ScléroSe en plaqueS
12 Neurologies • Janvier 2014 • vol. 17 • numéro 164
Quelles sont, pour vous, les avancées attendues
pour les 2 ou 3 prochaines années dans votre domaine ?
ront très probablement dans les
critères d’évaluation de nos études.
Concernant l’évaluation de l’efca-
cité de nos traitements, nous allons
probablement évoluer vers une ré-
ponse optimale, avec absence d’ac-
tivité clinique et radiologique
(patients libres de toute activité), ce
qui impliquera de faire entrer l’IRM
dans le suivi systématique pour
l’évaluation de nos traitements.
L’atrophie cérébrale, paramètre
le mieux corrélé au handicap, est
établi à l’échelon d’un groupe au
travers des études, mais son appli-
cation à l’échelon individuel est en-
core difcile ; il n’est pas impossible
que l’on ait, à l’avenir, la possibilité
de mieux apprécier cette atrophie
dans la pratique quotidienne.
C’est très probablement la mise
sur le marché prochaine de nom-
breux traitements par voie orale
qui va modier la prise en charge
thérapeutique de nos patients.
Ce seront les premiers traitements
par voie orale qu’on pourra utiliser
en première intention et la ques-
tion posée portera sur l’utilisation
future des immunomodulateurs.
Est-ce la n des voies injectables ?
Par ailleurs, la multitude de molé-
cules dans notre arsenal thérapeu-
tique va rendre très complexe le
passage d’une molécule à l’autre.
Nous aurons donc à mener une
réexion sur des algorithmes de
prise en charge thérapeutique et
nos décisions seront de plus en
plus des décisions partagées.
L’autre avancée sera très probable-
ment la prise en compte plus pré-
pondérante d’autres paramètres
de suivi que la poussée. Les dif-
férentes dimensions du handicap
(cognition, handicap social) entre-
«La multitude de
molécules va rendre
complexe le passage
d’une molécule à l’autre.
Nous aurons à établir
des algorithmes de
prise en charge et nos
décisions seront de plus
en plus des décisions
partagées.»
considérablement amélioré la
qualité de vie de nos patients.
Enn, on ne peut éviter de parler
des nouveaux traitements de
fond par voie orale, et notam-
ment de la mise sur le marché ré-
cente de la première forme orale,
certes pour sa grande utilisation
en deuxième intention, mais qui
modie considérablement la
prise en charge thérapeutique
et notre réexion sur différents
aspects, notamment l’adhésion au
traitement.
Quels sont les problèmes qui vous semblent encore non résolus et les
grands enjeux pour les années futures ?
Bien que de nombreuses avancées
aient été faites en matière de phy-
siopathologie, celle-ci reste tou-
jours très complexe, et la SEP ne
doit plus être considérée ce jour
comme une maladie uniquement
inammatoire et comme une
maladie ne touchant que la subs-
tance blanche.
Cela va amener à rééchir sur des
biomarqueurs de la maladie
SEP. Ceci sera probablement à
l’origine d’un traitement dit “à la
carte”.
Enfin, au-delà des traitements
immunomodulateurs et immu-
nosuppresseurs, d’autres ap-
proches très intéressantes - ré-
myélinisation, utilisation de
cellules souches - verront pro-
bablement le jour. l
assez pertinents pour pouvoir
suivre l’évolution de la maladie et
la réponse aux traitements.
Par ailleurs, il n’est pas impos-
sible que, dans un avenir proche,
la pharmacogénétique et la
pharmacogénomique permet-
tront de déterminer pour chaque
patient une thérapeutique adap-
tée à sa propre pathogénie de la
Mots-clés :
Sclérose en plaques, Physiopathologie,
Diagnostic précoce, Handicap, Atrophie,
Traitements de fond, Voie orale
Correspondance
Dr Claude Mekies – Polyclinique du Parc 105 rue Achille Viadieu – 31400 Toulouse