l’enseignement des disciples. Et d’autre part, nous avons
Simon, qui était probablement lui aussi samaritain. Mais lui
reçoit l’Évangile d’une manière plus particulière, voire d’une
manière intéressée. Je propose que l’on s’intéresse d’abord
aux Samaritains, puis à Simon.
[1. Les disciples et les Samaritains]
Les Samaritains sont les habitant de la Samarie. Cette région
d’Israël a une histoire un peu particulière. Israël a été
divisé en plusieurs territoires. Il y avait la Galilée au
nord, la Samarie au centre et la Judée au sud. Quand les
Assyriens ont colonisé une partie d’Israël au VIIIe siècle
avant Jésus-Christ, ils ont expatrié un grand nombre de
Samaritains et ils ont laissé venir des étrangers s’installer
en Samarie. Ainsi, dans cette région, il y a eu un brassage de
populations. Les Juifs de Samarie se sont mélangés avec des
étrangers. Les Samaritains ont donc quelques racines juives,
mais ils ne sont pas complètement juifs. Ce statut de
« métis » ne plaisait pas aux juifs « pur-sang ». Il y avait
donc de la rivalité entre les Samaritains et les juifs. Il
était impensable qu’un Juif s’intéresse à un Samaritain, et
vice-versa. Ces deux populations ne pouvaient pas se supporter
et ne se côtoyaient pas.
Dans notre récit, Philippe, un Juif, va en Samarie pour guérir
des malades et pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Cette
démarche est totalement inédite, elle montre à quel point la
foi en Jésus ne doit pas être une religion liée à un peuple en
particulier. Depuis Abraham, le plan de Dieu concerne toutes
les nations. Les Juifs ont eu le privilège d’être ses
messagers, Dieu les a choisis pour porter le message, mais
tous les peuples sont égaux à ses yeux. D’ailleurs, Abraham
n’était pas juif, il était Chaldéen.
Si Dieu ne fait pas de distinction entre les ethnies, nous
sommes appelés à ne pas faire de favoritisme ou de
« défavoritisme » nous non plus. Lorsque Philippe parle de