La problématique climatique au Burundi ii
R é s u m é
La problématique climatique burundaise repose sur la vulnérabilité grandissante des
secteurs d’activités socio-économiques du pays. Elle s’inscrit dans un cadre global de la
variabilité du climat avec des particularités liées à la capacité d’adaptation limitée par le
manque de moyens technologiques et financiers propres au pays.
L’inventaire d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) a montré que le
Burundi est un très petit émetteur (2113.199 Gg équivalent CO2). Mais sa capacité
d’émission reste beaucoup inférieure à celle de séquestration (3067.24 Gg équivalent CO2)
de telle sorte que les émissions nettes de GES réglementés par le protocole de Kyoto soient
en faveur de la séquestration d’une valeur de 954.0410 Gg équivalent CO2.
Malgré cette capacité de séquestration, force est de constater que les impacts des
changements climatiques tant ponctuels que potentiels, résultant de la présence de GES
d’origine anthropique dans l’atmosphère, pèsent lourdement sur le pays beaucoup plus que
sur les pays du Nord grands émetteurs : paradoxe ! Ces changements climatiques ont et
auront davantage d’incidences sur la vie des êtres humains, les systèmes écologiques et
l’économie du pays si rien n’est fait. Il importe alors pour le pays d’agir, tant que faire se
peut, avant qu’il ne soit tard pour pouvoir s’y adapter. Une politique mobilisatrice s’impose
dans la mesure du possible, et les actions locales doivent précéder les actions
internationales pour une bonne méthodologie.
Bien que des incertitudes entourent le processus des changements climatiques, cela ne
devrait pas être une raison de retarder la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Elles
devraient plutôt amener le pays à se pencher sur les possibilités susceptibles d’atténuer les
vulnérabilités actuelles en augmentant de manière évolutive la capacité d’adaptation.
Ainsi, la définition d’une politique d’adaptation aux effets néfastes des changements
climatiques devra-t-elle être une grande préoccupation pour le Burundi, se matérialisant par
le renforcement des capacités portant sur les points suivants :
• la communication, l’éducation et la sensibilisation de l'ensemble des acteurs dans
les différents secteurs impliqués dans les changements climatiques.
• le transfert technologique visant les possibilités d’exploiter un des mécanismes de
flexibilité offerts par le protocole de Kyoto, "Mécanisme pour un Développement
Propre" (MDP).
• l’élaboration et la mise en œuvre des projets dans le cadre des programmes d’action
nationaux aux fins de l’adaptation (PANA).
• un certain nombre d’actions considérées comme particulièrement urgentes dans
différents secteurs clés de la vie socio-économique du pays les plus liés à la vie
quotidienne de l’être humain devront également être lancées dans l’immédiat, allant
du secteur agricole à celui de la santé en passant par les ressources en eau et le
secteur de l’énergie.
Bien que les pays africains en général et le Burundi en particulier ne contribuent que très
peu aux émissions globales de gaz à effet de serre, ils devraient cependant placer la
question des changements climatiques au cœur de leurs politiques nationales car le
caractère global de l’enjeu commande un traitement mondial sur la base d’un
développement d'échanges et d’une coopération régionale et internationale permanente et
renforcée.