Docob Natura 2000 Objectifs de gestion 2006

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DOCUMENT D’OBJECTIFS DES SITES NATURA 2000
SIC : « MONTAGNE SAINTE-VICTOIRE – FORET DE
PEYROLLES – MONTAGNE DES UBACS – MONTAGNE
D’ARTIGUES »
ET ZPS : « MONTAGNE SAINTE-VICTOIRE »
TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS
DE CONSERVATION
REDACTEUR :
GRAND SITE SAINTE-VICTOIRE
570, avenue du Club Hippique
13090 Aix-en-Provence
Tél. 33 (0)4 42 64 60 90
Fax. 33 (0)4 42 64 60 99
Email : [email protected]
Document disponible sur Internet : www.grandsitesaintevictoire.com
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
2INTRODUCTION
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DESCRIPTION DE LA VALEUR ECOLOGIQUE DU SITE
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Le contexte écologique global
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La faune et la flore de Sainte-Victoire
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Les habitats d’intérêt communautaire présents sur le site
Fiche H.h : Les habitats herbeux naturels et semi-naturels
Fiche H.l : Les habitats de landes et de broussailles
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Fiche H.r : Les habitats rocheux
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Fiche H.f : Les habitats forestiers
Fiche H.p : les Sources pétrifiantes avec formation de travertins
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Fiches de description des espèces remarquables
Fiche n°E.f : Les espèces floristiques d’intérêt patrimonial
Tableau de synthèse des espèces floristiques d’intérêt patrimonial :
Fiche n°E.f.1 : Les espèces floristiques des annexes de la directive
Fiche n° E.f.2 : Les espèces floristiques menacées
Fiche n°E.f.3 : Les espèces floristiques rares
Fiche n°E.o : les oiseaux d’intérêt patrimonial
Tableau de synthèse des oiseaux d’intérêt patrimonial
Fiche n°E.o.1 : les rapaces de l’Annexe 1
Fiche n°E.o.2 : les passereaux de l’Annexe 1
Fiche n°E.o.3 : les espèces nocturnes de l’Annexe 1
Fiche n°E.o.4: Les espèces migratrices de l’Annexe 1
Fiche n°E.o.5 : Les autres oiseaux nicheurs d’intérêt patrimonial
Fiche n°E.r : les reptiles et les amphibiens de l’Annexe IV
Fiche n°E.r.1 : les reptiles de l’annexe IV
Fiche n°E.r.2 : les amphibiens de l’annexe IV
Fiche n°E.i : les insectes d’intérêt communautaire et patrimonial
Fiche n° E.i.1 : Les papillons de jour
Fiche E.i.2 : Les papillons de nuit
Fiche E.i.3 : Les orthoptères
Fiche n°E.i.4 : Les coléoptères
Fiche n°E.i.5 : Les Odonates
Fiche n°E.c: les Chiroptères de l’Annexe II
Tableau de synthèse des espèces de chiroptère
Fiche n°E.a: les espèces aquatiques d’intérêt communautaire
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ANALYSE ET HIERARCHISATION DES ENJEUX DE
CONSERVATION
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Les enjeux liés à la conservation des habitats naturels
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Les enjeux liés à la conservation des espèces
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Les enjeux transversaux liés à la conservation de l’ensemble des habitats et
espèces
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DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
ANALYSE DES CONTRAINTES ET DES OPPORTUNITES
SOCIO-ECONOMIQUES
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Préambule
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Le plus grand territoire forestier des Bouches du Rhône
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Une mosaïque de zones cultivées
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Les activités de loisir
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La fonction résidentielle du site
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Le contexte institutionnel
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Les différents statuts fonciers et de protection
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LA STRATEGIE ET LES OBJECTIFS DE CONSERVATION
RETENUS
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La stratégie de conservation adoptée
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Les objectifs de conservation retenus
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Les objectifs de conservation des habitats
Objectif O.p : Conserver les pelouses sèches des massifs et des crêtes
Objectif O.f : Augmenter la superficie des chênaies âgées
Objectif O.e : Protéger et restaurer les habitats d’éboulis
Objectif O.r : Restaurer les ripisylves à Peuplier blanc
Objectif O.c : Favoriser la gestion conservatoire d’habitats ponctuels d’intérêt
communautaires : sources pétrifiantes, zones humides de Jouques et de la
Cause aval
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Les objectifs complémentaires de conservation des espèces
Objectif O.or : Maintenir des zones de nidification et d’alimentation pour les
rapaces et les oiseaux rupestres
Objectif O.ins : Vérifier la richesse du site en insectes et maintenir leurs habitats
Objectif O.cap : Augmenter la capacité d’accueil du site pour d’autres espèces
caractéristiques
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Les objectifs d’accompagnement favorables à l’ensemble des habitats et espèces
Objectif O.pra : Promouvoir les pratiques sylvicoles et agricoles favorables à la
conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire
Objectif O.mc : Favoriser la revalorisation biologique des milieux définitivement
abandonnés par l’agriculture
Objectif O.fre : Assurer la compatibilité des activités récréatives avec la
conservation des habitats et des espèces
Objectif O.am Assurer la compatibilité des grands aménagements et des activités
d’exploitation des ressources naturelles avec la conservation des habitats et des
espèces
TOME 2 : MESURES DE GESTION
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Introduction
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INTRODUCTION
Natura 2000, un outil de gestion et de conservation du patrimoine naturel : En
Europe, la variété des climats, des paysages et des cultures induit une grande diversité biologique
dont le maintien est un facteur clé, en particulier dans les zones rurales, pour un développement
durable des territoires. L’objectif de Natura 2000 est donc de conserver la biodiversité à l’échelle
européenne, par des actions de valorisation, d’entretien, de protection et de conservation des habitats
naturels et des espèces remarquables.
Le site naturel de la « montagne Sainte-Victoire – forêt de Peyrolles – montagne des Ubacs –
montagne d’Artigues », par la richesse de son patrimoine naturel, se devait de participer à cet effort
collectif de préservation du patrimoine mondial. Ce territoire, d’une superficie de 29 000 ha caractérisé
par une grande variété d’habitats naturels, héberge des éléments de très grande valeur patrimoniale
avec près de 100 espèces végétales et autant d’espèces animales remarquables.
Natura 2000, une démarche locale à échelle humaine : au-delà de l’objectif commun de
conservation de la biodiversité européenne, Natura 2000 se veut aussi et surtout, sur le territoire
français, une démarche locale proche des enjeux environnementaux et des enjeux socioéconomiques qui caractérisent et différencient chaque site.
Les qualités du site de Sainte-Victoire ont fait de ce territoire un espace privilégié pour le
développement humain depuis ses origines. Au même titre que les paysages, la richesse biologique
qu’il s’agit aujourd’hui de conserver concerne principalement des zones anthropiques, qui résultent
des activités passées et actuelles.
Ce constat impose de prendre tout le recul nécessaire à la mise en œuvre de l’objectif poursuivi avec
Natura 2000. « La nature » qu’il convient de conserver n’est pas dissociable de son histoire et de sa
géographie, ni de sa valeur économique, sociale et culturelle. Natura 2000 doit être une façon de
maintenir l’homme au sein de son espace naturel, de lui permettre de « l’utiliser, l’exploiter, le
contempler » mais aussi de « le préserver, le conserver et le valoriser ». Il s’agit bien d’une recherche
d’équilibre à définir localement.
Natura 2000, une démarche basée sur la concertation et l’implication de tous :
cette relation au développement durable de la démarche Natura 2000 et la volonté de trouver un
équilibre nécessitent la participation de tous. La création d’un comité de pilotage sur chaque site
témoigne de cette volonté de concertation et d’échange.
Sainte-Victoire est un espace naturel périurbain qui, au-delà des enjeux naturels, est influencé par un
développement urbain très fort. Il est donc important, peut-être plus qu’ailleurs, que tous les acteurs
participent et s’impliquent dans cet effort collectif de conservation de la biodiversité. Le grand nombre
de structures représentées au Comité de pilotage illustre cette détermination Aussi, ce document
d’objectifs ne doit pas être lu comme « une doctrine » qui s’impose aux autres démarches mais bien
comme un élément important du puzzle qui constitue l’aménagement de ce territoire.
Natura 2000, une démarche retranscrite dans un document de référence :
l’élément fort de cette volonté de participation et d’implication de tous, c’est le document d’objectifs,
véritable plan de gestion du site, qui fixe les orientations adoptées collectivement pour assurer la
conservation du patrimoine naturel, et les mesures de gestion permettant de les mettre en œuvre.
« Il a pour finalités :
f Le développement des connaissances scientifiques. Ce travail est effectué par synthèse
bibliographique et études de terrain. Il peut dépasser les limites du site, et induire au besoin des
ajustements du périmètre.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Introduction
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
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Introduction
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f L’animation d’une concertation locale. Elle est réalisée sous l’égide du comité de pilotage qui réunit
principalement les représentants des collectivités territoriales intéressées et de leurs groupements
et les représentants des propriétaires, usagers et exploitants de biens ruraux compris dans le site.
Des réunions thématiques, qui regroupent tous les acteurs concernés, complètent ce dispositif de
concertation.
f La rédaction d’un document de référence. Il définit les objectifs de gestion du site et les mesures
permettant d’atteindre des objectifs, en tenant compte des deux phases précédentes et des
modalités d’attribution des aides contractuelles. Il n’a pas de valeur réglementaire, mais est un outil
d’orientation et d’aide à la décision pour tous les acteurs. Il permet la rédaction de l’arrêté
préfectoral de mise en œuvre concrète des objectifs de gestion du site.
f La mise en œuvre d’actions de communication. Au fur et à mesure de l’avancement du projet, la
population locale est informée de la démarche Natura 2000, des particularités biologiques et socioéconomiques du site, des objectifs retenus, des actions qui seront menées et du rôle que chacun
peut jouer concrètement. »
(Extrait du « cahier des charges pour l’élaboration du DOCOB » - DDAF 13 - 2002)
La rédaction du document d’objectifs… Elle est animée, coordonnée et assurée par
l'opérateur local Natura 2000, qui a été choisi par le Préfet. Pour le site " la Montagne Sainte-Victoire –
forêt de Peyrolles – montagne des Ubacs – montagne d’Artigues " c'est le Grand Site Sainte-Victoire
qui a été désigné.
Le Grand Site Sainte-Victoire, a été créé le 10 août 2000. Il est issu du syndicat intercommunal de
Sainte-Victoire et du syndicat intercommunal du massif forestier du Ligourès, Concors, Vautubière.
Son périmètre d’intervention couvre 35 000ha et concerne 14 communes : Aix-en-Provence,
Beaurecueil, Châteauneuf-le-Rouge, Jouques, Le Tholonet, Meyrargues, Peyrolles-en-Provence,
Puyloubier, Rousset, Saint-Antonin-sur-Bayon, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Paul-lez-Durance,
Vauvenargues et Venelles.
Il est constitué et géré par les collectivités locales : le Département des Bouches du Rhône, la
communauté d’agglomération du Pays d’Aix, qui représente les communes et la Région PACA.
Ses missions sont :
- la gestion des massifs forestiers pour la prévention des incendies
- la préservation et la mise en valeur des paysages et du patrimoine naturel, culturel et bâti
- l'accueil du public et la gestion de la fréquentation, et le soutien à un développement
économique durable
Basé sur un état des lieux récent des richesses du site, le document d'objectifs est avant tout le
résultat de :
f la prise de connaissance des inventaires naturalistes par les acteurs du territoire ;
f la réflexion commune sur les enjeux de la conservation de ces richesses ;
f l'identification collective des objectifs à atteindre pour la protection des milieux et des espèces
remarquables.
Des territoires d’intervention : Le site de « la Montagne Sainte-Victoire – forêt de Peyrolles –
montagne des Ubacs – montagne d’Artigues » est concerné par les deux Directives européennes qui
encadrent la démarche Natura 2000 : une Zone de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la Directive
Oiseau et une Proposition de site d’Intérêt Communautaire (PSIC) au titre de la Directive Habitats. Le
présent document concerne la mise en application de ces deux directives.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Introduction
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La directive 79/409 CEE du Conseil du 2 avril 1979, ou directive Oiseaux, établit un système général de
protection de toutes les espèces d'oiseaux vivant naturellement à l'état sauvage sur le territoire européen
des Etats membres. Elle prévoit l'obligation pour les Etats de créer des zones de protection, d'entretenir et
aménager les habitats conformément aux impératifs écologiques, de rétablir les biotopes détruits, voir de
créer des biotopes. De plus, "les espèces mentionnées à l'annexe I de la directive font l'objet de mesures de
conservation spéciale concernant leurs habitats [...]."(art.4). Ce sont des espèces menacées pour lesquelles
les Etats doivent prévoir des zones de protection spéciales (ZPS).
La directive concernant "la Conservation des Habitats naturels ainsi que de la Faune et de la Flore
sauvages" a été adoptée le 21 mai 1992 par le Conseil des Communautés Européennes. Elle a pour objectif
de "contribuer à assurer la biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de
la flore sauvages". Les Etats membres doivent notamment garantir le maintien ou le rétablissement dans un
état de conservation favorable des habitats naturels et des habitats d’espèces d 'intérêt communautaire, la
notion de restauration constituant une originalité de cette Directive Habitats et de la Directive Oiseaux par
rapport aux autres instruments internationaux de protection de la nature. les Etats membres doivent
constituer un réseau cohérent de Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Ce réseau sera constitué par
des sites abritant des habitats naturels figurant à l'Annexe I, et des habitats des 508 espèces figurant a
l'Annexe II de la directive.
Les sites retenus au titre des deux directives sont intégrés au réseau NATURA 2000.
Un état des lieux du site pour identifier les enjeux de conservation : Le document
d’objectifs se fonde d'abord sur l’état des lieux des richesses écologiques. Le Grand Site SainteVictoire a confié ces inventaires à divers spécialistes chargés, chacun dans leur domaine de
compétence, de mettre à jour les connaissances du patrimoine naturel :
f Habitats naturels : Office National des Forêts
f Flore : Eco-med/Conservatoire botanique National de Porquerolles
f Oiseaux : Naturalia/ Conservatoire – Etudes des Ecosystèmes Provençaux/ Ligue de Protection
des Oiseaux.
f Reptiles – Amphibiens : Naturalia
f Insectes : Office Pour les Insectes et leur Environnement – Ecomed
f Chiroptères : Groupe Chiroptère de Provence
Au-delà de la mise à jour des connaissances, ce travail a surtout pour but d’identifier les enjeux de
conservation des habitats naturels et des espèces.
La synthèse des résultats de ces travaux est présentée dans les « fiches Habitats » et les « fiches
Espèces ». Les résultats complets sont eux regroupés dans le document de compilation qui pourra
être consulté sur demande auprès du Grand Site Sainte-Victoire ou des services de la DDAF et de la
DIREN.
Les enjeux de conservation des espèces et des habitats sont souvent intimement liés aux pratiques
humaines. Le Document d’objectifs comprend donc également une analyse du contexte, des menaces
et des opportunités liées aux caractéristiques socio-économiques du territoire. Cet inventaire des
pratiques et des activités a été constitué à partir d’une synthèse de documents existants,
principalement l'état des lieux réalisé en 2002 par l'Office National des Forêts lors de la mise à jour du
PIDAF "Concors - -Sainte-Victoire".
Le rapprochement et la mise en perspective des enjeux écologiques et du contexte économique et
social permettent de définir les objectifs de gestion et de conservation des habitats et des espèces
qu’il est souhaitable et possible d’appliquer.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
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Le processus de concertation : Le Document d’objectifs est un document de référence qui
analyse, identifie, hiérarchise des enjeux, donne des orientations et détermine des choix de gestion. Il
est donc légitime de se demander qui en est à l’origine. Rappelons qu’en France, le choix a été fait de
s’appuyer sur la contractualisation des mesures de gestion avec les acteurs locaux. Le document
d’objectifs est donc le résultat d’un travail collectif d’échange et de concertation qui permettra de faire
vivre un projet commun. Animée par l'opérateur local, la concertation s’organise à deux niveaux.
f Le comité de pilotage, présidé par Monsieur le Sous-préfet d'Aix-en-Provence, regroupe près de
85 structures : services de l'Etat, établissements publics, collectivités locales, représentants des
propriétaires terriens, organisations professionnelles, gestionnaires, milieu associatif et usagers.
C'est un organe privilégié d'échanges où le travail de l’opérateur local et des groupes thématiques
est discuté, amendé ou approuvé. Il s’est déjà réuni à deux reprises :
• Le 28 novembre 2002 : validation de la méthodologie de travail (groupe de travail, inventaires
naturalistes, tableau de bord, etc.).
• Le 18 mai 2004 : présentation des résultats des inventaires et validation des enjeux et objectifs
de gestion
• Le 07 juillet 2005 : validation définitive du document d’objectifs qui définit les enjeux et objectifs
de gestion ainsi que l’intitulé des mesures de gestion.
f Les groupes de travail sont là pour aider le comité de pilotage dans son travail. Ils ont identifié les
enjeux et formulé les objectifs. Ils sont formés autour de cinq thèmes de réflexion :
• Gestion des habitats, de la faune et de la flore ;
• Habitats et gestion agricole ;
• Habitats et gestion sylvicole ;
• Habitats et gestion des activités de loisir et autres activités
• Et le « groupe élus » constitué des maires et des conseillers généraux concernés qui assurent
le suivi et le pilotage politique de la démarche Natura 2000
Ces groupes de travail se sont réunis au cours de trois sessions :
• Printemps 2003 : définition d’un méthodologie de travail ;
• Automne 2003 : définition des enjeux et objectif de gestion ;
• Automne – hiver 2004 : définition des mesures de gestion.
Toutes ces réunions d’échange et de travail ont permis d’assurer une cohérence du document
d’objectifs avec le territoire et les acteurs qui le font vivre.
La communication : Dans la mesure où en France l'un des maîtres mots de la mise en œuvre de
Natura 2000 était le "dialogue territorial", préalablement à la rédaction du document d’objectifs la
rencontre avec la population et son information tout au long de la démarche étaient une condition du
succès. L’information locale a donc été organisée sous plusieurs formes :
f des réunions publiques dans les communes qui ont eu lieu au début de la démarche et qui seront
renouvelées pour la présentation des résultats finaux ;
f un classeur de liaison déposé dans toutes les mairies et consultable par tous qui regroupe toutes
les informations sur la démarche (comptes-rendus de réunions, textes réglementaires…) ;
f une lettre d'information distribuée dans tous les foyers (20 000 exemplaires). Trois numéros sont
prévus, deux ont déjà été diffusés. La première lettre présentait la démarche dans sa globalité et
les formes qu'elle pourrait prendre localement, la deuxième les résultats des inventaires, ainsi que
les principaux enjeux et objectifs retenus. La dernière lettre d'information, prévue pour l’automne
2005, présentera les mesures de gestion.
Les deux volets du document d’objectifs : Le document d’objectifs du site Natura 2000
s’articule en deux volets. Le document de synthèse des enjeux et objectifs de conservation qui
présente :
f Un état des lieux des richesses écologiques au travers de fiches descriptives des habitats naturels
et des espèces ;
f Une définition des enjeux qui pèsent sur la conservation de ces habitats et de ces espèces ;
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
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f Une analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques qui devront êtres prises en
compte dans la gestion ;
f Et une présentation de la stratégie et des objectifs de gestions retenus par le comité de pilotage.
Le document de synthèse des mesures de gestion. Il s’agit du volet opérationnel du document
d’objectifs. Il fixe les cahiers des charges des mesures contractuelles de gestion et définit les moyens
financiers et techniques nécessaires à leur mise en œuvre.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
DESCRIPTION DE LA VALEUR
ECOLOGIQUE DU SITE
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
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Description de la valeur écologique du site
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LE CONTEXTE ECOLOGIQUE GLOBAL
« On auroit peine à se persuader qu’une région assez exposée aux ardeurs du soleil put produire une
si grande quantité de végétaux, si l’on en étoit convaincu par l’expérience, surtout dans ces endroits
où le terrain est élevé en hautes collines qui ont cet avantage par dessus les pays septentrionnaux,
qu’elles produisent sur les sommets les mêmes plantes que ces derniers, et nourrissent dans leur
partie méridionnale les plantes qui sont particulières et même plusieurs de celles que l’on trouve dans
le plat pays. Nous en avons une preuve démonstrative dans la montagne de Santo-Venturi, qui n’est
pas fort éloignée de la mer, où l’on voit croître sur son sommet des plantes de Savoïe ou de pays
septentrionnaux. Cependant au pied de la même montagne l’on trouve le Stœchas arabica [Lavandula
Stœchas L.] qui est une plante qui ne vient que dans les pays méridionnaux de cette provinee. »
« Histoire des plantes qui naissent aux environs d’Aix » - Mr GARIDEL - 1907
Quatre grandes caractéristiques… La richesse biologique de la montagne Sainte-Victoire et
des massifs voisins repose principalement sur la très grande variété de milieux naturels intimement
imbriqués en une mosaïque d'espaces ouverts et boisés. L’atout écologique que représente cette
mosaïque est amplifié par trois autres caractéristiques :
f la géographie et la géomorphologie : le site est à la rencontre entre le domaine alpin et le domaine
méditerranéen (on constate un dénivelé de près de 800 mètres entre le point le plus bas et le
sommet le plus haut du périmètre). La variété des reliefs, des expositions, des altitudes et des
épaisseurs des sols participe également à la valorisation de la richesse biologique du site en
créant autant de conditions différentes parfois extrêmes.
f La grande taille du site, l'un des plus vastes espaces naturels d'un seul tenant de notre région, qui
fait que toute cette multitude de milieux naturels et d’espèces a la place de s'y développer.
f Et enfin, l’occupation humaine très ancienne qui a fortement contribué à développer et entretenir
cette mosaïque naturelle de milieux.
Les forêts de chêne… Commençons par un des espaces les plus significatifs de notre région,
les forêts de Chêne. Dans la forêt de Chênes verts, on lit facilement les marques de l'exploitation
économique. La trace de charbonnières vient attester de la fabrication ancienne de charbon de bois ;
Leur structure en taillis, les rejets autour d'anciennes souches témoignent des coupes régulières de
bois de chauffage depuis des temps reculés. De ce fait les formations de chênes âgés, de plus de
cent ans, sont rares. Cependant depuis les dernières grandes exploitations qui datent des années
quarante, on peut noter une augmentation importante des surfaces de taillis vieillissant de plus de 60
ans. Favoriser la poursuite de cette maturation forestière sur certains secteurs favorables même sur
des surfaces restreintes offrirait un lieu de vie indispensable à de nombreux oiseaux et insectes
comme le Lucane cerf-volant, plus grand coléoptère d'Europe ou le grand Capricorne qui développent
leurs larves dans les vieilles écorces.
Pour trouver une forêt de Chênes blancs, il faudra rejoindre un fond de vallon à l'ambiance plus
fraîche et plus humide où les sols sont plus profonds, ou bien un ubac. Cette forêt est un refuge pour
des espèces montagnardes comme le Houx ou le Lis martagon. Ces deux espèces témoigneraient
d’ailleurs de la présence, à l'époque postglaciaire, d'une ancienne forêt de Hêtre qui, comme sur la
Sainte Baume toute proche, se serait perpétuée sur plus de 20 000 ans. Sur ces sols profonds et
riches on trouvait jadis des cultures comme en témoignent les restanques et les bories qu'on y
découvre encore.
La pinède de pin d'Alep… Autre milieu forestier, la pinède de Pins d'Alep. Ces forêts
lumineuses au sous-bois de garrigue sont lentement colonisées par les Chênes verts dont les glands
ont besoin de l'ombre pour se développer. A terme, le Pin d'Alep cèdera à terme sa place à une forêt
de Chêne vert. Seules quelques pinèdes situées dans des milieux peu hospitaliers comme les falaises
ou les dalles rocheuses résisteront à cette évolution.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
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Ces milieux pionniers ne comptent pas parmi les plus riches. Toutefois, de retour d'Afrique, le circaète
Jean-le-blanc y revient chaque printemps pour nicher sur la cime des grands pins et parmi les
nombreuses Fauvettes de Provence, la Passerinette apprécie les clairières de ces pinèdes.
Les garrigues et pelouses de basse altitude… Ces milieux résultent d’une dégradation de
la forêt de Chêne par les feux répétés, les coupes de bois fréquentes et le pâturage intensif. Les taillis
de Chênes verts évoluent d’abord en garrigue à Chênes kermès à romarins et à cistes cotonneux,
puis si la dégradation se poursuit vers des pelouses à iris nains et orchidées sauvages. Si la pression
d’exploitation se relâche, l’évolution peut s’inverser au profit d’une lente reconquête par la forêt.
Loin des idées reçues, ces milieux dégradés ne sont pas synonymes de faible biodiversité ! Ils
accueillent de nombreuses espèces inconditionnelles de la garrigue, comme le Lézard vert et le
Lézard ocellé ou des insectes comme la Magicienne dentelée. On y dénichera aussi des espèces
floristiques originales comme l'Ophrys jaune ou la Gagée très feuillue.
Les landes et pelouses d’altitude… Comme la forêt de Chêne vert, la forêt de Chêne blanc
connaît des dégradations : le froid et le mistral bien sûr influencent cette évolution, mais également le
surpâturage ou les incendies. Quand elle disparaît, elle laisse place à la garrigue à buis qui se voit à
son tour relayée par les pelouses. Le Genêt de Lobel est le plus accompli dans son adaptation au
vent et au froid : son port en coussinet hérissé de piquants caractérise la "lande hérisson".
La Fauvette pitchou partage ce milieu avec le Criquet hérisson qui n'existe qu'en Provence et nulle
part ailleurs au monde. Le Crave à bec rouge, exceptionnel à si basse altitude, côtoie les oiseaux
nicheurs de la falaise. Certains oiseaux comme l'Accenteur alpin ne sont visibles qu'en hiver, lorsqu’ils
fuient les grands froids des montagnes. Des dizaines de milliers de passereaux utilisent la garrigue à
buis pour y passer leurs nuits d’hiver à l'abri.
Les falaises et les éboulis… Situés principalement sur la chaîne de Sainte-Victoire, ces
déserts de pierres que sont les falaises et les éboulis offrent des conditions écologiques extrêmes, qui
ont exigé de la nature de grandes capacités d'adaptation. Ainsi, la Sabline de Provence a développé
un immense système racinaire pour s'agripper dans les éboulis. Très présente dans le massif voisin
des Calanques, cette espèce est très rare dans le site où elle n’a été observée qu’une seule fois. La
Doradile de Pétrarque s'est adaptée à la chaleur en étant capable de perdre jusqu'à 80% de son poids
en eau sans mourir. Enfin, le Genévrier de Phénicie est capable de prendre pied sur les rochers les
plus verticaux grâce à son système racinaire très puissant.
Certains oiseaux compensent ces conditions difficiles en allant se nourrir ailleurs comme le Merle de
roche qui va chercher les insectes sur les crêtes ou l'Aigle de Bonelli qui chasse en contre bas sur les
zones de culture et autres milieux ouverts.
Les milieux aquatiques… Source de vie, les milieux aquatiques sont habités par des espèces
extrêmement sensibles à toute forme de pollution. Parmi les espèces qui fréquentent les cours d'eau
clairs et oxygénés du site, citons le Barbeau méridional, cantonné au pourtour méditerranéen, le
Blageon, représenté par une sous-espèce locale, et l'Ecrevisse à pieds blancs. Concernant l'avifaune,
l'installation du Martin pêcheur et de l'Agrion de Mercure sont des signes encourageants.
La dégradation physique de ces rivières et plans d'eau serait une menace pour des espèces comme
le Crapaud calamite et la Rainette méridionale. Sur les rives, grands arbres et buissons comme le
Saule cendré, très rare en zone littorale profitent à toute une faune, oiseaux et reptiles, dont la
Couleuvre d'Esculape peu commune en région méditerranéenne.
Les vasques, localisées au niveau de ruptures de pente et caractéristiques des sources pétrifiantes
calcaires, sont aussi un milieu particulièrement vulnérable.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
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Les milieux anthropiques… Enfin pour terminer ce tour d’horizon des grands milieux naturels
qui font la richesse biologique du site il faut s’intéresser aux milieux anthropiques.
Commençons par les paysages ouverts par l'activité pastorale. Les moutons font tonte rase de la
garrigue, dévorant avec délectation l'Aphyllante de Montpellier, ainsi que la "baouque", nom local du
Brachypode rameux. En délaissant les plantes aromatiques, les épineux, et surtout le buis dont la
sève contient un poison, ils finissent par sculpter la garrigue, créant des paysages originaux, tel le
matorral à Genévriers.
Les pelouses ainsi dégagées voient fleurir les orchidées sauvages comme l'Acéras homme pendu ou
l'Ophrys araignée. Toutefois, avec la diminution des troupeaux ces milieux sont victimes
d'embroussaillement. Les plantes nourricières de chenilles sont ainsi étouffées et des papillons rares
tel le Damier de la succise et la Proserpine s'en trouvent menacés.
Il convient aussi de parler des terres cultivées, clairières artificielles incrustées dans les garrigues et
les forêts. En ouvrant ces espaces, l'homme a créé des systèmes très favorables à toutes sortes
d'espèces qui sinon seraient absentes. Les cultures sont le milieu qui abrite, héberge ou nourrit le plus
d'espèces animales. Les rapaces en ont fait leur terrain de chasse privilégié. Les haies avec leurs
arbres creux profitent aux cavernicoles comme le Hibou petit duc ou la Chouette chevêche. Toutefois,
les techniques évoluant, les plantes messicoles, liées aux modes de culture traditionnels comme la
tulipe d'Agen ou la Nigelle de France sont très menacées.
LA FAUNE ET LA FLORE DE SAINTE-VICTOIRE
Les insectes… représentent la plus grande richesse faunistique du site avec 1500 espèces
connues ou potentiellement présentes dont une population de papillons de nuit estimée à environ
1000 espèces. 36 espèces d’insectes sont reconnues comme représentant un enjeu de conservation
important. Beaucoup sont considérées comme rares, peu courantes ou bio-indicatrices. Citons comme
exemple des longicornes peu courants, comme Phytoecia rufipes qui vit sur le fenouil, ou le
Ropalopus insubricus qui vit sur les érables. Certaines sont endémiques, d’autres, principalement sur
les crêtes de Sainte-Victoire, sont en limite d’aire de répartition comme le gros carabique
Cryptotrichus alpinus, habitant des Alpes méridionales françaises.
Les Oiseaux… représentent un indicateur de la valeur écologique des écosystèmes. Avec 145
espèces observées dont 92 nicheuses, la diversité et la densité des peuplements d'oiseaux sur
Sainte-Victoire, sont encourageantes pour un espace naturel péri-urbain en comparaison d'autres
territoires tels que la Chaîne de l'Etoile, les Alpilles ou le Luberon, même si cette faune est
globalement typique des collines sèches dites méditerranéennes.
Les Mammifères… Le hérisson et l’écureuil, communs sur le site, sont protégés au niveau
national. Pour ce qui est des espèces chassables, le petit gibier a très fortement diminué en raison du
développement des épidémies et de la fermeture des milieux. Le chevreuil est naturellement présent
au nord et un programme de re-introduction a été initié par les chasseurs au sud du territoire. Le
sanglier, lui est très répandu. De nombreux petits rongeurs sont également présents bien qu’ils
semblent, eux aussi, pâtir de la disparition des cultures traditionnelle en terrasse. Enfin, la Genette
vient d’être redécouverte récemment sur Sainte-Victoire sans que l’on puisse préciser les effectifs.
Mais la valeur du site pour les mammifères réside surtout dans les 12 espèces de chauves-souris qui
vivent dans les forêts et les cavités de nos massifs. Toutes sont protégées du fait de leur déclin
important ces dernières décennies. Ces animaux exigeants ont besoin de la richesse des milieux pour
se développer : les grottes pour se reproduire et hiberner, les milieux ouverts riches en insectes pour
se nourrir, les cavités dans les vieux arbres pour se reposer.
La flore… de la montagne Sainte-Victoire et de ses massifs voisins est logiquement
majoritairement d’affinités méditerranéennes. Cela représente environ 500 plantes à fleur soit environ
20% de la flore française. Il existe une très grande disparité entre les systèmes collinaires de Concors
et de Vautubière et la montagne Sainte-Victoire qui concentre la majorité des espèces patrimoniales.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
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Description de la valeur écologique du site
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Au nord de la vallée de Vauvenargues, les pinèdes de pin d’Alep et les taillis de chênes constituent
des sous-bois relativement pauvres sur un plan floristique. Retenons les espèces de la forêt de chêne
blanc qui se développe localement dans les quelques peuplements âgés encore présents sur les
ubacs ou dans les fonds de vallon des massifs.
Sur la montagne Sainte-Victoire, les caractéristiques géographiques font que sa richesse floristique va
au-delà du cortége des espèces méridionales. Elle occupe une situation intermédiaire entre les
espaces littoraux et les premiers contreforts des Alpes. Des plantes habituées à pousser dans le
centre de l’Europe ou dans les Alpes provençales trouvent sur les crêtes de Sainte-Victoire les
conditions favorables à leur développement. Leurs stations comptent parmi les plus méridionales.
Citons comme exemple le Genêt de Lobel, le Raisin d’ours, le Cotonéaster commun ou le Lys
martagon. Inversement, certaines espèces thermophiles, situées sur les pentes sud de la montagne,
se trouvent ici très au nord de leur localisation préférentielle.
Cette situation en limite d’aire de répartition contribue très fortement à la richesse floristique du massif.
Un nombre important d’espèces peuvent être considérées comme rares ou menacées. Certaines ne
sont nulle part ailleurs présentes dans le département.
LES HABITATS D’INTERET COMMUNAUTAIRE PRESENTS SUR LE SITE
Comme la diversité des milieux naturels le laissait supposer ce n’est pas moins de 46 habitats
naturels qui ont été identifiés sur le site dont 26 d’intérêt communautaire et 6 prioritaires au titre de la
directive « Habitats ».
Habitats communautaires
Code DH
Habitats Code
prioritaires Corine
*6220-1
*
*6220-2
(faciès)
*
*6220-3
*
*6220
*
6210-35
*6210-35
4090-4
*
Types d'habitats EUR15 : cahiers d'habitats
Surfaces occupées
Habitats herbeux
1202,5 ha
* Parcours sub-steppiques de graminées et annuelles (Thero*34.511 Brachypodietea) : ourlets méditerranéens mésothermes à Brachypode
rameux de Provence
* Parcours sub-steppiques de graminées et annuelles (Thero*34.5
Brachypodietea) : pelouses à thérophytes méditerranéennes
mésothermes
* Parcours sub-steppiques de graminées et annuelles (Thero*34.51
Brachypodietea) : pelouses à thérophytes méditerranéennes
mésothermes sur sables dolomitiques
835,7 ha
dont 400,4 ha
en mosaïque
≈1% de 835,7 ha
105,3 ha
dont 432.4 ha
en mosaïque
*34.36
*Parcours sub-steppiques de graminées et annuelles (TheroBrachypodietea) variante sur sols profonds nitroclines et xéroclines
61,8 ha
34.326
Pelouses calcicoles :
pelouses méso-xérophiles montagnardes provençales
199,7 ha
34.326
Pelouses calcicoles :
pelouses méso-xérophiles montagnardes provençales avec *sites
d’orchidées remarquables
(ponctuel
négligeable)
Landes et fourrés
1116,2 ha
Landes oroméditerranéennes endémiques à genêts épineux :
landes épineuses supra-méditerranéennes des corniches et crêtes
ventées
70,3 ha
dont 55,0 ha
en mosaïque
31.7456
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Habitats communautaires
Code DH
Habitats Code
prioritaires Corine
Types d'habitats EUR15 : cahiers d'habitats
Surfaces occupées
464,7 ha
dont 44,5 ha
en mosaïque
382,6 ha
dont 125 ha
en mosaïque
5210-1
32.1311
Formations de Genévriers méditerranéens :
junipéraies à Genévrier oxycèdre
5210-3
32.1321
Formations de Genévriers méditerranéens :
junipéraies à Genévrier rouge du Sud de la France
5210-6
32.134
Formations de Genévriers méditerranéens :
junipéraies méditerranéennes à Genévrier commun
33,0 ha
5110-3
31.82
Formations stables xérothermophiles à Buxus sempervirens des pentes
rocheuses : buxaies supraméditerranéennes
77,2 ha
dont 12,5 ha
en mosaïque
Habitats forestiers
13477,5 ha
Forêts à Quercus ilex :
yeuseraies à Laurier-tin
Forêts à Quercus ilex :
yeuseraies calcicoles supraméditerranéennes à Buis
≈ 90% de
9816,0 ha
≈10% de
9816,0 ha
2963,0 ha
dont 136,6 ha
en mosaïque
9340-3
45.312
9340-5
45.313
9340-8
41.714
Forêts à Quercus ilex :
yeuseraies-chênaies pubescentes à Gesce à larges feuilles
9380-2
41.711
Chênaies pubescentes à Houx de Provence et du Languedoc
515.5 ha
92A0-6
44.61
Forêts-galeries à Salix alba et Populus alba : peupleraies blanches
183,0 ha
Habitats rocheux
397,8 ha
8130-23
61.32
Eboulis ouest méditerranéens et thermophiles :
éboulis calcaires de Provence
65,7 ha
dont 33,4 ha
en mosaïque
8130-1
61.31
Eboulis ouest méditerranéens et thermophiles :
éboulis calcaires supraméditerranéens
6,4 ha
8210-1
62.1111
Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique :
falaises calcaires méditerranéennes thermophiles
294,1 ha
dont 120,0 ha
en mosaïque
Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique :
falaises calcaires supraméditerranéennes
Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique :
62.151
falaises et rochers dolomitiques supraméditerranéens
Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique :
62.1115
végétation humo-épilithiques des parois calcaires méditerranéennes
8210-10
62.151
8210-13
8210-26
8310
*7220-1
65.4
*
*54.121
3150
22.13
3290
24.16
Grottes non exploitées par le tourisme
28,1 ha
3,5 ha
(ponctuel
négligeable)
(ponctuel négligeable
surfacique souterrain
non estimé)
Habitats humides
80,5 ha
*Sources pétrifiantes avec formation de travertins
communautés des suintements et sources carbonatés
Eaux libres : lacs eutrophes
Eaux courantes :
ruisseaux méditerranéens intermittents
(ponctuel
négligeable)
75,5 ha
Linéaire variable
estimé à 5,0 ha
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Fiche H.h : Les habitats herbeux naturels et semi-naturels
(6220, 6210)
Le site est bien pourvu en milieux ouverts herbeux qui sont pour la plupart des habitats d’intérêt
communautaire ou prioritaire pour l’Europe.
DESCRIPTION ET INTERET :
Suivant la dynamique et leur état de conservation, on trouve différents types d’habitats herbeux :
f Pelouses en état de conservation favorable
Certaines zones sont encore pâturées si bien qu’il y subsiste une belle diversité. Elles
correspondent généralement aux parties élevées des reliefs. Cette continuité du pâturage est
assez exceptionnelle dans les Bouches-du-Rhône, un peu moins dans le Var. On observe ainsi
des pelouses entretenues et diversifiées de plusieurs types fonctionnels (Cf. liste des habitats).
Leur état de conservation est variable mais généralement moyen à excellent comme en attestent
les relevés phytosociologiques et la valeur patrimoniale tout à fait remarquable de la faune et de la
flore : Crêtes de la Sainte-Victoire ; Colle Pelade ; Montagne d’Artigues ; Citadelle - Puits d’Auzon ;
crête de la Montagne des Ubacs.
f Pelouses stables
Certaines zones présentent des pelouses plutôt stables du fait de la faible fertilité du sol (climax
édaphique), parfois seulement rajeunies par les incendies et/ou pâturées par quelques chèvres en
liberté. Elles correspondent généralement aux crêtes et sommets pas ou peu pâturés et aux
pentes rocailleuses des différents reliefs : Adret Sainte-Victoire ; sommet et crête du Concors ;
sommet et crête de la Vautubière ; sommet de la Tête du Marquis ; sommet et crête du Marinas …
Elles sont un peu moins riches en plantes annuelles mais présentent généralement de belles
populations de bulbeuses.
f Pelouses en régression
Certaines zones ouvertes et entretenues ont évolué ou évoluent aujourd’hui vers des garrigues à
Cistes, Chênes kermès, ou des matorrals à Chênes vert et des pineraies diverses. Une analyse
historique pourrait renseigner sur l’origine et l’évolution de ces milieux. Des pelouses plus ouvertes
et mieux conservées qu’aujourd’hui ont sans doute été davantage représentées sur les hauts des
Costes-Chaudes, sur le Cengle, sur l’adret de la Montagne des Ubacs, les versants de la
Vautubière. Actuellement, la physionomie et la composition floristique de ces zones à fort
embroussaillement, ont parfois amené à les classer en mosaïques de « pelouses » et de
« garrigues » ou « matorrals ».
f Les formations herbacées sèches semi-naturelles (variante sur sols profonds)
Ces pelouses, favorisées par des sols profonds, sont principalement développées sur d’anciennes
cultures qu’elles occupent de manière transitoire. La typicité de l’habitat est toute relative. Son
rattachement controversé à la classe des Thero-Brachypodietea lui confère le statut d’intérêt
prioritaire malgré son faible intérêt patrimonial. La relative qualité des sols sur lesquels elles se
développent, les rend particulièrement sensibles à la dynamique naturelle de recolonisation
forestière par le Pin d’Alep mais aussi par le Chêne. L’optimum de développement de l’association
végétale se manifesterait au bout d’une dizaine d’années. Concernant sa répartition, le manque de
prospection sur les terrains agricoles abandonnés invite à relativiser la surface totale de l’habitat
sur le site.
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FACTEURS DE GESTION FAVORABLES A L’HABITAT :
f Pelouses en état de conservation favorable
Leur état de conservations est quasi optimal dans les conditions actuelles de gestion.
• le maintien des pratiques actuelles en confortant le pastoralisme ovin partout où il est encore
présent constitue le moyen le plus efficace pour garantir la conservation de ces milieux.
L’adaptation des calendriers de pâturage peut permettre d’optimiser la conservation des
espèces floristiques caractéristiques.
• La mise en place de suivis phytosociologiques et des populations de la flore et de la faune
patrimoniale, peut aussi permettre d’évaluer l’impact des mesures de gestion actuelles et
d’éventuellement les réajuster aux enjeux biologiques en fonction des opportunités socioéconomiques.
• La dynamique de certains végétaux sur les pelouses peut faire l’objet d’une surveillance et
d’une évaluation, en particulier celle du Buis sur les pelouses sommitales. L’extension de cette
espèce, constituant un refus de pâturage, peut sur le long terme un élément d’appauvrissement
biologique. Des mesures expérimentales de lutte réalisées sur les zones à très forts enjeux, à
l’image des travaux menés sur d’autres sites (ex. Luberon, Grands Causses), permettent de
limiter le développement de ces végétaux.
f Pelouses stables
Du fait des faibles enjeux liés à l’absence de dynamique végétale, seule une surveillance générale,
confortée ou non par des suivis, pourra être recherchée.
f Pelouses en régression
Ces milieux pourraient (re)trouver une physionomie voire une fonctionnalité écologique de
pelouses ouvertes et diversifiées après quelques travaux de restauration, suivis d’une reprise d’un
pâturage intégré.
• Les ovins sont les plus efficaces pour l’entretien des milieux herbeux alors que les caprins
(ex. Chèvres du Rove) sont les plus actifs contre les broussailles. Leurs actions peuvent être
complémentaires : les caprins auraient alors éventuellement un rôle de préparation des milieux
à améliorer ou à restaurer avant le pâturage ovin.
• Les moyens mécaniques (débroussaillement sélectif et broyage) bien que coûteux ainsi que le
brûlage dirigé sont également des outils efficaces ; La caractère temporaire de leur usage fait
qu’ils sont souvent réservés à la restauration initiale.
Les secteurs concernés sont : certaines zones de la crête et du versant nord de Sainte-Victoire, le
versant ouest de Sainte-Victoire et l’adret des Costes chaudes, l’adret de la montagne des ubacs,
le sommet et la crête du Concors, de la Vautubière du Marinas et de la Colle Pelade sur les zones
attenantes aux pelouses en meilleur état.
f Les formations herbacées sèches semi-naturelles (variante sur sols profonds)
En l’absence de rotations des mises en cultures, l’habitat développé sur friche est amené à
disparaître et céder progressivement la place à la végétation primitive. Le pastoralisme ovin et la
fauche pourraient représenter des solutions palliatives à la disparition de ces habitats. Des
mesures expérimentales dans ce sens seraient intéressantes à mener.
Ces gazons semblent se maintenir convenablement sous les contraintes de fréquentation humaine
(espaces de jeux et de loisirs).
f Certains secteurs de garrigue se révèlent fort intéressants après débroussaillement avec
l’apparition de nouvelles pelouses à annuelles et géophytes (ex. Cengle). On constate que les
actions complémentaires que sont le pâturage, le débroussaillement ou le brûlage dirigé peuvent
concourir à l’ouverture de certains milieux ciblés et ainsi jouer un rôle favorable pour la biodiversité
mais aussi pour la prévention contre les incendies.
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Fiche H.l : Les habitats de landes et de broussailles
(4090, 5210, 5110)
DESCRIPTION ET INTERET :
f Les Landes « hérissons » à Genêt de Lobel constituent des habitats endémiques de Provence
à très forte valeur patrimoniale. Situés essentiellement sur la crête de Sainte-Victoire, ces habitats
se développent sur les zones exposées aux vents violents. La composition de l’habitat constitue ici
le type de référence avec celui de la Sainte Baume. Dans les massifs plus méridionaux (Etoile,
Calanques) il est très appauvri et dans les massifs plus septentrionaux (Luberon, Ventoux,
Alpilles) le Genêt de Lobel est remplacé par le Genêt de Villars.
f Les Matorrals à Genévriers ont une richesse patrimoniale toute relative, qui dépend fortement de
l’habitat sur lequel les genévriers sont « piquetés ». Sur le site, les Genévriers atteignent rarement
de grande taille (les plus hauts Genévriers mesurant entre 3m et 5m) si bien qu’il existe peu de
formations réellement « arborescentes ».
Les pentes rocailleuses stables d’ubacs, les crêtes et vires rocheuses et les pelouses pâturées de
longue date sont les habitats privilégiés du Genévrier de Phénicie (ou Genévrier rouge), à
condition qu’ils n’aient pas trop eu à subir d’incendies. Les genévriers rouges supportent assez mal
le feu et la plupart du temps ne rejettent pas après incendie. Ainsi, les falaises sud de la SainteVictoire en sont presque totalement dépourvues et leur présence est très discontinue sur la crête.
Sur le versant nord, de belles formations assez stables en mélange avec le Buis sont développées
sur les zones exposées aux sols superficiels. Dans les endroits pâturés, les genévriers rouges sont
généralement en mélange avec les genévriers oxycèdres (Cades) et parfois les genévriers
communs piquetés sur des pelouses riches. On peut considérer ces formations comme constituant
des états de conservation favorables de l’habitat.
Sur certaines friches, on trouve régulièrement des formations à Genévriers oxycèdres et/ou à
Genévriers communs. Ces espèces pionnières sont habituellement des composantes des
garrigues à romarin pour les premières, de pelouses à Brôme érigé et des sous bois plutôt frais
pour les secondes. Quand ils s’implantent sur des zones anciennement cultivées, ces peuplements
peuvent atteindre des densités et des hauteurs conséquentes.
FACTEURS DE GESTION FAVORABLES A L’HABITAT
f Landes à Genêt de Lobel
• Comme pour les pelouses, le bon état de conservation de cet habitat fait que sa préservation
passe par un maintien de la gestion actuelle. Le pâturage ovin intégré avec de faibles pressions
de pâturage, un calendrier adapté aux espèces de la faune et de la flore et une conduite
précise du troupeau, est le meilleur moyen pour lutter contre la dynamique naturelle
d’embroussaillement. Localement la dynamique lente des buis, des ourlets pré-forestiers et des
pins sylvestres pourra faire l’objet d’un suivi.
• Ces milieux adaptés pour se développer sur des milieux rocailleux, sont cependant très
sensibles à l’érosion et à un sur piétinement. On constate que la pratique de la randonnée telle
qu’elle s’exerce aujourd’hui est compatible avec les objectifs de conservation de cet habitat. On
recherchera donc a favoriser une canalisation de cette fréquentation sur les secteurs très
fréquentés ou particulièrement sensibles.
f Matorrals à Genévriers rouges
Dans les milieux rocailleux comme sur les pentes stables et les complexes de falaises, la
conservation des formations à genévriers est favorisée par la préservation et un vieillissement des
peuplements qui peuvent alors devenir plus ou moins arborés.
• Quelques actions de débroussaillement sélectif et/ou d’éclaircies peuvent être complémentaires
lorsque la dynamique végétale est importante et que se développent d’autres espèces
concurrentielles.
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Sur les friches, les pelouses et les parcours pâturés, l’entretien par le pâturage est garant de la
conservation des genévriers et de leur développement au détriment des autres végétaux
broutés. Il est préférable de privilégier la hauteur des peuplements plutôt que leur densité.
f Pentes stables à Buis et Amélanchiers
Seules les pentes stables sont d’intérêt communautaire. Le buis y est piqueté sur des habitats
rocheux et des pelouses. La dynamique d’évolution des buxaies y est nulle, malgré le
développement possible en hauteur des buissons. La conservation des formations à Buis n’est
donc a priori pas menacée. Pourtant, à l’instar des genévriers rouges, de très nombreux buissons
de buis ont séché sur pied pendant la sécheresse de l’été 2003, en particulier dans les pentes
stables. Il est probable qu’une partie importante des peuplements puisse se reconstituer par rejets
de souches.
FICHE H.R : LES HABITATS ROCHEUX
(8210, 8230, 8310)
DESCRIPTION ET INTERET :
Sur le site, les principaux reliefs présentent des zones rocheuses (Marinas, Concors, Vautubière,
Montagne des Ubacs, Montagne d’Artigues, Tête du Marquis, Citadelle) mais aucune n’est aussi
développé que l’adret de Sainte-Victoire au caractère minéral prestigieux et emblématique. Ces
milieux sont en général composés de complexes de rocs, de falaises (corniches, parois et pieds de
falaises), d’éboulis et de quelques cavités d’origine karstique.
f Les milieux de falaises et de pentes rocheuses sont des habitats originaux. Très stables (la
dynamique végétale y est quasiment inexistante), ils sont presque exclusivement constitués
d’espèces animales et végétales spécialisées dont la valeur patrimoniale est généralement
importante. Les pieds de falaises peuvent constituer localement des habitats d’espèces très
intéressants et sont particulièrement sensibles. Ils doivent nécessairement être pris en compte
dans la gestion des milieux rocheux.
f Les éboulis sont des pierriers de pentes avec des éléments de granulométrie variée
(essentiellement des petits cailloux mais aussi des blocs). Milieux instables par définition, leur
équilibre précaire est fonction de l’effritement des roches et de la mobilisation des cailloux par
l’érosion. Les espèces qui s’y développent sont très originales, en particulier les végétaux et les
insectes qui leur sont inféodés. Trop de mobilité détruit un éboulis (raclage et accumulation des
blocs en pied de pente) alors que trop de stabilité entraîne sa fixation et la régression des
communautés spécifiques par implantation de végétaux plus banals.
f Les grottes sont assez nombreuses sur le site, souvent sous formes de gouffres. Ces cavités
d’origines karstique semblent peu fréquentées par les promeneurs et les spéléologues en dehors
des zones principales de passage et seraient d’un intérêt sportif relativement faible. La flore y est
seulement développée aux abords frais des entrées (sans aucune espèce remarquable
inventoriée) alors que la faune y est très spécialisée avec diverses espèces de chiroptères et
d’invertébrés. Les espèces cavernicoles exploitent aussi les nombreuses fissures et cavités
offertes par les parois qui peuvent servir de gîte ou de refuge.
FACTEURS DE GESTION FAVORABLES A L’HABITAT :
f Falaises (8210-10 ; 8210- 13 ; 8210 –26) :
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Seules les exploitations de la roche en carrières, les utilisations sportives (escalade) et le
dérangement de proximité (escalade, randonnée, parapente, …) peuvent éventuellement porter
préjudice au maintien des communautés vivantes inféodées à ces habitats. La première des
activités est aujourd’hui limitée par le statut de Site Classé. La fréquentation récréative et sportive
est très importante sur le site mais son évolution semblerait s’être relativement stabilisée. Sur le
site, peu d’espèces patrimoniales de la flore sont répertoriées dans ces milieux. Les espèces
végétales caractéristiques des parois subsistent en partie sur les voies d’escalade et se
rencontrent également sur les secteurs attenants moins intéressants au niveau sportif.
• On recherchera à maintenir l’intégrité des ces milieux par une maîtrise concertée du
développement de nouveaux équipements sportifs dans les secteurs actuellement non
exploités. Ainsi, la philosophie, aujourd’hui soutenue par les principales associations
gestionnaires de l’escalade sur le site, de maintien de la partie haute de la montagne SainteVictoire en « secteur d’aventure » c'est-à-dire vierge de tout équipement pérenne constitue une
démarche exemplaire qui doit être soutenue. Egalement, des secteurs non équipés pourront
faire l’objet d’une protection réglementaire pérenne afin de constituer un réseau de « réservoirs
biologiques ».
f Eboulis (8130-1 ; 8130-23)
De nombreux éboulis sont très dégradés par les descentes depuis les sentiers balisés ou non et
depuis les secteurs d’escalade, essentiellement en versant sud de Sainte-Victoire et sous la Croix
de Provence en versant Nord.
• Une canalisation matérialisée de la fréquentation paraît être le seul moyen d’éviter les
descentes et la divagation. Il faut autant que possible privilégier les trajets horizontaux
(traversées) et limiter sérieusement les possibilités de trajets verticaux (montées et descentes
diffuses qui ont un très fort impact déstabilisant pour les éboulis). Il est également possible de
dévier les sentiers sur les parties non actives des éboulis (« berges » de l’éboulis si on le
considère comme un milieu soumis à une dynamique d’écoulement). Dans certains cas, le
recours à des mises en défens légères sous formes de palissades, de tas de bois, ou
éventuellement de clôtures avec fils en métal peut être approprié. Il est important que les
aménagements ne gênent pas la dynamique naturelle de l’éboulis. On recherchera l’efficacité
maximale pour l’impact écologique et paysager le plus faible. Ces réflexions devront aussi se
faire en concertation avec tous les représentants des usagers.
f Grottes (8310)
Les cavités sont pour certaines d’entre-elles difficiles d’accès et peu fréquentées par l’homme
comme le Garagaï. D’autres sites d’un grand intérêt biologique sont plus accessibles. Elles
peuvent faire l’objet d’une fréquentation ponctuellement soutenue (Daouste, Champignons et
Artigues en particulier). Cette fréquentation « anarchique » est incompatible avec la préservation
de la faune qui s’y trouve. Ces habitats ponctuels constituent un réseau de gîtes nécessaire à la
survie des chiroptères. La dégradation et le dérangement historique ou actuel de ce réseau a
conduit à une régression de certaines espèces aujourd’hui rares. Les préconisations des
spécialistes de la faune et des chiroptères en particulier sont à prendre en compte pour la gestion
de ces habitats naturels (Cf. fiches espèces).
FICHE H.F : LES HABITATS FORESTIERS
(92A0, 9340, 9380)
DESCRIPTION ET INTERET :
Les milieux et les habitats forestiers sont bien représentés en surface sur le site avec, tous habitats
compris, environ 20 000 ha d’espaces boisés. On trouve :
f Les Ripisylves, ou forêts galeries riveraines (92A0-6) :
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Peuplements boisés de bords de rivières, ce sont les forêts les plus productives en terme de
biomasse. On les retrouve en cordons arborés souvent discontinus sur les rives des quelques
cours d’eau du site. Certaines sont naturellement protégées par des barrières naturelles et ont une
structuration riche et diversifiée. Quelques assez beaux peuplements riches et diversifiés doivent
en effet leur tranquillité à des gorges qui limitent toutefois leur développement en largeur (par
endroits sur la Cause, le Délubre et le Bayon). D’autres, situées sur les ruisseaux les plus
permanents (Réal, Abéou, …) qui permettraient les meilleurs développements, sont localement
dégradées par des exploitations ou des aménagements et pénétrés d’éléments exogènes
(Robiniers, Ailantes, …) pouvant se révéler envahissants ou tout au moins concurrentiels des
végétaux indigènes.
f Les Yeuseraies à Laurier tin (9340-3) et les Yeuseraies à Buis (9340-5) :
Lorsqu’ils sont développés, ces habitats se présentent sur de grandes surfaces, généralement
sous la forme de taillis peu élevés (plateau de La Keyrié, massif du Concors, Cengle, etc…). Ils
sont en général exploités, mais quelques très exceptionnels îlots de grands et vieux arbres
témoignent de possibilités forestières offertes par certaines zones (ex. environs du village à SaintMarc Jaumegarde) et de l’intérêt de la gestion écologiquement durable et de la préservation de
quelques secteurs.
Dans certaines localités, ces habitats ont été dégradés par un ou plusieurs passages d’incendies
(versant sud de Sainte-Victoire, Cengle, …). Il en résulte des taillis très bas et denses
essentiellement constitués de rejets récents et de bois mort. Quelques actions de réhabilitation ont
déjà été menées : coupe des bois calcinés, sélection de brins (furetage ou balivage).
f Les Yeuseraies-chênaies pubescentes (9340-8) :
Il s’agit de la variante du précédent habitat sur sols plus profonds, généralement en fond de vallon
ou sur d’anciennes restanques abandonnées. Les sols marneux conviennent également assez
bien aux Chênes pubescents. Ces peuplements plus élevés sont en général développés en taillis
mais sont parfois traités et orientés en futaie (sur souche). D’autres se sont implantés
naturellement par semis sur d’anciennes zones cultivées et ont ainsi acquis des physionomies de
futaies. On observe généralement sur la zone des peuplements jeunes, souvent plus ou moins
dégradés, mais quelques rares vallons très tranquilles présentent des futaies tout à fait
exceptionnelles car en très bonne voie de maturation (ex. Vallon de Saunaresse).
Quelques zones où cet habitat est présent ont également été dégradées par les incendies (versant
sud de Sainte-Victoire, Cengle, …). Il en résulte des taillis bas et denses essentiellement
constitués de rejets récents et de bois mort.
f Les Chênaies pubescentes à Houx de Provence et du Languedoc (9380) :
C’est un habitat naturel remarquable à très forte valeur patrimoniale que l’on ne retrouve que sur
très peu de sites. Ces forêts « anciennes » et résiduelles à Houx et/ou à Ifs, sont considérées avec
très grand intérêt puisqu’elles fourniraient des informations sur la structure que devraient avoir de
nombreuses forêts vieillies en Provence. On les retrouve sur les ubacs les plus frais de la SainteVictoire, de la Montagne des Ubacs et de la Montagne d’Artigues, mais localement aussi en
quelques rares petites tâches ailleurs, à la faveur d’une ambiance forestière. Dans certains
secteurs, le Houx est actuellement en cours d’implantation naturelle du fait de la maturation en
cours (quelques stations en ubac de Montagne d’Artigues et en Forêt Domaniale de la Gardiole).
Les chênaies pubescentes à Ifs ou à Houx sont en général encore un peu trop jeunes pour
constituer tout à fait l’exemplarité recherchée. Quelques zones où cet habitat est présent ont été
dégradées par des coupes récentes : les Ifs ou les Houx ont soit été coupés, soit ont été
volontairement laissés sur pieds lors d’exploitation des Chênes. Ces essences ne s’implantent
qu’en sous bois frais et leur développement est limité lorsqu’ils se retrouvent isolés des milieux
forestiers. Du fait des diamètres potentiels que pourraient atteindre les arbres, cet habitat est
favorable au gîte d’espèces rares de chauves-souris comme le Murin de Beschtein.
f Les Pineraies
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Description de la valeur écologique du site
20
Les pineraies présentes sur le site ne constituent pas des milieux riches ni originaux et ne sont pas
sélectionnées par la Directive Européenne « Habitats »1. Elles sont donc seulement considérées
comme des formations forestières pionnières et non comme des habitats naturels à part entière.
Les pineraies de pins d’Alep sont de très loin les plus représentées, généralement implantées sur
des garrigues ou des friches. En absence de perturbations (feux), elles peuvent permettre
l’installation lente des chênaies mésoméditerranéennes à chênes verts et/ou à chênes pubescents.
Des pineraies de pins sylvestres se développent et s’implantent sur certains ubacs élevés, en
particulier sur les substrats dolomitiques. Elles peuvent évoluer vers des chênaies blanches
fraîches.
Il existe également d’autres types de pineraies à Pins maritimes ou à Pins parasols (pins pignons)
qui ont pu se naturaliser à partir de plantations anciennes à la faveur de quelques substrats plus
acides (calcarénites de Jouques et sables dolomitiques du Délubre). Leur évolution est similaire à
celle des autres pineraies.
FACTEURS DE GESTION FAVORABLES A L’HABITAT :
f Ripisylves, forêts galeries
La richesse biologique de ces milieux est tributaire de l’alimentation superficielle et souterraine en
eau ainsi que de la diversité des faciès observés, depuis les stades pionniers herbeux ou arbustifs
aux stades forestiers plus matures (Saules, Peupliers puis Frênes, Ormes et Chênes blancs). Elle
peut se révéler très importante. Ils représentent des milieux rares dont la fonction biologique est
forte en termes de milieux de chasse pour plusieurs espèces de chauves-souris et en terme de
fonctionnalité écologique pour la faune (corridor). L’objectif sur ces milieux serait de les laisser
évoluer sans action anthropique sauf exceptionnelles
• Il est important de conserver la fonctionnalité des ripisylves. Les dynamiques d’écoulement des
cours d’eau sont particulièrement importantes à connaître, à maintenir ou restaurer. Veiller à ne
pas favoriser l’implantation d’une végétation envahissante (Robiniers, Ailantes, Buddleia, etc.)
Les boisements les plus âgés doivent être conservés ainsi que les peuplements diversifiés. Des
élagages de branches sur les gros arbres peuvent être localement exécutés s’il existe de réels
problèmes de sécurité (ex. ripisylve de la Cause au Tholonet)
• D’une manière générale, il convient améliorer les connaissances scientifiques sur la
composition et le fonctionnement de ces milieux forestiers humides avant toute définition d’une
gestion spécifique.
f Yeuseraies à Laurier tin et yeuseraies à Buis / Yeuseraie-chênaie pubescente du mésoméditerranéen (à Gesce à larges feuilles) / Chênaies pubescentes à Houx de Provence et du
Languedoc.
Globalement la structure actuelle de ces habitats forestiers fait que la poursuite de traitement en
taillis avec une rotation de 40 à 60 ans semble la mieux adaptée. Cette gestion forestière
traditionnelle permet par la rotation des coupes l’entretien d’une mosaïque de peuplements ouverts
avec des milieux de pelouse et de garrigue qui constituent des habitats d’espèces. Au-delà, des
modes de gestion visant à augmenter la valeur biologique de ces habitats peuvent être
recommandés :
• Adapter ou poursuivre la pratique forestière « traditionnelle » afin d’optimiser son intérêt
biologique par le maintien de zones de refuge, de support et d’alimentation pour le faune :
- Maintien de vieux arbres au sein du peuplement ;
- Maintient d’alvéoles forestières pluristratifiées pendant la coupe ;
- Traitement pluristratifié des lisières ;
• Gestion écologique expérimentale d’amélioration des qualités biologiques des peuplements :
1
Les Pineraies relevant de la Directive Européenne (IC code 9540) sont absentes du site puisqu’elles ne concerneraient
que les « stations primaires » installées à la transition entre les étages thermoméditerranéen supérieur et
mésoméditerranéen inférieur au climat thermophile chaud et peu arrosé (ex. pSIC Calanques).
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Description de la valeur écologique du site
-
-
21
Sélection de réservoirs forestiers de biodiversité sur les habitats les mieux conservés.
Sélection des zones ou de parties des zones riches et intéressantes pour une conservation,
c’est à dire exemptes de pratiques de gestion sylvicole : chênaie verte de crête de la
Montagne des ubacs, chênaie blanche à houx du versant nord de la Montagne des ubacs
puis St pierre jusqu’à Rians, ubac de la montagne d’Artigues, chênaie blanche
mésoméditerranéenne du vallon de la Saunaresse, pentes nord de Sainte-Victoire en
particulier les zones fraîches où le Houx commence à se développer, vallons frais de la
Domaniale de la Gardiole de Rians ; …
Sur certains secteurs, on pourra rechercher notamment pratiquer, comme cela est
préconiser dans « les cahiers des habitats Natura 2000 – habitats forestiers », le passage en
futaie sur un mode expérimental. Cette évolution pourra se faire par vieillissement et/ou par
sélection de brins de taillis. Cette mesure de gestion est envisageable, au moins par îlots sur
les stations présentant les meilleures potentialités notamment en terme de substrat et/ou les
secteurs ne présentant pas d’intérêt économique particuliers.
• Entretien de corridors boisés entre les espaces forestiers préservés de façon à assurer les
échanges entre les populations de la faune et de la flore.
f Les Pineraies
Les pineraies de Pins d’Alep sont intéressantes pour le passage à d’autres stades forestiers tels
les chênaies. Les jeunes pineraies s’implantent naturellement sur certains habitats, en particulier
après incendie sur les garrigues à romarin. Ces régénérations naturelles sont préférables aux
plantations artificielles au fort impact sur les milieux et le sol et au taux de réussite parfois très
faible.
Aucune recommandation n’est formulée ici.
Fiche H.p : les Sources pétrifiantes avec formation de travertins
TYPOLOGIE ET HABITATS ASSOCIES ET DYNAMIQUE :
On trouve sur le site quelques sources présentant des dépôts de calcite mêlés à des végétaux
spécialisés. D’origine karstique, ces habitats très ponctuels permettent le développement d’algues et
de mousses particulières et ont une forte valeur patrimoniale considérée d’intérêt communautaire
prioritaire. Les plus beaux exemples sont les vasques de tuf du Délubre et du Bayon, à conserver
impérativement, mais l’on retrouve certaines autres résurgences et quelques coulées de tuf dans
d’autres secteurs, parfois d’origine semi naturelle (sortie de canalisation). La cascade de tuf à la sortie
Est de Vauvenargues, coulant par intermittence depuis la résurgence située en amont de la route, est
également particulièrement remarquable pour le secteur. Certaines résurgences, situées dans des
dépressions ne déposent pas de calcite (ex. système de résurgences du Grand Valat à Meyrargues).
FACTEURS DE GESTION FAVORABLES A L’HABITAT :
Tous les habitats ponctuels à forts enjeux biologiques doivent faire l’objet d’une surveillance et d’une
protection au même titre que les espèces protégées de la flore et de la faune, afin de les préserver
d’une destruction éventuelle. C’est le cas des sources pétrifiantes qui pourront faire l’objet de suivis
simples. L’information sur la présence de ces habitats doit être réfléchie au cas par cas. Par exemple,
si la divulgation de la présence de vasques de tuf sur Sainte-Victoire n’est pas souhaitable car elle
pourrait mener à leur dégradation en y augmentant la fréquentation (baignade, piétinement des
mousses, déchets, …), des portés à connaissance des services concernés peuvent parfois permettre
d’éviter certaines détériorations malencontreuses.
En cas de menaces majeures, une mise en défend matérialisée peut être mise en place.
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FICHES DE DESCRIPTION DES ESPECES REMARQUABLES
Fiche n°E.f : Les espèces floristiques d’intérêt patrimonial
DESCRIPTION GLOBALE DE L’ETAT DE CONSERVATION DU SITE :
Si l’on présente ces espèces par ordre de valeur patrimoniale décroissante, on obtient la
hiérarchisation suivante :
f 2 espèces sont inscrites à la directive « habitats »
f 8 espèces sont menacées :
• 3 au niveau mondial (« vulnérable » dans le livre rouge mondial de l’IUCN) ;
• 4 au niveau national (inscrites au livre rouge tome 1) ;
• et 1 au niveau de la région (inscrite au livre rouge national tome 2 et très rares en PACA)
f 13 espèces sont rares :
• 4 au niveau mondial ( « rares » dans le livre rouge mondial de l’IUCN)
• 5 au niveau national (inscrites au livre rouge national tome 2 provisoire)
• Et 4 en Provence (absentes du livre rouge national mais protégées en région PACA).
23 espèces sont retenues dans la liste de travail.
A ce classement basé sur le statut des espèces, il y a trois exceptions :
f Ophrys saratoi Camus (non sensu Delforge), non évalué par la Liste rouge mondiale (IUCN, 1997)
car incluse dans Ophrys bertolonii sensu lato, est à considérer comme espèce menacée à
l’échelon mondial (cf. VELA 2002).
f Ophrys provincialis (Baum. & Künk.) Paulus, non évalué par la Liste rouge mondiale (IUCN, 1997)
car méconnue et probablement incluse dans Ophrys « sphegodes » sensu lato, est à considérer
comme espèce rare à l’échelon mondial (cf. VELA 2002).
f Anarrhinum laxiflorum Boiss. (A. bellidifolium auct. gall. pro parte), non évalué par le Livre rouge
national (tome 1, 1995) car alors inconnu sur le territoire et inclus dans Anarrhinum bellidifolium
sensu lato, est à considérer comme espèce menacée à l’échelon national.
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Tableau de synthèse des espèces floristiques d’intérêt patrimonial :
Espèces
Niveau de
protection
Espèce de
l’annexe 2
Anarrhinum laxiflorum*
Anemone palmata
National
Etat de
conservation
local
Menacée en France
☺
Menacée en France
Anthémis gerardiana
Cotoneaster delphinensis
Etat de conservation
mondial
Menacée dans le monde
Régional
☺
Menacée dans le monde
Crepis suffrenniana
Rare dans le monde
Delphinium fissum
Régional
Rare en France
Dictamnus albus
Régional
Rare en Provence
Fritillaria involucrata
Rare dans le monde
Gagea granatelli
National
Rare en France
Gagea pratensis
National
Rare en France
Gouffeia arenarioides
National
Menacée dans le monde
Inula biffrons
National
Rare en France
Jurinea humilis
National
Menacée en France
Kengia serotina
Régional
Rare en Provence
Ophioglossum vulgatum
Régional
Rare en Provence
Ophrys provincialis
Régional
Rare dans le monde
Ophrys saratoi
National
Menacée dans le monde
Polygala exilis
Régional
Menacée en France
Prangos trifida
Régional
Menacée en Provence
Spiranthes aestivalis
National
Viola jordani
Régional
Annexe IV
Menacée en France
☺
☺
☺
☺
_
☺
☺
☺
_
Rareen France
☺ : Etat de conservation favorable (forte distribution, en extension, pas de menace) ;
: Etat de conservation moyen (distribution moyenne, dynamique stable, manque de connaissances, menaces
possibles)
: Espèce en mauvaise état de conservation (disparition, faible distribution, en régression, menaces importantes)
* Nouvelle espèce pour la France (anciennement citée par erreur sous le nom d’Anarrhinum bellidifolium (L.)
Willd.
Catalogue de la flore rare et menacée en région Provence Alpes Côte d'Azur "Anarrhinum bellidifolium (L.)
Willd.". 04: indéterminé; 06: vulnérable; 13: R; 83: R; 84: R.
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Fiche n°E.f.1 : Les espèces floristiques des annexes de la directive
f Gouffeia arenarioides
Cette espèce, de l’annexe 2 de la directive « habitats », est supposée présente sur une seule
station dans un éboulis du flanc nord de Sainte-Victoire (signalée par l’abbé le Brun vers 1930).
Depuis, elle n’a pas pu être observée malgré une prospection quasi exhaustive des secteurs qui lui
sont favorables.
- Population
C : 0% > p > 2% (en l’occurrence, 0 %, puisque population non retrouvée, et présumée
disparue)
- Statut de conservation
Degré de conservation des caractéristiques de l’habitat important pour l’espèce :
II : éléments bien conservés (EII)
Possibilités de restauration (dans ce cas, il s’agirait d’une simple réintroduction de
l’espèce, l’habitat d’accueil étant toujours présent) :
II : Restauration possible avec un effort moyen (RII)
- Synthèse du statut de conservation
D : Condition très mauvaise (présumé disparu)
- Isolement
A : Population isolée (et en limite d’aire absolue)
- Evaluation globale
D : Valeur non significative (même si elle venait à être retrouvée)
f Spiranthes aestivalis
Il en va de même pour cette espèce, de l’annexe IV de la directive « habitats », déjà observée sur
une seule station de Sainte-Victoire mais dont les nombreuses prospections ciblées n’ont pas
permis de confirmer la présence.
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Fiche n° E.f.2 : Les espèces floristiques menacées
Menacées dans le monde :
f Anthemis gerardiana (cf. A. cretica auct., A. montana auct.)
Localisé sur une station éparse de quelques hectares (Montagne Sainte-Victoire).
Populations réduites (environ une centaine d’individus ?).
Biologie de la reproduction non connue mais a priori satisfaisante.
Etat de conservation des habitats assez satisfaisant (surveiller le surpâturage et piétinement
éventuels).
f Cotoneaster delphinensis (cf. C. integerrimus auct.)
L’espèce est au moins présente sur l’ubac de la moitié NE de la montagne Sainte-Victoire (Chabert
1999). Encore méconnu à cause des confusions historiques, le Cotonéaster du Dauphiné semble
être présent en quelques points isolés.
Populations non encore étudiées. A souffert de la sécheresse pendant l’été 2003, rendant difficile
la maturation des fruits, de ce fait peu nombreux, rabougris et n’arrivant pas toujours à maturité
(J.-P. Chabert, comm. or.).
Biologie de la reproduction a priori satisfaisante (espèce autogame apomictique).
Etat de conservation des habitats a priori satisfaisant, la « remontée biologique » associée au
retour des forêts et fruticées doit pouvoir profiter à cette espèce ornithochore (fruits disséminés par
les oiseaux).
f Ophrys saratoi (= O. drumana)
Localisé sur quatre stations réduites (Sainte-Victoire W, Sainte-Victoire E, Petit Sambuc).
Populations réduites (environ une centaine d’individus ?).
Biologie de la reproduction très satisfaisante (bon taux de fructification dans chaque station) bien
que difficile car spécifique à une seule espèce d’hyménoptères. Son pollinisateur Chalicodoma
albonotata (abeille solitaire sauvage) mériterait d’être étudié in situ.
Etat de conservation des habitats satisfaisant (surveiller néanmoins les cueillettes éventuelles).
Menacées en France :
f Anarrhinum laxiflorum (= A. bellidifolium p.p.)
L’espèce est présente en au moins deux points certains vallons arides comme le Vallon des
Masques (commune de Vauvenargues, 13) et le Vallon Jouvénian (commune de Rians, 83).
Abondance des populations inconnue (redécouverte récente).
Biologie de la reproduction non connue dans notre cas.
Etat de conservation des habitats a priori satisfaisant. La « remontée biologique » associée à
l’embroussaillement des zones ouvertes (pelouses sèches méditerranéennes) nécessiterait un
suivi pluriannuel. De même, des actions de pâturage à des fins conservatoires ne pourraient y être
envisagées qu’après bilan des populations connues (abondance, reproduction, dynamique) et avec
un suivi rapproché de surveillance des effets éventuels du parcours ovin sur l’espèce.
f Anemone palmata s.l. (cytotype diploïde)
Très localisé sur une station réduite d’environ 100 mètres carrés (extrémité versant W du plateau
de la Keyrié, hors pSIC).
Populations réduites (une cinquantaine d’individus).
Biologie de la reproduction très mauvaise : peu d’individus florifères, production de fruit peu
probable (mais possible). N.B. : c’est le cas pour ce taxon dans toute la Provence.
Etat de conservation de l’habitat satisfaisant, mais à surveiller de très près (terrain privé).
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f Jurinea humilis
Localisée sur un vaste secteur de plusieurs dizaines d’hectares (Montagne Sainte-Victoire au NE
et E Pic des Mouches).
Populations assez abondantes (environ un millier d’individus ?).
Biologie de la reproduction non connue mais a priori satisfaisante.
Etat de conservation des habitats assez satisfaisant (surveiller le surpâturage et piétinement
éventuels).
f Polygala exilis
Cette espèce sub-endémique est de surcroît dispersée en Provence, et rarissime dans les
Bouches-du-Rhône. Elle est présente en bordure du pSIC en au moins une station au lieu-dit Les
Bréguières (argiles rouges à bruyères). C’est une espèce de stations temporairement humides
(existe aussi en PACA sur les alluvions de la Durance et du Buëch).
Abondance des populations méconnue (espèce peu étudiée).
Biologie de la reproduction non connue dans notre cas, mais probablement satisfaisante car
annuelle et autogame.
Etat de conservation des habitats aujourd’hui très dégradé, fragmenté et résiduel. Statut exact
peut-être sous-évalué à cause du manque de prospections. En effet, cette espèce fugace et de
petite taille ne se reconnaît qu’à son stade de floraison, à moment tardif de la saison (été). Des
techniques de recherche et de suivi fin dans ce secteur gagneraient à être effectuées.
Menacées en Provence :
f Prangos trifida (= Cachrys trifida ; cf. C. libanotis auct.)
Cette espèce méditerranéenne, rare en Provence, est présente en au moins une station du Vallon
des Masques. C’est une espèce de parcours arides et rocailleux, calcaires.
Abondance des populations méconnue (espèce peu étudiée).
Biologie de la reproduction non connue dans notre cas.
Etat de conservation de ses habitats inconnu, mais peut-être non satisfaisant à cause de sa
fragilité locale. En effet, cette espèce semble aimer les zones ouvertes comme les parcours substeppiques naturels. Des techniques de suivi pluriannuel de la dynamique naturelle et de l’effet du
pâturage devraient être effectuées.
Fiche n°E.f.3 : Les espèces floristiques rares
Rares dans le monde :
f Crepis suffrenniana
Localisé sur une dizaine de stations réduites en superficie (crête de la Sainte-Victoire, Colle Pelade
à Artigues, Vautubière et Calanques de Meyrargues).
Populations abondantes (plusieurs milliers d’individus en 2003). Plante annuelle à effectifs
variables.
Biologie de la reproduction très satisfaisante (espèce probablement entomogame facultative avec
possibilité d’autogamie). Durée de vie des semences non connue avec précision, mais
probablement de l’ordre de plusieurs années.
Etat de conservation des habitats satisfaisant dans l’ensemble. Certains secteurs non pâturés sont
très enherbés, les seules éclaircies étant celles des piétons (Pas de l’Escalette), d’autres secteurs
trop pâturés sont eutrophisés et piétinés par les troupeaux (Plan de la Crau, par plaques), d’autres
enfin sont des reposoirs récents abandonnés et sont colonisés pendant quelques années par le
Crépis (Plan de la Crau, Le Signal). Un suivi scientifique et expérimental de la dynamique spatiale
des populations en relation avec les cycles de pâturage serait intéressant à mettre en œuvre.
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f Fritillaria involucrata
L’espèce est présente en de nombreux points d’affleurements rocheux, de corniches herbeuses et
de clairières ou lisières de forêts claires, essentiellement à l’ubac de la Sainte-Victoire mais aussi
des nombreux autres chaînons.
Populations assez abondantes dans l’ensemble.
Biologie de la reproduction satisfaisante, à en croire les nombreux fruits que l’on peut voir sur les
tiges sèches en automne.
Etat de conservation des habitats a priori satisfaisant. La « remontée biologique » associée au
retour des forêts feuillues ne semble pas trop gêner cette espèce héliophile tolérante. L’abandon
du pâturage en de nombreux points doit pouvoir profiter à cette espèce qui semble en progression
(phénomène méconnu, à étudier avec précision !).
f Ophrys provincialis
Localisé sur de nombreuses stations, la plupart réduites mais d’autres agglomérées en vaste
station (Roque-Hautes).
Populations abondantes (environ un millier d’individus ?).
Biologie de la reproduction à étudier (mesure du taux de fructification dans un nombre représentatif
de station). Pollinisation difficile car spécifique à une seule espèce d’hyménoptères. Son
pollinisateur Anthophora atriceps (abeille solitaire sauvage) est rare en France (Sud-Est) et
mériterait d’être étudié in situ.
Etat de conservation des habitats globalement satisfaisant (surveiller néanmoins les cueillettes
éventuelles). Une combinaison modérée incendies / DFCI / pâturage permet un maintien global et
diversifié des pelouses sèches méditerranéennes à Brachypode rameux, sans jamais tomber dans
l’excès de l’une de ces trois méthodes ni de l’absence de perturbation entraînant une dynamique
des ligneux.
En France :
f Delphinium fissum
Localisé sur quelques stations réduites, dont une seule est connue aujourd’hui avec certitude
(Défilé de Mirabeau). Les autres sont à rechercher activement, notamment celle de La Gardiole vu
récemment (CHARLES 1996).
La population connue est réduite (une centaine d’individus).
Biologie de la reproduction a priori satisfaisante, sauf cette année 2003 où la sécheresse précoce
associée à la canicule dès le mois de juin au moment de la floraison, a fait avortée les fleurs
sommitales (un taux de fructification partiel a cependant pu être observé en juillet).
Etat de conservation des habitats gravement insatisfaisant : la station connue a été endommagée
à 50 % en 2001 par des travaux d’entretien / amélioration de voirie sur la Route Nationale. De plus,
le sol est constitué d’une accumulation de sables détritiques en pied de falaise, et est très sensible
à l’érosion. Le site étant fréquenté par des visiteurs (grotte néolithique juste au-dessus), il serait
souhaitable d’entreprendre une action urgente de protection de l’habitat.
f Gagea pratensis (= G. stenopetala)
Localisée en divers petits points liés aux hauts de versant nord à proximité de crêtes rocheuses sur
divers chaînons et sur la montagne Sainte-Victoire. Encore méconnue : prospections à poursuivre.
Populations peu abondantes (moins d’une centaine d’individus ?).
Biologie de la reproduction méconnu, mais a priori satisfaisante (cette espèce est normalement
florifère).
Etat de conservation des habitats satisfaisants dans l’ensemble, l’espèce pourrait sans doute
profiter de nouveaux circuits de pâturage dans des secteurs comme Vautubière, etc. (voir la
situation favorable sur la crête du Grand Lubéron).
f Gagea granatelli (G. « foliosa »)
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Localisé d’une part sur un vaste secteur de plusieurs dizaines d’hectares (Sambuc / Ubacs /
Citadelle), et d’autre part en divers petits points localisés aux crêtes rocheuses de chacun des
chaînons.
Populations assez abondantes (environ un millier d’individus ?).
Biologie de la reproduction très satisfaisante pour cette espèce habituellement très bulbilifère et
peu florifère en France. Dans notre cas, au moins une station (col de Sambuc) est très florifère.
Etat de conservation des habitats satisfaisant dans l’ensemble, l’espèce profitant des circuits de
pâturage dans le secteur Ubacs / Citadelle. Ailleurs, sa position limitée aux crêtes herbeuses et
caillouteuse lui confère un abri naturel bien que de faible superficie.
f Inula bifrons
Localisé sur une station réduite d’environ 1000 mètres carrés découverte au cours de l’été 2003
(verger extensif à Camp-Chinois).
Population réduite (une vingtaine d’individus).
Biologie de la reproduction a priori satisfaisante.
Etat de conservation de l’habitat assez satisfaisant, des portions de la parcelle étant enherbées,
d’autres en friche et d’autres désherbés manuellement. A surveiller de très près car les effectifs
sont faibles et le traitement de la parcelle incertain (terrain privé).
f Viola jordani
L’espèce est présente en divers points de clairières ou lisières de forêts feuillues caducifoliées,
essentiellement dans le secteur de Puits de Rians et La Gardiole.
Populations paraissant assez abondantes dans l’ensemble (effectifs non estimés avec précision),
et peut-être en progression (effet de la « remontée biologique » ?).
Biologie de la reproduction peu connue dans notre cas, mais probablement satisfaisante.
Etat de conservation des habitats a priori satisfaisant. La « remontée biologique » associée au
retour des forêts feuillues ne semble pas gêner cette espèce hélio-tolérante, au contraire, la qualité
de la litière et du sol (notamment suite à l’absence de pâturage dans certains points) doit pouvoir
profiter à cette espèce. Sa dynamique gagnerait à être mieux connue.
Rares en Provence :
f Dictamnus albus
L’espèce est présente en divers points de clairières ou lisières de forêts feuillues caducifoliées,
essentiellement dans le secteur de Puits de Rians et La Gardiole.
Populations assez abondantes dans l’ensemble, et peut-être en progression (environ un millier
d’individus ?).
Biologie de la reproduction peu connue dans notre cas, mais satisfaisante au moins à l’entrée de la
Forêt Domaniale.
Etat de conservation des habitats a priori satisfaisant. La « remontée biologique » associée au
retour des forêts feuillues ne semble pas trop gêner cette espèce héliophile tolérante, au contraire
la qualité de la litière et du sol (notamment suite à l’absence de pâturage dans certains points) doit
pouvoir profiter à cette espèce. Sa dynamique gagnerait à être mieux connue.
f Kengia serotina (= Cleistogenes serotina)
Cette espèce subtropicale, dispersée en Provence, rarissime dans les Bouches-du-Rhône, est
présente en bordure du pSIC en au moins un point du Vallon de Jouvénian. C’est une espèce de
stations arides et rocailleuses.
Abondance des populations méconnue (espèce peu étudiée).
Biologie de la reproduction non connue dans notre cas.
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Etat de conservation des habitats inconnu, mais peut-être non satisfaisant à cause de sa fragilité
locale. En effet, cette espèce semble aimer les zones ouvertes comme les parcours substeppiques naturels. Des techniques de suivi pluriannuel de la dynamique naturelle et de l’effet du
pâturage itinérant dans ce secteur gagneraient à être effectuées.
f Ophioglossum vulgatum
Très localisé sur deux stations réduites découvertes par J. Baret en avril 2003 (bord de La Cause
aux Infernets et entre le barrage Zola et le barrage romain).
Population abondante (environ une centaine de pieds ?).
Reproduction sexuée par spores à forte capacité de dispersion par le vent, et multiplication
végétative très active in situ grâce à l’appareil racinaire rhizomateux.
Etat de conservation de l'habitat satisfaisant. Aucune dégradation humaine. Présence néanmoins
d’une dynamique ligneuse (peupliers) dans le tapis herbacé.
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Fiche n°E.o : les oiseaux d’intérêt patrimonial
DESCRIPTION GLOBALE DE L’ETAT DE CONSERVATION DU SITE :
Le cortège des espèces d’oiseaux est globalement typique des peuplements des collines sèches dites
méditerranéennes composées de différents milieux : garrigues de divers types (ici prédominance des
pelouses et garrigues basses à chênes kermès) et formations rupicoles (falaises et éboulis). A ce
biotope, incontestablement le plus riche de tout le périmètre, s’ajoutent des milieux beaucoup plus
boisés aux influences septentrionales comme c’est le cas sur le versant nord de la Sainte-Victoire, les
montagnes des Ubacs ou de Concors ainsi que les boisements de Chêne blanc de la partie varoise
du site.
Pour un massif calcaire situé à proximité d’une grande zone urbaine (Aix en Provence), le chiffre de
145 espèces contactées, dont 92 sont nicheuses, est relativement important comparé à d’autres
milieux en partie similaires (Chaîne de l’Etoile, Alpilles ou Luberon). Il est le résultat d’une grande
variété de milieux lié à une grande amplitude altitudinale et à des modes de gestion variés des milieux
(cultures, défrichements, gestion forestière, incendies…).
Parmi les oiseaux nicheurs observés sur le site, figurent 10 espèces sont inscrites à l’Annexe I de la
Directive Oiseaux : Circaète Jean-le-Blanc, Aigle royal, Aigle de Bonelli, Grand-duc d’Europe,
Engoulevent d’Europe, Alouette lulu, Pipit rousseline, Fauvette pitchou, Pie-grièche écorcheur et
Bruant ortolan
DYNAMIQUE GLOBALE DES PEUPLEMENTS :
Nous avons la chance de disposer de trois inventaires ornithologiques sur un même site, sur une
période de 56 ans. Malgré les quelques limites dues aux différences des méthodologies, il est possible
aujourd’hui de dégager des tendances générales :
f La dynamique des peuplements d’oiseaux : Pour les espèces disparues, nous pouvons citer le
Vautour percnoptère qui nichait fort probablement dans les années 40, l’Aigle royal qui n’a fait que
changer de site de nidification dans les années 70 et le Faucon pèlerin qui y nichait très
probablement. Pour ce qui des nouvelles espèces, nous relèverons la présence fort commune
aujourd’hui du Bruant fou et du Bruant ortolan, non signalés dans les inventaires de Rivoire et de
Cheylan pour le premier et non signalé par Rivoire pour le second, celle du Circaète Jean-le-Blanc
qui n’est étonnamment pas cité chez Rivoire, celle du Monticole de roche qui n’est apparue dans
la région qu’à la fin des années 60 (Launay, 1982) ; et c’était déjà sur la Sainte-Victoire !
Rajoutons l’Hirondelle rousseline, une espèce en augmentation dans la région PACA et qui n’est
présente dans la ZPS que depuis 2 ans, ainsi que la Tourterelle turque, d’acquisition récente.
f La dynamique des populations d’oiseaux : la fermeture progressive des milieux ouverts
s’illustre parfaitement par le changement de la diversité de l’avifaune. Des espèces comme le
Pouillot véloce ou le Rouge-gorge n’étaient connus qu’en hivernage à l’époque de Rivoire alors
que depuis les travaux de Cheylan, les observations de ces deux espèces sont en augmentation.
Le Tarier pâtre était un oiseau non signalé par Rivoire, présent en faible effectif au bord des
cultures d’après Cheylan (Cheylan, 1983) et aujourd’hui assez commun dans les garrigues hautes
et les landes à Buis. Le Rossignol philomèle n’est même pas mentionné chez Rivoire malgré son
chant puissant, mais est très présent chez Cheylan malgré un déclin ces trente dernières années.
Idem pour des espèces à proprement parler forestière comme le Pigeon ramier, qui était rare il y a
50 ans et qui n’a cessé d’augmenter jusqu’à aujourd’hui, pour le Pinson des arbres dont les
mentions ont presque quadruplé depuis 1971 et pour l’Alouette lulu, le Bruant zizi ou la Fauvette
orphée, espèces typiques des milieux semi-ouverts. L’arrivée ou l’accroissement de ces espèces
s’accompagnait bien sûr d’une diminution des espèces de milieux ouverts. C’est notamment le cas
pour la Fauvette passerinette dont les effectifs semblent avoir spectaculairement chuté en trente
ans, dans une moindre mesure pour la Fauvette pitchou et pour le Traquet oreillard en perte de
vitesse sur le massif.
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Tableau de synthèse des oiseaux d’intérêt patrimonial
nom latin
Statut
biologique
Aigle botté
Hieraaetus pennatus
Migratrice
Etat de
conservation
mondial
Rare
Aigle de Bonelli
Hieraaetus fasciatus
Nicheuse
En danger
Aquila chrysaetos
Nicheuse
Rare
Alouette lulu
Lullula arborea
Nicheuse
A surveiller
Autour des palombes
Accipiter gentilis
Nicheuse
Favorable
Bondrée apivore
Pernis apivorus
Migratrice
Favorable
Emberiza hortulana
Nicheuse
En déclin
Busard Saint-Martin
Circus cyaneus
Hivernante
A surveiller
Non évalué
Cigogne blanche
Ciconia ciconia
Migratrice
Rare
Non évalué
Ciconia nigra
Migratrice
Vulnérable
Non évalué
Circaetus gallicus
Nicheuse
Rare
Crave à bec rouge
Pyrrhocorax yrrhocorax
Hivernante
A surveiller
Non évalué
Engoulevent d'Europe
Caprimulgus europaeus
Nicheuse
A surveiller
Epervier d'Europe
Accipiter nisus
Nicheuse
Favorable
☺
☺
Faucon crécerelle
Falco tinnunculus
Nicheuse
A surveiller
Faucon émerillon
Falco columbarius
Migratrice
Vulnérable
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
De passage
Rare
Fauvette orphée
Sylvia hortensis
Nicheuse
A préciser
Fauvette passerinette
Sylvia cantillans
Nicheuse
Favorable
Sylvia undata
Nicheuse
A surveiller
Grand-duc d'Europe
Bubo bubo
Nicheuse
Rare
Hirondelle rousseline
Hirundo daurica
Nicheuse
vulnérable
Apus melba
Nicheuse
Favorable
☺
Milan noir
Milvus migrans
Migratrice
A surveiller
Non évalué
Milan royal
Milvus milvus
Migratrice
A surveiller
Non évalué
Monticola saxatilis
Nicheuse
A surveiller
Otus scops
Nicheuse
A surveiller
Lanius collurio
Nicheuse
En déclin
Pipit rousseline
Anthus campestris
Nicheuse
A surveiller
Rollier d'Europe
Coracias garrulus
Nicheuse
Rare
Traquet oreillard
Oenanthe hispanica
Nicheuse
Vulnérable
De passage
Vulnérable
Espèces
Aigle royal
Bruant ortolan
Cigogne noire
Circaète Jean-le-blanc
Fauvette pitchou
Martinet à ventre blanc
Monticole de roche
Petit-duc scops
Pie-grièche écorcheur
Vautour percnoptère
Neophron percnopterus
Espèce de
l’annexe 1
Etat de
conservation
local
Non évalué
☺
☺
Non évalué
☺
☺
Non évalué
☺ : Etat de conservation favorable (forte distribution, en extension, pas de menace) ;
: Etat de conservation moyen (distribution moyenne, dynamique stable, manque de connaissances, menaces possibles)
: Espèce en mauvaise état de conservation (disparition, faible distribution, en régression, menaces importantes)
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Fiche n°E.o.1 : les rapaces de l’Annexe 1
f Aigle de Bonelli
Un couple est présent sur Sainte-Victoire, où il se reproduit régulièrement depuis quelques années.
Aujourd’hui, il évolue principalement sur le flanc sud de la chaîne centrale et sur le plateau du
Cengle. S’il n’hésite pas à se rendre sur les terrains dégagés au sud de l’autoroute A8, il est très
peu observé sur le flanc nord de Sainte Victoire. Cependant, il utilise ponctuellement les pelouses
de Colle Pelade comme territoire de chasse.
A l’examen du territoire occupé, on remarque l’importance des zones ouvertes, qu’elles soient
naturelles ou cultivées. Cette espèce prestigieuse dépend de leur maintien ainsi que de la
limitation de la fréquentation des abords de l’aire en période de reproduction.
f Aigle royal
C’est dans le périmètre Natura 2000 que nous rencontrons le seul couple nicheur des Bouches du
Rhône. Aujourd’hui, l’Aigle royal a abandonné la chaîne centrale de Sainte-Victoire et un couple se
reproduit irrégulièrement dans la Montagne des Ubacs. Il faut noter la naissance d’un aiglon en
2005. Concurrent direct de l’Aigle de Bonelli, le territoire de l’Aigle royal prend en compte toute la
partie nord du périmètre Natura 2000 (Forêt de Peyrolles, Montagne de la Vautubière, zones
agricoles autour de Jouques jusqu’aux contreforts du Grand Luberon et une partie de la vallée de
la Durance), sans que les deux territoires ne se chevauchent.
Situé en marge de son aire de répartition, l’Aigle Royal des Ubacs ne pourra se maintenir que
grâce à une surveillance des abords de l‘aire en période de nidification, permettant d’éviter tout
dérangement. Ainsi qu’au maintien de ses territoires de chasse et de leur capacité à accueillir des
espèces-proies. La mise en place, en partenariat avec les éleveurs dans charnier pourra être
étudié.
f Circaète Jean-le-Blanc
Les territoires de ces oiseaux sont immenses (plusieurs milliers d’hectares) et malgré l’observation
parfois de plus de 2 oiseaux au même endroit, le nombre de couples nicheurs ne doit pas excéder
trois. Un couple est nettement présent sur un territoire centré sur le plateau du Cengle mais qui
s’étend au minimum des Costes Chaudes aux terres cultivées au sud de Puyloubier ainsi que sur
tout le flanc sud de Sainte-Victoire. Un autre couple est présent au nord de la chaîne centrale et il
semble, compte tenu des cris entendus dans le secteur du Délubre, qu’un nid y ait été construit.
Bien qu’il lui soit possible de patrouiller sur le flanc sud, ce couple a été plusieurs fois aperçu
autour du massif de Concors, de la Montagne des Ubacs et de la vallée de Vauvenargues. Enfin
un dernier couple est suspecté dans le secteur de la montagne de la Vautubière puisque des
oiseaux au plumage différent du couple précédent ont été observés en chasse vers le Gentié.
Sa pérennité sur le site, cela passe par une bonne gestion des milieux ouverts, de crêtes, de
garrigue ou en zones agricoles. Des espaces à la végétation rase et riches en insectes et
micromammifères favorisent la présence des reptiles, leurs proies exclusives.
f Grand-duc d’Europe
Un minimum de 7 territoires a été identifié. 3 se trouvent sur la chaîne centrale où ils semblent
découper en trois parties égales le flanc sud de la montagne. 3 autres couples sont présents le
long de la barre du Cengle. Un couple est présent sur les falaises de Meyrargues. De nombreux
contacts les années passées laissent penser à la présence d’un couple dans la falaise qui
surplombe le village de Vauvenargues (Tête du Marquis).
Pour ce qui est du maintien des Grands-ducs sur Sainte-Victoire, cela passe incontestablement par
bonne productivité des espaces ouverts et semi-ouverts en grosses espèces proies (du rat au
lièvre) ainsi qu’à une certaine protection des aires de nidification lors de la couvaison et de
l’élevage des jeunes.
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Fiche n°E.o.2 : les passereaux de l’Annexe 1
f Alouette lulu
L’espèce est assez commune sur la chaîne centrale notamment le flanc sud et les crêtes ainsi que
sur les garrigues qui l’entourent sur sa face sud et ouest. Elle est bien représentée sur le plateau
du Cengle notamment au-dessus des barres ainsi que dans les secteurs semi-ouverts de la
montagne d’Artigues ou les espaces plus dégagés de la Colle Pelade. D’autre part, elle est
régulière dans la partie nord notamment dans les boisements de conifères et de feuillus de la forêt
de Meyrargues ou des contreforts du Sambuc ou de la Montagne des Ubacs.
Moins inféodée aux zones agricoles que sa cousine l’Alouette des champs, l’Alouette lulu profite
pourtant d’une agriculture encore traditionnelle qui ouvre les milieux tout en maintenant de la
végétation sous forme d’îlots ou de pinèdes éclaircies par exemple.
f Bruant ortolan
L’aire de distribution de cette espèce occupe toute la moitié sud. C’est sur la ligne de crêtes de
Sainte-Victoire que les densités sont les plus élevées puisque ce n’est pas moins de 15 mâles
chanteurs qui ont été localisés, tous répartis sur la face nord dans les parties rocheuses au milieu
de zones de végétation très rases. Les autres lieux de présence se trouvent sous la barre du
Cengle ou quelques mâles ont été entendus dans sa partie ouest et, de manière plus régulière,
tout le long du versant sud de la chaîne centrale ainsi que dans les garrigues très dégradées au
pied de la chaîne. Enfin, les derniers signes de présence ont été enregistrés dans le secteur varois
de la montagne d’Artigues, plus précisément sur la Colle Pelade où trois chanteurs se partageaient
les parcours à moutons. Au total, la population de Bruant ortolan dans le périmètre du Grand Site
oscillerait entre 40 et 50 couples.
Compte tenu de sa distribution dans le Grand Site, le maintien de cette espèce passe de manière
élémentaire par la préservation des zones de crêtes en empêchant la reconquête par la forêt et
des garrigues suffisamment aérée pour la recherche de nourriture.
f Fauvette pitchou
La Fauvette pitchou fait partie des espèces les plus fréquemment observée. Logiquement, les plus
fortes densités se rencontrent dans les zones ouvertes de la partie sud du site et particulièrement
les garrigues à Chênes kermès de la jupe du Cengle ou du flanc sud de la chaîne centrale entre le
refuge Cézanne et l’Oppidum Untinos. Pour autant, le nord n’est pas oublié puisque de nombreux
contacts ont été effectués dans les zones à Chênes verts des Adrets du Petit Sambuc et sur les
piémonts sud de la montagne des Ubacs. Ailleurs, elle est présente en faibles densités dans les
boisements de conifères de la forêt de Meyrargues. En revanche elle est absente de la ligne de
crêtes, même si elle occupe faiblement versant nord, l’étage à buis jusqu’à 800 m d’altitude, et est
très faiblement représentée dans les boisements clairs de la montagne d’Artigues ainsi que les
milieux ouverts de la Colle Pelade.
Aucune tendance ne semble apparaître dans les effectifs français mais une surveillance et un
entretien des garrigues est nécessaire pour la préservation de cette espèce.
f Pie-grièche écorcheur
Peu de migrateurs ont été aperçus sur le site. Toutefois, un couple a été découvert début mai sur
le plateau du Cengle près de la propriété dénommée le Cabanon du loup mais des prospections
ultérieures n’ont pas permis de recontacter l’espèce. Rappelons pour information que cette espèce
a déjà niché sur le site de Sainte-Victoire au lieu-dit Coquille en 1995 (A. Marmasse, P. Bardot).
Le retour ou le maintien de l’agriculture extensive est la meilleure solution pour conserver cette
espèce. Restaurer les haies, conserver des prairies de fauche et des parcours à bovins, réhabiliter
les zones herbeuses, maîtriser l’utilisation d’insecticides chimiques sont autant de mesures pour
recréer l’habitat de l’espèce et l’enrichir en espèces proies.
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f Pipit rousseline
L’espèce n’a été rencontrée que dans la partie méridionale, celle qui est la plus soumises aux
influences méditerranéennes. Elle est donc régulière sur le flanc ouest de la chaîne centrale, au
sud du barrage de Bimont et dans le domaine de Roques Hautes. Ailleurs, elle habite les garrigues
très ouvertes du flanc sud de Sainte-Victoire, quelques zones du secteur de Rians dont les
surfaces pâturées de la Colle Pelade. Enfin, l’endroit où il est le plus facile de l’observer demeure
sans aucun doute la ligne de crête où 10 mâles chanteurs ont été comptabilisés sur le linéaire
entre le Garagaï de Cagoloup et la Croix de Provence.
Le maintien du Pipit rousseline passe sans aucun doute par l’entretien des espaces peu
végétalisés comme les parcours à moutons, les zones de crêtes ou les garrigues très basses, ce
qui implique régulièrement un fauchage de la végétation et une garrigue aérée.
Fiche n°E.o.3 : les espèces nocturnes de l’Annexe 1
f Engoulevent d’Europe
L’Engoulevent est le plus commun des oiseaux nocturnes. Il est très répandu dans les forêts de
conifères au nord du site (Forêt de Meyrargues et de Peyrolles en l’occurrence). Il est également
bien représenté sur la montagne des Ubacs, Concors et les Sambuc ainsi que dans les alentours
de la Montagne de la Vautubière. Dans la partie sud, il est très fréquemment contacté sur le
pourtour du lac de retenue de Bimont, dans les garrigues ouvertes du flanc sud de la chaîne
centrale, sur le plateau et sous la barre du Cengle.
Peu menacé dans le Grand Site, l’espèce gagnerait à la préservation d’une mosaïque de milieux
alternant milieux très ouverts et des boisements plus denses ou de type îlots en zones ouvertes.
Fiche n°E.o.4: Les espèces migratrices de l’Annexe 1
f Aigle botté
Des oiseaux de passage sont observés très ponctuellement sur le site.
f Bondrée apivore
Cette espèce est un migrateur commun sur le site surtout en période post-nuptiale. En extension
au niveau national, elle pourrait nichée prochainement sur le site compte tenu des habitats naturels
présents qui lui sont favorables.
f Busard Saint-Martin
Il s’agit d’un hivernant commun sur le site qui profite des milieux agricoles et de garrigues.
L’absence de reproduction en Provence ne laisse envisager aucune évolution de son statut sur
Sainte-Victoire.
f Cigognes blanche et noire
La proximité de la Durance, qui est un axe de reproduction principal, permet des observations très
ponctuelles de passage de ces deux espèces sur le site.
f Crave à bec rouge
L’espèce niche dans les Pyrénées, le Languedoc-Roussillon et les départements alpins. Sur le
site ; l’espèce est aujourd’hui seulement hivernante. Les dernières preuves de reproduction
remontent à 1972 (Cheylan, 1980) voire 1976 (Yeatman, 1976). Depuis, plus aucune tentative de
nidification malgré les prospections régulières. En hiver les premiers oiseaux arrivent dans les
derniers jours d’octobre pour avoisiner les 50 oiseaux au cœur de l’hiver.
f Faucon émerillon
L’espèce est migratrice sur le site. Ainsi, des passages peuvent être observés très
occasionnellement notamment en début de reproduction.
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f Faucon pèlerin
L’espèce est observée occasionnellement sur les falaises de Sainte-Victoire. Notamment des
jeunes qui peuvent être à la recherche de nouveaux lieux de nidification compte tenu de la
dynamique colonisatrice que connaît l’espèce.
f Milans noir et royal
Les deux espèces de milan sont des migrteurs. Pour le Milan noir les populations nicheuses sur la
Durance viennent ponctuellement prospecter sur le site. Pour le milan royal les effectifs sont faibles
et il n’y a pas d’hivernage.
Fiche n°E.o.5 : Les autres oiseaux nicheurs d’intérêt patrimonial
f Autour des palombes
En France, l’espèce est présente dans la quasi-totalité des départements. Sur le site, seul un
juvénile de l’année a été observé. D’autres indices laissent penser que l’espèce est nicheuse (aire,
cris, etc.). Cette espèce qui affectionne les espaces boisés étendus et suffisamment tranquilles est
donc favorisée par la recolonisation forestière et surtout le vieillissement des peuplements.
f Chevêche d’Athéna
Nous savons qu’elle est représentée dans la zone de la Montagne d’Artigues à proximité des
habitations et dans la vallée de Vauvenargues.
Deux paramètres sont indispensables à l’installation et à l’existence d’une Chevêche : des cavités
pour nicher (arbres creux ou vieilles maisons) et des terrains dégagés riches en insectes et micromammifères. le maintien des noyaux de population comme réservoirs d’individus est une mesure
essentielle. Pour cela, il faut entretenir les milieux adéquats et donc conserver les vieux arbres
creux pour nicher, des milieux ouverts pour chasser, favoriser les développement des insectes par
une utilisation raisonnée des pesticides. La réhabilitation des vergers, le maintien d’arbres isolés,
la pose temporaire de nichoirs, l’étêtage des saules ou la plantation de haies en bord de route sont
autant de mesures pour pérenniser les couples existants et favoriser l’installation de nouveaux
f Epervier d’Europe
Cette espèce nicheuse sur le site est commune sur le site. Elle occupe largement les habitats
boisés.
f Faucon crécerelle
Comme pour l’épervier, cette espèce nicheuse est commune sur le site. Elle profite des falaises
pour sa reproduction et des milieux ouverts comme territoires de chasse.
f Fauvette Orphée
C’est une des surprises des prospections de terrain. L’espèce semble très présente sur le Grand
Site, essentiellement au pied de la chaîne centrale sur le versant sud mais elle remonte parfois
aussi vers le haut des vallons à la faveur de couloirs végétaux. Côté nord, l’espèce est moins
nombreuse mais elle a été contactée à deux reprises sous la ligne de crêtes à proximité des
landes à buis parsemées de quelques hauts et touffus buissons ainsi que vers l’observatoire de la
Sinne.
On explique mal les variations inter-annuelles de densités alors que les milieux semblent
identiques. Toutefois le maintien et le développement de l’élevage extensif ou l’ouverture
mécanique de certains milieux notamment dans les garrigues moyennement hautes eutrophiées
par le chêne kermès ou l’Ajonc à petites fleurs semblent favorables à la conservation de l’espèce.
f Fauvette Passerinette
Il s’agit d’un oiseau estivant nicheur. Cette espèce est commune sur le site. Comme sa cousine la
fauvette pitchou, elle profite des garrigues pour son développement.
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f Hirondelle rousseline
Nouvelle espèce nicheuse pour le site où deux couples ont été contactés lors de la période
d’inventaire : un autour du barrage de Bimont et un autre dans la ferme de Roques Hautes. Le
premier couple a été contacté dès le 17 avril mais par la suite, les contacts furent plus irréguliers
sans qu’il soit possible d’attester de la reproduction. Le second couple, lui aussi contacté le 17 avril
s’est montré très fidèle à son site et a emmené deux jeunes à l’envol.
La protection des sites de nidification, plutôt identiques d’année en année, contre les prédateurs et
les promeneurs ainsi que le maintien d’une agriculture peu dispendieuse en insecticides autour de
ces sites seraient des mesures de précaution pour favoriser son implantation dans notre pays. Une
information des personnes, notamment pour la ferme de Roques Hautes, permettrait ensuite la
poursuite de sa reproduction sur Sainte-Victoire.
f Huppe fasciée
Peu de contacts étonnamment sur le Grand Site. Les quelques sites utilisés se trouvent aux
abords des fermes agricoles dans le secteur de la Montagne d’Artigues, dans les zones semiboisées du massif de Concors ou de la Forêt de Peyrolles et une donnée étonnante pratiquement
sur les crêtes de la Sainte-Victoire à proximité de la zone pâturée du Pic des Mouches.
Sa conservation à long terme passe par une modification globale du mode de gestion des espaces
naturels et ruraux qu’elle fréquente. Quelques exemples : replanter des haies, conserver des
arbres morts, favoriser la pâturage ovin, encourager la polyculture et une gestion des friches et des
jachères dans une optique de protection de la Nature.
f Martinet à ventre blanc
Habitué des grandes falaises, le Martinet à ventre blanc a naturellement trouvé un terrain de
prédilection dans Sainte-Victoire. Outre la colonie bien connue du Garagaï, de petites colonies ont
été localisées dans toute la partie supérieure de la chaîne centrale. Ainsi une quinzaine d’oiseaux
évoluent au niveau du Signal et une autre quinzaine vers le Bau de l’Aigle. Fait intéressant sur le
site, l’utilisation de la carrière du Vallon du Marbre par une huitaine de couples.
Le Martinet à ventre blanc n’est pas à proprement dit une espèce en danger ou en régression. Sa
présence fait toutefois partie des paysages provençaux aussi la conservation des crêtes et des
pelouses sommitales à un niveau de végétation très ras favorisant la prolifération des insectes,
d’autant plus lorsqu’un troupeau de moutons y pâture, apparaît comme une mesure efficace.
f Monticole de roche
Comme connu et prévu, le Monticole de roche n’a été contacté que dans les zones rupestres du
flanc sud de la chaîne centrale en des effectifs assez intéressant pour la Provence. Elle y est
présente de manière quasi continue du refuge Cézanne jusqu’au vallon de Saint-Ser, là où les
conditions de reproduction sont optimales.
Les sites actuels ne semblent pas nécessiter de mesures particulières de conservation. En
revanche, certains secteurs gagneraient à bénéficier de la techniques des feux expérimentaux en
fin d’hiver, pour favoriser l’installation de nouveaux couples, sur le plateau du Cengle par exemple
puisque l’on sait qu’il cohabite aisément avec le Monticole bleu, commun sur ce dernier site.
f Monticole bleu
De par ses exigences écologiques, le Monticole bleu se rencontre exclusivement dans les zones
rupestres exposées au sud. Très bien représenté dans la chaîne centrale qu’il occupe de sa base
jusqu’aux crêtes, il est aussi présent en nombre sur la barre du Cengle puis plus ponctuellement
comme sur la falaise du Marbre.
La conservation de l’espèce repose sur deux approches : l’entretien des milieux ouverts pour
faciliter sa recherche de nourriture (écobuage, débroussaillage, pastoralisme…) et la maîtrise de la
fréquentation des falaises dans le temps et dans l’espace.
f Petit-duc scoops
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Description de la valeur écologique du site
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Autrefois très présent dans la vallée de Vauvenargues avec treize mâles chanteurs sur 16 km
(Cheylan), l’espèce semble avoir régressé dans ce même secteur puisqu’elle n’y a été contactée
qu’à quelques reprises. Ailleurs, peu de contacts dans les zones cultivées si ce n’est autour
d’Artigues, de Roque-Hautes, de Puyloubier et du puits d’Auzon. D’autres contacts ont aussi été
enregistrés en pleine garrigue sur la montagne des Ubacs et sur le flanc sud de Sainte-Victoire.
La préservation des zones agricoles ou périurbaines par un usage modéré de produits toxiques
conduirait bien évidemment à une amélioration de la situation de ce chasseur d’insectes. Toutefois,
quand les milieux sont suffisamment préservés, c’est le manque de cavité naturelle suite à la
destruction des vieux arbres qui empêche l‘installation de cet oiseau. Pour compenser cela, la
pose de nichoirs est une solution adéquate et souvent qualifiée de réussite comme sur l’île de PortCros par exemple.
f Pie-grièche méridionale
On aurait pu s’attendre à de meilleures densités suite à l’incendie qui a éclairci les milieux.
Pourtant les seuls contacts avec cette espèce se sont limités à 3 oiseaux différents à l’ouest du
plateau du Cengle (entre le Cabanon du Loup et la ferme des Masques) dans un habitat constitué
principalement de Chênes verts. L’autre site est localisé sur le flanc sud de Sainte-Victoire, sur les
petites collines rocheuses au sud de la Roque Vautarde, où 1 couple évoluait en période de
nidification.
L’espèce profite évidemment de la réouverture des milieux, que ce soit de manière mécanique
comme c’est le cas sur le plateau de la Barben ou à la suite des incendies (sur Sainte-Victoire par
exemple). Le maintien des zones ouvertes est donc une mesure indispensable pour contenir
l’espèce mais avec quelques recommandations : les parcelles de sol nu doivent alterner avec des
plaques de végétations basses et surtout présenter un grand nombre de perchoirs. L’espèce est
absente des grandes zones de garrigues basses sans aucun perchoir. Une bonne solution
consiste donc soit à laisser des îlots d’arbustes au milieu des zones girobroyées, soit à maintenir
les arbustes calcinés après les incendies.
f Pipit rousseline
En France, les effectifs de cette espèce tournent autour de 25 000 couples. Elle est présente dans
la plupart des départements aux influences méditerranéennes. Sur le site, l’espèce a été contactée
principalement dans la partie sud du périmètre : garrigues autour du barrage de Bimont, cultures
du plateau du Cengle, pieds de falaise et crêtes de la Montagne Sainte-Victoire.
De manière générale, la fermeture des milieux et la gestion agricole « moderne » sont les plus
grandes menaces pour la conservation de l’espèce du fait de la diminution des insectes qu’elles
provoquent.
f Rollier d’Europe
Sur le site, cette espèce a le statut d’estivant nicheur possible ou occasionnel. La rareté des
observations et leur caractère très localisé (vallée de Vauvenargues) ne permettent pas d’être plus
précis sur l’état de conservation de l’espèce.
f Traquet oreillard
L’espèce n’a été contactée que sur le flanc sud de la chaîne centrale en des effectifs qui confèrent
à Sainte-Victoire le statut de site d’importance pour la conservation de l’espèce en Provence. En
effet, ce n’est pas moins de six mâles (parfois accompagné) qui ont été contactés pendant la
période de chant, certains situés au pied de Sainte-Victoire dans les zones de garrigue très
ouvertes parsemées de nombreux rochers, d’autres en milieu rupestres (Oratoire Charles Troump,
Refuge Baudinot, vallon de St-Ser), parfois au point culminant du massif.
L’avenir de cette espèce emblématique de nos garrigues passe incontestablement par la poursuite
de l’activité pastorale génératrice de milieux ouverts pourvoyeurs d’insectes. Des mesures agroenvironnementales de soutien à l’élevage extensif dans les régions où survit encore l’espèce serait
par conséquent les bienvenues. De plus, l’entretien des garrigues dégradées, c’est-à-dire le
maintien d’une certaine hauteur de végétation avec des espaces nus, que ce soit de manière
mécanique ou bien par l’intermédiaire du brûlage dirigé (à condition bien sûr que cela se déroule
en dehors de la période de reproduction) servirait à la conservation de l’espèce.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
41
Fiche n°E.r : les reptiles et les amphibiens de l’Annexe IV
DESCRIPTION GLOBALE DE L’ETAT DE CONSERVATION DU SITE :
Sur les 19 espèces contactées ou potentiellement présentes (12 espèces de reptiles et 7 espèces de
batraciens) dans le périmètre Natura 2000, 8 sont inscrites à l’Annexe IV de la Directive Habitats.
Cependant les prospections n’ont permis de confirmer que seule 5 espèces, figurant à l’annexe IV de
la « Directive habitats », sont présentes de manière certaine sur le site : le Lézard vert, le Lézard des
murailles, la Couleuvre d’Esculape, le Crapaud calamite et la Rainette méridionale.
Ces espèces sont parmi les espèces les plus répandues et les plus communes d’Europe. Si la
Couleuvre d’Esculape est peu courante sur le secteur étudié, et dans les milieux humides de Basse
Provence, les deux lézards sont localement très communs, notamment en lisière des ripisylves, des
haies et en zones rupestres pour le Lézard des murailles.
Fiche n°E.r.1 : les reptiles de l’annexe IV
f Lézard vert :
C’est une des quatre espèces les plus communes rencontrées dans le périmètre. Il est présent
dans toutes les zones à végétation clairsemée au sud de Sainte-Victoire mais demeure assez
régulier côté nord notamment à proximité des zones agricoles ainsi que dans les boisements aérés
de Chêne pubescent. Les secteurs les plus propices à son observation se trouvent dans les zones
herbeuses ou de garrigue de la jupe et du plateau du Cengle par exemple ou bien le long du
sentier marron sur le flanc sud de Sainte-Victoire. Ailleurs, il est signalé dans les zones de prairies
autour de la Maison Sainte-Victoire ainsi que le long de la D17 à proximité des villages ou des
zones enherbées à proximité des zones de garrigue dégradées (Saint Antonin, Saint-Ser,
Coquille…).
Commun dans le sud de la France, cette espèce profite parfois abondamment des zones
buissonneuses, des lisières ou simplement des zones enherbées à proximité des chemins et des
habitations. Le maintien de zones enherbées (friches, talus, haies, sous-bois) est donc vital pour
l’espèce de même que l’effet lisière aux abords des parties boisées.
f Lézard des murailles :
Très commun à proximité des zones habitées, il est aussi assez régulier en milieu naturel
notamment dans les falaises très ensoleillées du flanc sud de Sainte-Victoire ainsi que dans les
zones de sous-bois de conifères autour du plateau du Cengle ou dans la forêt de Meyrargues.
Les habitats naturels semblent peu menacés mais les milieux anthropisés pâtissent des nouvelles
normes de construction. Les vieux murs de pierre sont bouchés quand ils ne sont pas détruits, les
restanques recouvertes de végétation, les jardins arrosés d’insecticides …
f Couleuvre d’Esculape
Nous ne l’avons pas recherchée dans la ripisylve de l’Infernet, site qu’elle doit toujours fréquenter
car il n’y pas eu de perturbations notables de son écosystème depuis les années 70, période à
laquelle elle était régulièrement observée (Cheylan, 1973). Nous avons recueilli une donnée de
2002, non loin de là toutefois dans un vallon frais sur le sentier des Plaideurs, flanc nord de SainteVictoire donc (M. Magnier, comm. pers).Les observations dans le Grand Site s’alignent donc sur sa
préférence des milieux frais et humides en région méditerranéenne. La fraîcheur et les grands
arbres lui offrent le gîte et le couvert.
C’est encore une espèce qui s’inscrit parfaitement dans la problématique de conservation des
ripisylves et des zones boisées mâtures, notamment celles qui jouxtent immédiatement les cours
d’eau de la vallée de Vauvenargues.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
42
Fiche n°E.r.2 : les amphibiens de l’annexe IV
f Crapaud calamite
Moins répandu que le Crapaud commun, le Calamite occupe un biotope plus large que ce premier.
En effet, on le rencontre aussi bien dans les zones cultivées qu’en pleine garrigue mais beaucoup
moins à proximité des zones anthropisées. Bien que très peu contacté à l’intérieur du périmètre, il
est présent ponctuellement dans la vallée de Vauvenargues notamment dans le secteur du col des
Portes et du Puits d’Auzon. Sa présence a également pu être établie dans les secteurs cultivés
entre Jouques et le massif de Concors. Les autres contacts se sont faits au sud aux environs de
Puyloubier et à la sortie de Saint Antonin sur Bayon. On signalera la régularité de l’espèce à
proximité du site dans le secteur de Pourrières autour des vignobles.
Peu de menaces pèsent sur cet animal qui est bien représenté dans notre région. Toutefois,
l’utilisation en surnombre de produits phytosanitaires, la fermeture des milieux et la disparition des
points d’eau temporaires peuvent représenter un danger.
f Rainette méridionale
Cette espèce est assez régulièrement contactée dans le périmètre Natura 2000 notamment à
proximité des habitations où la majorité des contacts ont lieu. Ainsi, les observations proviennent
de la vallée de Vauvenargues (les Lamberts) et de Saint Antonin sur Bayon (de la maison Ste
Victoire au pont de l’Anchois). Rajoutons que plusieurs observations ont été faites en pleine
garrigue sous la barre du Cengle plus exactement. Cela s’explique par la présence d’abreuvoirs à
gibiers.
Aucune menace ne pèse véritablement sur cette espèce. Comme tous les amphibiens, elle pâtit de
l’emploi en surnombre des produits phytosanitaires que ce soit au niveau agricole ou dans les
jardins privés, ainsi que de la diminution de certains de ses habitats comme les mares ou autres
points d’eau.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
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Fiche n°E.i : les insectes d’intérêt communautaire et patrimonial
DESCRIPTION GLOBALE DE L’ETAT DE CONSERVATION DU SITE :
Fiche n° E.i.1 : Les papillons de jour
116 espèces ont été recensées, soit 87% des espèces connues en Var et Bouches-du-Rhône.
L’inventaire des Rhopalocères du site a donc atteint un excellent niveau d’avancement. Il peut être
amélioré par la réalisation de prospections ciblées sur certaines espèces potentielles manquantes à
ce jour à la liste. Cette très grande diversité spécifique en papillons de jour est liée à une assez bonne
diversité de milieux naturels au sein du territoire étudié.
Les papillons de jour d’intérêt communautaire
„ « le Damier de la Succise » (Euphydryas aurinia provincialis)
Description et intérêt :
Abondance des populations connues
Abondant (14 stations connues)
Habitats de l’espèce
Milieux ouverts et semi ouverts de pelouses et de garrigues sèches et
rocailleuses.
Niveau de connaissance
Satisfaisant mais incomplet. Etant donné l’abondance des milieux potentiellement
favorables à l’espèce, celle-ci doit être très abondante sur le territoire.
Evolution des effectifs :
Probablement en faible régression
Statut local
Bon état de conservation
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Description de la valeur écologique du site
44
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Conservation des habitats naturels favorables à l’espèce
f Compléments de prospections (affiner les connaissances sur la répartition de l’espèce) et mettre
en place une veille régulière sur l’espèce
f Etude sur les plantes-hôtes utilisées par l’espèce sur le territoire.
„ « l’Alexanor » (Papilio alexanor)
Description et intérêt :
Abondance des populations connues
Présence à confirmer (1 citation historique imprécise : « Ste Victoire, 1950 »)
Habitats de l’espèce
Milieux ouverts et bien exposés de pelouses sèches et rocailleuses
Niveau de connaissance
Très faible ; prospections ciblées à réaliser.
Evolution des effectifs :
Probablement en forte régression
Statut local
Très défavorable : espèce en très forte régression
(disparue ?)
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Conservation des habitats naturels favorables à l’espèce
f Prospections ciblées
„ « La Diane » (Zerynthia polyxena)
Description et intérêt :
Abondance des populations connues
Rare (3 stations dans le même secteur)
Habitats de l’espèce
Les milieux humides favorables au développement des plantes hôtes
(aristoloches)
Niveau de connaissance
Bon niveau de connaissance, quasi-exhaustif. La seule zone encore non
prospectée qui pourrait accueillir l’Aristoloche arrondie (A. rotunda) est la vallée
du Béarn, en amont de la zone déjà connue.
Evolution des effectifs :
Probablement en faible régression
Statut local
Vulnérable
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
La station la plus sensible est celle de Jouques. Sur ce site, les aristoloches sont localisées en
bordures des prairies humides, sur les talus :
f Maîtrise foncière ou d’usage des parcelles concernées et mise en place d’une gestion
conservatoire des populations
f Etablir un plan de gestion concerté de la station (Diagnostic fin de la population, concertation avec
les propriétaires, gestionnaires et utilisateurs de la zone)
f Limiter la pratique des brûlages de roselières sèches. Préférer la non-intervention, ou l’entretien
par fauche (un peu moins traumatisante).
f Améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce et en particulier sur la continuité des
populations et mettre en place d’une veille régulière sur l’espèce.
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Description de la valeur écologique du site
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Liste des papillons de jour d’intérêt communautaire et patrimonial
23 espèces présentent un enjeu de conservation particulier :
Espèce :
Répartition, abondance et évolution
en France
Catégorie et
statut de
protection
PAN A3
Enjeu de conservation
(à l’échelle régionale
ou nationale)
Agrodiaetus dolus :
Méditerranéen localisé mais abondant, aire
disjointe
Arethusana arethusa :
Assez localisé, abondant, en régression dans le
nord de la France
Faible à modéré
Argynnis pandora :
Répandu sur les côtes atlantiques et la région
méditerranéenne, mais peu abondant
Faible à modéré
Brenthis hecate :
Tiers méridional de la France, très localisé et
peu abondant
PAN B
Assez fort
Chazara briseis :
Assez répandu et abondant en zone
méditerranéenne. Très localisé et en régression
ailleurs.
PAN A1
Fort
Erebia epistygne :
Méditerranéen, très localisé et rarement
abondant.
PAN A2, Livre
rouge européen
Fort
Euchloe tagis :
Méditerranéen. Très localisé
PAN A3
Fort
Euphydryas aurinia
provincialis :
Méditerranéen, commun
PN, DHFF2
Modéré
Hyponephele lupina :
Méditerranéen très localisé et peu abondant.
PAN A1
Fort
Iolana iolas :
Méditerranéen très localisé et assez rare.
PAN A2
Fort
Laeosopis evippus :
Méditerranéen, très localisé, assez peu commun PAN B
Fort
Leptidea duponcheli :
Méditerranéen, localisé et peu abondant, aire
disjointe
Modéré
Libythea celtis :
Méditerranéen répandu, parfois abondant
Modéré
Lysandra hispana :
Méditerranéen assez répandu et abondant.
Faible
Meleageria daphnis :
Méditerranéen localisée et peu abondante,
absente en plaine méditerranéenne
Mellicta dejone :
Tiers méridional, très localisé.
Papilio alexanor :
Alpes du Sud, localisé et peu abondant
Pieris mannii :
France. Espèce mal connue, dite répandue et
abondante en zone méditerranéenne.
Faible à modéré
Polyommatus amandus :
Basses montagnes méridionale, très localisée et
peu abondante
Modéré
Pyrgus onopordi :
Tiers méridional. Localisé, peu abondant, en
régression
Pyrgus sidae :
Méditerranéen, localisé, peu abondant, en limite PAN A3
d’aire, (en régression)
Assez fort
Zerynthia polyxena :
Méditerranéen, localisé assez abondant, limite
d’aire, régression
PN, DHFF4, PAN
A3
Très fort
Zerynthia rumina :
Méditerranéen, assez localisé mais abondant
PN
Modéré
PAN B
Modéré
Fort
Assez fort
PN, DHHF4, PAN Fort
B
PAN B
Modéré
Légende : PAN : Programme d’Actions Nationales (A1 : très fort déclin partout en France, A2 : fort déclin, A3 : déclin moyen,
B : à surveiller) ; PN : espèces bénéficiant d’une Protection Nationale ; DHFF : espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la
Directive Habitats Faune Flore, (* : espèce prioritaire).
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Description de la valeur écologique du site
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Fiche E.i.2 : Les papillons de nuit
16 espèces ont été recensées, soit une part minime des nombreuses espèces connues dans le Var et
les Bouches-du-Rhône (environ 2500). Au sein du sous-ordre des Hétérocères, les zygènes (famille
des Zygaenidés) sont actives de jour et ont donc été étudiées lors des mêmes campagnes de
prospections que les papillons de jour (Rhopalocères). L’inventaire de cette famille bénéficie d’un
excellent niveau d’avancement (15 espèces). Les autres familles (Noctuidae, Geometridae, etc.), plus
difficiles à étudier, ne sont que très partiellement connues. Seule, l’écaille chinée (Callimopha
quadripunctaria), espèce communautaire (prioritaire) mais commune en France et notamment en
Provence, est signalée.
Parmi les espèces de la directive habitat et potentielles sur le site (connues à proximité), le Sphinx de
l’argousier (Hyles hyppophaes) ne peut se trouver sur le site, sa plante-hôte n’ayant pas été
rencontrée. Il existe par contre sur la Durance, près de Pertuis. Le Sphinx de l’épilobe (Proserpinus
proserpina) n’a pas non plus été observé. La plante-hôte principale, les épilobes, existe près du
ruisseau de St Bacchi, à la fenêtre des Vacons et dans le vallat de l’Abeou. La présence de ce beau
sphinx crépusculaire reste donc potentielle sur le territoire d’étude.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
47
Liste des papillons de nuit d’intérêt communautaire et patrimonial
Espèce :
Répartition, abondance et évolution
en France
Catégorie et statut de
protection
Enjeu de conservation
(à l’échelle régionale
ou nationale)
Aglaope infausta :
Tiers méridional, en assez forte
régression
Fort
Callimorpha
quadripunctaria :
Presque toute la France, localement en DHFF2*
régression faible mais encore abondant.
Modéré
Zygaena hilaris :
PACA, Rhône-Alpes et LanguedocRoussillon. Répandu, mais souvent en
faible densité. Localement en
régression.
Modéré
Zygaena nevadensis :
Alpes méridionales
Assez fort
Zygaena occitanica :
Tiers méridional.
Faible à modéré
Zygaena rhadamanthus :
Zone méditerranéenne
Zygaena sarpedon:
Zone méditerranéenne, atlantique et
ligérienne. Effectifs en faible densité
mais semblant stables.
PN
Modéré
Faible à modéré
Légende : PAN : Programme d’Actions Nationales (A1 : très fort déclin partout en France, A2 : fort déclin, A3 : déclin moyen,
B : à surveiller) ; PN : espèces bénéficiant d’une Protection Nationale ; DHFF : espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la
Directive Habitats Faune Flore, (* : espèce prioritaire).
Les papillons de nuit d’intérêt communautaire
„ « L’Ecaille chinée » (Callimorpha quadripunctaria)
Description et intérêt :
Abondance des populations connues
Rare (2 stations connues)
Habitats de l’espèce
Utilise tous les habitats naturels :
Milieux très ouverts de pentes rocheuses, éboulis
Pelouses sèches et milieux boisés
Milieux frais de bord de ruisseaux ou de fond de vallons
Niveau de connaissance
Très probablement beaucoup plus répandue. L’espèce est assez difficile à
observer et est potentiellement présente dans tout le territoire d’étude.
Evolution des effectifs :
Probablement stable et localement en régression faible
Statut local
Probablement en bon état de conservation, à confirmer
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Favoriser le maintien des milieux herbeux et semi-ouvert
f Compléments de prospections : affiner les connaissances sur la répartition de l’espèce et sur la
continuité des stations (fonctionnement en métapopulations).
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Description de la valeur écologique du site
48
Fiche E.i.3 : Les orthoptères
33 espèces ont été recensées, soit 20% des espèces connues du Var et des Bouches-du-Rhône, et
27 % des espèces connues du Parc Naturel Régional du Luberon. La liste des espèces est donnée en
annexe. L’inventaire des Orthoptères du site a donc atteint un niveau d’avancement nettement
améliorable.
Parmi ces espèces, trois représentent ont une valeur patrimoniale et/ou réglementaire notable :
Répartition et abondance
en France
Espèce :
Catégorie et statut de
protection
Enjeu de conservation
(à l’échelle régionale
ou nationale)
Saga pedo :
Méditerranéen répandu mais en faible
densité.
LRF menacée niveau 3
(menace modérée), PN,
DHFF4
Assez fort
Prionotropis hystrix
azami :
Endémique des collines et piémonts sudalpins. Assez localisé.
LRF menacée niveau 2
(menace forte), PN
Très fort
Pararcyptera
microptera kheili :
Endémique des collines provençales et
des piémonts sud-alpins. Assez commun.
LRF menacée niveau 3
(menace modérée)
Assez fort
Légende : PAN : Programme d’Actions Nationales (A1 : très fort déclin partout en France, A2 : fort déclin, A3 : déclin moyen,
B : à surveiller) ; PN : espèces bénéficiant d’une Protection Nationale ; DHFF : espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la
Directive Habitats Faune Flore, (* : espèce prioritaire).
Les orthoptères d’intérêt communautaire
„ Saga pedo Pallas, 1771 « La Magicienne dentelée »
Description et intérêt :
Abondance des populations connues
Peu de stations connues (5 stations récentes)
Espèce en densité toujours faible
Habitats de l’espèce
Milieux de garrigues et pelouses steppiques ou mésophiles de l’étage
méditerranéen au montagnard.
Niveau de connaissance
Répartition de l’espèce mal connue. La discrétion de l’espèce ne facilite pas sa
détection. Les habitats favorables à l’espèce sont nombreux sur le site. Espèce
probablement bien représentée sur le site.
Statut local
Favorable (bon état de conservation)
Evolution des effectifs :
inconnue
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Favoriser le maintien des milieux herbeux et semi-ouvert notamment par du pâturage extensif.
f Améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce et en particulier sur la continuité des
populations.
f Veille régulière sur l’espèce
f Etude des capacités de la dynamique de re-colonisation d’habitats ayant bénéficiés de réouverture.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
49
Fiche n°E.i.4 : Les coléoptères
Au total, 267 espèces appartenant à 32 familles ont été récoltées. Les Cérambycides sont les
coléoptères les plus représentés avec 51 espèces. Beaucoup d’espèces considérées comme rares,
peu courantes ou bio-indicatrices ont été trouvées. C’est le cas d’Elater ferrugineus, gros taupin
(Elateridae) qui vit sur les chênes et qui est considéré comme rare (Chatenet, 2000 ; Leseigneur,
1972), les bousiers Copris umbilicatus et Sisyphus schaefferi, rares et en régression en France. Des
longicornes peu courants, comme Phytoecia rufipes qui vit sur le fenouil, ou le Ropalopus insubricus
(sur les érables) ont aussi pu être observé. Le bupreste du genévrier, Palmar festiva, espèce rare
(Chatenet, 2000) a été observé à deux reprises (Maughan en 2002; Boyer en 2004).
Le Barbot ou pique-prune Osmoderma eremita, cétonide protégé en France et inscrit aux annexes 2
(prioritaire) et 4 de la directive habitats, inféodé aux vieux arbres, n’a pas encore été observé sur le
site. Il est fort probable que cet insecte puisse se trouver dans les chênaies situées dans le nord-est
du site d’étude. Des prospections plus approfondies seront donc nécessaires.
Espèce :
Répartition en France, abondance et évolution
Statut
réglementaire
Enjeu de
conservation
(à l’échelle régionale
ou nationale)
Callimus abdominalis :
Sud de la France et basse vallée du Rhône. Rare
Modéré
Cerambyx cerdo :
Presque toute le France. Abondant
Copris umbilicatus :
Sud du Massif Central, Alpes du sud.
Fort
Eurythyrea micans :
Sud de la France, et localement dans le centre-est.
Localisé.
Faible à modéré
Hesperophanes
pallidus :
Presque toute la France. Rare. Méconnu.
Faible à modéré
Lucanus cervus :
Presque toute la France. Commun dans le sud,
localisé ailleurs
Palmar festiva :
Dans une grande partie de la France. Localisé
Faible à modéré
Phytoecia rufipes :
Sud-est de la France. Très rare.
Fort
Ropalopus insubricus :
Alpes du sud. Rare
Fort
PN, DHFF2,4
DHFF2
Modéré
Modéré
Légende : PAN : Programme d’Actions Nationales (A1 : très fort déclin partout en France, A2 : fort déclin, A3 : déclin moyen,
B : à surveiller) ; PN : espèces bénéficiant d’une Protection Nationale ; DHFF : espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la
Directive Habitats Faune Flore, (* : espèce prioritaire).
Les coléoptères d’intérêt communautaire
„ Cerambyx cerdo Linné, 1758 « le Grand Capricorne »
Abondance locale :
Abondance des populations connues
Assez rare (3 stations)
Habitats de l’espèce
Toutes les chênaies.
Niveau de connaissance
Probablement très commun, étant donné l’abondance de chênes verts et chênes
pubescents.
Evolution des effectifs :
Probablement en faible progression (développement de la chênaie verte sur
certains milieux ouverts).
Statut local
Bon état de conservation
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Favoriser le développement de peuplements de bois sénescent
f Améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce.
f Veille régulière sur l’espèce
„ Lucanus cervus « le Lucane Cerf-volant »
Abondance locale :
Abondance des populations connues
Rare (1 station)
Habitats de l’espèce
Les chênaies âgées présentant des bois dépérissant
Niveau de connaissance
Il existe probablement davantage de très nombreuses autres populations.
Evolution des effectifs :
Inconnue.
Statut local
Etat de conservation inconnu, probablement satisfaisant
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Favoriser le développement de peuplements de bois sénescent
f Améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce.
f Veille régulière sur l’espèce
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
50
Description de la valeur écologique du site
51
Fiche n°E.i.5 : Les Odonates
26 espèces ont été recensées, soit 37% des espèces connues en Var et Bouches-du-Rhône. La liste
complète est donnée en annexe. L’inventaire des Odonates du site, assez pauvre en milieux
aquatique, semble avoir atteint un bon niveau d’avancement. Il peut être amélioré par la réalisation de
prospections ciblées sur certaines espèces potentielles manquantes à ce jour à la liste.
Cette très grande diversité spécifique est liée à une assez bonne diversité de milieux naturels au sein
du territoire étudié. Certaines espèces non observées en 2003/2004 et jamais signalée de la zone
restent très potentielles car connues à proximité dans des milieux assez similaires (Coenagrion
caerulescens, Platycnemis latipes, P. pennipes, Sympetrum fonscolombei, Oxygastra curtisii, etc.).
4 espèces présentent un enjeu de conservation modéré ou fort :
Espèce :
Répartition en France et
abondance
Statut
réglementaire
Evolution des Enjeu de conservation
effectifs
(à l’échelle régionale ou
nationaux
nationale)
Coenagrion mercuriale Presque toute la France où il est
PN, DHFF
assez bien représenté (surtout dans
l’est et le sud)
Stable
Modéré
Ischnura pumilio
Toute la France, mais souvent rare
Non connu
Faible à modéré
Gomphus simillimus
Existe dans toute la France où il est
généralement rare
Non connu
Assez fort
Cordulegaster boltonii
immaculifrons
N’existe, en France, que dans la
région méditerranéenne où il est
bien représenté.
Stable
Faible à modéré
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
52
Légende : PAN : Programme d’Actions Nationales (A1 : très fort déclin partout en France, A2 : fort déclin, A3 : déclin moyen,
B : à surveiller) ; PN : espèces bénéficiant d’une Protection Nationale ; DHFF : espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la
Directive Habitats Faune Flore, (* : espèce prioritaire).
Les Odonates d’intérêt communautaire
„ Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840) « L’Agrion de Mercure»
Abondance locale :
Abondance des populations connues
Probablement assez commun (3 stations sur 6 sites prospectés)
Habitats de l’espèce
Cours d’eau permanents de faible importance et autres points d’eau (mares)
Niveau de connaissance
Répartition sur le site d’étude encore mal connue. De nombreuses populations
restent probablement à découvrir.
Evolution des effectifs :
Probablement en faible régression
Statut local
Bon état de conservation
Facteurs de gestion favorables à l’espèce :
f Favoriser la conservation des habitats naturels favorables à l’espèce
f Améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce et en particulier sur la continuité des
populations.
f Veille régulière sur l’espèce
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
53
Fiche n°E.c: les Chiroptères de l’Annexe II
Le site possède un réseau souterrain important. Certaines cavités sont déjà connues comme étant
des gîtes majeurs pour les chauves-souris. La présence de sept espèces classée à l’annexe II de la
directive Habitats sur les 12 espèces inventoriées sur le site, témoigne de la richesse écologique du
site. On notera cependant la possible disparition du Rhinolophe euryale.
Tableau de synthèse des espèces de chiroptère
Espèces
nom latin
Espèce de
l’annexe 2
Observations
locales de
l’espèce
Etat de
conservation
local
Rhinolophus ferrumequinum
n
Rhinolophus hipposideros
n
Inconnu
Rhinolophus euryale
n
Non évalué
Grand Murin
Myotis myoti)
n
Non évalué
Petit murin
Myotis blythii
n
Murin de Daubenton
Myotis daubentonii
n
Murin de Capaccini
Myotis capaccinii
n
Grand rhinolophe
Petit rhinolophe
Rhinolophe euryale
Murin à oreilles
échancrées
Murin de Natterer
Murin de Bechstein
Myotis emarginatus
Non évalué
n
Inconnu
Myotis nattereri
n
Non évalué
Myotis bechsteinii
n
Noctule commune
Nyctalus noctula
Noctule de Leisler
Nyctalus leisleri
Inconnu
Non évalué
n
Non évalué
Non évalué
Grande Noctule
Nyctalus lasiopterus
Sérotine commune
Eptesicus serotinus
n
Non évalué
Pipistrelle commune
Pipistrellus pipistrellus
n
Non évalué
Pipistrelle soprane
Pipistrellus pygmaeus
n
Non évalué
Pipistrelle de Kuhl
Pipistrellus kuhlii
n
Non évalué
Pipistrellus nathusii
n
Non évalué
Hypsugo savii
n
Non évalué
Plecotus austriacus
n
Non évalué
Barbastelle commune
Barbastella barbastellus
n
Non évalué
Minioptère de Schreibers
Miniopterus schreibersii
n
Tadarida teniots
n
Pipistrelle de Nathusius
Vespère de Savi
Oreillard gri
Molosse de Cestoni
Non évalué
n Observation de l’espèce postérieure à 1990 n Observation de l’espèce antérieur à 1990 n Pas d’observation / présence probable
☺ : Etat de conservation favorable (forte distribution, en extension, pas de menace) ;
: Etat de conservation moyen (distribution moyenne, dynamique stable, manque de connaissances, menaces possibles)
: Espèce en mauvaise état de conservation (disparition, faible distribution, en régression, menaces importantes)
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
54
f Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)
• Le Grand Rhinolophe se rencontre régulièrement dans les cavités peu dérangées de la
montagne Sainte-Victoire et dans un tunnel à Peyrolles en effectifs faibles. L’espèce est donc
régulière sur le site (présence de gîtes et d’espaces de chasse favorables), mais aucun
rassemblement ni aucune colonie ne sont connus. L’espèce est donc peu commune. Il est
probable qu’une ou plusieurs colonies soient présentes sur le site ou à proximité du site Natura
2000.
• Tous les contacts de Grands rhinolophes correspondent à des observations en gîte d’individus
isolés le plus souvent. Aucun individu n’ayant été capturé et aucune femelle avec jeune n’ayant
été observée, nous n’avons pas de preuve de la reproduction de cette espèce sur le site. Des
prospections complémentaires sont donc nécessaires pour statuer sur cette espèce. Aucune
colonie de reproduction n’est actuellement connue dans les Bouches-du-Rhône (petite colonie
probable à Orgon et à Saint-Rémy de Provence). La recherche de gîtes de reproduction est
donc prioritaire pour la conservation de l’espèce. Elle peut se faire par implication de la
population locale (« Programme Village »). La zone Ste Victoire, ainsi que la périphérie, sont
propices à l’espèce. Le maintien et la reconstitution des populations du Grand rhinolophe
impliquent la mise en œuvre de mesures concomitantes de protection au niveau des gîtes, des
terrains de chasse et des corridors boisés de déplacement et de limitation des infrastructures.
f Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
• Le Petit Rhinolophe fréquente des cavités du Nord de la montagne Sainte-Victoire jusqu’au
Nord du site. L’espèce semble très rare sur le site cependant deux colonies ont été récemment
découvertes autour de la montagne des Ubacs. Il s’agit très certainement de colonies de
reproduction. Le Petit rhinolophe est une espèce dont l’écologie en zone méditerranéenne est
méconnue.
• En région PACA, la principale cause de raréfaction vient de la disparition des réseaux de gîtes
liés au bâti qu'il occupait (granges, caves, combles, bergeries…). Sa survie dépend du maintien
des paysages agro-pastoraux traditionnels et d'un réseau important de gîtes peu éloignés les
uns des autres (bâtiments et grottes).
f Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)
• Nous ne disposons que d’une donnée sur le site dans une cavité du vallon des Masques. C’est
une espèce probablement peu commune.
• Le Murin à oreilles échancrées se nourrit majoritairement de mouches et d'araignées. Comme
le Grand rhinolophe, il apprécie les paysages morcelés, riches en habitats et en écotones ainsi
que la présence du pâturage. Le murin à oreille échancrée semble préférer pour la chasse les
forêts âgées et pluristratifiées.
f Petit murin (Myotis blythii)
• D’après les données dont nous disposons, il semble que le Petit murin fréquente régulièrement
le site. L’espèce s’est très certainement reproduite à la grotte des Artigues et fréquente toujours
le site en transit. La grotte de la Daouste semble avoir été un lieu très important pour les
chiroptères dans les années 60. Le petit murin y était très certainement représenté. La Grotte
au Champignons pourrait avoir hébergé une colonie de l’espèce par le passé (conditions
thermique favorables, mais dérangement excessif). Le site dispose donc de plusieurs sites
favorables à l’espèce mais le dérangement semble actuellement réduire ses possibilités de
maintien et de reproduction.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
55
• Des prospections complémentaires seraient nécessaires pour mettre en évidence la
reproduction de l’espèce sur le site. Une importante colonie de reproduction se trouve à
proximité du site dans les basses gorges du Verdon et le site de la Sainte-Victoire sert de zone
de chasse pour cette population. La mise en tranquillité des sites cavernicoles naturels
importants pour l’espèce est essentielle : Grotte des Artigues (à rattacher au site
prioritairement), la grotte de la Daouste et la grotte aux Champignons. Toute mise en tranquillité
des tunnels ne peut qu’être favorable à l’espèce et lui fournir un réseau de gîtes sécurisés qui
pourrons voir dans un proche avenir le retour de l’espèce. L’accompagnement du pâturage
extensif est favorable au maintien de milieux de chasse du Petit murin. La recherche de sites de
reproduction est aussi importante.
f Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi)
• Le Minioptère de Schreibers est une espèce grégaire strictement cavernicole et
méditerranéenne qui occupe un réseau limité de cavité en Provence-Alpes-Côtes d'Azur et
dans Sainte-Victoire. Le Minioptère est une espèce devenue très rare en France en quelques
décennies, il convient donc de faire tout ce qui est possible pour la maintenir en bon état de
conservation. Quatre sites semblent essentiels à la survie de l’espèce et à la reconstitution des
populations aujourd’hui très réduites : Gouffre du Garagaï, Grotte de la Daouste, Grotte des
Artigues, Grotte des Champignons.
• Des prospections complémentaires et des suivis seraient nécessaires pour mettre en évidence
la reproduction de l’espèce sur le site. La préservation du Gouffre du Grand Garagaï est
importante à la survie de l’espèce (transit). De même, la mise en tranquillité de la grotte aux
Champignons est à favoriser. Un aménagement sous forme d’un périmètre grillagé autour de la
Grotte des Artigues doit être réalisé. Enfin, la mise en tranquillité de la grotte de la Daouste est
un enjeu important pour le site et l’espèce. Ces travaux doivent se faire en collaboration avec
les spéléologues et archéologues.
f Murin de Capaccini (Myotis capaccinii)
• Le Murin de Capaccini est une espèce grégaire strictement cavernicole et méditerranéenne qui
occupe un réseau limité de cavités en Provence-Alpes-Côtes d'Azur et une seule dans SainteVictoire. Le Murin de Capaccini est une espèce devenue très rare en quelques décennies, il
convient donc de faire tout ce qui est possible pour la maintenir en bon état de conservation.
• Les derniers éléments de sa biologie recueillis par télémétrie (programme Life Chiroptères
2004-2008), montrent que les femelles de la colonie d’Esparron dans les basses gorges du
Verdon fréquentent la grotte de la Daouste. Le site ets donc d’importance pour la conservation
de cette espèce rarissime en France.
• Des prospections complémentaires et des suivis seraient nécessaires pour mettre en évidence
la reproduction de l’espèce sur le site. La mise en tranquillité de la grotte de la Daouste est un
enjeu important pour le site et l’espèce. Ces travaux doivent se faire en collaboration avec les
spéléologues et archéologues.
f Murin de Beschtein (Myotis bechsteini)
• Le Murin de Beschtein est une espèce typiquement forestière pour le gîte et principalement
forestière pour les territoires de chasse. Il est présent sur le site N2000 où deux contacts
seulement ont été obtenus en un même endroit : au Col des Portes en période de reproduction.
Cette espèce est devenue très rare en Europe du fait des exploitations forestières inaptes à
maintenir des conditions biologiques favorables à la faune.
• Un programme de conservation forestière sur le site N2000 serait très favorable à la
préservation du Murin de Beschtein :
- la création de noyaux de conservation de plusieurs hectares sur le site
- la création d’un réseau d’îlots de sénescence et de vieillissement
- un maintien de tous vieux peuplements actuels tels les vieux arbres en ripisylve ou forêts
riveraines, les fonds de vallons tels le Délubre et le vallon Sud du col des Portes, les arbres
isolés âgés en alignements ou vergers par ex.
- une limitation des coupes « d’entretien » (DFCI ou « nettoyage » de rivière) dans des espaces
fragiles, dynamiques et diversifiés que sont les vallons et les boisements riverains, ripisylves
ou non.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
56
Description de la valeur écologique du site
57
TABLE D'EVALUATION DES MESURES DE GESTIONS ET DE CONSERVATION POUR LES CHAUVES-SOURIS
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
58
Fiche n°E.a: les espèces aquatiques d’intérêt communautaire
Ces espèces n’ont pas fait l’objet d’une étude particulière. Les informations présentées sont issues :
f du « plan départemental pour la protection du milieu aquatique et la gestion des ressources
piscicoles » rédigé en 2003 par la Fédération des Bouches du Rhône pour la pêche et la
protection du milieu aquatiques.
f Des fiches espèces des Cahiers habitats Natura 2000 édités par la Documentation Française.
Le site compte quatre cours d’eau qui sont Le Bayon, La Cause, le Labéou et le Réal. Ils hébergent
4 espèces d’intérêt communautaire: l’écrevisse à pattes blanches, le Blageon et le Barbeau fluviatile.
L’écrevisse à pattes blanches
DIAGNOSTIC :
f Statut : figure à l’annexe 2 et 5 de la directive habitats, inscrite à l’annexe 3 de la convention de
Berne et est susceptible de bénéficier de mesures de protection prises dans le cadre d’un arrêté de
biotope au niveau national.
f Localisation sur le site : le Bayon et le Réal.
f Etat de conservation sur le site : Inconnu
FACTEUR DE GESTION FAVORABLE A L’ESPECE :
f Au XIXe siècle, les populations étaient abondantes et l’Écrevisse à pieds blancs colonisait
l’ensemble du territoire. Actuellement, les peuplements ont dangereusement régressé, subissant
l’action conjuguée de la détérioration des biotopes liée à l’activité anthropique (pollution de l’eau,
ménagements urbains, rectification des cours avec destruction des berges, exploitation forestière
ou agricole avec usage de fongicides et d’herbicides...) et des introductions d’espèces (poissons
ou écrevisses exotiques concurrentes plus résistantes).
f La généralisation des facteurs perturbant à l’échelle européenne constitue une réelle menace pour
l’espèce à moyen terme.
f Préciser son état de conservation par un inventaire de la population
f La protection des biotopes dont la dégradation progressive renforce les conditions de prolifération
d’espèces concurrentes plus résistantes. Cette démarche suppose une réelle prise en compte des
biotopes à écrevisses : protection des berges naturelles, contrôle des travaux d’équipement,
traitement des effluents pollués, etc.
f Le respect de la législation sur le commerce et le transport des écrevisses (arrêté du 21/07/1983),
notamment l’interdiction de transport des écrevisses exotiques vivantes ;
f L’information et la sensibilisation du public à la préservation de l’espèce ;
f Suivi de l’espèce et des populations.
Le Blageon
DIAGNOSTIC :
f Statut : figure à l’annexe 2 de la directive habitats et à l’annexe 3 de la convention de Berne,
inscrite au « livre rouge des espèces menacées de poissons d’eau douce de France » et classée
comme rare au niveau régional ;
f Localisation sur le site : le Bayon, la Cause aval (après le barrage Bimont), le Labéou et le Réal
f Etat de conservation sur le site : Inconnu
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
59
FACTEUR DE GESTION FAVORABLE A L’ESPECE :
f Le Blageon est en régression en Europe. Sur plusieurs points du réseau hydrobiologique et
piscicole (RHP), il s’est raréfié et a diminué en taille.
f Préciser son état de conservation par un inventaire de la population
f Suivi de l’espèce et des populations
f Maintenir la stabilité et la qualité des systèmes hydrologiques des eaux courantes, des nappes
phréatiques et des eaux dormantes (ni drainage, ni marnage artificiel, ni barrages, surveillance de
la pollution).
f Maintenir la qualité physico-chimique des eaux et un débit minimum dans les cours d’eau et
réseaux d’eau courante.
Le Barbeau fluviatile
DIAGNOSTIC :
f Statut : figure à l’annexe 5 de la directive habitats bien que largement répandu en France et dans
notre région.
f Localisation sur le site : le Bayon, la Cause aval (après le barrage Bimont), le Labéou et le Réal
f Etat de conservation sur le site : Inconnu
FACTEUR DE GESTION FAVORABLE A L’ESPECE :
f préciser son état de conservation sur le site par un inventaire de la population
f Largement répandue en France et en Europe, morphologiquement et génétiquement homogène,
cette espèce n'est pas considérée comme menacée
f Suivi de l’espèce et des populations
Le Chabot
DIAGNOSTIC :
f Statut : figure à l’annexe 2 de la directive habitats.
f Localisation sur le site : le Réal
f Etat de conservation sur le site : Inconnu
FACTEUR DE GESTION FAVORABLE A L’ESPECE :
f préciser son état de conservation sur le site par un inventaire de la population
f Réhabilitation du milieu (habitats, pollution), éviter la canalisation des cours d’eau…
f Lutte contre l’implantation d’étangs en dérivation, ou en barrage sur les cours d’eau de tête de
bassin.
f Suivi de l’espèce et des populations.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Description de la valeur écologique du site
60
Habitats d’intérêt communautaire
Pelouses et landes
6210
4090
5210
5110
9340
9380
92A0
Gouffeia arenarioides
Mammifères
Oiseaux (espèces nicheuses)
Invertébrés
Damier de la Succise
Ecaille chinée
Grand Capricorne
Lucane Cerf-volant
Agrion de Mercure
Ecrevisse à pattes
blanches
Aigle de Bonelli
Aigle royal
Alouette lulu
Bruant Ortolan
Circaète Jean-le-blanc
Engoulevent d’Europe
Fauvette pitchou
Grand-duc d’Europe
Pie-grièche écorcheur
Pipit rousseline
Rollier d’Europe
Grand rhinolophe
Petit rhinolophe
Petit murin
Murin de Capaccini
Murin à oreilles
échancrées
Murin de Bechstein
Minioptère de Schreibers
Blageon
Chabot
Poi
sso
Espèces Natura 2000
(Annexe 2 directive « habitat » et annexe 1 directive « oiseaux »)
Plant
es
6220
Habitats forestiers
-
Autres habitats d’espèce importants
Habitats rocheux
8130
Habitats humides
8210
8310
7220
3150
3290
2/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/T
Autres
Pelouses
Garrigues
Pinèdes
Milieux
agricoles
1/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/A
1/A
1/T
1/T
1/A
1/A
1/A
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x/A
2/A
1/A
2/T
1/A
1/A
1/T
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1/A
1/T
2/T
1/A
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1/A
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1/A
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x/A
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1/A
x/A
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1/A
x/A
1/A
1/A
1/A
1/A
1/A
1/A
1/A
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1/A
1/T
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1/T
1/T
1/T
1/T
2/S
2/S
2/R
1/T
2/R
1/T
1/T
2/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/T
1/RS
1/RS
1/T
1/A
2/T
1/T
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1/A
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1/T
1/T
1/A
1/T
1/T
2/A
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1/A
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1/R
1/A
1/T
1/T
1/T
1/A
1/A
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1/SA
1/SA
1/R
1/SA
1/SA
1/R
1/SA
1/SA
x/A
x/A
1/A
1/S
1/S
1/RS
1/RS
1/A
1/SA
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2/A
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1/T
1/A
x/A
1/A
1/T
1/T
R = reproduction ; A = alimentation ; S = stationnement, refuge ; C = corridors, déplacement ; T = toutes fonctions confondues (plantes, animaux fixés)
1 = habitat principal (ou important pour l’espèce) ; 2 = habitat secondaire ; x = habitat fréquenté (manque de connaissances scientifiques sur l’importance de l’habitat pour l’espèce considérée) ; ? = habitat susceptible d’être fréquenté (manque de
connaissances scientifiques sur l’écologie de l’espèce)
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
1/A
1/A
2/T
2/T
1/A
2/T
2/A
Analyse et hiérarchisation des enjeux de conservation
ANALYSE ET HIERARCHISATION
DES ENJEUX DE CONSERVATION
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
61
Analyse et hiérarchisation des enjeux de conservation
62
Sur la base de cette description de la valeur écologique du site, le comité de pilotage a défini et retenu
les enjeux de conservation des habitats naturels et des espèces spécifiques à la démarche Natura
2000. Il s’agit « des questions qui se posent au territoire ».
LES ENJEUX LIES A LA CONSERVATION DES HABITATS NATURELS
f L’importance écologique des pelouses « naturelles », en régression, à l’échelle européenne.
Le site est bien pourvu en milieux ouverts herbeux. Certaines pelouses, du fait de leur stabilité
naturelle ou de la gestion qui s’y exerce, sont dans un état de conservation favorable. D’autres,
par contre, sont en régression, faute d’entretien. Elles évoluent vers des milieux de garrigues qui
sont nettement moins riches biologiquement et déjà largement répandus sur le territoire.
f La rareté des forêts âgées, d’une grande importance écologique. Le passage régulier du feu
et l’exploitation forestière intensive passée font qu’il n’existe pratiquement aucune forêt âgée sur le
site. La vocation de « réservoir biologique » de la forêt en est donc absente. Pourtant, quelques
rares îlots de grands et vieux arbres semblent témoigner du potentiel forestier offert par certaines
zones.
f Le risque de déstabilisation des habitats d’éboulis. Ces milieux sont par essence très
instables et très sensibles à toute action de déstructuration de leur substrat. S’ils semblent
supporter les passages des randonneurs en traversées, la descente « en ramasse » leur est très
préjudiciable.
f La gestion écologique des ripisylves. Peuplements boisés de bords de rivières, ce sont des
forêts très spécifiques. Très peu répandues sur le site, il convient de conserver leur fonctionnalité.
Pour cela, il est nécessaire d’améliorer les connaissances scientifiques sur la composition et le
fonctionnement de ces milieux.
LES ENJEUX LIES A LA CONSERVATION DES ESPECES
f L’importance du massif de Sainte-Victoire pour la conservation des rapaces et des oiseaux
rupestres. La surface importante de falaises du massif constitue une opportunité écologique pour
la nidification de ces espèces. L’incendie de 1989, en ré ouvrant très violemment les milieux, a
permis le développement de lieux d’alimentation très favorables sur les crêtes et sur le piedmont.
Ces deux conditions permettent aujourd’hui d’évaluer un bon état de conservation de ces
espèces. L’augmentation de la fréquentation et la dynamique naturelle de reboisement pourraient
modifier ces conditions favorables.
f La fermeture à l’échelle du site des anciens milieux ouverts. Les milieux ouverts (pelouses,
garrigues, certaines parcelles agricoles) constituent des habitats privilégiés pour le développement
d’une faune et d’une flore importantes. Ils sont souvent liés à des activités qui aujourd’hui ont
disparu ou sont nettement moins présentes sur le site. De ce fait, on assiste à un phénomène de
« fermeture » par la recolonisation de la forêt. Cette évolution présente un danger pour la
conservation de certaines espèces.
f La fragilité et l’importance écologique des milieux humides. Rares en Méditerranée, ils
servent souvent de refuge pour de nombreuses espèces. Très dépendants des aléas climatiques,
ils sont d’autant plus sensibles aux activités humaines. On doit insister sur le manque de
connaissances précises sur les richesses et l’état de conservation de ces milieux sur le site
(l’inventaire naturaliste sur ces habitats n’a pu être réalisé à ce jour).
f L’importance écologique des cavités naturelles pour la conservation des chiroptères. Les
cavités constituent un habitat d’espèce pour les chiroptères en particulier. Un nombre restreint de
cavités naturelles est nécessaires à la restauration des peuplements de chiroptères cavernicoles.
La mise en place d’un réseau de sites favorables doit être envisagé.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Analyse et hiérarchisation des enjeux de conservation
63
LES ENJEUX TRANSVERSAUX LIES A LA CONSERVATION DE L’ENSEMBLE
DES HABITATS ET ESPECES
f La continuité d’un des plus grands espaces forestiers d’un seul tenant de la région.
Couvrant une surface de 30 000 ha, le site constitue l’un des plus grands espaces boisés d’un
seul tenant de la région. Cette caractéristique permet à de nombreuses espèces de trouver tous
les milieux nécessaires à leur développement sans rencontrer de difficultés pour se déplacer de
l’un à l’autre. En outre, l’absence d’infrastructures ou de grands équipements permet d’offrir des
lieux de « tranquillité » et tous les corridors écologiques nécessaires. Cependant, la proximité
avec l’aire urbaine d’Aix-Marseille fait peser sur le site des risques de morcellement par des
grands travaux répondant aux besoins de logement ou de transport qui seraient incompatibles
avec la conservation de certaines espèces.
f Le déclin des activités économiques contribuant à la diversité et à l’entretien des milieux.
Les milieux naturels présents sur le site sont pour la plupart des milieux que l’homme a utilisés et
façonnés depuis des siècles. Les activités et pratiques traditionnelles, en ouvrant les milieux et en
créant des mosaïques, ont permis l’installation de nouvelles espèces qui contribuent à la
biodiversité actuelle. Aujourd’hui, l’évolution de ces pratiques et leur déclin progressif entraînent la
disparition de certains milieux et donc de certaines espèces. Parmi ces activités, on peut citer le
pastoralisme, l’agriculture, l’activité forestière et la gestion cynégétique.
f L’impact négatif des très grands incendies et des feux répétés. La conservation des habitats
naturels et des espèces est, sur l’ensemble des milieux méditerranéens, soumise à un aléa très
important, le feu de forêt. Toutefois, il faut préciser que le risque d’impact écologique négatif est
surtout avéré pour les grands incendies de forêt qui concernent des surfaces de plusieurs milliers
d’hectares ou par le passage répété de feux avec des intervalles de temps courts (moins de
cinquante ans) sur un même secteur. Des surfaces restreintes qui brûlent ponctuellement
produisent en revanche un impact positif pour la réouverture du milieu.
f La compatibilité de la fréquentation avec la pérennité des habitats et des espèces. La
notoriété du site et sa proximité avec l’aire urbaine d’Aix-Marseille, en font un haut lieu de
randonnée et de loisirs. Grâce aux moyens de gestion mis en œuvre, l’impact de la fréquentation
sur le milieu naturel reste compatible avec la pérennité des habitats et des espèces. Cependant,
une augmentation de la fréquentation ferait peser des risques sur la conservation de certains
milieux ou espèces. Enfin, le manque de connaissances sur le long terme ne permet pas d’évaluer
tous les impacts potentiels.
f L’insuffisance des actions d’information, de sensibilisation et de partage des
connaissances. La conservation des richesses biologiques du site nécessite des comportements
responsables dans les différents usages qui peuvent s’exercer sur le site. Pour cela, il faut rendre
disponible et accessible la connaissance des richesses naturelles du site, et renforcer la
sensibilisation des différents usagers.
f La connaissance de la biodiversité et le suivi des espèces et des habitats. Il est important de
pouvoir bénéficier d’une connaissance la plus fine possible de l’état des richesses biologiques,
afin de définir au mieux les mesures de gestion permettant d’atteindre les objectifs de
conservation. De même, l’actualisation de cette information par la mise en place de suivis est
indispensable à la gestion pérenne du site.
f Le périmètre n’est pas toujours adapté aux enjeux de conservation. Les limites actuelles
excluent certains secteurs à fort enjeu écologique et incluent d’autres secteurs sans grand intérêt
écologique mais à fort enjeu économique. Cela peut constituer une gêne dans la mise en œuvre
de certaines actions de conservation, et nuit à la cohérence des actions et à la compréhension par
le grand public de l’ensemble du dispositif.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
ANALYSE DES CONTRAINTES
ET DES OPPORTUNITES
SOCIO-ECONOMIQUES
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
64
Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
65
PREAMBULE
Un territoire très fortement lié à l’homme… La plus ancienne trace d’occupation du massif
Sainte-Victoire date de la fin des périodes glaciaires, il y a environ 15 000 ans. Au Néolithique,
l’homme se sédentarise, les sites d’occupation se multiplient (établissement d’un peuple de pasteurs
sur le territoire de la citadelle). L’homme commence à façonner les milieux naturels et les paysages
qu’il occupe. Depuis cette époque, les liens entre l’évolution des paysages et des écosystèmes et les
activités humaines n’ont cessé d’exister et de se resserrer. C’est pourquoi on parle aujourd’hui de
« gestion » des milieux naturels. L’homme, par ces activités, provoque des perturbations, mais offre
également des opportunités pour l’installation de nouveaux écosystèmes et de nouvelles espèces. Il
est donc important dans la démarche Natura 2000 d’évaluer ces caractéristiques socio-économique
du site afin d’évaluer la contribution possible de ces activités au projet de conservation Natura 2000.
LE PIDAF comme base du diagnostic… Une grande partie des informations présentées
sont issues du diagnostic territorial réalisé dans le cadre de l’actualisation et de la mise en cohérence
des PIDAF des massifs Ligourès-Concors-Vautubière et Sainte-Victoire. Cette étude, réalisée en 2002
par l’Office National des Forêts à la demande du Grand Site Sainte-Victoire, donne une image précise
et actualisée du territoire. Le territoire du PIDAF n’inclut pas la partie varoise du site Natura 2000,
mais les caractéristiques et les problématiques des ces territoires sont très proches.
LE PLUS GRAND TERRITOIRE FORESTIER DES BOUCHES DU RHONE
Globalement les 30 000 ha de territoire concerné par le projet Natura 2000 sont composés d’environ
25 000 ha de milieux que l’on peut qualifier de naturel, de 4 000 ha de surfaces agricole et de
1 000 ha de milieux urbains.
On peut estimer à environ 20 000 ha la surface constituée de formations boisées feuillues et
résineuses. Le reste du milieu naturel est essentiellement constitué de garrigues plus ou moins
boisées, de garrigues nues et de rochers et de lacs. C’est caractéristique font du site le plus grand
territoire forestier des Bouches du Rhône et l’un des plus grands au niveau régional si l’on excepte les
zones centrales des Parc Nationaux.
Cette orientation très forestière constitue un élément structurant du territoire sur le plan écologique
mais aussi sur le plan économique.
Les peuplements forestiers… représentent près de 74 % du milieu naturel avec la
prédominance du taillis de chêne vert et de la futaie de pin d'Alep.
Le taillis de chêne vert est la formation la plus représentée avec plus de 26 % du milieu naturel. La
qualité forestière des peuplements est moyenne, avec une faible diversité d’espèces. Les boisements
sont continus à l'exception des zones exploitées récemment (coupes rases sur plusieurs hectares).
La futaie de pin d'Alep représente elle environ 23 % du milieu naturel. Elle constitue la majeure partie
des boisements résineux de la zone. Le pin d'Alep est le principal pionnier forestier dans la région
méditerranéenne française.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
66
Les enjeux en matière de gestion forestière… Globalement 15 523 ha de milieux naturels
et forestiers possèdent des documents de planification de la gestion, soit 56,9 % de la surface, toutes
propriétés confondues. Ces documents garantissent une gestion sylvicole raisonnée, prenant en
compte les éléments particuliers du milieu, avec travaux et coupes s'inscrivant dans des échéanciers
pluriannuels (10 à 15 ans). Ils sont révisés à échéance et permettent donc une gestion "patrimoniale"
des propriétés à long terme.
Pour les forêts de plus de 25 ha, les plus grands massifs sont aménagés, puisque 84 % de la surface
gérée correspond à 60 % des propriétés en nombre. Pour les petites propriétés, une part infime
comporte des documents de gestion agréés. Ceci ne veut pas pour autant dire que ces forêts ne sont
pas gérées, mais qu'il n'existe pas d'indicateurs de gestion visibles. Pour ce qui est des forêts relevant
du régime forestier, elles représentent près de 10 000 ha et environ 90% d’entre elles bénéficient plan
d’aménagement forestier. Il s’agit très majoritairement de forêts communales et départementales.
Un potentiel économique à prendre en compte… Eu égard aux peuplements présents,
l'exploitation du bois peut globalement se résumer à :
f des coupes de taillis de chêne vert
Elles sont réalisées en général en plein avec réserve éventuelle de bouquets paysagers aux limites
arrondies. La coupe est vendue sur pied, le bois est coupé sur le parterre de la coupe en 2 m voire
en 1 m. Le produit sort en général de la forêt prêt à être vendu. Ces coupes sont réalisées en
rotation de 40 à 60 ans, compatible avec le renouvellement de la ressource. Le bois de chauffage
(chêne) est consommé localement. Ces coupes de chêne ont un taux de rentabilité correct compte
tenu des très faibles investissements nécessaires (17 €/m3 sur pied).
f des coupes de pin d'Alep
Elles sont réalisées de façon "progressive" au cours de la vie du peuplement, qui voit 2 à 4 coupes
réalisées dans sa vie. L'impact paysager de ce type de coupe est moindre, car il s'agit d'une
"récolte" partielle des arbres. Seule la dernière coupe, dite "de régénération"(enlèvement des
arbres mûrs pour permettre aux semis de pousser ou la plantation de jeunes sujets), provoque un
impact paysager fort. Les produits résineux partent eux exclusivement vers l’usine de pâte à papier
de Tarascon. Les prix de vente sur pied de ces produits restent faibles (6€/m3 sur pied). De ce fait
le taux de rentabilité est quasi nul au regard des investissements de régénération et d’entretien
nécessaires.
Globalement, la filière bois reste marginale. Le massif Concors Sainte-Victoire, bien que productif,
ne représente pas à l'heure actuelle une offre de bois justifiant un développement plus poussé. La
totalité des acteurs interviennent en parallèle sur d'autres massifs forestiers.
UNE MOSAÏQUE DE ZONES CULTIVEES
L’Évolution globale de l'agriculture entre 1970 et 2000 … montre que après un déclin
important entre 1970 et 1988 (- 28 %), la Surface Agricole Utilisée s'est ensuite stabilisée entre 1988
et 2000 (+ 0,9 %).En revanche, la diminution du nombre d'exploitation observée entre 1970 et 1988 (40,9 %) s'est encore accentuée entre 1988 et 2000 (- 42 %).
Ces données générales masquent des disparités très importantes selon les communes, comme le
montre le tableau suivant :
Communes
Nombre d'exploitations
Surface Agricole Utilisée
2000
2000/1970
Châteauneuf-le-Rouge
5
- 71 %
24
- 84 %
Peyrolles-en-Provence
20
- 81 %
645
- 24 %
4
- 20 %
133
-1%
67
-6%
1 360
-5%
Saint-Antonin-sur-Bayon
Puyloubier
2000
2000/1970
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
67
La localisation des activités agricoles sur le territoire… On peut distinguer deux types
de territoires : les territoires à vocation agricole, sur lesquels les activités agricoles dominent et des
territoires où l'agriculture est peu présente, en mélange souvent avec des terrains bâtis et des
parcelles en friche.
Ainsi, le nord du site se présente des zones à vocation agricole affirmée, pouvant présenter un intérêt
pour la mosaïque des milieux naturels. Les plus grandes zones cultivées se situent sur la commune
de Jouques (plateau de Bèdes et Grands Vallons). En limite sud du site, les terrains agricoles de
Rousset, de Puyloubier, de Châteauneuf le Rouge, constituent une vaste coupure agricole en piémont
sud du Cengle. Il apparaît toutefois que sur la plaine de Beaurecueil, les terres agricoles ont diminué
au profit des habitations.
Sur les territoires où l'agriculture est marginale, elle se limite à de petites parcelles cultivées, très
morcelées, en mélange avec des terrains construits ou en friche. De plus, les parcelles de fonds de
vallons à l'intérieur du massif sont progressivement abandonnées et reconquises par les milieux
naturels (restanques sur Jouques – voie ferrée entre Meyrargues et Venelles). Il est à noter toutefois
que la mise en culture de nouvelles parcelles pourrait intéresser plusieurs exploitants agricoles, non
seulement sur des communes agricoles telles que Jouques, Venelles, Puyloubier, mais aussi sur Aixen-Provence, St-Antonin-sur-Bayon, St-Marc-Jaumegarde, et Vauvenargues. Preuve de cette
volonté : plusieurs dossiers FDGER ont déjà été montés dans le périmètre.
Les types de culture… principale sur le périmètre du PIDAF sont exprimés en pourcentage de
la surface agricole totale :
f céréales (induisant quelques jachères. PAC)
54,5 %
f vignes
27,7 %
f truffières
1,9 %
f surfaces toujours en herbe.
1,9 %
f plantes aromatiques
1,0 %
f friches
9,0 %
f autres
4,0 %
Le cas particulier du sylvopastoralisme… Le territoire bénéficie de plusieurs opérations
sylvopastorales. Cette activité joue également un rôle très important dans le maintien de la mosaïque
des milieux mais aussi et surtout dans l’entretien des pelouses. Parmi les éleveurs connus citons :
f Un troupeau caprin sur le plateau de Bèdes basé à la Daouste qui regroupe 80 chèvres ;
f Un troupeau caprin sur la Commune de Saint Marc Jaumegarde (200 chèvres) ;
f Un troupeau ovin sur la forêt Départementale de la Manueye et la forêt communale de Meyrargues
dont l’effectif est d’environ 500 brebis ;
f Un troupeau ovin sur la forêt Départementale de Taulisson et une partie de la forêt Départementale
de Lambruisse (500 brebis)
f Un troupeau ovin sur la forêt Départementale de la Sinne et une partie de la forêt Départementale
de Lambruisse (500 à 800 brebis)
f Un troupeau ovin sur la forêt communale de St-Paul-lez-Duranc (700 à 1000 brebis) ; et 3 éleveurs
sur la forêt domaniale de Cadarache
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Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
68
LES ACTIVITES DE LOISIR
Les activités sportives de pleine nature… Avec près d’un million de visiteurs, les massifs
de Concors - Sainte-Victoire, situés aux portes de l’agglomération Aix-Marseille, attirent des publics
essentiellement locaux (environ 75 à 80%).
Sur la montagne Sainte-Victoire (500 000 à 700 000 visiteurs par an - enquête de fréquentation 1995),
la notoriété du site, liée à Cézanne et à sa forte représentation picturale et culturelle, est surtout à
l’origine de la part de fréquentation extérieure qui bien souvent reste cantonnée sur les versants et les
villages. Pour les locaux, l’aspiration à se ressourcer dans le paysage majeur du pays d’Aix (on vient
plusieurs fois à Sainte-Victoire, comme pour un rite régulier), se conjugue avec une tradition
excursionniste et sportive. Sainte-Victoire est un espace véritable récréatif avec son GR, ses falaises
sites prestigieux d’escalade, et son potentiel d’aventure et de risques puisqu'elle est aussi une
véritable montagne.
Sur les massifs du Concors, la part de fréquentation locale est encore plus forte puisque moins de
10% de visiteurs sont extérieures à la région (sondage 2001). La recherche de tranquillité et d’une
certaine confidentialité ressort très fortement des aspirations de ces visiteurs. C’est encore un
territoire que l’on découvre. On y pratique le VTT et, de façon limitée, les sports motorisés. Là
s’expriment plus fortement, même s’ils restent encore minoritaires, des sentiments de conflits d’usage
entre randonnée, engins motorisés et chasse.
Partout la demande d’aménagement est faible, une majorité de visiteurs ne souhaitant aucun
aménagement nouveau. En parallèle, les propriétaires et les gestionnaires, publics comme privés, ont
parfois le sentiment de subir une fréquentation mal contrôlée, et attendent une organisation des flux
qui respecte leurs biens et usages.
La chasse… est pratiquée sur l'ensemble du massif, de façon très dynamique. La chasse dans
cette partie nord-est du Département encore sauvage et peu marquée par de grandes infrastructures,
reste très prisée. La chasse reste concentrée sur le massif, "dans la colline et au bois".
L'ensemble des terrains communaux est chassé par les sociétés communales de chasse. Ces
sociétés peuvent étendre leur périmètre de chasse à certaines propriétés privées. Il existe aussi des
chasses privées, plus ou moins importantes, avec pour certaine une activité cynégétique
commerciale.
Même si elle constitue une activité traditionnelle non lucrative (dans la plupart des chasses
traditionnelles communales), la chasse représente une activité économique potentielle non
négligeable sur le massif Concors – Sainte-Victoire. Elle reste un peu plus faible que le poids
économique de la sylviculture, en restant pour autant dans le même ordre de grandeur.
A la fin de l'année 2001, s'est mis en place le GICF (groupement d’intérêt cynégétique et
faunistique) du Grand Site Sainte-Victoire. Il regroupe 19 associations de chasse qui s’étendent sur
un territoire d’environ 20 000 ha. La création de ce GICF fait suite au constat d’une diminution
alarmante des populations de petit gibier, notamment due à la fermeture progressive de milieux.
Depuis 2003, le GIC a décidé de se doter d’un schéma local de gestion cynégétique qui définit une
politique locale en matière de gestion de la pratique de la chasse et des populations d’espèces
chassables ainsi que d’entretien des milieux naturels afin de le rendre plus favorable au
développement du petit gibier.
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Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
69
LA FONCTION RESIDENTIELLE DU SITE
Le territoire est soumis à une pression foncière très forte, exercée par le déficit de logements que
connaît l’aire urbaine Aix-Marseille. Cette fonction résidentielle entraîne une destruction des terrains
naturels et ruraux au profit d’un habitat diffus très fortement consommateur d’espace.
Cette évolution, à l’échelle du site, se matérialise par un « grignotage » des espaces intermédiaires
situés en périphérie des zones urbanisées existantes. Bien souvent, il s’agit de milieux qui ne
présentent pas d’enjeux particuliers en matière de conservation des habitats et des espèces. Pour
autant le maintien des ces zones tampons entre milieux urbanisés et milieux naturels, joue un rôle
important dans la conservation des espèces d’intérêt communautaire.
LE CONTEXTE INSTITUTIONNEL
Les communes… 17 communes sont concernées par la démarche Natura 2000. 14 sont situées
dans le département des Bouches du Rhône et 3 dans le département du Var.
COMMUNES
Aix en Provence
SUPERFICIE
(en ha)
SURFACE CONCERNEE
PAR NATURA 2000
En ha
% de la surf.
communale
18 600
100
0,5
Artigues
3 250
1900
58,5
Beaurecueil
1 000
550
55
Châteauneuf le Rouge
1 300
200
15,5
Esparron
3 000
450
15
Jouques
8 000
7 000
Le Tholonet
1 100
220
Meyrargues
4 200
1 700
40,5
Peyrolles en Provence
3 500
2 350
67
Puyloubier
4 100
1 500
36,5
Rousset
1 950
260
13,5
Rians
9 750
5 100
52,5
Saint Antonin sur Bayon
1 750
1 600
91,5
Saint Marc Jaumegarde
2 250
1 970
87,5
Saint Paul lez Durance
4 600
900
19,5
Vauvenargues
5 400
4 000
Venelles
2 000
50
87,5
20
74
2,5
Le Grand Site Sainte-Victoire…14 communes concernées par els ite Natura 2000 font
entièrement ou partiellement partie du territoire d’intervention du Grand Site Sainte-Victoire.
Etablissement public ayant comme adhérant le Conseil Général des Bouches du Rhône, la
Communauté du Pays d’Aix et La Région Provence – Alpes - Côte d’Azur, il a pour mission :
1. la gestion des massifs forestiers pour la prévention des incendies ;
2. la protection et la mise en valeur du patrimoine paysager, naturel et culturel ;
3. l’accueil des publics et le développement local durable.
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Analyse des contraintes et des opportunités socio-économiques
70
Ces missions sont assurées dans le cadre d’un projet territorial global et pluriannuel dont la finalité est
de contribuer à l’organisation, à l’animation et à la mise en œuvre de politiques publiques et privées.
C’est dans ce cadre qu’il anime la mise en œuvre de plusieurs programmes sur le territoire : Plan
Intercommunal D’Aménagement Forestier, Charte forestière de territoire, Document d’Objectifs
Natura 2000, etc.
LES DIFFERENTS STATUTS FONCIERS ET DE PROTECTION
La propriété foncière… Concernant l'espace naturel, elle se décline en 3 ensembles
globalement homogènes :
f Les forêts relevant du Régime Forestier (forêts de l'Etat, forêts soumises des communes, du
département) qui représentent 8 359 ha soit 30,6 % du milieu naturel. Les forêts relevant du
Régime Forestier sont importantes sur le massif du Concors-Ligourès, vers le bois de la Séouve, à
l'est et au sud-ouest de Sainte-Victoire.
f Les forêts privées de + de 25 ha qui totalisent 9 640 ha soit 35,4 % du milieu naturel. Ces
propriétés constituent de vastes ensembles compacts plutôt centraux par rapport au massif. Ce
type de propriété constitue une grande part des forêts situées au nord et nord-ouest de la vallée de
Vauvenargues, et à l'ouest de Sainte-Victoire.
f Les forêts privées de – de 25 ha représentent 9 289 ha soit 34 % des milieux naturels (par
déduction des deux catégories précédentes).
Les Plans Locaux d’Urbanisme… Les espaces naturels du site font l’objet d’une forte
protection dans le cadre des Plans Locaux d’Urbanisme. La quasi totalité des espaces naturels est
classée en ND et en EBC (Espace Boisé Classé) dans les documents d'urbanisme.
Le classement en zone ND (Zone Naturelle) assure la protection de l'espace naturel notamment
contre les pressions de l'urbanisation.
Le classement en EBC (Espace Boisé Classé) renforce cette protection de manière très forte, pouvant
même empêcher certains aménagements pourtant intéressants pour la gestion et la protection de
l’espace naturel, notamment la réalisation de coupures agricoles. Il interdit tout changement
d'affectation ou tout mode d'occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection
ou la création des boisements. Le statut d'EBC a donc un effet sur les défrichements et les coupes et
abattages d'arbres.
Le Site Classé… Depuis le début du siècle, et en particulier après la seconde guerre mondiale, le
massif Sainte-Victoire a vécu d’importantes mutations comme la diminution de l’activité agricole ou le
développement de l’habitat résidentiel et l’accroissement important des activités touristiques. Pour
faire face à ces problèmes et surtout aux menaces que font peser ces évolutions sur le paysage,
l’Etat a entrepris à partir de 1958 le classement des secteurs les plus sensibles. En 1983, un
périmètre unique de 6525 ha est officiellement classé au titre de la loi du 2 mai 1930 sur la protection
des sites et des paysages. Cette loi interdit, sauf dérogation ministérielle, tous les travaux « modifiant
l’état ou l’aspect des lieux ».
Les mesures de protection des espèces… Près de 140 ha ont été classés en réserve
naturelle le 1er mars 1994, dans la forêt départementale de Roques Hautes sur Beaurecueil, afin de
préserver un gisement fossilifère d’œufs de dinosaures. Toute action susceptible de nuire et
d’entraîner une dégradation du milieu naturel est interdite. Cette réserve est gérée par le Conseil
Général des Bouches du Rhône ; un comité de gestion est en cours de constitution.
Le site est également concerné par 6 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique (ZNIEFF). Chaque site est décrit au travers d’une fiche d’inventaire de la faune et de la
flore. Elle n’a pas valeur de protection, mais l’objet est d’aider à la prise de décision les gestionnaires
et les décideurs locaux afin de mieux prendre en considération leur patrimoine naturel dans leurs
activités.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
LA STRATEGIE ET LES OBJECTIFS
DE CONSERVATION RETENUS
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
71
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
72
LA STRATEGIE DE CONSERVATION ADOPTEE
La stratégie globale de conservation a été élaborée de manière à répondre aux enjeux de
conservation des habitats naturels et des espèces communautaires, en s’appuyant sur les usages
actuels et les opportunités socio-économiques et en tenant compte des différentes contraintes
identifiées. Cette stratégie constitue le cadre général de la définition des objectifs de conservation à
atteindre.
Si l’on s’appuie sur le concept de développement durable, la stratégie adoptée doit intégrer les
quatre fonctions attribuées au territoire : fonction économique, fonction naturelle, fonction
récréative et paysagère. Dès lors, les scénarii de gestion doivent associer de façon harmonieuse ces
fonctions, en excluant la possibilité que le territoire puisse se développer autour d’une seule d’entre
elles.
Cette stratégie s’intègre dans le projet territorial global et pluriannuel élaboré par le Grand Site,
adopté par l’ensemble des collectivités locales, communes, Communauté du pays d’Aix, Département
des Bouches du Rhône et Région Provence Alpes Côte d’Azur, et par l’Etat qui a accordé en 2004 au
syndicat le label Grand Site de France.
Dans ce cadre général, quels sont les équilibres les plus favorables à la conservation des habitats
naturels et des espèces ?
Historiquement, la relation entre la biodiversité et la fonction économique « traditionnelle »
caractérisée par les activités agricoles et forestières, est très étroite. Les écosystèmes se sont
organisés dans une logique de co-évolution avec les activités rurales de l’homme, dans le cadre de ce
que l’on peut appeler une « gestion rurale ». Le diagnostic du patrimoine naturel confirme que cette
gestion contribue de façon nécessaire et satisfaisante à la conservation de ses richesses.
Aujourd'hui, la fonction rurale « traditionnelle » connaît des difficultés économiques, ce qui contribue
au développement d’alternatives plus rentables comme le développement d’une « gestion
résidentielle », le plus souvent en contradiction avec la fonction naturelle et d’une «gestion
touristique et symbolique » à forte valeur sociale, mais à faibles retombées économiques locales.
La place des fonctions récréative et paysagère est plus récente et principalement localisée sur la
montagne Sainte-Victoire. Cette «gestion touristique et symbolique » peut être compatible avec la
fonction naturelle du site mais, à la différence de la gestion rurale, elle ne contribue pas directement à
l’entretien et à la conservation des richesses naturelles.
Le territoire est également structuré autour de la « gestion du risque incendie », qui est un élément
important de l’évolution des massifs forestiers dans notre région. Le feu, quand il est ponctuel dans
l’espace (petites surfaces) et dans le temps (plus de 50 ans entre deux feux), est compatible avec la
dynamique de la végétation et avec la richesse écologique des milieux méditerranéens. Il constitue
même une opportunité pour l’ouverture des milieux et la conservation de certaines espèces. Mais
quand il concerne des surfaces importantes, comme en 1989 sur la Sainte-Victoire ou quand il se
répète trop fréquemment sur un même secteur, il devient un facteur de dégradation irréversible de
certains habitats et de disparition de certaines espèces.
Compte tenu de ces différents éléments, la stratégie de conservation des richesses naturelles
adoptée pour le site est basée :
1) sur la synergie entre la fonction économique « traditionnelle » et la fonction naturelle, en
encourageant une « gestion rurale » du site ;
2) sur l’intégration des politiques de prévention des massifs forestiers contre les incendies ;
3) sur la maîtrise de la fonction résidentielle ;
4) sur la recherche d’une compatibilité avec les fonctions récréatives et paysagère.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
73
Soutenir une gestion rurale du site…
f Par le maintien et le développement des activités économiques traditionnelles « amies de la
biodiversité », en tant que moyen de pérenniser la gestion des ressources naturelles et de la
biodiversité ;
f En développant une synergie avec la gestion cynégétique, dans un objectif commun de
valorisation biologique des milieux ;
f En favorisant et en incitant à la prise en compte des enjeux de conservation dans la mise en
œuvre des activités économiques traditionnelles.
Intégrer les politiques de prévention des massifs forestiers contre les
incendies…
f En appliquant les programmes de prévention définis dans le PIDAF « Concors – SainteVictoire ». Etabli en concertation et validé par l’Etat et l’ensemble des collectivités locales, ce
programme constitue un axe prioritaire de la gestion du site ;
f En optimisant la compatibilité entre les actions de prévention contre les incendies et la
conservation de la biodiversité. En complément des actions menées au titre de Natura 2000, une
démarche plus globale est initiée par la charte forestière de territoire du Grand Site Sainte-Victoire.
Maîtriser la fonction résidentielle…
f En conservant la superficie des espaces naturels et ruraux d’un seul tenant, ce qui implique
de limiter le développement d’infrastructures et d’aménagements pérmanents qui fragmentent les
espaces naturels. Cet objectif vise à assurer la continuité des espaces qui offrent de vastes milieux
de vie, de reproduction et de tranquillité à la faune ;
f En encourageant le choix de la densification urbaine des zones déjà construites, afin de
limiter l’étalement urbain ;
f En favorisant la réduction des impact des aménagements sur les espèces (ex : adaptation
des éclairages urbains, préconisation de principes d’aménagement HQE...) ;
f Par la prise en en compte des enjeux de gestion et de conservation de la biodiversité dans
les schémas de développement durable du territoire (Directive Territoriale D’aménagement,
Schéma de Cohérence Territorial, Plans Locaux d’Urbanisme, etc.).
Assurer la compatibilité avec les fonctions récréative et paysagère…
f En maîtrisant leur développement afin de maintenir la fréquentation à son niveau actuel et de
l’adapter si nécessaire aux enjeux de conservation de la biodiversité ;
f En recherchant toutes les complémentarités entre fonctions récréatives et biodiversité, par
la mise en place de lieux et d’outils de concertation et de suivi des activités avec les représentants
des différents usagers.
LES OBJECTIFS DE CONSERVATION RETENUS
Les objectifs de gestion du site Natura 2000 Concors Sainte-Victoire peuvent être définis comme les
résultats à atteindre pour répondre aux enjeux de conservation des habitats naturels et des espèces
d’intérêt communautaire, dans le cadre de la stratégie de conservation adoptée. Ces objectifs, définis
par le comité de pilotage, fixent le cadre d’action de la démarche Natura 2000. Ils sont de trois types :
f Objectifs de conservation des habitats naturels d’intérêt communautaire et donc d’un certain
nombre d’espèce qui y vivent,
f Objectifs complémentaires visant spécifiquement la conservation de certaines espèces.
f Objectifs transversaux, favorables à la fois à la conservation des habitats et des espèces et à la
qualité générale de l’environnement, essentiellement par le renforcement de certaines pratiques
« traditionnelles » sources de biodiversité.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
74
Objectifs de conservation des habitats…
f Conserver les pelouses sèches des massifs et des crêtes (habitats herbeux) – Priorité 1;
f Augmenter la superficie des chênaies âgées – Priorité 1;
f Protéger et restaurer les habitats d’éboulis – Priorité 2;
f Restaurer les ripisylves à Peuplier blanc – Priorité 2;
f Favoriser la gestion conservatoire d’habitats ponctuels : sources pétrifiantes, zones humides de
Jouques et de la Cause aval) – Priorité 3.
Objectifs complémentaires pour la conservation des espèces…
f Maintenir des zones de nidification (falaises de Sainte-Victoire) et d’alimentation (milieux ouverts)
pour les rapaces et les oiseaux rupestres – Priorité 1;
f Vérifier la richesse du site en insectes et maintenir leurs habitats – Priorité 2 ;
f Augmenter la capacité d’accueil du site pour d’autres espèces caractéristiques du massif – Priorité
2.
Objectifs d’accompagnement favorables à l’ensemble des habitats et espèces…
f Promouvoir les pratiques sylvicoles et agricoles favorables à la conservation des habitats et des
espèces– Priorité 1;
f Favoriser la revalorisation biologique des milieux abandonnés par l’agriculture– Priorité 1;
f Assurer la compatibilité des activités récréatives avec la conservation des habitats et des
espèces – Priorité 1;
f Assurer la compatibilité des grands aménagements et des activités d’exploitation des ressources
naturelles avec la conservation des habitats et des espèces – Priorité 3 ;
En complément de cette démarche de gestion contractuelle, Natura 2000 comprend un volet
réglementaire qui vise à assurer un suivi de certains projets d’aménagement. La réglementation
prévoit en effet que les travaux et aménagements relevant du régime d’autorisation (articles L. 2141 à L. 214-6 du code de l’environnement, législation sur la réserves naturelles et les sites classés et
tout autre régime d’autorisation ou d’approbation administrative devant faire l’objet d’une étude
d’impact au titre de l’article L.122-1 du code de l’environnement) et dont la réalisation est de nature à
affecter de façon notable un site Natura 2000, font l’objet d’une évaluation de leurs incidences au
regards des objectifs de conservation du site.
L’évaluation des incidences se fait au regard de l’état de conservation et de la représentativité des
habitats naturels et des espèces à l’échelle du site. A ce titre, il convient de rappeler que
l’engagement lié à la désignation du site dans le Réseau Natura 2000 consiste à garantir une
conservation globale des milieux et espèces d’intérêt communautaire. L’évaluation de l’incidence
d’un projet est donc analysée de façon relative à l’ensemble du site, et pas seulement sur le secteur
concerné par le projet.
Il convient donc de distinguer trois situations :
Les « grands » projets d’aménagement déjà soumis à une demande d’autorisation « au
niveau français » et dont l’importance peut a priori entraîner une destruction notable
d’un habitat naturel ou d’une espèce d’intérêt communautaire : il convient d’en
évaluer l’incidence au moyen d’une étude d’incidence réalisée par le maître d’ouvrage en
s’appuyant sur un bureau d’étude compétent et indépendant.
Les projets d’aménagement déjà soumis à une demande d’autorisation « au niveau
français » mais dont a priori leur réalisation, du fait notamment de sa localisation, n’est pas
de nature à entraîner une destruction notable d’un habitat naturel ou d’une espèce d’intérêt
communautaire : l’évaluation des incidences se fait au regard du document d’objectif sans
étude d’incidence particulière.
Et les projets qui ne relèvent d’aucun régime d’autorisation, telles que les actions
courantes de gestion et d’entretien en matière agricole, pastorale, forestière ou
cynégétique, ne sont par conséquent pas soumis à cette évaluation des incidences.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
75
LES OBJECTIFS DE CONSERVATION DES HABITATS
Objectif O.p : Conserver les pelouses sèches des massifs et des
crêtes
PRIORITE 1
Constat – enjeux… Les milieux herbeux et les landes représentent 11 habitats naturels d’intérêt
communautaire, dont cinq prioritaires. Ils occupent près de 2 500 ha soit 8% de la superficie du site.
Cette mosaïque de pelouses et de landes héberge de nombreuses espèces d’intérêt communautaire.
Les secteurs les plus favorables, du fait de leur richesse en espèces et de leur continuité, sont situés
sur les principaux massifs et plus particulièrement sur les crêtes. La très forte diminution de l’activité
pastorale sur le site est à l’origine de la diminution progressive de la surface de ces milieux.
Objectif de conservation…Il s’agit de conserver à l’échelle du site la proportion de surface
occupée par ces habitats, en privilégiant le maintien des pelouses des massifs et des crêtes. La
conservation de leurs fonctionnalités écologiques passe par leur stabilisation ou leur restauration dans
un état d’embroussaillement limité. Pour atteindre cet objectif, une synergie doit être trouvée avec les
activités pastorales. Il s’agira de favoriser une pratique « raisonnée » qui intègre des enjeux
environnementaux (période et charge de pâturage, traitement des animaux, etc.).
Actions envisagées…
f Soutien aux activités pastorales permettant la conservation des pelouses sèches :
Le pâturage sur les massifs représente pour les éleveurs une activité de faible intérêt, du fait
notamment des contraintes d’exploitation (éloignement, absence de points d’eaux et
d’équipements pastoraux, conflits d’usage avec d’autres activités, etc.). Il est donc nécessaire de
rendre le pâturage des massifs plus attractif par la restauration des espaces pastoraux, un soutien
aux équipements et par une meilleure intégration avec les autres activités rurales :
• Restaurer des espaces pastoraux par la réouverture des milieux de pelouse et de landes
(coupes d’arbres, broyage sélectif ou brûlage dirigé)
• Favoriser la mise en place de retenues collinaires et en général d’équipements pastoraux
permettant d’augmenter l’attractivité des parcours ;
• Veiller à adapter la pression de pâturage aux enjeux de conservation des habitats.
f Appui aux aménagements cynégétiques et aux actions de prévention des incendies de forêt
contribuant à la conservation des pelouses sèches :
Dans le cadre de l’aménagement des forêts pour la prévention des incendies (PIDAF) et du
Schéma de gestion cynégétique du massif, des travaux d’ouverture des milieux sont réalisés sur
des secteurs stratégiques (Bandes débroussaillées de sécurité, zones de coupure de
combustibles, traitement des poudrières, revalorisation des anciennes restanques et zones
cultivées). Une contribution de ces opérations avec la conservation des pelouses sèches sera
recherchée.
• Encourager les actions de débroussaillement alvéolaire réalisées dans le cadre du schéma
local de gestion cynégétique du GICF du Grand Site Sainte-Victoire.
• Participer à la création et à l’entretien de Bandes Débroussaillées de Sécurité jouant le rôle de
corridors biologiques entre les milieux de pelouses, par ouverture sélective et alvéolaire des
milieux ;
• Participer à la création et à l’entretien de coupures de combustibles permettant la restauration
de pelouses sèches dans le cadre du PIDAF du Grand Site Sainte-Victoire.
f Entretenir manuellement les pelouses en vu de permettre la conservation d’une espèce
patrimoniale présente sur le secteur
Certains secteurs de pelouses pourront faire l’objet d’un entretien manuel (débroussaillage,
écobuage, etc.) dans la mesure ou leur conservation est nécessaire au développement d’espèces
d’intérêt patrimoniales présentent sur l’habitat et dont l’enjeu de conservation est fort.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
76
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
77
Objectif O.f : Augmenter la superficie des chênaies âgées
PRIORITE 1
Constat – enjeux… Les forêts de chêne représentent près de 15 000 ha sur le site. Du fait de leur
exploitation séculaire, il s’agit essentiellement de taillis issus de rejets de souche, très homogènes et
offrant une biodiversité limitée, surtout en ce qui concerne les vertébrés et les plantes supérieures. La
conversion de ces taillis en futaies, plus riches sur le plan biologique, n’est que rarement
envisageable, du fait de la nature du substrat et des conditions climatiques. Cependant les milieux de
forêts âgées, rares sur le site, présentent un intérêt écologique important.
Objectif de conservation… En complément de l’objectif de gestion classique qui consiste à
poursuivre la coupe du taillis avec une rotation de 40 à 50 ans, on cherchera à laisser mûrir certaines
formations forestières, sans intervention sylvicole. De même, on pourra expérimenter la conversion de
certains taillis en futaie sur les stations forestières présentant de bonnes potentialités. Cette démarche
concernera plus particulièrement les taillis vieillis âgés de plus de 100 ans (hauteur supérieure à 8
mètres), les futaies sur souche ou les taillis communs situés dans les fonds de vallons (préconisations
définies dans le Schéma Régional de Gestion Forestière). On privilégiera également les peuplements
de chêne blanc où sont présents le Houx et l’If.
L’objectif sera d’assurer d’obtenir des unités forestières vieillies, d’une superficie suffisante pour
permettre le développement d’une ambiance forestière : jonction des couronnes, présence d’une
litière conséquente, classe d’âges variées, présence d’essences d’accompagnement et d’arbres morts
et diversité d’espèce forestières.
Actions envisagées…
f Evaluer, en partenariat avec les gestionnaires forestiers, la faisabilité technique et financière de la
mise en place d’îlots de vieillissement, afin de rédiger le cahier des charges d’une mesure
« maturation forestière » ;
f Maintenir et suivre l’évolution des îlots de vieillissement de chênaies sur les stations présentant de
bonnes potentialités forestières par la mise en œuvre de la mesure « maturation forestière » ;
f Expérimenter et suivre le passage d’une gestion en taillis à une gestion en futaie sur souche dans
les peuplements de chênes blancs présentant des caractéristiques favorables par la mise en
œuvre de la mesure « maturation forestière ».
Objectif O.e : Protéger et restaurer les habitats d’éboulis
PRIORITE 2
Constat – enjeux… Les pentes des massifs du site présentent de nombreux éboulis. Ces milieux,
instables par nature, sont parfois très dégradés, du fait d’une fréquentation anarchique.
Objectif de conservation… Il s’agit de protéger les éboulis du piétinement excessif en implantant
des aménagements qui canalisent la fréquentation et permettent leur mise en défends.
Actions envisagées…
f Mettre en défends des éboulis ne comportant pas de sentiers balisés mais soumis à la divagation
des randonneurs ;
f Dévier les sentiers empruntant des éboulis, en favorisant dans la mesure du possible le passage
sur les parties non actives ;
f Aménager les sentiers empruntant des éboulis pour favoriser les trajets horizontaux (en
traversées) moins déstabilisants pour les éboulis ;
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
78
f Expérimenter des actions de restauration des éboulis présentant un niveau d’érosion important.
Objectif O.r : Restaurer les ripisylves à Peuplier blanc
PRIORITE 2
Constat – enjeux… Ces forêts de bord de rivière occupent les rives de quelques cours d’eau,
formant des cordons discontinus. Certaines d’entre elles présentent de beaux peuplements, riches et
diversifiés, du fait de leur localisation dans des secteurs inaccessibles. D’autres sont localement
dégradées par des exploitations ou des aménagements. Ces milieux sont très sensibles à l’invasion
de plantes exogènes qui concurrencent le les espèces indigènes.
Objectif de conservation… Conserver la fonctionnalité écologique de ces milieux par une maîtrise
des actions anthropiques et une limitation des espèces invasives. Des actions de restauration
pourront être expérimentées sur certains secteurs favorables afin de rétablir la continuité de
peuplements dégradés.
Actions envisagées…
f Favoriser la mise en place d’une réglementation par les autorités compétentes permettant une
protection pérenne de ces milieux ;
f Surveiller l’état de conservation des ripisylves ;
f Lutter contre le développement des espèces envahissantes (Robiniers, Ailantes, etc.) ;
f Expérimenter des actions de restauration et de reconstitution de ripisylves sur les secteurs
dégradés.
Objectif O.c : Favoriser la gestion conservatoire d’habitats ponctuels
d’intérêt communautaires : sources pétrifiantes, zones humides de
Jouques et de la Cause aval
PRIORITE 3
Constat – enjeux… Certains habitats naturels ponctuels présentent un intérêt particulier soit par
leur présence très localisée , soit du fait de la présence d’espèces représentant un enjeu particulier
de conservation. Il s’agit :
f Des sources pétrifiantes situées dans le vallon du Délubre (Vauvenargues) et le long du Bayon sur
la commune de Saint Antonin sur Bayon ;
f Des zones humides situées le long du Réal à la sortie Est de la commune de Jouques ;
f Des prairies humides situées le long de la Cause aval (Le Tholonet).
Objectif de conservation… L’importance écologique de ces habitats ponctuels nécessite la mise
en place d’actions pérennes de protection et de surveillance.
Actions envisagées…
f Mettre en place un protocole de surveillance des secteurs à fort enjeu ;
f Mettre en oeuvre, en relation avec les propriétaires et les exploitants agricoles, une gestion
conservatoire des zones humides situées sur le lieu dit de la Traconnade (commune de Jouques),
afin d’assurer la conservation de Zerynthia polyxena ;
f Limiter la fréquentation des sources pétrifiantes avec formation de travertins ;
f Mettre en oeuvre, en relation avec les propriétaires, un plan de gestion des pelouses à
Ophioglossum vulgatum le long de la Cause aval.
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
79
LES OBJECTIFS COMPLEMENTAIRES DE CONSERVATION DES ESPECES
Objectif O.or : Maintenir des zones de nidification et d’alimentation
pour les rapaces et les oiseaux rupestres
PRIORITE 1
Constat – enjeux… La superficie très importante des falaises de Sainte-Victoire offre une
opportunité écologique exceptionnelle pour la nidification des rapaces et des oiseaux rupestres. En
outre, l’incendie de 1989, en ré-ouvrant les milieux, certes très violemment, a permis le
développement de zones d’alimentation sur les crêtes et sur le piedmont. Cependant, l’augmentation
anarchique de la fréquentation et la dynamique naturelle de reboisement pourraient modifier ces
conditions favorables.
Objectif de conservation…
Le bon état de conservation de ces populations repose donc
principalement sur le maintien des lieux de nidification dans les conditions actuelles et sur la
préservation de milieux ouverts favorables à l’entomofaune, ressource alimentaire directe ou indirecte
de ces espèces. Ces objectifs s’appliquent en priorité sur l’adret de la Montagne Sainte-Victoire, le
plateau et la jupe du Cengle et le secteur de la montagne des Ubacs.
Actions envisagées…
f Maintenir par des actions de débroussaillement une mosaïque de milieux ouverts favorables aux
espèces proies, sur les garrigues en piedmont des falaises de Sainte-Victoire et sur le plateau du
Cengle et sa jupe.
f Définir et pérenniser un réseau de secteurs réservés à la nidification de ces espèces, en
partenariat avec les représentants des usagers du site;
f Poursuivre la concertation visant à adapter ponctuellement dans l’espace et dans le temps
certaines pratiques, afin d’en assurer la compatibilité avec la reproduction de ces espèces ;
f Surveiller la reproduction de ces espèces et l’évolution de leurs populations.
Objectif O.ins : Vérifier la richesse du site en insectes et maintenir
leurs habitats
PRIORITE 2
Constat – enjeux… Malgré l’absence de données bibliographiques, les résultats des inventaires
réalisés dans le cadre de la rédaction du DOCOB ont démontré le potentiel important que représente
le site en matière de conservation des insectes patrimoniaux. Cependant le niveau inégal de
prospection ne permet pas encore de dresser une liste complète des espèces présentes, ni d’évaluer
l’état de conservation de celles qui ont été observées.
Objectif de conservation… Il s’agit de vérifier la richesse du site en insectes en réalisant des
prospections complémentaires ciblées. Des actions de conservation doivent également être mise en
œuvre pour la conservation des espèces patrimoniales déjà identifiées. Outre les actions de
conservation des habitats naturels déjà envisagées et qui seront adaptées aux besoins de
conservation des insectes, il s’agit principalement de maintenir les plantes-hôtes nécessaires au
développement des larves des différentes espèces.
Actions envisagées…
f Réaliser des inventaires complémentaires afin d’améliorer les connaissances sur les insectes
d’intérêt communautaire inventoriées sur le site et sur celles potentiellement présentes (Maculinea
arion, Proserpinus proserpina, Osmoderma eremita et Oxygastra curtisi) ;
f Réaliser des inventaires complémentaires afin d’améliorer les connaissances sur les Hétéroptères,
Coléoptères, Hyménoptères, Odonates, Orthoptères, Lépidoptères hétérocères.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
80
f Préserver, lors des opérations forestières, les plantes-hôtes suivantes : micocouliers,
baguenaudiers, frênes, aristoloches, vieux chênes, érables, fenouils (aux abords des lacs de
Bimont et de Zola) ;
f Adapter les modalités des brûlage dirigé et des débroussaillements réalisées pour l’entretien et la
restauration des pelouses, aux besoins de conservation des insectes (période, maintien des
rémanents sur une saison, traitement de la surface sur plusieurs saisons, etc.).
Objectif O.cap : Augmenter la capacité d’accueil du site pour d’autres
espèces caractéristiques
PRIORITE 1
Constat – enjeux… Le site héberge plusieurs espèces d’intérêt communautaire dont la
conservation passe par la mise en œuvre d’actions spécifiques. Il s’agit des chauves-souris et des
espèces des milieux aquatiques (plusieurs poissons d’intérêt communautaire et lécrevisse à pieds
blancs).
Objectif de conservation… En complément des objectifs de gestion des habitats naturels, il s’agit
d’augmenter la capacité d’accueil du site pour ces espèces caractéristiques.
Actions envisagées…
f Aménagements favorables aux chauves souris :
• Mettre en défens certaines cavités, afin de créer un réseau de gîtes pour les chauves souris sur
les secteurs à fort enjeu comme le massif Sainte-Victoire, le vallon des Masques ou la grotte de
la Daouste ;
• Valoriser l’ancien canal de Verdon par la constitution d’un réseau de gîtes pour les chauvessouris sur le massif de Concors ;
• Adapter les éclairages publics afin de limiter leur impact sur les chauves-souris.
f Aménagements favorables aux espèces de milieux aquatiques :
• Réaliser un inventaire des populations d’écrevisses à pattes blanches, de Blageon, de Barbeau
fluviatile et de Chabot ;
• Protéger les populations d’écrevisse à pattes blanches par la mise en place d’arrêtés de
biotope et/ou de réserves de pêche sur les secteurs où l’espèce reste présente ;
• Appuyer les démarches d’aménagement de seuils pour rétablir la libre circulation piscicole ;
• Adapter, en concertation avec les usagers (agriculteurs), les prélèvements d’eau et limiter les
autres facteurs d'abaissement des étiages.
LES OBJECTIFS D’ACCOMPAGNEMENT FAVORABLES A L’ENSEMBLE DES
HABITATS ET ESPECES
Objectif O.pra : Promouvoir les pratiques sylvicoles et agricoles
favorables à la conservation des habitats et des espèces d’intérêt
communautaire
PRIORITE 1
La gestion rurale du site par des activités économiques « traditionnelles » est un élément fondamental
de la stratégie de conservation de la richesse écologique du site.
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
81
A. Les activités forestières
Constat – enjeux… L’activité forestière représente un élément important de la gestion des milieux
naturels du site. Cette activité, essentiellement privée, reste, pour ce qui concerne les forêts de chêne,
cantonnée à la production de bois de chauffage et à la prévention des forêts contre les incendies. La
« pratique classique », telle que définie dans le Schéma Régional de Gestion Sylvicole, repose
essentiellement sur une gestion en taillis des peuplements de chênes vert ou blanc. Les coupes
interviennent en moyenne tous les 50 ans et contribuent à l’entretien d’une mosaïque de milieux
nécessaires à la conservation de l’ensemble des espèces.
Objectif de conservation… Il s’agit de maintenir les pratiques sylvicoles traditionnelles tout en
favorisant une gestion forestière durable des massifs. Cela passe par la mise en œuvre de certaines
préconisations de gestion, définies dans le Schéma Régional de Gestion Sylvicole (SRGS) :
f Définir et diffuser des préconisations pour une gestion forestière durable :
o
Prendre en compte les espaces non strictement forestiers dans la gestion ;
o
Préserver les fonds de vallons (éclaircie ou non intervention) ;
o
Conserver les feuillus « précieux » et les vieux arbres (1 - 4 individus/ha) ;
o
Equilibrer les classes d’âge des divers peuplements ;
o
Exploiter les taillis en parquets de taille raisonnable (<15ha) et de formes non
rectilignes pour augmenter les effets de lisière.
Actions envisagées…
f Favoriser la prise en compte des modes de gestion favorables à la conservation des habitats et
des espèces dans la rédaction des documents d’aménagement des forêts publics et privées.
f Elaborer d’une charte de gestion sylvicole dans la cadre de la Charte Forestière de Territoire pour
favoriser les pratiques sylvicoles favorables à la conservation des habitats et des espèces.
B. Les activités agricoles (hors élevage)
Constat – enjeux… Les milieux agricoles sont des réservoirs de développement de l’entomofaune.
De ce fait, ils constituent des habitats nécessaires à l’ensemble des espèces. La qualité biologique
des milieux agricoles est donc un facteur de conservation important, et dépend principalement des
pratiques agricoles mises en œuvre. Ces pratiques dépendent aujourd’hui fortement des contraintes
macro-économiques. Au cours des dernières années, on a pu cependant constater, dans le cadre de
démarches qualités, un engagement progressif des exploitants vers des pratiques plus respectueuses
de l’environnement
Objectif de conservation… Il s’agit de rechercher le maintien et le développement des activités
agricoles tout en incitant à des « pratiques agricoles» favorables à la conservation des espèces et des
habitats naturels.
Actions envisagées…
f Reconquérir par leur remise en culture les parcelles récemment ou anciennement abandonnées
par l’agriculture ;
f Créer et entretenir des refuges biologiques naturels (haies, bosquets pluristratifiés, arbres isolés) ;
f Créer et entretenir des milieux favorables au développement des espèces (zones enherbées,
points d’eau et mares).
f Limiter l’utilisation de produits phytosanitaires par l’incitation à la lutte raisonnée ou biologique ;
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
82
Objectif O.mc : Favoriser la revalorisation biologique des milieux
définitivement abandonnés par l’agriculture
PRIORITE 1
Constat – enjeux… Des surfaces importantes d’anciennes cultures en restanques sont
définitivement abandonnées par l’agriculture et sont recolonisées par la forêt. Cette fermeture des
milieux est préjudiciable à de nombreuses espèces d’insectes, de reptiles et de chiroptères d’intérêt
communautaire. La taille réduite des parcelles, leur éloignement des voies de circulation, l’absence de
moyens d’irrigation font que leur remise en culture traditionnelle n’est pas envisageable. L’impact
négatif de cette évolution sur le petit gibier à amené les sociétés communales de chasse à définir un
programme de revalorisation biologique de ces milieux.
Objectif de conservation… Il s’agit de soutenir les actions de revalorisation biologique des milieux
définitivement abandonnées par l’agriculture par leur remise en culture faunistique et floristique dans
le cadre du schéma local de gestion cynégétique du Groupement d’Intérêt Cynégétique du Grand Site
Sainte-Victoire ou de démarches volontaires liées à des préoccupations DFCI, paysagère ou
environnementaliste.
Actions envisagées…
f Ré-ouvrir et maintenir ouvertes des parcelles définitivement abandonnées, par une remise en
culture à intérêt biologique;
f Soutenir les modes de remise en culture les plus favorables au développement des espèces
d’intérêt communautaire (choix des types de culture, maintien des plantes messicoles, etc.);
f Accompagner ces remises en cultures d’aménagements favorables à la conservation des espèces
(restauration de murets, création de point d’eau, maintien de vieux arbres, création de lisières
pluristratifiées, etc.).
Objectif O.fre : Assurer la compatibilité des activités récréatives avec
la conservation des habitats et des espèces
PRIORITE 1
A. Les activités de pleine nature
Constat – enjeux… Les enjeux de conservation liés aux activités de pleine nature concernent
plus particulièrement la montagne Sainte-Victoire. Située en périphérie de l’agglomération
marseillaise, elle accueille de nombreuses activités de loisirs de pleine nature :
f La randonnée pédestre, avec 700 000 visiteurs par an sur la montagne elle-même, et près d’un
million à l’échelle de tout le site.
f Le VTT qui s’est développé ces dernières années avec deux sites dédiés à cette activité
aménagés par le Conseil Général des Bouches du Rhône.
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
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83
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
84
f L’escalade, la montagne Sainte-Victoire représentant avec les Calanques les deux sites les plus
importants au niveau national (plus de 80% de voies d’escalades en France).
f Le parapente, principalement sur la montagne Sainte-Victoire.
f Les manifestations sportives qui visent à offrir aux pratiquant un cadre naturel pour des
compétitions.
Le Grand Site Sainte-Victoire a instauré, sur son territoire, une culture du dialogue, qui a permis
de créer des outils et des initiatives collectifs qui visent à définir et mettre en oeuvre une politique de
gestion de ces activités (Cf. projet territorial du Grand Site Sainte-Victoire – Octobre 2003). Ainsi, une
commission « activités de pleine nature et tourisme » et des comités techniques thématiques
(randonnée, escalade, …) sont chargés de définir, de mettre en œuvre et de suivre ces politiques.
L’objectif poursuivi est de « permettre une pratique des activités de pleine nature de qualité qui soit
compatible avec les autres fonctions du territoire et plus particulièrement avec les enjeux
patrimoniaux. »
Au regard des inventaires naturalistes et notamment du bon état global de conservation des espèces
et des habitats naturels, ces activités, telles qu’elles se pratiquent aujourd’hui, ne constituent pas une
perturbation pour la conservation de la biodiversité à l’échelle du site.
Objectif global de conservation… En examinant les résultats des inventaires et les outils de
gestions de la fréquentation développés par le Grand Site Sainte-Victoire, on constate la pertinence
des politiques menées avec les objectifs de conservation du site. Ces documents serviront de cadre à
la démarche Natura 2000. Les objectifs sont les suivants :
f Maintenir globalement les pratiques à leur niveau actuel ;
f Renforcer le suivi et la protection des espaces naturels sensibles identifiés dans le diagnostic.
Actions envisagées…
f Formaliser la prise en compte des enjeux naturalistes inscrits dans les démarches de gestion de la
fréquentation développées par le Grand Site Sainte-Victoire en partenariat avec les représentants
des usagers et des propriétaires (Schéma des sentiers, conventionnement, comités techniques,
code de bonne pratique, etc.);
f Développer des actions de sensibilisation des usagers aux enjeux de conservation de certains
habitats naturels et des espèces.
La randonnée pédestre
Objectif particulier de conservation…
f Limiter les impacts négatifs sur le milieu naturel, que pourrait avoir un développement
« anarchique » de la fréquentation dans certains secteurs particulièrement sensibles (les pelouses
et landes stables de crête, les éboulis ou les garrigues des piedmonts de Sainte-Victoire et du
Cengle).
Actions envisagées…
f Aménager, mettre en défens, dévier des sentiers dans les secteurs sensibles à la divagation et la
sur fréquentation.
Le VTT
Objectif particulier de conservation…
f Orienter la pratique du VTT sur les pistes et sentiers adaptés à cet usage.
L’escalade
Objectif particulier de conservation…
f Conserver la partie haute de la montagne Sainte-Victoire en terrain d’aventure (sans équipements
pérennes) et maîtriser globalement le niveau de pratique à son stade actuel;
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
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f Définir et conserver des secteurs ou des périodes de quiétude voués à la nidification des espèces;
f Limiter, par des aménagements adaptés, les impacts « indirects » de la pratique sur les milieux
naturels (accès aux voies et pieds de voies).
Actions envisagées…
f Participer, avec les représentants des usagers, à la rédaction d’une charte de bonne pratique de
l’escalade dans le Grand Site Sainte-Victoire intégrant les objectifs de conservation du patrimoine
naturel ;
f Aménager les accès aux voies d’escalade (sentiers, pieds de voie), afin de limiter les impacts
éventuels sur les habitats naturels (déstructuration des éboulis, divagation dans les garrigues des
piedmonts de Sainte-Victoire et du Cengle, érosion excessive des pieds de falaise) ;
f Mettre en place un système de suivi de l’évolution de la pratique, en partenariat avec les
représentants des usagers.
Le parapente
Objectif particulier de conservation…
f Poursuivre les actions mises en œuvre par les représentants des usagers de maîtrise de cette
pratique dans le temps et dans l’espace, afin d’éviter un impact éventuel sur la reproduction du
couple d’Aigle de Bonelli.
Les manifestations sportives
Objectif particulier de conservation…
f Définir et maintenir, en concertation avec les représentants des associations, une limitation du
nombre de manifestations au cours de l’année ;
f Limiter la concentration des manifestations dans le temps et dans l’espace ;
f Limiter le déroulement de manifestations en dehors de secteurs déjà utilisés par les activités de
loisir ;
f Participer à la mise place d’un outil de gestion des manifestations sportives adapté aux attentes
des organisateurs et permettant une meilleure prise en compte des enjeux de conservation des
habitats et des espèces d’intérêt communautaire.
B. La chasse
Constat – enjeux… La chasse est une activité « traditionnelle » très présente sur l’ensemble du
site. Au regard des inventaires naturalistes et des enjeux de conservation et pratiquée dans un cadre
réglementaire, elle ne constitue pas une activité perturbante pour la conservation de la biodiversité à
l’échelle du site.
Ce constat conforte le cadre réglementaire national (Article 3 de la Loi 2001-1 du 3 Janvier 2001 :
« …la chasse et les autres activités cynégétiques pratiquées dans les conditions et sur les territoires
autorisés par les lois et règlements en vigueur ne constituent pas des activités perturbantes ou ayant
de tels effets »).
Le Groupement d’Intérêt Cynégétique et Faunistique du Grand Site Sainte-Victoire, fédérant la quasitotalité des sociétés de chasse des les Bouches-du-Rhône qui sont concernées par la démarche
Natura 2000, a mis en place un Schéma local de gestion cynégétique. Ce document définit les
orientations en matière de gestion des milieux, des espèces chassables et de la pratique de la
chasse.
Les objectifs que se donne l’activité cynégétique aujourd’hui (maintien du caractère naturel du
territoire, revalorisation cynégétique de certains milieux naturels favorables au petit gibier, limitation
des dérangements en période de reproduction, etc.) sont à l’origine d’un rapprochement étroit avec
les objectifs de conservation.
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La stratégie et les objectifs de conservation retenus
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Objectif de conservation… Les réflexions, les orientations et les actions définies par le GICF du
Grand Site Sainte-Victoire dans le Schéma local de gestion cynégétique serviront de cadre à la
démarche Natura 2000 dans ce domaine. Les objectifs de gestion des milieux définis dans le schéma
et ceux développés dans le cadre de Natura 2000 convergent dans le sens de la conservation de la
de la biodiversité. Une complémentarité technique et financière entre les deux démarches a été
recherchée et devra être poursuivie.
Actions envisagées…
(cf. Fiche O.mc : Appuyer la revalorisation biologique des anciens milieux cultivés).
C. La circulation d’engins motorisés
Constat – enjeux… L’utilisation d’engins motorisés ne perturbe pas la conservation de la
biodiversité à l’échelle du site, dans la mesure où elle se limite aux besoins des activités nécessaires
à la gestion des milieux naturels et ruraux (sylviculture, agriculture, surveillance et gestion
cynégétique). Cependant, le développement de certains usages récréatifs (4*x4, quads et motos)
génère une forte augmentation des déplacements motorisés, qui pourrait être préjudiciable (bruit,
érosion, pollution). La Sainte-Victoire constitue également un élément paysager très attractif pour tous
les survols (deltaplane, avions particuliers, hélicoptères).
Objectif de conservation… Tout en sachant la difficulté d’évaluer l’impact direct de ces activités
sur la conservation des espèces, il est souhaitable de trouver un équilibre. Les objectifs recherchés
seront les suivants :
f Maîtriser globalement les déplacements d’engins motorisés, en les limitant à ceux nécessaires au
déroulement des activités utiles à la gestion des milieux (sylviculture, agriculture, surveillance et
gestion cynégétique) ;
f Faire appliquer la réglementation en matière d’interdiction de circulation des engins motorisés dans
les espaces naturels ;
f Restreindre fortement les déplacements motorisés liés aux usages récréatifs ;
f Limiter la création de nouveaux axes de circulation pérennes (hors exploitation) ;
f Faire appliquer la réglementation qui encadre l’activité des survols.
Actions envisagées…
f Favoriser la mise en place d’une réglementation communale homogène concourant à ces objectifs
sur l’ensemble des communes du site ;
f Réaliser des opérations de surveillance et de répression permettant de sensibiliser les usagers aux
réglementations existantes ;
f Mettre en place un système de veille permettant d’évaluer l’évolution quantitative de la circulation
des engins motorisés.
Objectif O.am Assurer la compatibilité des grands aménagements et
des activités d’exploitation des ressources naturelles avec la
conservation des habitats et des espèces
PRIORITE 3
Constat – enjeux… Comme l’ensemble de la Région, le site est soumis à une forte pression en
matière d’aménagement et de développement d’infrastructures. Cette pression concerne actuellement
plus particulièrement l’habitat individuel, les infrastructures de circulation (ligne TGV et barreaux
autoroutiers). Pour ce qui est de l’activité d’extraction des matériaux, les habitats de falaises ne
constituent pas un enjeu économique. La nécessité de disposer d’infrastructures routières
importantes, les zones à enjeux pour cette activité sont principalement situées en périphérie du site.
Globalement, l’évaluation, puis la réduction de l’impact de chaque projet sur la conservation des
habitats naturel et des espèces d’intérêt communautaire du site constitue un enjeu primordial.
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
La stratégie et les objectifs de conservation retenus
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Objectif de conservation… Il s’agit de limiter, à l’échelle du site, l’impact des aménagements sur
la conservation des habitats naturels et des espèces d’intérêt communautaire. Plus largement, il s’agit
également de limiter le développement d’infrastructures et d’aménagements pérennes pouvant
entraîner un morcellement des espaces naturels. Pour les activités d’exploitation d’extraction des
matériaux, l’objectif sera d’évaluer au cas par cas et de limiter leur incidences éventuelles sur les
habitats et les espèces d’intérêt communautaire en appliquant la réglementation liée aux sites Natura
2000 (cf. « liste des objectifs de conservation retenus »).
DOCOB Natura 2000 « Sainte Victoire », TOME 1 : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION
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