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2010.docx
La Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers sont conscientes de la
situation financière délicate de l’assurance-maladie et qu’une réforme substantielle du
système de soins de santé en général s’impose. Les deux chambres professionnelles
estiment néanmoins que ni le projet de loi initial, ni ce qu’il en reste à ce jour, ne peuvent
être qualifiés de réforme structurelle alors que le texte avisé se limite à effectuer des
retouches ponctuelles et parcellaires à la législation en vigueur.
Les deux chambres professionnelles saluent les quelques initiatives affichées visant
à améliorer la prise en charge médicale des assurés, notamment par l’introduction d’un
« médecin référent », du dossier médical personnel et du tiers payant social ainsi que celles
tendant à imposer une meilleure coordination au sein du secteur hospitalier et la mise en
commun d’activités hospitalières. Ces initiatives favoriseront un meilleur accompagnement
des patients dans un environnement de soins de santé de qualité et mieux coordonné, tout
en devant permettre de réaliser des économies.
Pour autant que ces initiatives soient louables, la Chambre de Commerce et la
Chambre des Métiers ne peuvent souscrire au présent projet de loi qui ne s’attaque pas aux
problèmes de fond du système de soins de santé, notamment l’absence de concept global
de gouvernance des institutions de l’assurance maladie. La gouvernance, mais également la
prévision budgétaire et la maîtrise des coûts sont pourtant des facteurs décisifs de réussite
ou d’échec de toute entreprise. Le Gouvernement devrait par conséquent s’en inspirer au
lieu de transférer sur les assurés et les entreprises le surcoût financier résultant d’une
mauvaise gestion financière du système de soins de santé.
La Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers se rallient à l’analyse faite par
l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) dans sa publication d’octobre 2010
« Soigner mieux en dépensant moins – Feuille de route de l’Union des entreprises
luxembourgeoise pour réformer efficacement le système de soins de santé », laquelle relève
les réelles faiblesses du système de soins luxembourgeois et propose des mesures
substantielles pour parvenir à une stabilisation financière de l’assurance maladie.
La Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers ne partagent pas la conviction
du ministre au sujet de la réduction des dépenses dès 2011 grâce à la présente réforme.
Malgré l’incapacité des auteurs du projet de loi de fournir la moindre simulation chiffrée de
l’impact financier des mesures envisagées, la concrétisation de ces mesures nécessitera
des investissements préalables (non estimés à ce jour) qui annihileront les potentielles
réductions de dépenses espérées pour 2011 et 2012. Comme le budget pour 2011 de la
CNS a été adopté, malgré l’opposition des représentants des entreprises, sur base de
prévisions financières par ailleurs différentes de ce qu’envisage le projet de loi (notamment
l’indexation des tarifs, des forfaits et de l’accroissement du budget hospitalier à laquelle les
deux chambres professionnelles s’opposent avec véhémence), le critère d’urgence invoqué
par le Gouvernement pour faire passer en force l’adoption d’une réforme pourtant contestée
par toutes les parties concernées fait également défaut.
Au sujet de la méthode, la Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers se
doivent également de dénoncer la façon de faire du Gouvernement, consistant à soumettre
un projet de loi aux chambres professionnelles puis de négocier son contenu de façon
bilatérale et confidentielle avec certaines parties concernées. Les chambres
professionnelles se retrouvent alors à devoir analyser un projet de loi volumineux en
continuelle adaptation, les empêchant d’exercer leur mission légale en temps utile.