Origine et formation de l`Empire aztèque - Devoir-de

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Les témoignages des Espagnols, mais aussi les textes en langue aztèque et les trésors
archéologiques du Mexique nous permettent de reconstituer l'histoire des Aztèques. Tard
venus sur le haut plateau central mexicain, ils furent les héritiers de brillantes civilisations
millénaires. Regroupant au sein d'un empire structuré des populations variées, les Aztèques
réalisèrent une synthèse originale des différentes cultures du Mexique précolombien.
À la veille de la conquête espagnole, les Aztèques (en espagnol Aztecas), ou Mexicains
(Mexicas), dominaient la majeure partie du territoire du Mexique actuel. Leur empire, limité à
l'est et à l'ouest par les océans Atlantique et Pacifique, s'étendait des steppes arides du nord
jusqu'aux forêts tropicales du Guatemala.
Origine et formation de l'Empire aztèque
Les Aztèques étaient les héritiers de brillantes civilisations. Dans la région de la côte du
golfe du Mexique, dès le Ier millénaire avant notre ère, les Olmèques avaient construit des
pyramides et des autels, sculpté la pierre et le jade, inventé un calendrier et une écriture
pictographique, voire idéographique. Cette première civilisation du Mexique ancien, la
civilisation olmèque, disparut mystérieusement vers 200 avant J.-C. Un nouveau foyer de
civilisation émergea à Teotihuacán. Cette cité, célèbre pour ses deux pyramides du Soleil et
de la Lune (respectivement 63 m et 43 m de haut), domina la période classique. Le
rayonnement de Teotihuacán fut considérable : l'archéologie a montré que son influence
s'exerçait de Tikal (Guatemala) à Monte Albán (Oaxaca) et dans la zone du golfe du
Mexique. Au IXe siècle, l'abandon progressif de la grande cité classique, à la suite de
remous sociaux encore mal connus, provoqua le déferlement vers le sud des peuples
semi-nomades du nord du pays. La civilisation toltèque (Xe -XIIIe siècle) naquit de la fusion
de ces nomades guerriers avec des populations sédentaires ayant déjà atteint un haut
niveau culturel. De nouvelles invasions venues du nord provoquèrent la ruine de Tula,
capitale de l'Empire toltèque. C'est au cours de la période suivante, caractérisée par de
nombreux conflits entre cités, qu'apparurent les premiers témoignages relatifs aux
Aztèques. Les chroniques anciennes ont raconté leur longue marche à travers les steppes
désertiques du nord pour atteindre le haut plateau central mexicain.
Guidés par les « porteurs de dieu », les Aztèques furent dirigés vers la terre promise
par leur divinité tutélaire, Huitzilopochtli, le Colibri solaire. En 1325, les Aztèques fondèrent
leur capitale, Tenochtitlán (Mexico), sur un îlot de la lagune où ils avaient eu la vision
miraculeuse d'un aigle en train de dévorer un serpent sur un figuier de Barbarie. Une
mosaïque de cités-États rivalisant pour exercer leur hégémonie sur la région se créa. L'une
d'entre elles, Azcapotzalco, parut l'emporter, et les Aztèques durent lui payer un tribut et
lui fournir des troupes pour ses conquêtes. En 1428, l'arrivée au pouvoir à Mexico d'un
nouvel empereur, Itzcoatl, et l'alliance avec la ville de Texcoco permirent aux Aztèques de
se libérer du joug d'Azcapotzalco à l'issue d'un conflit violent. Avec la création de la triple
alliance regroupant Mexico, Texcoco et Tlacopan s'amorça une ère d'expansion militaire
continue qui ne fut interrompue que par l'arrivée des conquistadores espagnols.
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Les corrélats
Amérique centrale
Guatemala
Mexico
Mexique - Histoire - Le Mexique précolombien
Moctezuma
Olmèques
précolombiennes (civilisations)
Tenochtitlán
Teotihuacán
Toltèques
Les médias
Aztèques - histoire du Mexique précolombien
Les livres
Aztèques - fondation de Mexico-Tenochtitlán en 1325 (codex Mendoza),
page 504, volume 1
Société et gouvernement
Au fur et à mesure de l'expansion de l'empire, la société aztèque se diversifiait, tandis que
le gouvernement et l'administration des provinces se développaient. Les simples citoyens
(maceualtin) devaient le service militaire et participaient aux travaux collectifs. Chacun
recevait du calpulli (organisation tribale de quartier) une parcelle de terre pour y construire
sa maison et cultiver son champ. Les enfants recevaient une éducation gratuite dans les
telpochcalli (temples-écoles des guerriers). Si la majorité des maceualtin se consacrait à
l'agriculture, d'autres trouvaient des emplois dans le petit commerce, l'administration ou la
justice. Les guerres permanentes de l'empire offraient aux citoyens la possibilité
d'importantes promotions sociales. La capture de prisonniers durant les batailles pouvait
permettre aux plus humbles d'entre eux d'accéder aux hautes charges de la hiérarchie
militaire. Le titre de tecuhtli (seigneur ou dignitaire) distinguait ceux qui étaient investis des
hautes fonctions militaires ou civiles. L'empereur leur fournissait, à titre viager, des terres
qui étaient cultivées par des maceualtin ou par des esclaves. Ils bénéficiaient d'une partie
du tribut versé par les provinces. Leurs fils étaient instruits dans les calmecac (templesécoles qui formaient les futures élites de l'empire).
Classes intermédiaires, les artisans et les négociants jouissaient d'organisations
communautaires propres. Les premiers, orfèvres, joailliers ou plumassiers, étaient groupés
en corporations et en quartiers. Certains travaillaient dans les palais de l'empereur ou des
grands seigneurs. Les pochteca (négociants) étaient chargés du commerce de luxe avec
l'extérieur. Favorisée par les empereurs, cette classe mercantile était en plein essor. Ainsi,
les pochteca possédaient leurs propres tribunaux et pouvaient, honneur en principe réservé
à la noblesse, offrir aux dieux des victimes humaines achetées sur les marchés.
Le tlatoani (empereur) aztèque était choisi par un collège électoral composé de l'élite
militaire et sacerdotale de l'empire. À sa mort, son frère ou son neveu le remplaçait.
D'origine divine, le pouvoir du tlatoani n'était limité que par le grand conseil que l'empereur
devait consulter avant toute décision importante. La direction des trente-huit provinces qui
constituaient l'empire relevait, en principe, de la triple alliance. En fait, Mexico dominait
largement l'empire, Texcoco faisant figure de capitale judiciaire et intellectuelle. Ces
provinces conservaient une large autonomie interne, mais devaient payer un tribut dont la
perception était assurée par un fonctionnaire aztèque, le calpixque, assisté de scribes. Les
registres d'imposition des diverses provinces ont révélé l'extraordinaire richesse et variété
des produits envoyés à Tenochtitlán : maïs, cacao, caoutchouc, coton, peaux de jaguar,
cuivre, turquoise, or..., mais aussi produits travaillés, vêtements d'apparat, coiffures de
plumes, céramiques, bijoux, etc.
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Les corrélats
Tenochtitlán
Les livres
Aztèques - reconstitution de la capitale de l'Empire aztèque, page 502, volume 1
Aztèques - maquette de Tenochtitlán, page 503, volume 1
calendrier - le calendrier aztèque, page 812, volume 2
La religion aztèque et la guerre sacrée
Selon leur religion, les Aztèques vivaient durant la cinquième ère de l'histoire de l'univers.
Les quatre ères, ou soleils, précédentes ayant été détruites par des cataclysmes, les dieux
s'étaient réunis à Teotihuacán pour la création du cinquième soleil. Deux divinités furent
choisies pour se jeter dans un grand brasier et furent transformées, l'une en Soleil et
l'autre en Lune. Ces deux astres, d'abord immobiles, exigèrent le sacrifice des autres
divinités. Grâce à l'« eau précieuse », c'est-à-dire le sang des sacrifiés, le Soleil et la Lune
entreprirent leur course cosmique. Ce mythe explique l'importance, pour les Aztèques, de
la guerre sacrée pourvoyeuse de prisonniers destinés au sacrifice. L'exécution rituelle de
victimes humaines était censée alimenter la machine cosmique et assurer le retour
périodique du Soleil et de la Lune. À la fin des temps, ces deux astres devaient disparaître,
des monstres venir dévorer les hommes et des tremblements de terre anéantir l'humanité.
Au sein du panthéon aztèque, on peut distinguer les vieilles divinités agricoles des
populations sédentaires et les dieux stellaires et guerriers des nomades venus du nord.
L'incorporation à l'empire de nouveaux peuples s'accompagnait de l'intégration de leurs
dieux au panthéon des vainqueurs. De l'empereur au médecin, de l'orfèvre au tisserand en
passant par les courtisanes, toutes les activités humaines bénéficiaient d'une protection
surnaturelle. La dévotion des fidèles se manifestait par des prières, par des offrandes et par
de grandes fêtes religieuses qui rythmaient le cours de l'année liturgique. Le calendrier
aztèque comportait vingt cérémonies religieuses importantes. Des sacrifices humains en
l'honneur des dieux étaient pratiqués, accompagnés de chants, de danses et de la
représentation des mythes fondamentaux du peuple aztèque (voir encadré page 502).
Un clergé important était chargé du service des dieux et des temples. Certains de ses
membres se consacraient à des observations astronomiques, tandis que d'autres
peignaient dans les codex (livres) l'histoire des dieux et des hommes. Des théologiens
essayaient d'ordonner ce panthéon foisonnant, l'un d'eux allant jusqu'à imaginer l'existence
d'une divinité unique.
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Les corrélats
calendrier - Les principaux systèmes calendaires - Le calendrier aztèque
masque - La tradition du masque hors d'Europe
Quetzalcóatl
Les médias
Aztèques - le panthéon aztèque
Les livres
Aztèques - cérémonie du Feu Nouveau (codex Borbonicus), page 505, volume 1
Aztèques - planche de calendrier divinatoire (codex Borbonicus), page 505,
volume 1
Arts et littérature
L'architecture aztèque est mal connue, les Espagnols ayant détruit la ville de Mexico après
la conquête. Les textes anciens nous offrent quelques descriptions et les fouilles récentes
du grand temple de la capitale nous donnent une idée de la splendeur des monuments
religieux et des palais aztèques. Les musées du monde entier conservent de nombreuses
statues et bas-reliefs en pierre, dont le fameux calendrier aztèque. La perfection des
œuvres des artistes précolombiens, qui travaillaient le jade, le cristal de roche et réalisaient
des masques incrustés de turquoise et des boucliers recouverts de mosaïques de plumes,
suscita l'admiration des Européens.
La langue nahuatl, ou aztèque, notée en glyphes qui constituaient à eux seuls un art,
est une langue souple et riche, apte aussi bien à retracer avec précision des événements
qu'à exprimer des idées abstraites ou des poésies sonores et rythmées. La musique était
étroitement associée à la poésie, et les textes étaient déclamés avec accompagnement de
percussions ou d'instruments à vent.
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Les corrélats
Amérique latine
architecture - Les lois physiques de l'architecture
Mexico
Mexique - Arts - Beaux-arts - Les civilisations précolombiennes
précolombiennes (civilisations)
précolombiennes (civilisations) - Une grande richesse artistique
Les livres
Aztèques - sculpture en pierre représentant Xochipilli, jeune dieu des fleurs,
page 502, volume 1
Aztèques - sculpture en pierre représentant Chalchiuhtlicue, page 504, volume 1
Aztèques - masque à décor de mosaïque en corail, turquoise, nacre et
obsidienne, page 504, volume 1
Aztèques - temple de Quetzalcóatl, le « Serpent à plumes », à Teotihuacán,
page 505, volume 1
Conquête et survivance du monde aztèque
Les Espagnols débarquèrent au Mexique en 1519 avec des armes à feu et des chevaux
que les Indiens prirent pour des créatures surnaturelles. Mais c'est davantage
l'hétérogénéité de l'Empire aztèque que la supériorité militaire des conquistadores qui
permit à ces derniers de l'emporter rapidement. Cortés s'allia en effet avec des populations
indigènes désireuses de se libérer du pouvoir aztèque. Malgré la brutalité de la conquête et
de la christianisation, la culture indigène a résisté à la colonisation espagnole. Si les élites de
l'empire ont rapidement disparu, les masses paysannes ont conservé leurs traditions. Un
million d'Indiens mexicains parlent encore la langue aztèque.
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Les corrélats
Amérique du Nord - Histoire - La conquête européenne
conquistador
Cortés Hernán
Mexique - Histoire - Le Mexique colonial
Mexique - Histoire - Le Mexique précolombien
Rivera Diego
Soustelle Jacques
Les livres
colonisation - Cortés, ses soldats, son serviteur noir et doña Marina, page 1183,
volume 3
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Les indications bibliographiques
G. Baudot, les Lettres précolombiennes, Privat, Toulouse, 1975.
A. Caso, le Peuple du soleil : la religion aztèque, G. Trénadiel, Paris, 1991. Codex
Azcatitlan : 350 ans d'histoires aztèques-mexica, BNF, Paris, 1995.
M. León Portilla, la Pensée aztèque, Seuil, Paris, 1985.
J. Soustelle, la Vie quotidienne des Aztèques, Hachette, Paris, 1989.
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