Hépatite B chronique Oser le dire pour éviter la transmission Il existe une culture de l’exclusion autour des pathologies virales. L’hépatite B ne fait pas exception. Or si cette pathologie est grave, elle se prévient par le vaccin et se soigne par des médicaments de plus en plus performants. L e virus de l’hépatite B (VHB) est connu depuis les années 60. L’infection est l’une des plus fréquentes dans le monde. En France, environ 150 000 personnes seraient porteuses du VHB. La période d’incubation varie de un à quatre mois et quelquefois la maladie passe inaperçue ou encore guérit spontanément. A ce stade, aucun traitement n’est proposé, sinon une surveillance biologique et l’éviction de certains médicaments et de l’alcool. Dans des cas très rares, l’hépatite aiguë devient fulminante et seule une transplantation du foie en urgence peut sauver le malade. Dans 2 à 10 % des cas, l’hépatite B devient chronique ; c’est alors une maladie grave, car elle peut évoluer vers une cirrhose ou une autre maladie du foie. Aujourd’hui, ne sont traitées que les hépatites chroniques dites “actives”. Leur traitement vise à diminuer la multiplication du virus afin de stabiliser les lésions hépatiques. « L’interféron et la lamivudine sont des traitements efficaces de l’hépatite chronique B à virus sauvage. En dépit du faible nombre d’essais les comparant directement, ces deux médicaments ont une efficacité proche, avec un avantage pour la lamivudine pour sa rapidité d’action, sa commodité d’emploi et sa bonne tolérance. L’inconvénient principal de la lamivudine est l’émergence de souches mutées associées à une grande efficacité », explique le Pr Thierry Poinard, du service d’hépatogastroentérologie du CHU PitiéSalpêtrière à Paris. exactement ? Il est connu de longue date que certains patients atteints de sclérose en plaques (SEP) présentent une poussée lors de la vaccination. L’hypothèse adoptée aujourd’hui est que ces malades, déjà atteints, ont pu voir leurs troubles s’éveiller lors de la Un sentiment d’exclusion L’exclusion subie du fait d’être vaccination. Il est vrai que parmi porteur du VHB est accentuée par les vingt millions de personnes le traitement. En effet, les consé- ayant été vaccinées en France quences indésirables de l’interfé- contre l’hépatite B, un peu plus ron s’ajoutent au sentiment de sept cents cas ont été enred’avoir une maladie “honteuse”. gistrés comme douteux par Asthénie, perte de poids, alopé- l’Agence française de sécurité sacie, douleurs, etc., sont des gênes nitaire. Parmi ces cas, quelques que la personne a d’autant plus de dizaines de SEP, plus souvent mal à supporter qu’elle ne se sent réveillées ou aggravées par le pas malade. Pareille ambiguïté a vaccin que véritablement profait que le manque de troubles voquées. En fait, les huit persecondaires de la lamivudine a sonnes indemnisées en juin par même été ressenti, par certains, le Gouvernement sont des professionnels de la santé qui comme le signe d’un ultime avaient subi une vacespoir, avec toute l’ancination obligatoire. goisse que cela supCompte tenu des pose. C’est pourquoi risques de contracla prise en charge ter une hépatite par du patient nécesrapport à ceux des site l’explication des hypothétiques mérisques et des enfaits de la vaccinajeux du traitement. tion, l’OMS a tranché, Car le traitement de © LD et le corps médical dans l’hépatopathie chronique passe d’abord par l’adhésion du son ensemble pense que la polépatient. De même, le ressenti mique n’a pas lieu d’être. d’exclusion chez ces patients est Le problème est que la France a tel que, lorsque les nouveaux trai- exporté ses angoisses et que les tements ont pu être délivrés en of- populations les plus exposées ficines, sans double dispensation, hésitent à se faire vacciner. Il certains ont éprouvé une grande convient de rappeler que toute gêne en présentant l’ordonnance. vaccination reste un geste médical précédé d’un interrogatoire rigoureux sur les antécédents de la perUne polémique relancée Le premier soin de l’hépatite B sonne, mais aussi de sa famille. passe par la prévention. Malgré A.-L. Pissondes les conclusions d’études sorties en début d’année qui mettent hors Une antenne SOS hépatite de cause le vaccin VHB, la polémique refait surface à cause de Service d’écoute téléphonique : l’indemnisation de malades re03 25 06 12 12, tous les soirs connus comme victimes du vacde 18 h à 22 h 30. Site : http: cin de l’hépatite B par le secréta//perso.wanadoo.fr/sos.hepatites riat d’État à la Santé. Qu’en est-il 7