (6 effectuant la mission sur Lens et
5 sur Valenciennes). Le LL 690 avait effectué au total 185,55 heures de vol au moment de sa chute
(entrainement + missions). En annexe vous trouverez le détail de l'ensemble des missions de l'appareil.
La victoire a été revendiquée par l' Oblt. Peter Ehrhardt, chasseur de nuit de l'escadrille 9./NJG5 ". Le
combat a eu lieu à 2000 m d'altitude. L' Oblt. Peter Ehrhardt pilotait probablement un appareil de type
Messershmidt BF 110 G-4, dont la base d'origine était Athies-Laon. Son escadrille composée de 16 appareils
était commandée par l'Hptm Piuk. On sait peu de chose de l' Oblt. Peter Ehrhardt et les informations
concernant le type d'appareil utilisé et la base de départ ce jour là restent à confirmer. Il est décédé le 5 mai
1983 à Dusseldorf.
Tombes des membres de l'équipage enterrés au cimetière communal de Rieux-en-Cambresis (D. G. Davis E. A. Kingham - F. N. Ansell - J. Black - F. R. Spencer). On remarquera devant la plaque commémorative en
l'honneur du Sergent Bloom porté disparu avec l'étoile de David. Le Sgt Bloom est honoré au mémorial de
Runnymede en Angleterre dans le comté du Surrey
Sur cette plaque une inscription presque illisible: « Flight Sergeant Benjamin BLOOM. Wireless Operator.
Royal Air Force VR. Proudly remembered by his family. Sweet Memories. Olive and sons Clive and Ball.
Shalom »
Les autres tombes sur la photo sont celles des membres d' équipage du Lancaster de type I LL 888 X – AA
du 75th Squadron venant de l'aerodrome de Mepal (Pilote : Sergent RD Ernest Belley 22 a,s , Mécanicien
Sergent Basil Griffith, Navigateur Sergent Edward George Gilliatt 22 ans, Bombardier Sergent Lawrence
Eastmure Hale 26 ans, Opérateur radio W/O Edward Wallace Toohey 22 ans, Mitrailleur supérieur Sergent
Ronald Howe, Mitrailleur arrière Sergent Peter Jackson Cooke) tombé à Rieux en Cambrésis au retour de la
même mission la même nuit. A noter que 4 des membres étaient des Néo Zélandais (RNZAF).
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Tombe du Sergent R.H. HUTT située au cimetière militaire britannique à l'intérieur du cimetière communal
d'Iwuy. Le corps sans vie du Sergent Hutt fut retrouvé dans un champ de blé quelques jours après le crash.
Photo aérienne réalisée après le bombardement par l'officier Johnson du 115ème Squadron :
4
Photo aérienne de l'objectif réalisée le lendemain du bombardement (Google Earth)
BLASON DU 514 Th SQUADRON
Devise de l'Escadron : NIL OBSTARE POTEST (Rien ne peut résister)
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L'Avion :
Un Lancaster MK II à moteur Bristol Hercules refroidit par air du même type que le LL 690.
Le prototype de l'AVRO Lancaster fit son premier vol depuis l'aéroport de Manchester Ringway le 9 Janvier
1941. Chaque appareil coutait entre 45 000 et 50 000 Livres Sterling de l'époque soit l'équivalent de nos
jours (en 2012) de 1 800 000 à 2 000 000 d'Euros (Un million huit cent mille à deux millions d'Euros).
Il fut dessiné à Chadderton par Roy Chadwick.
Le nom de AVRO est le diminutif de Alliot Vernon ROE qui créa son entreprise d'aviation en 1910.
Le Lancaster opérait essentiellement de nuit, tandis que les B-24 Liberator et B-17 Flying Fortress
américains volaient, eux, de jour. L'un de ses exploits les plus connus fut la destruction des barrages Moehne,
Eder et Sorpe de la Rhur afin de créer d'immenses inondations dans ce bassin industriel. Pour ce raid, des
bombes à ricochet spécialement étudiées furent utilisées.
Ils mettront également à leur actif la destruction du cuirassé Tirpitz et le viaduc de Bielefeld. Pour ce faire,
les avions emportaient la plus grosse bombe de l'époque, nommée "Grand Slam", de près de 10 tonnes, seul
le Lancaster pouvait en être équipé. Il fut très utilisé la nuit pour la destruction des villes allemandes de 1943
à 1945. En 1951, des appareils de ce type légèrement modifiés et munis de radar, équipaient encore certaines
formations britanniques et françaises d'outre-mer. Il semble que le dernier exemplaire ait été démantelé en
1953.
Une anecdote qui mérite d'être notée ici : C’est d’un Lancaster qu’est tombé Nicolas Stephen Alkemade,
l’homme qui a survécu à une chute d’une hauteur de 5000 mètres environ sans parachute ! Il s’est jeté dans
le vide pour échapper aux flammes qui ravageaient son Lancaster, touché par un Ju-88 (chasseur de nuit).
Miraculeusement, il est tombé sur une forêt de sapins dont les branches, entremêlées étroitement et
recouvertes de neige, ont freiné sa chute. Très meurtri, il était néanmoins vivant une fois au sol ! A noter qu’il
a fallu que les allemands retrouvent l’épave du Lancaster pour accorder foi au récit incroyable de cet homme,
sorti de nulle part.
Il y eut d'abord 2 prototypes construits avant de lancer la production. La première version, le Mk I, fut
construit à 3.425 exemplaires dont 33 furent transformés en Lancaster B Mk I en vue d'emporter la bombe
Grand Slam (10 tonnes). Le Lancaster B Mk III, identique au Mk I, était doté de moteurs Merlin fabriqués
aux Etats-Unis par la firme Packard, 3.039 exemplaires de cette variante furent réalisés, sans compter les 430
Lancaster B Mk X provenant du Canada; 301 Lancaster Mk II, propulsés par des moteurs en étoile Bristol
Hercules VI ou XVI, et 180 B Mk VII, dotés d'une tourelle dorsale Martin équipée de deux mitrailleuses de
12,7 mm, furent également fabriqués.
Les 7377 Lancasters produits effectuèrent 156 000 missions en larguant le chiffre terrifiant de 608 612
tonnes de bombes (soit le double des missions effectuées et presque 3 fois plus de tonnage que le Handley
Page Halifax, le second bombardier majeur du Bomber Command produit à 6174 exemplaires). Les
6
Lancasters payèrent cher leur participation au conflit, en effet 3249 d'entre eux furent abattus et 487
endommagés ou détruits au sol. 24 Lancasters effectuerent plus de 100 missions.
Le Lancaster LL 690 JI-J était l'un des 300 Lancaster MK II qui furent produits au cours du conflit. Ils
étaient équipés de 4 moteurs d'une puissance unitaire de 1735 chevaux. Il s'agissait de moteurs Bristol
Hercules VI ou XVI à quatorze cylindres en étoile refroidis par air (Un Hercules XVI sur le LL 690). La
majorité des Lancaster préalablement construits bénéficiaient du fameux moteur Rolls Royce Merlin de 1650
chevaux à refroidissement par huile. Cette nouvelle série avait été mise en production pour pallier à une
éventuelle difficulté d'approvisionnement des moteurs Rolls-Royce. Le système d'alimentation comportait 6
réservoirs auto étanches blindés (pour résister aux petits projectiles) pour une contenance totale de 8154
litres de carburant.
C'est sur la base des résultats encourageants enregistrés lors des tests du prototype DT810 et contre l’avis
ulcéré de Sir Arthur Harris (le patron du Bomber Command), que le Ministère de l’Air confia aux usines
Armstrong-Withworth la production des 300 Lancasters à équiper du moteur Bristol. Le DS690 fait donc
l’objet d’une commande particulière, visant à produire des Lancaster MkII, sur une cellule classique de
Lancaster MkI, dotée d’une motorisation radiale BRISTOL Hercules 14 cylindres en étoiles à soupapes
louvoyantes et dont, autre différence, les hélices tournaient dans le sens, inverse de celui des moteurs RollsRoyce.
La série des n° DS601 à DS852 est construite entre septembre 1942 et décembre 1943, équipé à partir du n°
DS628, de moteurs Hercules XVI 14 cylindres à mélange automatisé. Sur ce type de moteur, refroidi par air,
les cylindres sont disposés en étoile autour de l’axe de rotation de l’hélice, un peu comme les rayons d’une
roue de vélo autour de son moyeu. La forme cylindrique de l’ensemble moteur se répercute sur la forme du
capot moteur, totalement différente de celle, plus longiligne, de l’écrasante majorité des Lancasters équipés
du moteur Rolls-Royce V12 Merlin, refroidi par liquide. Donné pour une puissance unitaire de 1 735 cv, les
4 moteurs permettent au MkII de disposer d’une plus grande vitesse ascensionnelle mais d’un plafond de vol
moins élevé et d’une consommation supérieure, le tout pour une capacité d’emport plus volumineuse mais
identique en charge. Car outre les capots moteurs cylindriques, le MkII est doté dès sa conception, de portes
de soute à bombes proéminentes. Avec un coefficient de trainée bien supérieur, cela lui confère une silhouette
beaucoup plus trapue, moins élégante que le Lancaster classique.
Le MK II entra en service en Octobre 1942, alors que la menace de pénurie de Merlin Rolls Royce
s'éloignait. Les tests effectués en début d'année 1943 révélèrent de sérieuses lacunes – le plafond de l'avion
se révélait en effet très bas. Lors de sa première mission la nuit du 11 au 12 Janvier deux Mk IIs se
joignirent à une force composée de Mk I. Alors que les MK I opéraient à 22,000 pieds, le meilleur Mk II
atteignait seulement 18,400 pieds , pendant que le second ne dépassait pas les 14,000 pieds!
Les tests terminés, les Mk II furent livrés au groupe 5 du 115ème Squadron. En dépit des problèmes
d'altitude, le MK II était une amélioration sans précédent par rapport aux Welingtons devenus obsolètes. En
service le MK II s'avéra plus robuste que le MK I qui présentait des lacunes au niveau du refroidissement par
huile que demandait le moteur Merlin. Un avantage supplémentaire résidait dans la mise en place d'une
tourelle ventrale FN 64 inexistante sur le MK I. Cependant pour gagner du poids, celle ci fut enlevée
purement et simplement sur certains appareils.
Un autre problème résidait dans le fait que le MK II ne pouvait transporter que 6350 kg de bombes au lieu
des 8200 kg pour le MK I. A contrario, le fait d'équiper le Halifax MK III d'un moteur Hercules en lieu et
place du Merlin Rolls-Royce améliora les performances de l'appareil !!! La hantise de manquer de moteur
Merlin pour le Lancaster s'éloignait et la production des MK II ne fut pas relancée.
Le jour du DDay seuls 2 squadrons (Nos. 514 et 408) utilisaient encore des Lancasters MK II. Les autres
unités avaient opté pour des Lancaster I/ IIIs ou des Halifax IIIs.
Le Bomber Command perdit 55 000 membres d'équipages sur l'ensemble des missions tous bombardiers
confondus pendant la seconde guerre mondiale. Surnommé « Bomber Harris », le commandant en chef de
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Bomber Command demeure l'officier allié le plus controversé de toute l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
Arthur Travers Harris était né à Cheltenham, Gloucestershire (Angleterre) le 13 avril 1892, il est décédé à
Goring-on-Thames, Oxfordshire, le 5 avril 1984. Officier d'aviation britannique, il fut commandant en chef
de Bomber Command, Royal Air Force (RAF), de 1942 à 1945 avec le grade de Maréchal de l'air. Dès 1945,
les études menées pour déterminer l'étendue des dommages en Allemagne sèment le doute quant à la nécessité des
destructions qu'il a ordonnées. Encore aujourd'hui, les historiens n'arrivent pas à s'entendre sur la portée réelle du
bombardement stratégique. Certains reprochent à Harris la mort inutile de civils innocents, surtout au cours des
raids des derniers mois de la guerre (notamment celui de Dresde le 13 Février 1945 qui aurait fait 135 000
victimes. Il existe un film sur le sujet « Dresde 1945 »). D'autres, en revanche, soutiennent qu'il agissait avec
l'assentiment de son gouvernement et du premier ministre Sir Winston Churchill et qu'il ne peut être tenu
personnellement responsable d'actions considérées comme essentielles à la guerre par son propre gouvernement.
Pourtant, Sir Arthur Harris fut un haut commandant aimé de ses hommes. Dans le feu de la controverse, il a reçu
l'appui d'un grand nombre d'aviateurs qui ont servi sous ses ordres et qui, maintenant, soulignent la nécessité des
opérations dangereuses qu'ils ont effectuées et l'intégrité de leur commandant en chef. Il ne fut jamais anobli par la
Reine du fait des nombres controverses dont il fit l'objet.
Voici ce qu'il pouvait dire de ses équipage s: « Il n'y a pas de mots pour rendre justice aux équipages qui ont
combattu sous mes ordres. On ne trouvera aucun parallèle dans la guerre à pareil courage et à semblable
détermination face à un danger prolongé, un danger qui était parfois si grand qu'à peine un homme sur trois
pouvait s'attendre à survivre son service de trente opérations… En plus, c'était un courage des petites heures
du matin, de la solitude, puisqu'un aviateur à son poste de combat se trouve seul, à toutes fins pratiques.
C'était le courage d'hommes qui vivaient dans l'appréhension continuelle, quotidienne, de repartir à l'assaut.
»
-- Sir Arthur Harris, extrait de Bomber Offensive.
.Données Techniques et Performances du Lancaster MK II
Envergure
31,09 m
Longueur
21,18 m
Hauteur
6,25 m
Poids à vide
16 738 kg
Poids Maximum
32 659 kg
Altitude Maximum
6 700 m
Autonomie
3620 Km
Carburant emporté
8124 litres
Vitesse maximum
426 km à 430 km/h
Vitesse de croisiére
320 km à 4600 m
Vitesse ascensionnelle
76m/mn 6100 m en 41 mn 36 s
Armement tourelle de nez
2 mitrailleuses orientables Browning 7,7 mm
Armement tourelle dorsale
2 mitrailleuses orientables Browning 7,7 mm
Armement tourelle arrière
4 mitrailleuses orientables Browning 7,7 mm
Armement tourelle ventrale
1 ou 2 mitrailleuses orientables Browning 7,7 mm
Capacité emport de bombes
6 350 kg
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Les munitions utilisées pour la défense du LL 690
Cartouche de .303
Calibre
7.7x56mm
Corps de douille
à bourrelet
Pays d'origine
Royaume-Uni
Ø projectile
7,7 mm
Longueur de douille
56,44 mm
Longueur de la cartouche
77,2 mm
Poids du projectile
9,75 g
Charge de poudre
3,61 g
Vitesse de sortie V0
844 m/s
Énergie du projectile
3455 J
Les armes « légères » utilisées afin d'allèger les Lancaster ne permettaient pas aux mitrailleurs de défendre
correctement leurs appareils face aux calibres 20 ou 30mm utilisés par les chasseurs allemands. Cependant le
Bomber Command estimait cet armement « suffisant » et que le principal atout du Lancaster était sa tactique
opérationnelle de nuit qui était sensée le rendre invisible aux yeux de l'ennemi. C'était sans compter sur les
rapides progrès de la technologie.
Répartition de la fabrication des Lancasters MKII Type 683
Première série de 200 appareils commandés à Sir W.G. Armstrong Whitworth Aircraft Ltd., Contrat No.
239/SAS/C4(C), construits at Whitley, Coventry. Immatriculation des appareils :DS601-DS635, DS647DS692, DS704-DS741, DS757-DS797 et DS813-DS852. (Lancaster DS601-DS627 propulsés par le moteur
radial Bristol Hercules VI ; les autres appareils équipés du Hercules XVI). Livraisons à partir de Septembre
1942 jusqu'en octobre 43 (Cadence de production : 4 appareils par semaine).
Deuxième Série de 100 appareils commandés à Sir W.G. Armstong Whitworth Aircraft Ltd., construits à
Whitley, Coventry, seconde partie du contrat No. 239/SAS/C4(C). Immatriculation des appareils : LL617LL653, LL666-LL704 and LL716-LL739. Cette série était équipée du moteur radial Bristol Hercules XVI .
Livraisons à partir d' octobre 1943 jusqu'en mars 44 (Cadence de production un peu plus de 4 appareils par
semaine.) Le LL 690 faisait partie de cette commande.
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L'historique du LL 690 :
Le Lancaster LL690 effectua un total de 31 missions de guerre (+ 3 qui n'ont pas été comptées pour des
motifs divers) avec 9 équipages différents pour le compte du 514 th Squadron entre le 8 Février 1944 et le 16
Juin 1944. L'équipage commandé par Arthur Ernest Kingham en effectua 21 (+ 1 qui n'a pas été comptée car
l'équipage n'avait pas pu identifier la cible). A noter qu'à l'issue d'un tour de service de 30 missions,
l'équipage au complet pouvait bénéficier d'une permission de 6 mois, ce que certains membres d'équipage
refusaient.
L'appareil avait été endommagé le 27 Février et il avait été remis en état le 4 mars.
La moyenne des missions effectuées par un équipage avant d'être abattu était de 21.... Soit
exactement le nombre que réalisa notre équipage sur cet appareil. D'autres rapports trouvés aux
Nationale Archives de Kew prouvent que notre équipage avait cependant réalisé d'autres missions
sur au moins un appareil différent mais le nombre total est inconnu à ce jour.
L'avion de l' Oblt. Peter Ehrhardt : Un Messerschmidt 110 G4 dela 9/NJG 5
Caractéristiques du Bf110-G4
Type: chasseur de nuit à 2/3 places (au moins un pilote et un navigateur-radar BordFunker)
Concepteur: Willy Messerschmitt
Usine: Bayerische Flugzeugwerke (Bf) puis Messerschmitt AG
Motorisation: deux moteurs de 1,475 cv Damlier-Benz DB 605B type V-12 inversé
Performance: vitesse maximale de 590 km/h à 7.000m (23.000 pieds), vitesse de croisière de 500
km/h à 6000m, taux de montée constant à 5500m en 8 minutes.
Rayon d’action: 2100 km avec 2 réservoirs d’appoint larguables, situés sous chacune des ailes
Carburant: (C-4/B) le carburant est stocké dans 4 réservoirs situés dans les ailes le long du fuselage.
Outre les réservoirs d’appoint optionnels, chacun des 2 réservoirs avant peut contenir 373 litres et
chacun des réservoirs arrière 264 litres.
Poids: à vide 5090 kg et à charge maximale 9890 kg
Dimensions: envergure 16.25 m, longueur 13.05 m, hauteur 4.18 m
Avionique: système de radio-télécommunication FuG 10P, système d’approche automatique sur
aérodrome FuB1 2F, radar de détection FuG 200-202-212 Lichtenstein C-1, radar de combat FuG
220b Lichtenstein SN-2.
10
La seule photo connue de Peter Ehrhardt (au centre):
Ce pilote crédité de 26 victoires (22 suivant les sources) effectua une des actions les plus notables du
Messershmidt Bf 110 qui survint dans la nuit du 17 au 18 Aout 1943, lors de l'opération Hydra sur
Penemunde. Les unités de BF 110 avaient été équipées en masse du système Schräge Musik (en traduction
littérale Musique Oblique appelée également Jazz ), qui consistait à mettre en place deux canons de 20 mm
tirant vers le haut, installés à l'arrière de la verrière derrière le pilote. Cette nouvelle technique permettait d'
attaquer par l'angle mort les bombardiers Avro Lancaster de la RAF. En effet, ceux ci ne possédaient pas de
tourelle ventrale (sauf les MK II qui en étaient équipés en partie). En utilisant ce système , le Lieutenant
Peter Erhardt qui faisait alors partie de la NJG 5 détruisit quatre bombardiers en 30 minutes cette nuit là.
Malgré une excellente visibilité, aucun des bombardiers de la RAF n'avait rapporté quelque chose
d'inhabituel qui aurait pu indiquer une nouvelle arme ou une nouvelle tactique de la force de la chasse de nuit
allemande. Cette ignorance a été aggravée par le fait que les Bf 110 n'utilisaient pas de balles traçantes, et
qu'il était impossible aux équipages des Lancaster de les voir s'approcher depuis les postes d'observations
existants dans l'appareil. Même avec une tourelle ventrale, le mitrailleur chargé de ce poste se trouvait en
général placé dans la tourelle dorsale dont il avait également la charge. De nombreux équipages de la RAF
ont assisté à une explosion soudaine d'un aéronef ami, en supposant qu'il s'agissait de tirs très précis de la
flak. Les chasseurs de nuit étaient tout simplement invisibles. Peter Ehrhardt est décédé le 5 Mai 1983 à
Dusseldorf.
Voici un tableau (incomplet) qui retrace les victoires du pilote.
Date
Type d'appareil
Localisation
Nombre de victoires
21/04/43
Lancaster
2 km Est de Rerik
1 victoire
21/04/43
Wellington
Schwering/Herneberg
1 victoire
17/08/43
Lancasters
Peenemünde
4 victoires en 30 mns
19/11/43
Halifax
NE de Düsseldorf
1 victoire
?
?
?
3 victoires
20/02/44
B 17
?
1 victoire
11
24/02/44
B 17
Nord de Rostock
1 victoire
23/04/44
Lancasters
Dusseldorf
2 victoires
25/05/44
Quadrimoteur ?
En mer ?
1 victoire
16/06/44 00h52
Lancaster LL690
Iwuy
1 victoire
30/08/44
Lancaster
Sud de Köenigsberg
1 victoire
19/12/44
Lancasters
Nord de Gothenhafen
2 victoires
23/12/44
DB 3F
Libau
1 victoire
?
?
?
6 victoires
Total
26 victoires
Source Magnus report
La mission sur Valenciennes (123 appareils):
L'objectif est identifié en tant que Z 819
Cible : 047 H 096 V sur S 5769/C
Forces utilisées :
5 Mosquitoes IX et XVI Oboe du groupe VIII (squadrons 105 + 109)
9 Lancasters I et III PFF du groupe VIII (Squadron 7)
99 Lancasters I,II et III du Groupe III (20 Lancasters du 514 th Squadron, les autres connus du 75 Squadron et
du 115 Squadron)
Les « Pathfinders » ont du mal à marquer correctement la zone à bombarder et les premiers marqueurs
(target indicators) de couleur qui sont largués se dispersent. Les seconds marqueurs tombent trop court avant
l'objectif et le « Master bomber » ordonne de bombarder 2 secondes après ces marqueurs. Ces instructions
provoquent la confusion et si une partie des bombes atteignent l'objectif, d'autres se dispersent aux alentours.
Globalement ce bombardement est considéré comme modérément réussi. La DCA est insignifiante mais le
délai qui s'écoule avant le largage des bombes permet aux chasseurs de nuit allemands d'arriver au dessus de
l'objectif au cours de l'attaque.
Entre 00h 30 et 0h 47 voici ce qui a été largué sur le centre ferroviaire :
9 Target indicators rouges et verts de 250 livres (1 livre = 454 grammes) par 3 Mosquitoes (sur 5 prévus)
26 Target indicators jaunes et blancs
184 flares (fusées éclairantes)
84 Bombes de 500 livres GP par 9 Lancasters I et III du Groupe VIII (Squadron 7)
136 Bombes de 500 livres MC
1528 Bombes de 500 livres GP par 98 Lancasters (sur 99 prévus) du groupe III dont notre LL 690
Soit un total de 1748 bombes de 500 livres GP et MC ce qui représente un poids total de 396 tonnes de
bombes.......
Sur la force engagée, 5 Lancasters auront été perdus au cours de ce raid (dont le LL 690)
Voici la liste de ces appareils :
Lancaster III ND 744 F-MG du Squadron 7 de la RAF qui tombe à l' Est d' Arras 4 victimes parmi les
membres de l'équipage, 3 rescapés qui ont sauté en parachute et qui seront fait prisonniers de guerre.
12
Lancaster II DS 816 O-JI du Squadron 514 de la RAF qui tombe à Croisilles 6 victimes parmi les membres
d'équipage,1 rescapé qui a sauté en parachute et qui réussit à s'évader.
Lancaster LL 690 J-IJ du Squadron 514 de la RAF qui tombe à Iwuy (les rapports mentionnent à tort entre
Iwuy et Rieux-en-Cambresis alors que l'avion s'est écrasé à la sortie d'Iwuy en direction d'Hordain). 6
victimes et 1 disparu.
Lancaster I LL 888 X-AA du Squadron 75 de la RAF qui tombe à Rieux-en-Cambresis, 7 victimes parmi les
membres de l'équipage.
Lancaster I HK 550 Y-KO du Squadron 115 de la RAF qui tombe entre Oisy le Verger et Ecourt St Quentin,
5 victimes parmi les membres d'équipage 2 rescapés qui sautent en parachute (la suite de leur aventure n'est
pas connue).
Extrait d'un rapport adressé à M Le Préfet du Nord en date du 28 Juin 1944 (reproduit à l'identique):
A 0h 20, le 16 Juin 1944, Valenciennes et ses environs ont subit un nouveau bombardement. De nombreuses
bombes sont tombées dans l'enceinte de la gare sur les vois, le dépôt des machines et plusieurs cabines
d'aiguillage. Les lignes vers Lille, Blanc Misseron et Douai ont été coupées. D'autres part 20 projectiles ont
atteint différents endroits de la ville. La Centrale électrique « La Serva » a subi de gros dégâts, de plus un
incendie a détruit l'usine « La Rayonne ». Dix maisons sont anéanties et cent cinquante endommagées Vingt
huit personnes ont trouvé la mort au cours de ce raid, trente ont reçu des blessures plus ou moins graves.
A Anzin, localité voisine, on releva deux cents points de chute. Les bureaux des Mines d'Anzin les usines
Escaut et Meuse, les Ateliers Brien ont été atteints, les voies ferrées Valenciennes/Douai et les lignes des
mines d'Anzin ont été détériorées. Le nombre de victimes s'élève à 34 (d'après liste de gendarmerie d'Anzin)
et vingt cinq blessés. 45 immeubles furent détruits et 120 endommagés.
A St Saulve, à la même heure, une trentaine de bombes ont été lancées sur les voies ferrées.
Dans ce même rapport ont peut lire cet événement qui n'a rien a voir avec le bombardement mais qui mérite
d'être mentionné. Il s'agit là de la chute d'un des premiers V1 dont la nature n'était pas encore identifé
clairement au moment ou a été rédigé le compte rendu :
A Bouchain vers 8 heures 20, un engin explosif de nature inconnue est tombé dan une prairie. Aucun avion
n'a été vu ni entendu. Ce projectile a fait une excavation de huit mètres de diamètre. Un amas de toles, de
ressorts et de tuyaux a été découvert sur le sol. Il s'agit vraisemblablement du nouvel engin de guerre
employé par l'armée allemande. La plupart des habitations de la localité ont eu leurs vitres brisées mais il n'y
a eu aucune victime.
Formation, vie et rôle de membres d'équipage d'un Lancaster :
Le long chemin vers le squadron opérationnel débute par une visite au bureau de recrutement.
Seuls les volontaires sont engagés à la RAF, sans aucune idée quant à leur affectation définitive.
Après un bref entretien, chacun remplit un questionnaire académique et médical.
L'instruction en elle-même est assez longue et dure entre 12 et 30 mois. La propagande, comme le film
« Target for tonight », va jouer un grand rôle dans l'appel à la conscription. Après les premiers tests, les
volontaires sont envoyés dans un « AirCrew Selection Centre » pour de nouveaux tests éliminatoires. A
l’issue des tests et après un interview, les candidats se voient octroyer un RAF number. Selon le besoin,
certains sont déjà envoyés pendant un mois en AirCrew Reception Centre pour recevoir leur formation
militaire de base. Fin 1943 la RAF dispose de 333 centres de formation dispersés entre les Iles Britanniques,
l’Australie, l’Afrique du Sud, la Rhodésie, l’Inde et surtout le Canada, où on en compte plus de 100.
Une fois versé en centre de formation spécialisée, le vol devient une occupation régulière et même
quotidienne pour certains. Le risque de mourir est élevé, 8.000 hommes sont tués au cours des formations et
plus de 4.000 sont blessés.
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Le Pilote : Il n'y a pas de double commandes sur le Lancaster, c'est donc a lui seul qu'incombe le pilotage de
l'appareil en suivant les instructions qui lui sont données par le navigateur .Le bombaimer (bombardier)
prend le relais du navigateur lorsque l'appareil arrive à proximité de la cible. Quand le pilote est blessé ou
tué, il doit être retiré de son siège et il est remplacé par un membre de l'équipage qui a reçu une formation de
pilote (souvent le mécanicien ingénieur de vol).
Le mécanicien (ingénieur de vol): Il est assis à la droite du pilote. Au sein de la RAF, la complexité
mécanique croissante des bombardiers amène la disparition du poste de second pilote. Au début, certains sont
des ingénieurs sol, affectés comme personnel volant. Même si la plupart se destinent à ce rôle dès leur
engagement, certains sont d’ex-pilotes évincés en cours de formation. Ce travail exige la surveillance
constante des multiples paramètres moteurs des 4 monstres qui propulsent le lourd bombardier et son
chargement mortel. Le travail de l'ingénieur de vol est très complexe et inclut d'abord la liaison avec les
mecaniciens sols pour identifier et résoudre les pannes.
Avant tout vol, il est responsable du contrôle de tous les systèmes électrique, hydraulique et mecanique afin
de s'assurer qu'ils fonctionnent parfaitement. Son rôle est également de vérifier que les réservoirs de
carburant situés dans les ailes sont bien équilibrés et que les moteurs tournent aux températures et pressions
d'huile correctes. Ce job inclut la vérification de plus de 40 points concernant les flaps (volets) et les
connexions mecaniques, ainsi que le contrôle des possibles fuites d'huile, de liquide hydraulique, et de
carburant. Il doit également vérifier le fonctionnement de son tableau de bord et de celui du pilote.
Durant le décollage et atterrissage, il assiste le pilote dans le contrôle des régimes moteurs, vérifiant tous les
systèmes et rectifiant les problèmes mineurs. Durant le vol, il est en charge de l'équilibre des réservoirs de
carburant en assurant le transfert de l'un à l'autre afin d'assurer une stabilité de vol.
Le Bombardier : Il se trouve allongé dans la baie vitrée avant de l'appareil, il actionne la mitrailleuse avant
lorsque cela s'avère nécessaire. A proximité de la cible, il prend le relais du Navigateur dans la direction de
l’appareil. Il devient à bord la personne la plus importante. Allongé sur la bulle en perspex, le corps tout
entier exposé aux schrapnels des obus de Flak, l’œil rivé au système complexe de visée, il donne ses ordres
au pilote, injonctions destinées à apporter les corrections nécessaires au parfait positionnement de l’appareil
qui vole alors de façon rectiligne et en palier. Tout le temps de la préparation de la mission, toute l’attention
accordée aux briefings, l’accumulation de stress durant le vol, la pointe de peur ressentie au-dessus de la
cible, toute cette énergie est focalisée sur un seul geste, d’un seul homme. Une simple pression du pouce sur
le déclencheur qui entraîne le largage des bombes dans un brusque soubresaut de l’appareil allégé de sa
charge et une montée d’adrénaline pour tout l’équipage. Egoïste aux nerfs d’acier, il n’est pas rare que le
bombardier soit le plus honni par l’équipage quand il commande un nouveau survol, voire un troisième,
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lorsque les conditions ne lui permettent pas d’aligner la cible lors d’un premier passage. Au delà de ces
considérations la vie des civils situés au delà des cibles industrielles ou logistiques visées agit sur la
conscience et ajoute au stress de l'individu.
Le Navigateur : Il est assis derrière le pilote séparé par une paroie. Il reçoit sa qualification à l’issue d’une
longue formation. Il doit être doté de réelles aptitudes mathématiques et d’une vision quadridimensionnelle.
A bord, son poste est celui qui exige le plus de concentration, une disponibilité intellectuelle permanente, une
capacité de calcul qui lui permet de jongler entre navigation et astro-navigation. Après le décollage, il
renseigne le cap à suivre afin de s’insérer au sein du stream (groupe de bombardiers en vol), puis une fois le
point de rendez-vous atteint (lors d'une mission les bombardiers décollaient de plusieurs aérodromes) et sur
base du chronométrage des vagues d’assaut, il donne la route à suivre jusqu’à l’objectif, dans le respect des
changements de caps imposés par le plan de vol. Il maitrise le système GEE General Electronic Engineering,
inspiré de la technologie du radar, le système utilise les signaux émis par trois stations disposées en arc de
cercle de 300km le long du littoral. Chacune de ces stations émet un signal sur une longueur d’onde
particulière. Ces signaux sont suivis par le navigateur grâce à un récepteur TR1335, en fait un tube
cathodique sur l’écran duquel la différence d’intensité des fréquences captées apparaît sous forme de blips.
Une mesure identique indiquant une équidistance. Reportée sur une carte paramétrée au format GEE, le
système permet une localisation à 100m près pour une portée de 300km, une précision rapidement
décroissante jusqu'à 600km. En outre, le navigateur procède continuellement à des points astronomiques à
l’aide du sextant depuis l’astrodôme ou confie ce rôle au bombaimer si celui-ci est qualifié.
L'opérateur radio : Il est installé derrière le navigateur.Le Wireless Operator a la tâche la plus solitaire de
tout l’équipage. Isolé phoniquement des autres, il est à l’écoute constante des échanges radios amis et
ennemis. Il effectue la surveillance électronique passive et avertit le pilote de l’approche d’un appareil
hostile. Le radar ARI5664 Monica est un système actif qui utilise une antenne filère située à hauteur de la
queue du bombardier. Cette antenne, émet un signal doppler capté en retour et qui permet une détection à
900m dans un cône de 45° d’angle. La présence d’un appareil dans cette zone déclenche des impulsions
sonores détectables par les seuls opérateur-radio et pilote. Outre l’impossibilité d’adjoindre une
reconnaissance ami/ennemi, les limites de cet appareillage apparaissent mi-1943 puisque les chasseurs de
nuit allemands équipés du détecteur radar Flensburg peuvent se diriger sur l’émission du doppler pour
localiser le bombardier émetteur.
Le mitrailleur dorsal : Il est situé dans le dernier tiers de l'avion installé inconfortablement sur un « siège »
suspendu. Il se trouve malheureusement au dessus de la cocarde tricolore qui identifie les avions alliés et qui
sert souvent de cible aux chasseurs des forces de l'axe. Les Mitrailleurs, ont le pire des jobs aux commandes
hydrauliques de leurs tourelles. Dans leurs bulles de perspex, exposés à l’air glacial, si mortel qu’il soude la
chair au métal des mitrailleuses, les mitrailleurs portent la responsabilité d’aviser le pilote de l’approche d’un
chasseur ennemi et de défendre seuls l’avion. Le mitrailleur dorsal demande souvent au pilote d’effectuer
des roulis latéraux afin de pouvoir scruter l’obscurité sous les ailes du bombardier. Suspendu assis sur une
toile qui sert de siège, il n’envie pourtant pas l’autre mitrailleur. Sur certains Lancaster MKII une mini
tourelle ventrale qui semble avoir été démontée (pour allèger l'appareil) sur le LL 690 est également à la
charge du mitrailleur dorsal.
Le mitrailleur arrière : Sans aucun doute la plus mauvaise place au sein de l'équipage. Dans sa coupole
arrière surnommé « Tail End Charlie », il est le plus isolé de tous. Au bout de l’étroit et long tunnel formé par
la carlingue, enfermé dans sa capsule si étroite qu’elle ne lui permet pas de porter de parachute (il se trouve
dans la carlingue), c’est le mitrailleur de queue qui dispose pourtant de la meilleure visibilité pour détecter
tous intrus qui cherchent à se glisser sous le bombardier. Afin d’assurer une meilleure vision, la plupart font
même enlever les plaques de perspex placées entre les 4 mitrailleuses Bowning, se retrouvant ainsi à l’air
libre.
A l’issue de sa formation, chaque mitrailleur est capable d’écrire son nom sur une ardoise à l’aide d’une craie
fixée à l’extrémité d’une mitrailleuse de calibre .303 (7,7 mm).
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Il ne faut pas oublier les mécaniciens au sol qui vérifient et réparent les pannes et les dégats occasionnés au
cours de missions.
La formation est longue, exigeante et d’un point de vue strictement matériel, elle coûte en moyenne 150.000
euros par membre d’équipage. C’est peut-être cher payé pour former un Bomber Boy, mais comme certaines
directives souvent suicidaires du Bomber Command vont le démontrer, la vie d’un aviateur vaut moins que
cela au milieu de l’été 1943.
A l’issue de leur formation, les 2/3 des candidats sont promus au grade de sergent. Le 1/3 restant étant élevé
au grade d'officier pilote. Les critères sont vagues, souvent liés à la capacité de leadership et au niveau de
connaissances académiques. Cette distinction est un douloureux retour à la réalité des classes sociales, car
outre une différence de grade, cela représente aussi une différence de salaire. Paradoxalement, la RAF
s’attache également à maintenir une différence entre officiers et sous officiers. Une dernière distinction porte
évidemment sur l’insigne porté : deux ailes pour les pilotes certifiés, une seule pour les autres membres de
l’équipage.
Pour importante qu’elle soit, la portée de ces distinctions va s’estomper. L’équipage forme un corps
organique et l’atmosphère à bord est souvent démocratique et égalitaire. De manière imagée et faussement
irrespectueuse, chaque membre d’équipage a sa propre idée sur son importance à bord. Ainsi, le navigateur
pense avec raison que sans lui personne ne saurait trouver le chemin de retour afin de ramener cette ferraille
volante. L’opérateur-radio sait qu’il demeure la voix et les oreilles du bombardier qui permettront de suivre
les instructions et de détecter tout intrus qui s’en prendrait à ce fer à repasser volant. Le flight engineer est
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convaincu que personne d’autre à bord n’est capable de maintenir ce tas de boulons en état de vol. Le
bombaimer voit sa tâche comme l’élément essentiel, le justificatif à toutes ces prises de risques. Il est la
raison d’être de cette énorme soute à bombe volante, tout juste bonne à tenir en l’air. Les mitrailleurs sont les
seuls à défendre la vie de tous les autres, les seuls à se battre dans cette casemate volante métallique, les
autres n’ayant même pas un revolver. Et en fin de compte, le pilote sent qu’il reste le seul responsable à bord
de cet ensemble de rivets et qu’il est sensé se sacrifier pour permettre aux autres d’avoir le temps de sauter
en parachute… Mais il apparaît rapidement à tous qu’un bombardier est une machine immense et complexe,
qui nécessite une attention constante de chacun. Personne ne peut voler sans les autres. On est loin du plaisir
égoïste du Chasseur.
La journée qui précède une opération obéit à une certaine routine. Au réveil, les équipages ignorent encore de
quoi sera fait la nuit prochaine, ils ne l’apprennent qu’après le petit déjeuner. Si aucune opération n’est
prévue, les occupations sont celles inhérentes à toute base aérienne, avec son chapelet de travaux d’entretien
et de corvées. Si une mission doit avoir lieu, les équipages sont avisés et contrôlent leur matériel dans le
courant de la matinée. En début d’après-midi, au sortir de leur briefing, les officiers dévoilent à mots
couverts le nom de la destination. Pilotes, navigateurs, puis bombaimers et opérateurs-radio assistent alors à
leurs briefings respectifs, clôturé par le briefing météo. Les navigateurs sont informés des routes à suivre et
des turning points. Les opérateurs-radio sont briefés sur les fréquences sélectionnées et leurs moments
d’utilisation. Les bombaimers se voient détailler la charge utile de leur bombardier, sa composition et le ratio
détonnant/incendiaires. On les informe également du minutage des différentes phases et des couleurs
sélectionnées pour les marqueurs de cible, afin que leur attention ne soit pas détournée par des leurres
colorés allumés au sol par la défense allemande.
L'aérodrome de Waterbeach (situé à 5km de Cambridge GB au nord de Londres)
Statistiques 1939-1945 des bombardements alliés (source Wikipedia)
En mi-1943, un raid de bombardement de la RAF comprend typiquement 750
bombardiers. Le taux de pertes tourne autour de 5 %, soit en moyenne 37 avions et 260
aviateurs perdus par mission.
Un raid de bombardement de la 8th Air Force en 1944 comprenant souvent de 1 000 à
1 200 quadrimoteurs avec une escorte de 800 chasseurs. Le matériel utilisé représente
420 millions de dollars américains de l'époque (5,49 milliards valeur 2012); les pertes, le
carburant, les munitions, l'équipement consommable coutait 12 millions de dollars de 1944
(156 millions valeur 2012). Et en 1944, la 8th Air Force réalise plus de 400 000 missions,
perdant plus de 4 000 avions.
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RAF : nombre de missions de bombardement et pertes 1939–194516
Sorties
Bombardement
sur l'ensemble du théâtre Européen17
Pertes
Tonnes
de nuit 297 663 7 449
de jour 66 851
876
RAF et USAAF : tonnages largués sur
l'Allemagne entre 1939 et 1945
RAF Bomber
US 8th Air
Année
Command
Force (tonnes)
(tonnes)
8th Air Force (chasseurs
compris)
692 918
9th Air Force
225 799
12th Air Force
207 367
15th Air Force (chasseurs
compris)
312 173
25 166
%
1939
31
—
1st Tactical Air Force
1940
13 033
—
Total USAAF
1941
31 504
—
Bomber Command
1 066 141
1942
45 561
1 561
Fighter Command
3 910
1943 157 457
44 165
2nd Tactical Air Force
69 138
1944 525 518
389 119
Théâtre Méditerranéen
167 928
1945 191 540
188 573
Total RAF
1 307 117 47,2 %
Total 964 644
623 418
Total général
2 770 540 100 %
18
1 463 423 52,8 %
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