PARTICULARITES DE L’ALIMENTATION DES PERSONNES AGEES Journée des Directeurs d’EHPAD 16/10/2008 Aude Massoulard Médecin coordonnateur réseau LINUT PLAN Retentissement du vieillissement sur l’alimentation: Diminution de l’appétit, - Diminution des capacités à s’alimenter, Les besoins nutritionnels spécifiques des personnes âgées, Les pathologies nutritionnelles et leurs conséquences, Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Vieillissement sensoriel Vieillissement du goût goût:: Diminution du seuil de perception des saveurs : sucré (2,7) < acide (4,3) < amer (6,9) < salé (11,6) appétence prononcée pour le sucré, resalage++ Vieillissement de l’odorat: du seuil de perception des odeurs débute chez l’Homme (20 ans) chez la Femme (40 ans) s’accélère après 60-70 ans. Goût permet la discrimination des saveurs tandis que l'odorat détermine la nature de la substance. – Conséquences : – => appétit car préparations perçues plus fades. fades. Vieillissement de l ’appareil digestif: Retard de la vidange gastrique absorption plus lente et donc anorexie suivant la prise alimentaire plus longue: longue: satiété tardive Respecter au moins 3 heures après la fin d’un repas principal ou 2 heures ½ après une collation avant de donner le repas suivant. Ralentissement du transit intestinal Constipation chronique chronique:: 50% 50% des résidents en institution - Facteurs favorisants : – Facteurs environnementaux : changement habitudes de vie, difficultés d’accès aux toilettes, bassin, délai de réponse long des soignants, inconfort psychologique par le voisinage, – Inactivité physique, – Mauvaise hygiène diététique : consommation faible en eau et fibres, faible consommation calorique - Conséquence: Conséquence: anorexie, incontinence, anxiété, dépression dépression.. Troubles de l’appétit: •Mauvaise régulation physiologique de la satiété: satiété: - Dysrégulation à court terme terme:: satiété précoce au cours du repas repas.. - Dysrégulation à long terme terme:: pas d’augmentation de la consommation après une période de jeune jeune.. Polymédication Plus de 5 médicaments/repas =>Sensation de plénitude gastrique Effets secondaires possibles: Modification du goût , Sécheresse buccale , Aphtes, mycoses, Troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation, diarrhée…) Anorexie , DONNER LES MEDICAMENTS EN FIN DE REPAS DE PREFERENCE (sauf cas particuliers) Facteurs psychologiques. Personne âgée plus fragile psychologiquement, sensible à la dépression, Idées préconçues, méconnaissance des besoins: phobie des graisses, Altération des fonctions supérieures: troubles du comportement alimentaire, difficulté à s’alimenter; Problèmes socio familiaux :perte du conjoint, diminution des ressources, isolement, institution… ↓ des apports alimentaires PLAN Retentissement du vieillissement sur l’alimentation: - Diminution de l’appétit, Diminution des capacités à s’alimenter, Les besoins nutritionnels spécifiques des personnes âgées Les pathologies nutritionnelles et leurs conséquences Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Vieillissement de l’appareil buccodentaire Altération dentition ou mauvais état gingival. Difficultés masticatoires ; Sécheresse buccale ; Mycoses buccales ⇒ modification des choix des aliments : les aliments les plus durs sont délaissés. Nécessité d’adapter les textures. Les troubles de la déglutition Causes: -Maladies neurologiques: AVC, démence d’Alzheimer, maladie de Parkinson… Très fréquents chez la population âgée. Risques: -Fausses routes (asphyxie, infections pulmonaires…) - ↓ du bol alimentaire: dénutrition. Nécessité d’adapter les textures des aliments et/ou boissons. Perte d’autonomie •Dépendance physique ou psychique pour s’alimenter s’alimenter:: •Incapacité à: - faire ses courses, - préparer les repas, - dire ce que l’on aime, •Dépendance physique pour la prise des repas; • Oubli de : - prendre un repas, - l’utilisation des outils pour manger, - que l’on vient de manger, •Perte du rythme alimentaire PLAN Retentissement du vieillissement sur l’alimentation: - Diminution de l’appétit, - Diminution des capacités à s’alimenter, Les besoins nutritionnels spécifiques des personnes âgées, Les pathologies nutritionnelles et leurs conséquences Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Besoins énergétiques: Chez le sujet âgé, le rendement énergétique est de 20 à 30% inférieur par rapport au sujet plus jeune. Mais activité physique diminuée. Chez la personne âgée en bonne santé, les besoins sont donc identiques voire supérieurs (en fonction de l’activité physique) à ceux des adultes. 35kcal/kg/j En cas de maladie : Anorexie + augmentation des dépenses énergétiques et des réserves nutritionnelles (muscle, os) qui ne sont jamais totalement reconstituées. amaigrissement progressif fragilisation Survenue de complications : dénutrition, chutes, infections, escarres,…. SUCRES COMPLEXES 1g de glucides = 4kcal Rôle: Sources de glucides lents permettant l’apport d’une énergie de longue durée Ils apportent aussi fibres, protéines végétales, vitamines et minéraux Sources: Pain Céréales féculents (pâtes, semoule, riz, pommes de terre) légumes secs Besoins: 50 à 55% de L’AJR Soit environ 200 à 300g/j SUCRES RAPIDES Rôle: Source d’une énergie rapidement utilisable Plaisir Sources: Morceaux de sucre, sucre en poudre, bonbons, confitures… Besoins: Maximum 10% de L’AJR Troubles du métabolisme des glucides retard de sécrétion d’insuline après absorption de glucose Risque d’hyperglycémie postpost-prandiale difficulté de stocker le glucose dans le muscle moindre stock de glycogène Risque d’hypoglycémie matinale Le jeun nocturne ne doit pas dépasser 12H Goûter indispensable Servir des sucres lents le soir+++ LIPIDES 1g de lipides: 9kcal = 10g Sources Matières grasses d’origine ANIMALE MG SATUREES Matières grasses d’origine VEGETALE MG INSATUREES Beurre 82% Crème fraîche 30% Saindoux 94% Huiles Margarine végétales Viandes grasses Charcuteries Abats Pâtisseries Biscuits industrielles fromages Poissons 100% 82% UTILISATION : - Varier les huiles ; - Utilisation à cru pour l’apport en vitamines ; 30 à 35% de l’AJR Vieillissement: modification de la composition corporelle. Augmentation de la masse grasse, Diminution de la masse maigre: sarcopénie (muscle, os, cerveau, eau…) Métabolisme des protéines: synthèse protéique catabolisme protéique conservé Les besoins sont supérieurs au sujet jeune:1g/kg/j Modification de la répartition du tissu adipeux (viscérale et musculaire) PROTEINES 1g de protéines= 4kcal Sources Viandes Poissons Œufs Crustacés Fruits de mer Charcuterie (mais toutes ne peuvent pas substituer une viande) Équivalences Il y a la même quantité de protéines (20g) dans 100g de viande 1 portion 100g de poisson 3 poissons panés 100g de jambon cuit 1 boudin 2 oeufs 4 saucisses de Strasbourg 120 à 150g de charcuterie Besoins personnes âgée en bonne santé: 1g/kg/j CALCIUM Sources: 300 mg de calcium ¼ de litre de lait 50g de Saint Nectaire 2 yaourts 50g de Saint Paulin 300g de fromage blanc 45g de bleu 5 petits suisses de 60g 40g de cantal, de 15 fromages fondu Besoins:1200mg/j Hollande 30g de gruyère Certaines eaux sont également riches en calcium : EAU TENEUR EN CALCIUM Talians ® 596mg/l Contrex ® 486mg/l Hépar® Hépar ® 555mg/l FRUITS ET LEGUMES Rôle: Ils apportent des vitamines, des minéraux, des fibres, de l’eau, du sucre Sources: Fruits et légumes CRUS= plus riches en vitamines et unique source de vitamines C Fruits et légumes cuits ✭: jus , fruits cuits, au sirop Besoins: Dont au moins un cru par jour Fibres Rôles : Régulation du transit intestinal lutter contre la constipation Sources : Fruits et légumes Fruits secs Pain et céréales complets Apports : pour 100g Pain complet : 10g Petits pois cuits : 6g Pain blanc : 3g Haricots verts : 3g Lentilles cuites : 3g Carottes, épinards, brocoli cuits : 3g Pommes de terre : 1g Abricot sec : 18g Pruneaux sec : 13g Kiwi, poire, prune : 2,5g Abricot, fraise, pomme, banane pêche : 2g Orange, pamplemousse, clémentine : 1,5g Raisin, pastèque : 0,5g Besoin: 20-30g/j Troubles du métabolisme de l’eau Le vieillissement est un facteur de déshydratation: Diminution physiologique de la masse maigre (15%d’eau entre 30 et 70ans), Diminution de la sensation de soif, Diminution de capacité de concentration des urines et de rétention du Na (1l de plus de diurèse/adulte de 25 ans), Médications diurétiques. incontinence. Apport en eau : boire suffisamment dans la journée Petit déjeuner -1 bol (250ml) de café, thé, chocolat, … Matinée - 1 verre d’eau (125ml) - 1 tasse (200ml) de café, thé, chocolat, … -1 verre d’eau (125ml) -1 verre de vin (125ml) - 1 verre de jus de fruits (125ml) Goûter Déjeuner Dîner -1 assiette de potage (250ml) -1 verre d’eau (125ml) -1 verre de vin (125ml) Soirée - 1 tasse de tisane (200ml) PLAN Retentissement du vieillissement sur l’alimentation: - Diminution de l’appétit, - Diminution des capacités à s’alimenter, Les besoins nutritionnels spécifiques des personnels âgées, Les pathologies nutritionnelles et leurs conséquences Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Les Pathologies nutritionnelles sont plus fréquentes chez les personne âgées Dénutrition Diminution des apports alimentaires, Modification de qualité des apports alimentaires (↓ viande) Augmentation des dépenses (maladies) Excès de poids (surpoids et obésité) diminution de la taille, modification de la composition corporelle au profit de la masse grasse, modification de la répartition du tissu adipeux (viscérale et musculaire), Tendance à la réduction de l’activité physique Modification de la qualité des apports alimentaires (augmentation des lipides et sucres simples) CES PROBLEMES SONT PLUS FREQUENTS CHEZ LES PERSONNES AGEES Prévalence de la dénutrition > 75 ans à Domicile Maison de retraite 20 % 50 % 30 4% Prévalence de l'obésité selon l'âge en Limousin D 25 ND Hôpital 20 hommes 15 Evénement intercurrent sur terrain fragilisé ? femmes 10 DIU nutrition de la personne âgée 5 0 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 85 ans ans ou + 18 16 % Prévalence de la dénutrition selon l'âge en Limousin 14 12 10 8 hommes femmes 6 4 2 0 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 85 ans ans ou + L’ETAT NUTRITIONNEL CONDITIONNE - l’état de santé Cardiovasculaires (insuffisance coronaire, HTA, AVC, embolies pulmonaires insuffisances cardiaques) Diabète insuffisance respiratoire Cancers… Déficit immunitaire Fonte musculaire: perte d’autonomie, escarres, chutes, Perte osseuse: osseuse: fractures Retard de cicatrisation Troubles psychologiques: dépression, aggravation des démences -l’espérance de vie - l’autonomie - la qualité de vie POURQUOI PREVENIR? - Maintien de l’autonomie pour les déplacements et les transferts; - Moins d’escarres, - Moins d’infections, - Moins de dépression et de troubles du comportement, - Moins de chutes et fractures, - Moins d’incontinences, - Moins de décompensations cardiaques…. - car il est toujours plus facile et moins coûteux de prévenir que de traiter.Le temps donné au moment des repas est du temps gagné au moment des soins. PLAN Retentissement du vieillissement sur l’alimentation: - Diminution de l’appétit, - Diminution des capacités à s’alimenter, Les besoins nutritionnels spécifiques des personnes âgées, Les pathologies nutritionnelles et leurs conséquences Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Comment l’institution peut elle améliorer l’état nutritionnel des résidents? Fournir une alimentation source de plaisir Alimentation de qualité équilibrée et variée : - Fabrication des repas sur place avec service en liaison chaude, - Utilisation de matières premières de qualité, intéressantes sur le plan nutritionnel en favorisant les préparations « maison » plutôt que les plats industriels; -Utilisation d’un plan alimentaire pour la rédaction des menus, - Varier les préparations; -Démarche qualité autour des repas; - Fournir une alimentation adaptée aux goûts et aux capacités du résident: L’impliquer, lui laisser du choix - Recueil des fiches de gouts et dégouts dès l’entrée dans la structure, - Proposer des plats et une structure des repas conformes aux habitudes culturelles des convives, - Organiser des commissions de menus pour permettre une communication des cuisiniers, soignants et résidents autour des repas, - Permettre l’adaptation des « régimes » et des textures en fonction des capacités masticatoires et de déglutition :variété des préparations, présentation, qualités gustatives et nutritionnelles. Fournir une alimentation conviviale: Organiser des animations autour de l’alimentation : donner de la vie à l’institution : repas à thème, culinothérapie, épluchage…. Eviter les frustrations et les interdits à table; Rôle de l’environnement: •Rôle du personnel de service: optimiser l’accompagnement au moment des repas, •Environnement agréable en salle de restaurant : locaux, vaisselle, décoration, matériel ergothérapeutique. •Proposer des horaires de repas adaptés et laisser le temps… Proposer une prise en charge nutritionnelle adaptée: - Dépister les résidents présentant des troubles nutritionnels: poids, taille, IMC, MNA, - Leur proposer une prise en charge, - Assurer un suivi. Ceci requiert: Du personnel de cuisine formé, en nombre suffisant, La possibilités de choisir de denrées de qualité, Avoir un mode production adapté, Une concertation et une communication efficace des équipes: administratives, médicales, soignantes, hôtelières et de cuisine concernant les adaptations de textures, les régimes et les enrichissement et l’utilisation des compléments nutritionnels; Des équipes hôtelières formées et en nombre suffisant pour fournir une aide au repas de qualité, Des horaires de travail compatibles avec une organisation de la journée du résident. C’est l’institution qui doit s’adapter au résident et non le résident qui doit s’adapter au personnel et à la structure. Alimentation joue un rôle fondamental au niveau de la santé de la personne âgée. Tout ce qui se passe autour de l’assiette est aussi important que ce qu’il y a dans l’assiette Environnement Accompagnants