Agricultures familiales
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Les équipes principales
UMR AGAP
Amélioration génétique
et adaptation des plantes
méditerranéennes et tropicales
(Cirad/Inra/Montpellier SupAgro)
176 scientifi ques
UMR DIADE
Diversité, Adaptation
et Développement des plantes
(IRD/UM2/Cirad)
50 scientifi ques
UMR Eco&Sols
Écologie fonctionnelle et biogéochimie
des sols et des agrosystèmes
(Montpellier SupAgro/Inra/Cirad/IRD)
68 scientifi ques
Suite p. 38
de l’étude de la structuration de
la diversité et de l’adaptation des
plantes aux contraintes abiotiques et
biotiques.
Les études conduites permettent
notamment de comprendre les
pratiques et le rôle des sociétés
paysannes dans la structuration, la
gestion (incluant la conservation)
des ressources génétiques des
plantes alimentaires cultivées
majeures ou sous-utilisées. Elles
mettent par exemple en œuvre
la sélection participative pour la
création de variétés adaptées aux
besoins et usages des utilisateurs,
l’amélioration des systèmes
semenciers adaptés aux différents
contextes et l’analyse combinée de
ressources génétiques et des savoirs
traditionnels.
L’UMR est basée en France, à
Montpellier, ainsi que dans les
départements et régions d'outre-
mer. Elle mène ses recherches en
collaboration avec des partenaires
publics et privés en France et, à
l’international, en Afrique, Amérique
latine, Asie, Europe et Océanie ;
l’ensemble constitue un réseau de
grande envergure. •••
et d’usages tout en assurant une
mission d’enseignement et la
formation dans les domaines cités.
L’unité participe au développement
des agricultures familiales au travers
d’actions de terrain dans le registre
de la gestion, de la caractérisation
et de la valorisation de la
biodiversité cultivée. La diversité
des projets illustre la diversité des
approches, pluridisciplinaires et
complémentaires, dans plus d'une
vingtaine de pays d’Amérique du
Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.
L’UMR met en œuvre, au travers
de treize équipes scientifiques et
cinq plateformes technologiques,
des approches de génétique
quantitative, d’écophysiologie,
de biologie du développement
et de biomathématiques visant à
comprendre les bases génétiques
et fonctionnelles des caractères
agronomiques chez une vingtaine
d’espèces de plantes cultivées
méditerranéennes et tropicales.
Ses principales activités, utilisant les
derniers outils de la génomique et
de l’analyse fonctionnelle, portent
sur l’analyse et la valorisation des
ressources génétiques au travers
Caractérisation
et valorisation de
la biodiversité cultivée
L’objectif de l’UMR « Amélioration
génétique et adaptation des plantes
méditerranéennes et tropicales »
(UMR AGAP, Cirad/Inra/Montpellier
SupAgro) est de contribuer à
l’élargissement des connaissances
et à la création de variétés adaptées
à une gamme d’environnements
Comment faciliter la résilience des agricultures familiales
à base de racines et tubercules ?
Les bases génétiques des plantes à racines et tubercules (manioc, patate douce,
igname, taro) sont, dans un pays donné, souvent très étroites, mais la variation de la
diversité allélique entre les régions est significative. L’adaptation aux changements
globaux peut donc être renforcée par la distribution de diversité sur de grandes
distances. Cependant, les plantes à racines et tubercules ne bénéficient pas de filières
semencières ; le petit paysannat doit donc gérer son propre matériel et peu de
producteurs ont accès aux variétés issues des centres de recherche. C’est à partir de
ce constat qu’a été développé un système décentralisé qui permet d’apporter chez
les producteurs une forte diversité allélique sous la forme de clones de variétés ou
d’hybrides. Le principe est simple : éviter la concentration des moyens nécessaires
pour faire de l'amélioration génétique et distribuer des gènes pour mieux les
conserver et, surtout, les utiliser. Sa mise en œuvre est complexe car cela suppose
qu’au préalable des jeux de variétés abritant une forte diversité allélique aient pu être
composés et de gros effectifs criblés à l’aide d’outils performants.
En pratique, la sélection d’un échantillon représentatif (10 % des variétés) de
la diversité utile de l’espèce évite les doublons et maximise la capture d’une
forte variabilité. Les génotypes introduits sont aussitôt multipliés puis distribués
directement aux producteurs qui restent responsables de la sélection finale et de
la redistribution aux voisins. Cette approche a été testée au Vanouatou avec le
taro (Colocasia esculenta). Les producteurs y sont dispersés et isolés sur 80 îles.
La distribution se fait au plus grand nombre en minimisant suivi et assistance. Des
inventaires au champ montrent que les variétés introduites sont conservées, que les
meilleures sont multipliées et distribuées via les réseaux d’échange et que les variétés locales ne sont pas menacées. Si des génotypes
devaient disparaître — ce qui est fréquent dans ces régions — ce qui compte in fine, c’est que les gènes utiles restent transmis via les
réseaux, consciemment ou inconsciemment. Cette approche, financée par le FFEM, est maintenant testée dans 19 pays d’Amérique du
Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie (financement du programme thématique de sécurité alimentaire - Union européenne).
Pour plus d’informations : www.ediblearoids.org
Biodiversité sauvage et cultivée et gestion des ressources naturelles
Producteur
avec diverses
variétés de taro.
V. Lebot © UMR AGAP