Intégration de la simulation

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Journal de Chirurgie Viscérale (2012) 149, 55—63
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
ARTICLE ORIGINAL
Intégration de la simulation dans la formation des
internes en chirurgie. Programme pédagogique du
centre de simulation médicale de la faculté de
médecine de Nice夽
The place of simulation in the surgical resident curriculum. The pedagogic
program of the Nice Medical School simulation center
J. Bréaud a,∗, D. Chevallier a, E. Benizri a,
J.-P. Fournier a, M. Carles a, J. Delotte a,
N. Venissac a, A. Myx a, A. Ianelli a, J. Levraut a,
D. Jones b, D. Benchimol a
a
Centre de simulation médicale, faculté de médecine de Nice, université de Nice
Sophia-Antipolis, 06000 Nice, France
b
Carl Shapiro Simulation Centre, Beth Israël Deaconess Hospital, Harvard Medical School,
Boston, États-Unis
Disponible sur Internet le 11 février 2012
MOTS CLÉS
Enseignement ;
Simulation ;
Cœliochirurgie ;
Facultaire
Résumé
Introduction. — L’enseignement de la chirurgie repose sur un enseignement facultaire, un enseignement au bloc opératoire et au lit du malade associé éventuellement à une formation au sein
des laboratoires d’anatomie ou de chirurgie expérimentale. Celui-ci peut être complété par un
apprentissage utilisant les différentes techniques de simulation. L’apprentissage par simulation,
largement répandu outre-atlantique, permet, sans aucun risque pour les patients, d’intervenir
sur plusieurs éléments de la formation chirurgicale.
Méthodes. — Le curriculum développé au centre de simulation de la faculté de médecine de
Nice Sophia-Antipolis concerne l’ensemble des internes en chirurgie de la faculté de médecine.
Résultats. — Chaque interne bénéficie d’une formation théorique (initiation à la check-list de
bloc opératoire), une formation aux scenarii médicochirurgicaux sur mannequin haute-fidélité
et une formation aux gestes techniques de chirurgie ouverte et cœlioscopique sur deux ans,
suivie d’un examen de validation d’aptitude technique. Ce curriculum a été accrédité par
l’American College of Surgeons, constituant le premier programme de ce type en France.
Conclusion. — Ce programme constitue un modèle, répondant aux vœux de l’Académie de
chirurgie de voir l’émergence d’écoles de chirurgie.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
DOI de l’article original : 10.1016/j.jviscsurg.2011.12.007.
Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Journal of Visceral
Surgery, en utilisant le DOI ci-dessus.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (J. Bréaud).
夽
1878-786X/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.jchirv.2011.09.007
56
J. Bréaud et al.
KEYWORDS
Training;
Laparoscopic
simulation;
Academic teaching
Summary
Introduction. — Surgical training relies on medical school lectures, practical training in patient
care and in the operating room including instruction in anatomy and experimental surgery.
Training with different techniques of simulators can complete this. Simulator-based training,
widely used in North America, can be applied to several aspects of surgical training without any
risk for patients: technical skills in both open and laparoscopic surgery, the notion of teamwork,
and the multidisciplinary management of acute medico surgical situations.
Method. — We present the curriculum developed in the Simulation Center of the Medical School
of Nice Sophia-Antipolis. All residents in training at the medical school participate in this
curriculum.
Results. — Each medical student is required to pursue theoretical training (familiarization with
the operating room check-list), training in patient management using a high fidelity mannequin for various medical and surgical scenarios, and training in technical gestures in open and
laparoscopic surgery over a 2-year period, followed by an examination to validate all technical aptitudes. This curriculum has been approved and accredited by the prestigious American
College of Surgeons, making this the first of its kind in France.
Conclusion. — As such, it should be considered as a model and, in accordance to the wishes of
the French Surgical Academy, the first step toward the creation of true schools of surgery.
© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Le cursus national de chirurgie recommandé par l’Académie
de chirurgie repose sur une triade associant un enseignement facultaire, une formation pratique hospitalière au bloc
opératoire et au lit du patient et un apprentissage au sein
des laboratoires d’anatomie, de chirurgie expérimentale ou
bien encore sur simulateurs [1].
L’enseignement au lit du malade et au bloc opératoire
représente la pierre de voûte de la formation des internes
en chirurgie, a fortiori en tenant compte de la complexification croissante des patients. Toutefois, la rentabilité
de celui-ci semble moins évidente par la conjonction de
plusieurs facteurs. Parmi eux, nous pouvons citer la diminution de l’impact didactique des stages hospitaliers en
raison de leur hétérogénéité [2], du défaut d’encadrement
[3] et surtout du manque d’évaluation de l’enseignement
[3]. L’apparition du repos compensateur réglementaire qui a
considérablement réduit le temps d’apprentissage hospitalier [4]. L’efficacité didactique de l’apprentissage pratique
au bloc opératoire qui est sérieusement remise en question
[5].
Même si la notion d’enseignement par simulation est
ancienne [6], les techniques d’apprentissage par simulation ont eu ces dernières années un essor considérable,
notamment par le développement de la cœlioscopie et des
nouvelles technologies.
Le concept d’enseignement par simulation repose sur la
définition d’un cursus, le développement de supports techniques plus ou moins complexes et la mise en place de
systèmes d’évaluation de l’enseignement.
L’apprentissage de la chirurgie se prête tout particulièrement à ce type d’enseignement pour différents aspects.
L’aspect technique avec la possibilité via des simulateurs de
développer une aptitude technique pérenne [7] sur certains
gestes (gestuelle cœlioscopique [8—10], endoscopique, de
chirurgie ouverte). L’aptitude au raisonnement devant certaines situations cliniques et la notion de travail en équipe.
Enfin, l’évolution des pratiques chirurgicales doit intégrer
une dimension médicolégale et la notion de certification
et de formation continue. Ainsi, outre-atlantique, l’impact
médicolégal [11] et économique [12] d’une formation sur
simulateur avant certification pour certaines spécialités ou
techniques « à risque » est maintenant reconnu. Les patients
sont rassurés que les praticiens qui s’apprêtent à pratiquer
des actes invasifs sur eux aient été formés sur simulateurs
[13].
Plusieurs sociétés savantes ont débuté une politique
d’accréditation des centres de simulation [14]. Des agences
de santé, telles que le National Health Service anglais ou la
Haute Autorité de Santé française sont en train d’intégrer
la simulation dans leurs recommandations pour la formation médicale initiale ou le développement professionnel
continu. De même, un consensus européen d’intégration
de la simulation dans l’apprentissage cœlioscopique a été
proposé [15].
Outre-atlantique, la place de la simulation dans
l’apprentissage de la chirurgie est clairement définie, sous
forme notamment aux États-Unis du programme Fundamentals of Laparoscopic Surgery, développé par la Society of
American Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons [16]
dont la validation est recommandée pour obtenir une certification en chirurgie digestive [17] ou bien encore par le
développement du programme d’accréditation des centres
de simulation médicale (Accredited Education Institutes)
sous l’égide de l’American College of Surgeons.
L’objectif principal de ce travail est de présenter le programme d’intégration de la simulation dans la formation des
internes en chirurgie mis en place à la faculté de médecine
de Nice Sophia-Antipolis.
Après avoir exposé les bases conceptuelles d’un apprentissage par simulation et la méthodologie utilisée à Nice, le
cursus développé sera présenté. Les différents aspects de ce
programme ainsi que les évolutions ultérieures seront alors
abordés.
Matériel et méthode
Bases conceptuelles de l’enseignement par
simulation
La simulation peut être définie comme un processus éducatif qui remplace la rencontre avec de vrais patients par
Intégration de la simulation dans la formation des internes en chirurgie
des modèles artificiels, des acteurs ou des malades virtuels
[18]. Son but est de recréer des scenarii ou des apprentissages techniques dans un environnement réaliste, avec
comme double objectif le retour d’expérience immédiat et
l’évaluation des acquis.
La simulation médicale s’appuie sur des bases conceptuelles issues des sciences de l’éducation. Plusieurs modèles
y participent : le modèle de Kolb qui détaille plusieurs
stratégies d’apprentissage [19], le concept de pratique
volontaire [20], le concept d’éducation des adultes (andragogie) [14], ainsi que l’apprentissage en milieu réaliste [21]
pour ne citer que les principaux.
Les grands principes régissant tous ces modèles sont les
suivants :
• un apprentissage actif, clairement identifié en tant que
tel par les étudiants, la motivation, la définition claire
d’objectifs d’apprentissage pertinents, un niveau de difficulté approprié et croissant, des activités ciblées et
répétées, l’acquisition de connaissances bâti sur les
connaissances antérieures et/ou les erreurs, un enseignement tenant compte de la diversité des étudiants
et de leur connaissances antérieures, l’articulation avec
les sciences fondamentales, des mesures précises, le
retour d’expérience immédiat avec un environnement
réaliste, une approche multidisciplinaire et la réflexion
dans l’action [14,20,21] ;
• les techniques de simulation permettent en outre une
amélioration de la communication au sein d’équipes multidisciplinaires (bloc opératoire par exemple) [18]. Leur
application en médecine est directement issue du concept
d’analyse d’accidents survenus dans des domaines aussi
variés que l’industrie aéronautique ou nucléaire. Il existe
d’ailleurs un très grand parallélisme entre les problèmes,
leurs origines et leurs solutions entre la médecine et
l’industrie aéronautique [22].
57
chaises, écran interactif, tableau, équipements audiovisuels) pour le retour d’expérience et une partie « contrôle »
(pilotage des mannequins, enregistrement, diffusion).
Une quatrième salle accueille le matériel de simulation
chirurgicale.
Matériel de simulation
Le choix des différents supports de simulation s’est porté
après une analyse de la littérature, des possibilités techniques de chaque simulateurs ainsi que de leur diffusion afin
d’obtenir à long terme des données comparables et reproductibles.
Les supports pour la simulation médicale sont :
• plusieurs supports pour gestes techniques simples (tronc
pour drainage thoracique et introduction de voies veineuses, têtes d’intubation.) ;
• trois mannequins informatisés « haute fidélité » (Simman®
société Laerdal® ) pouvant interagir avec la salle, présentant des signes cliniques, des paramètres vitaux
modifiables. . . (Fig. 1).
Les supports pour la simulation chirurgicale sont :
• cinq dispositifs extrêmement simples pour l’apprentissage
de la chirurgie ouverte permettant un apprentissage des
sutures et des ligatures (Fig. 2) ;
• trois simulateurs de gestes cœlioscopiques simples utilisant des instruments réels. Le choix s’est porté sur
dispositif F.L.S® qui est le plus largement répandu (Fig. 3) ;
Méthodologie développée pour la conception
du programme de simulation
Une équipe d’enseignants universitaires (JPF, JL, DC, JB)
a été impliquée par l’institution dans la création et le
développement du centre de simulation de la Faculté
de Médecine de Nice. Cette équipe a bénéficiée de
deux périodes d’immersion au sein de centres de simulations reconnus (Carl Shapiro Simulation Centre—Beth
Israël Hospital—Harvard Medical School Boston États-Unis)
et d’une collaboration active entre la faculté de médecine
de Nice et Harvard Medical School.
À l’issue de cette période un projet architectural et pédagogique a été élaboré au sein de la faculté de médecine
de Nice, financé par la faculté et le conseil général des
Alpes-Maritimes par deux appels à projets successifs.
Le programme pédagogique a été élaboré par le comité
de pilotage du centre de simulation, composé des responsables du centre de simulation (JB, DC, JL) et des membres
du département de pédagogie médicale de la faculté de
médecine de Nice Sophia-Antipolis (JB, DC, JPF).
Figure 1.
Mannequin haute-fidélité SimMan® .
Figure 2.
Dispositif pour exercices de chirurgie ouverte.
Aspect architectural
Le centre de simulation de la faculté de médecine de
Nice Sophia-Antipolis dispose actuellement de trois salles
identiques, comportant chacune une partie « médicale »
(salle d’urgence totalement reconstituée, pourvue de tout
le matériel médical réel (permettant un apprentissage en
contexte authentique), une partie « pédagogique » (tables,
58
Figure 3.
J. Bréaud et al.
Simulateur Fundamentals of Laparoscopic Surgery® .
• trois simulateurs cœlioscopiques en réalité virtuelle dont
un permet un apprentissage de la chirurgie robotique
(Simsurgery® ) et un est doté d’un retour de force
(LapMentor® Simbionix® ) (Fig. 4).
Le Tableau 1 présente le matériel disponible au centre
de simulation de la faculté de médecine de Nice.
Équipe pédagogique
Les responsables du développement des cursus médicaux
et chirurgicaux en simulation bénéficient d’une formation continue et d’une collaboration internationale dans le
domaine de la simulation médicale et chirurgicale.
Sept chirurgiens exerçant au CHU de Nice sont impliqués
dans la formation des internes en chirurgie. Ils sont spécialisés en chirurgie pédiatrique (JB), chirurgie urologique (DC),
chirurgie thoracique (NV), chirurgie digestive (EB, AI, AM)
et gynécologie-obstétrique (JD). Chacun d’entre eux possède une expérience en cœlioscopie (plus de 100 procédures
et une activité chirurgicale régulière cœlioscopique sur des
procédures spécifiques [15]) ainsi qu’une formation administrée par les responsables du centre de simulation (JB, DC,
JPF) sur l’utilisation des simulateurs et leurs implications
pédagogiques.
Population ciblée
Les internes en chirurgie concernés par le programme pédagogique sont :
• les internes de première et deuxième année quelque soit
leur spécialité future ;
Tableau 1
Figure 4.
Simulateur LapMentor® .
• les internes en chirurgie générale, chirurgie thoracique,
chirurgie infantile, gynécologie-obstétrique et urologie de
troisième ou quatrième année.
Validation du centre de simulation et du
programme élaboré
Le centre de simulation de la faculté de médecine de Nice
a été, à la suite d’un processus de certification, reconnu
comme centre de simulation certifié (American Educational
Institute) par l’American College of Surgeons et fait partie
des 61 centres de simulations certifies comme tel de par le
monde. Ce processus de validation porte sur plusieurs volets,
Matériel disponible au centre de simulation médicale de la faculté de médecine de Nice.
Figure no
Matériel disponible
Type/nom
Nombre
Gestes techniques usuels
Tête d’intubation
Bras de perfusion
Thorax pour drainage thoracique
Pelvis pour drainage vésical
2
2
1
2
Mannequins haute-fidélité
Mannequin SimMan®
3
1
Dispositif pour chirurgie ouverte
Simulateur F.L.S®
Simulateur réalité virtuelle
5
3
2 (Simsurgery® )
1 (LapMentor® )
2
3
4
Technique chirurgicale
Intégration de la simulation dans la formation des internes en chirurgie
qu’ils soient architecturaux, organisationnels, techniques ou
bien encore éducatifs.
La validation des différents exercices et items du programme d’enseignement complémentaire par simulation
repose sur une analyse de la littérature et une sélection des
exercices ayant déjà fait l’objet de validation (exercices du
module F.L.S® , exercices du simulateur LapMentor® ), ou le
cas échéant de normes de validations établies par experts
(JB, DC, JD).
Résultats
Présentation du programme d’enseignement
par simulation
Le programme d’enseignement s’articule autour de trois
axes :
• un apprentissage technique aux gestes techniques usuels,
aux gestes chirurgicaux conventionnels et cœlioscopiques ;
• un apprentissage au travail en équipe (exemple du bloc
opératoire) ;
• un apprentissage clinique à la gestion multidisciplinaire
de situations médicochirurgicales aiguës aux urgences.
59
et Retract and dissect tissue du module Tissu Manipulation [simulateur SimSurgery® ], exercice Basic Task 6
[simulateur LapMentor® ]), la coagulation (exercice Basic
Task 8 [simulateur LapMentor® ]), ainsi que la réalisation
d’une cholécystectomie cœlioscopique non compliquée
(Fig. 5 : patient 1 module Cholecystectomy [simulateur
LapMentor® ]).
Les exercices retenus pour l’examen validant
la formation (internes en troisième ou
quatrième année) sont
La réalisation d’une anastomose vasculaire et digestive
(termino-terminale et termino-latérale) pour la chirurgie ouverte, validation de tous les exercices du module
F.L.S® , la validation de l’exercice de manipulation de
caméra à 30◦ et la réalisation d’une cholécystectomie
cœlioscopique (ou d’une cure de grossesse extra-utérine
pour les internes en gynécologie), cette procédure résumant la plupart des gestuelles cœlioscopiques usuelles
(exposition—dissection—ligature—coagulation). Le Tableau 2
présente l’ensemble du cursus à réaliser, les critères de
validation et d’échec de chaque exercice, leur provenance
(référence ou donnée interne) et les exercices figurant pour
l’examen validant.
Apprentissage technique
Apprentissage technique aux gestes
techniques usuels
Il repose sur une formation en ateliers thématiques :
rappels anatomiques et techniques, entraînement sur simulateur dédié (pieds de porc frais pour les sutures, têtes
d’intubation. . .) sous la conduite de moniteurs avec retour
d’expérience immédiat et répétition du geste jusqu’à la
maîtrise complète.
Les gestes techniques concernés sont la pose de voie
veineuse périphérique et centrale (y compris le repérage
échographique) ; l’abord des voies aériennes supérieures ;
le drainage thoracique ; le cathétérisme vésical ; les techniques simples de suture.
Apprentissage de la gestuelle chirurgicale
Apprentissage au travail en équipe
Un film réalisé au sein du centre de simulation sur
l’application de la check-list préopératoire de l’Organisation
Mondiale de la Santé [23]. Il est présenté à chaque nouvel interne. Il décrit l’accumulation potentielle d’accidents
(erreur de patient, patient non à jeun, fonctionnement
défectueux de l’aspiration,. . .) en l’absence d’utilisation
de la check-list et au contraire une procédure préopératoire sans encombre en cas d’utilisation. Ce film a été
conçu grâce à une collaboration multidisciplinaire (chirurgien, anesthésistes, qualiticiens,. . .), interprété par des
professionnels, chacun dans son rôle et tourné au centre de
simulation.
Plusieurs gestes techniques ont été retenus. Ils sont tous
enseignés pendant les deux premières années d’internat.
Certains d’entres eux constituent les exercices à valider par
les internes en troisième année ou plus.
Les exercices retenus pour le cursus continu
(deux premières années d’internat) sont
Les exercices sont :
• pour la chirurgie ouverte : réalisation de points simples
et de Blair Donati, de surjet et de ligatures simples
et appuyées, réalisation d’une anastomose digestive
termino-terminale et termino-latérale (sur prothèse en
mousse) et d’une suture vasculaire sur modèles synthétiques (LifeLike Bio Tissue® ) ;
• pour la chirurgie cœlioscopique : les différents exercices
de la validation F.L.S® [16], des exercices de manipulation de camera à 0 et 30◦ (simulateur SimSurgery® ),
des exercices visant à développer la coordination bimanuelle et le repérage dans l’espace (exercices Place Arrow
Figure 5. Cholécystectomie virtuelle Patient 1 module Cholecystectomy (simulateur LapMentor® ).
60
Tableau 2
J. Bréaud et al.
Curriculum et critères de validation des exercices.
Support
Exercice
Critères d’échec
F.L.S®
Peg transfer
Precision Cutting (compresse)
Chute d’un plot
Découpe > 5 mm
de la marque
Nœud non serré
Nœud à plus de
3 mm de la
marque
Nœud en dehors
des marques
Nœud non serré
Endo-loop
Nœud
extracorporel
Nœud
intracorporel
< 3 boucles
Penrose arraché
ou déchiré
Nœud en dehors
des marques
Nœud non serré
Durée
Examen
final
Références
Temps < 300 s
Temps < 300 s
*
*
[15]
[15]
Temps < 180 s
*
[15]
*
[15]
Temps < 420 s
Temps < 600 s
[15]
< 3 boucles
Penrose arraché
ou déchiré
Simsurgery®
Camera navigation 0◦
Camera navigation 30◦
Retract and dissect tissue (Module
Tissu manipulation)
Place arrow (Module Tissu
manipulation)
LapMentor®
Two-handed maneuvers (Basic Lap
Task 6)
Coagulation (basic Lap Task 8)
Full procedure cholecystotomie
(patient 1)
Chir. ouverte
Point simple 2/0
Point de Blair Donati 2/0
Surjet 10 cm 2/0
Anastomose digestive 4/0 surjet
termino-laterale
Collision entre
instruments
Excessive
traction
Electrocautery in
air > 6 s
collision entre
instruments
Drop arrow
Tip trajectory > 200 cm
Number of lost
ball > 0
Total path
length > 440 cm
Accuracy
rate < 90 %
Efficiency of
cautery < 80 %
Total no of
movements < 480
Total path
length < 1000 cm
Conversion
Temps < 55 s
Temps < 120 s
Temps < 80 s
*
Données internes
Données internes
Données internes
Temps < 65 s
*
Données internes
Temps < 90 s
[25]
Temps < 240 s
[25]
*
[25]
Temps < 540 s
Nœud non serré
Temps < 30 s
Nœud non serré
Temps < 40 s
Mauvais
affrontement
Nœud non serré
Temps < 200 s
Mauvais
affrontement
Mauvais
Temps < 360 s
affrontement
Nœuds non serrés
O.S.A.T.S < 75 %
score expert
Données internes
Données internes
Données internes
*
Données internes
Intégration de la simulation dans la formation des internes en chirurgie
61
Tableau 2 (Suite)
Support
Exercice
Critères d’échec
Anastomose digestive 4/0 pts
séparés termino-terminale
Mauvais
affrontement
Nœuds non serrés
O.S.A.T.S < 75 %
score expert
Mauvais
affrontement
Nœuds non serrés
O.S.A.T.S < 75 %
score expert
Nœud non serré
Nœud non serré
Anastomose vasculaire pts séparés
5/0
Ligature (5 nœuds) sur crochet 2/0
Ligature descendue (5 nœuds) 4/0
Apprentissage clinique à la gestion
multidisciplinaire de situations
médicochirurgicales aiguës aux urgences
Cet apprentissage se déroule sous forme de séances de
simulation médicale (comparables à celles proposées aux
étudiants en second cycle des études médicales) :
Trois internes (chirurgie, anesthésie-réanimation, médecine d’urgence) gèrent aux urgences (la salle de simulation
recrée un environnement totalement réaliste de salle
d’urgence) un « patient » présentant une urgence médicochirurgicale. Durant 15 minutes, ils vont examiner « le
patient », prescrire les examens complémentaires (qui
leur sont communiqués en temps réel) et prendre
les décisions thérapeutiques (perfusion, antibiothérapie,
transfusion,. . .). Le « patient » est un mannequin hautefidélité (SimMan® ) contrôlé par ordinateur depuis la salle
technique par un enseignant qui a pré réglé les constantes
vitales et les données d’examen physique (auscultation,. . .)
et les fera évoluer, si nécessaire, en fonction des interventions thérapeutiques. Il fait également « parler » le
« patient », lui permettant de dialoguer avec les trois
internes. En fonction des scenarii, ils peuvent contacter famille, médecin traitant, spécialiste (radiologue par
exemple). Tous ces rôles sont tenus par le moniteur en
charge du « patient ».
La simulation est suivie d’une séance d’environ
30 minutes d’analyse de la simulation réalisée et de
commentaires. Cette séance est divisée en deux parties.
Lors de la première partie, un enseignant, éventuellement
le moniteur aux commandes du mannequin, repend avec
les internes les points importants de la prise en charge
du patient : données significatives de l’interrogatoire et
de l’examen physique, diagnostics évoqués, examens prescrits et interprétation, décisions thérapeutiques et de prise
en charge. Cette partie est standardisée par l’utilisation
d’une liste d’items importants. Durant les 15 minutes restant, l’enseignant effectue un rappel sur la pathologie prise
en charge, en y incluant des notions de médecine par les
preuves.
Trois scenarii sont réalisés : un patient présentant un
hématome rétropéritonéal par surdosage en anti-vitamine
K, un patient présentant un traumatisme thoraco-abdominal
sévère et un patient présentant un sepsis postopératoire
après chirurgie colique.
Durée
Examen
final
Références
Temps < 420 s
*
Données internes
Temps < 600 s
*
Données internes
Temps < 120 s
Temps < 60 s
*
Données internes
Données internes
Organisation pratique du programme de
simulation
Le programme comporte un séminaire initial, une formation continue obligatoire pendant les deux premières années
d’internat et un examen pour les internes en troisième ou
quatrième année précédé éventuellement de séances de
formation à la demande.
Séminaire initial
Il est organisé annuellement peu de temps avant la prise
de fonction des nouveaux internes. Ce séminaire de deux
jours réunit les nouveaux internes en chirurgie, anesthésieréanimation et inscrit au Diplôme universitaire de médecine
d’urgence, soit environ 25 à 30 internes par séminaire.
Lors de ce séminaire sont réalisés :
• les scénarii (apprentissage clinique à la gestion multidisciplinaire de situations médicochirurgicales aiguës aux
urgences) ;
• l’apprentissage aux gestes techniques usuels (intubation,
drainage thoracique, suture simple. . .) ;
• la présentation du film concernant le travail en équipe.
Formation continue obligatoire
Les internes sont regroupés par trois ou quatre et bénéficient de 12 heures de formation annuelle (six séances de
deux heures) en présence d’un instructeur identique.
Le cursus (type d’exercices, répétition des exercices
selon les critères présentés dans le Tableau 1) est adapté à
chaque interne par l’instructeur en fonction du niveau initial
et de la progression au cours des séances.
Examen d’aptitude technique
Les internes à l’issue de leur formation continue doivent
passer un examen d’aptitude technique. L’examen se
déroule en présence d’un instructeur et chaque exercice
doit être validé deux fois afin de diminuer les facteurs
confondants.
62
Retour d’expérience et résultats
préliminaires
Apprentissage technique
Trente-deux internes en chirurgie sont à ce jour concernés
par la formation continue. Leur niveau de progression est
en cours d’évaluation et sera déterminé par leur aptitude
à passer l’examen élaboré pour les internes en troisième
année. Toutefois, une évaluation subjective de leur part et
de la part des praticiens hospitaliers met en évidence un
bénéfice réel en termes d’aptitude technique, notamment
pour les internes en première année.
À ce jour trois internes ont passé avec succès l’examen
d’aptitude technique.
Apprentissage au travail en équipe
Le film réalisé sur la check-list préopératoire a été présenté
dans les différents blocs opératoires du CHU. La mesure de
la qualité du remplissage de la check-list avant et après projection du film et discussion a montré une amélioration très
significative du remplissage, tant qualitatif que quantitatif,
indépendante du type de chirurgie pratiquée [24].
Apprentissage clinique à la gestion
multidisciplinaire de situations
médicochirurgicales aiguës aux urgences
Cet apprentissage a été évalué par questionnaire diffusé à
l’ensemble des participants.
Il contenait une échelle de Likert concernant le caractère formateur des simulations (cotation de —2 à + 2. —2 :
absolument pas formatrice ; —1 : non formatrice ; 0 : ni
plus ni moins formatrice ; 1 : formatrice ; 2 : très formatrice), ainsi qu’une question sur l’amélioration escomptée
sur la pratique professionnelle (cotation : 0 : pas du tout ;
10 énormément).
Les simulations ont été jugées formatrices à très formatrices (score de 1,48 à 1,89 selon le scénario).
L’amélioration escomptée sur la pratique professionnelle
est nette pour les participants (score de 8,85/10).
Discussion
Le développement des techniques d’enseignement par simulation demeure encore très peu marqué au niveau national,
comparativement notamment aux pays anglo-saxons.
Le programme F.L.S® en est une illustration, avec plus de
2689 participants et 88 % de certifications obtenues sur les
cinq dernières années [17].
L’intégration de la simulation dans la formation des
internes en chirurgie à la faculté de médecine de Nice a
débuté il y a deux ans. Elle fait suite à une réflexion importante sur la nécessité de ce type de formation ainsi que
l’impact escompté.
L’élaboration du programme pédagogique a été effectuée à partir d’une revue de la littérature récente et de
l’analyse des curriculum Américains et Européen, dans le
cadre d’un projet collaboratif avec Harvard Medical International. Le programme a été réévalué et modifié après sa
première année d’existence.
Plusieurs principes ont été retenus :
J. Bréaud et al.
• une formation obligatoire [25], prolongée [26], débutée
dès le début du cursus [27], sanctionnée par une évaluation certificative, organisée une année après la fin
de l’enseignement pour en valider les acquis de façon
pérenne [7] ;
• la sélection critères de validation précis et reproductibles
des différents exercices et des différentes simulations. Il
s’agissait soit de scores [27,28], soit de critères métriques
[16,29] en fonction des différentes procédures. Ces critères ont été tirés de la littérature quand ils existaient
[16—29] ou établis à partir des performances moyennées
des sept moniteurs quand ils n’existaient pas (performances d’experts) [29] ;
• un apprentissage graduel et adapté à chaque interne
[10,30,31] avec un accompagnement permanent [32] et
introduite précocement dans le cursus des internes [33] ;
• une évaluation multicritères [10,34,35] incluant plusieurs
exercices de chirurgie ouverte et de cœliochirurgie pour
les aptitudes techniques ;
• l’intégration dans la formation de notions dépassant
simplement l’aptitude à réaliser un geste technique, à
savoir la notion de travail en équipe que ce soit pour
l’application de la check-list de bloc opératoire ou la mise
en situation clinique ;
• plusieurs éléments doivent être développés dans l’avenir,
comme l’intégration d’autres modules de formation dans
le cursus, des plus simples (apprentissage à l’installation
des patients sur une table d’intervention, mise en place
des champs opératoires) aux plus complexes (création
d’une salle d’intervention virtuelle permettant de recréer
des procédures complètes, de l’anesthésie au geste
chirurgical. . .).
En conclusion
Ce programme de formation, complémentaire à la formation chirurgicale « classique », concilie des impératifs
techniques, cognitifs et de comportement en conditions
proches de la réalité. Il démontre la faisabilité d’un programme de simulation en chirurgie au sein d’un centre
académique de simulation médicale. Il et évolutif et donc
perfectible. Il atteint d’emblée un niveau suffisant pour être
accrédité par le prestigieux American College of Surgeons,
constituant le premier programme de ce type en France. À
ce titre, il constitue un modèle, répondant aux vœux de
l’Académie de chirurgie de voir l’émergence d’écoles de
chirurgie.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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