Lettre du CEERE – Octobre 2015 October 2015 – Newsletter

1
1 Alain Etchegoyen, La démocratie malade du mensonge, Ed. François Bourin, 1993.
2 Lors d’un colloque qui vient d’être organisé à Fribourg, sur le mal commun, j’ai proposé avec des collègues un atelier sur le mal
commun. Je tiens à disposition la note de travail : patrice.meyer-bisch@unifr.ch.
3 VW comme Volkswagen : Le constructeur reconnaît le 20 septembre 2015 avoir massivement trompé (depuis 2009) les
contrôleurs aux Etats-Unis sur les niveaux d’émission polluante de ses véhicules diesel, en utilisant un logiciel interdit pour
contourner la législation et faire baisser le niveau des émissions de ses véhicules au moment de leur contrôle légal.
Lettre du CEERE Octobre 2015
October 2015 – Newsletter
jeudi, 1er octobre 2015 Numéro 89
Dans ce numéro
1. Éditorial
Le mal commun et le
scandale VW
And in English
The Common Evil and the
VW Scandal
2. Publications récentes
3. Les 10 ans du CEERE
4. En ligne Online
5. Actualités du mois
d’octobre 2015
6. Quoi de nouveau en
éthique en France ?
7. Retenez dès à présent
8. Appels à contributions
9. Soutenir l’éthique
10. Divers
Célébration du 10ème anniversaire du CEERE avec une réflexion sur
« L’ETHIQUE, une compétence universitaire
exigeante et socialement indispensable »
Le 6 novembre, à partir de 14h
Salle Pasteur Palais Universitaire, Strasbourg
Inscription gratuite mais obligatoire par mail :
nhekpazo@unistra.fr
Participez ! Témoignez !
Plus d’informations sur www.ethique.unistra.fr
Editorial
Le mal commun et le scandale VW
Nos sociétés sont malades du mensonge, titrait Alain Etchegoyen en 19941. A l’heure
les réflexions sur les communs
et sur le bien commun reviennent en force, il me
semble qu’il est nécessaire, salutaire et urgent de travailler sur le « mal commun ».2
Trop facile de se dire d’accord sur un bien général sans aller creuser la gravité et la
banalité de son envers : cette « communauté
» qui en fonde la banalité, pour faire
écho aux analyses d’Hannah Arendt. « Banal
» est l’adjectif ancien qui signifie
commun, comme pour l’ancien four à pain villageois appelé « four banal ». Je m’arrête
ici à l’un de ces maux, celui qui est sans doute à la racine de tous les autres
: le
mensonge. Ce mal déréalise nos liens sociaux et nos institutions. Il nous habitue à
tolérer les pires injustices, comme si c’était des lois naturelles.
J’espère que le scandale VW3
sera un événement majeur, mais ce n’est pas encore
sûr... On s’est habitué à ce que les banquiers trichent, que les gouvernements
mentent, que les entreprises pharmaceutiques travaillent plus pour le capital que pour
la santé des malades, que l’industrie agro-
alimentaire multiplie les demies vérités
pathogènes et que l’industrie textile, tue bien loin dans la discrétion. Des scandales
surviennent, certes, mais si peu par rapport à tout ce que l’on sait. Et ils ne semblent
pas changer la donne. Car chacun a été persuadé que c’est le consommateur anonyme
qui est responsable de tous ces choix aveugles. Seul l’adjectif est juste dans cette
assertion : l’anonyme. Nous tolérons toutes les chaînes d’irresponsabilités en
2
1 Alain Etchegoyen, La démocratie malade du mensonge, Ed. François Bourin, 1993.
2 During a Conference which was recently held in Fribourg on the Common Evil, I had a workshop with my colleagues on the
Common Evil. I can make the ensuing notes available: patrice.meyer-bisch@unifr.ch.
3VW as in Volkswagen: The Car-making Company admitted on the 20 September 2015 that it has massively cheated (since 2009)
the US inspectors on the levels of pollutant emissions from its vehicles, using illegal software to circumvent legislation by
reducing the levels of such emissions from vehicles during legal inspection.
économie comme en politique.
Cette fois-ci le scandale est peut-
être différent, d’abord parce qu’il touche
nommément l’entreprise allemande, fière et première de sa branche. Ensuite il s’agit
d’une tromperie volontaire, certes comme pour les banques, mais cette fois sur un
produit industriel qui allait être contrôlé un jour ou l’autre, ce qui est une marque de
mépris supplémentaire pour les règles et ceux qui les émettent. Troisièmement, les
risques d’extension sont grands pour l’Allemagne et pour toute l’industrie automobile,
et peut-
être d’autres branches. Les mensonges ordinaires constituent une pente
glissante qui conduit aux pires drames, telle est la logique du mal commun.
Nous, les personnes du « commun », nous ne pouvons comprendre. Le patron n’est
pas sanctionné, il reste président de la fondation Porsche qui détient le capital. Il a
touché en 2014 la somme de 15 millions d’euros de rémunération. C’est donc, au cours
du jour, le salaire de l’irresponsabilité : le prix payé pour faire croire que ces hommes
sont grands, que c’est grâce à eux que la richesse se développe. Ce salaire est aussi
extravagant que l’irresponsabilité qu’il couvre. Il s’agit à l’évidence de tromperie en
bande organisée avec de nombreuses ramifications.
Personne ne détient la vérité, certes, mais le mensonge est l’objet d’un « interdit
fondateur », ce seuil en-
deçà duquel les libertés sont privées de l’information
nécessaire au libre-choix, et aussi privées de la confiance. Dans une hypothèse
optimiste, si les enquêtes vont assez loin au grand jour, un sursaut de conscience
pourra se produire et les ONG qui militent en faveur de la définition des
responsabilités des entreprises à l’égard des droits de l'homme pourront faire
entendre pl
us fortement cette voix de la justice, mais aussi de la rationalité
économique. Nous sommes, en effet,
au cœur de la doctrine libérale classique ici
bafouée sans aucun ménagement : comment un marché pourrait-il être efficient, si les
agents se trompent mutuellement
? On peut mesurer le degré d’effectivité d’une
culture démocratique à son intolérance à l’égard du mensonge, cela vaut aussi pour
une économie en culture libérale (au sens des libertés fondamentales). Pourquoi ne
sommes-nous pas plus démocrates?
Patrice Meyer-Bisch,
Institut Interdisciplinaire d'Éthique et des Droits de l'Homme
(IIEDH), et Chaire UNESCO pour les droits de l'Homme et la démocratie, Observatoire
de la diversité et des droits culturels, lié à la Francophonie,www.droitsculturels.org
And in English
The Common Evil and the VW Scandal
Our societies are sick of lies, according to the title of Alain Etchegoyen’s work in 1994.1
At a time when reflections on commonalities and the common good take center stage,
I think it is necessary, beneficial and even urgent to talk about the "common evil"2. It is
too easy to agree on a common good without investigating the gravity and banality of
its opposite: a "community" founded on banality, to echo the ana
lysis of Hannah
Arendt. The word "banal" is the old French adjective for that which is common place,
as with the old village (bread) oven called "the banal oven". Here I’d like to spend
some time on one of such (common) evils which is probably at the root of all the
others, namely: lying. This evil undoes our social relationships and our institutions. We
are now used to tolerating the worst injustices, as if they were natural laws.
I hope the VW3 scandal will be a major event, but it is not sure yet ... We have become
used to bankers cheating, governments lying, pharmaceutical companies working more
for profit than the health of the sick, food industries multiplying half-truths about
3
1 Lettre du CEERE sept. 2014
2 Professeur à l’Université de Lille 2 et Président de l’institut du droit et de l’éthique de Lille
Publications récentes
Xavier Labbée (dir.),
L’homme augmenté face au
droit
pathogens, and the textile industry operating well outside the purview of discretion.
Of course, scandals occur but, they are so few compared to all that we know. And they
do not seem to change the status quo, since everyone has become convinced that it is
the anonymous consumer who is responsible for all these blind choices. Yet only the
adjective “anonymous” is correct in this assertion. We tolerate all manners of
irresponsibility in economics as well as in politics.
This time around the scandal may be different beca
use, first it concerns a proud
German company considered a first-class brand. Secondly, it has to do with voluntary
deception, certainly like those of banks, but this time about an industrial product that
would be inspected at some time or another, which is a further mark of contempt for
rules and those who make them. Third, the risks of extension are huge for Germany
and for the entire automobile industry, and perhaps for other brands as well. Ordinary
Lies are a slippery slope that leads to the worst tragedies; such is the logic of the
common evil.
We, the “common” people cannot understand. The boss is not (yet?) punished; he
remains the president of the Porsche Foundation that owns the capital. In 2014, He
earned the sum of 15 million euros as remuneration. It is therefore in the light of day,
the salary earned for irresponsibility: the price paid to give the impression that these
are great men, that it is thanks to them that wealth is created and developed. This
salary is as extravagant as the irresponsib
ility it dissimulates. This is clearly some
organized band deception with many ramifications.
It is certain that no one has a monopoly of the truth, but lying is an object of
"fundamental prohibition", the threshold below which human freedoms are deprived
of the information necessary for free choice and deprived of trust. Now, if we take an
optimistic hypothesis and hope that the investigations go far enough in shedding light
on the truth, we may witness a rise in consciousness, and NGOs who fight for a clearer
delineation of the social responsibilities of businesses with regard to human rights will
make this voice of justice - but also of economic rationality - more loudly heard. We
are indeed at the heart of the classical doctrine of liberalism whose limits are here
flouted without mercy: How could a market be efficient if its agents are deceiving one
other? We can measure the degree of effectiveness of a democratic culture by its
intolerance to lies. This also applies to a culture of liberal economy (in terms of
fundamental freedoms). Why are we not more democratic?
Patrice Meyer-Bisch, Interdisciplinary Institute of Ethics and Human Rights (IIEDH),
UNESCO Chair for Human Rights and Democracy, Observatory of diversity and cultural
rights, related to the Francophonie, www.droitsculturels.org
Translation by Mic Erohubie.
Publications récentes
Xavier Labbée (dir.), L’homme augmenté face au droit, Presses
universitaires du Septentrion, 2015, 246 p.
Après La santé augmentée, réaliste ou totalitaire ? de Marie-Jo
Thiel1, le professeur Xavier Labbée2
nous interpelle avec
L’homme augmenté face au droit. Cette société «post-
humaniste» où le rapport de l’humain à la machine est à nos
portes, ou déjà présent, doit être a
ppréhendée par le droit
(p.15-110) et par l’éthique (p.111-240). Le problème posé est
celui du passage de la chose à l’homme auquel elle se rattache.
Quelles sont les raisons et les manières qui permettent de lier la
4
1 J.-P. Baud, L’affaire de la main volée. Une histoire juridique du corps. Des travaux/ Seuil 1993
Jean-Claude Otteni () et
Jean-Pierre Haberer,
Expériences de mort
imminente. Near-Death
Experiences
personne à la chose et vice-versa ? Faut-il alors créer une nouvelle catégorie juridique
entre l’homme et la chose ? Et si l’on admet l’homme augmenté, quelle est la limite de
cet augment ? Le statut du corps humain a toujours interrogé, l’excellent ouvrage du
regretté Jean-Pierre Baud, L’histoire de la main volée1 en atteste. Aujourd’hui, le corps
ne serait qu’une chose au service de la personne, chose qui cependant suivra le régime
de la personne aussi longtemps que durera le rapport d’affection (p.45), et les
prothèses seraient considérées comme « personne par nature » ou « personne par
destination ». Face à ces augments, quel est alors le rôle et la place de ce médecin ou
mécanicien (p. 63) ?
Est ensuite analysée la responsabilité tant pénale (p. 71) que civile (p.79) de ce cyborg
et de celui qui lui cause un dommage. Que dire du robot ? Comparant son statut à celui
d’un esclave (p.27), il est actuellement encore - mais pour combien de temps ?- une
chose (p.51). Si les outils juridiques permettent l’accueil de cet homme augmenté, est-
ce pour autant souhaitable ?
Cette évolution de l’homme réparé en passant par l’homme compensé pour conduire à
l’homme amélioré (p.79) est aussi appréciée sous l’angle de l’éthique. Les lois de
bioéthiques sont silencieuses à ce sujet (p. 113). Le risque d’une humanité à deux
espèces d’êtres humains existent, d’un côté les humains augmentés (transhumains,
post-humains, cyberhumains, cyborgs) et de l’autre, les humains naturels, biologiques
(p. 131). Pour le chrétien, tout dépend de la finalité poursuivie par celui qui cherche à
augmenter les capacités de l’être humain par la technique. (p.147). Qu’il soit un sportif
dopé (p. 163), un travailleur qui améliore ses capacités par la prise de substances plus
ou moins illicites (p.173) ou un soldat augmenté (p. 187), a-t-il toujours la « condition
humaine » ? Face à la mort (p.211), comment est appréhendé l’homme augmenté ?
Plus encore, que dire du régime juridique purement prospectif de l’homme congelé ?
(p.223).
Finalement, conclut X. Labbée, empruntant à Jean-Didier Vincent, pour dépasser sa
condition naturelle d’humain, « L’enjeu n’est donc plus d’imiter la nature mais de créer
une nouvelle nature ». Une réflexion qui ne peut que nous conduire à la vigilance.
Jean-Claude Otteni () et Jean-Pierre Haberer, Expériences de
mort imminente. Near-Death Experiences. Préf. Jean-Marie
Mantz, Paris, Coll. « Société, Histoire et médecine
», Ed.
Glyphe, 2015, 649 pages, 26 EUR.
L’on n’avait sans doute encore jamais recensé autant de
publications autour des expériences de mort imminente (NDE).
Cet ouvrage y consacre toute sa première moitié (p.29-330)
avant de proposer non tant une synthèse qu’une réflexion
approfondie sur le sujet.
Il faut dire aussi que les auteurs sont des anesthésistes-
réanimateurs, familiers des question
s de coma, de
traumatismes, de fin de vie… Ils ont une connaissance approfondie des mécanismes
cérébraux, des investigations cliniques, de la prise en charge des patients en état
critique. Jean-Claude Otteni, décédé en 2014, avait de surcroît obtenu une thèse en
théologie, ce qui lui donnait une compétence supplémentaire en la matière : ne dit-on
pas, en effet, que les NDE sont une expérience de la mort-en-train-d’advenir, voire de
la foi en un au-delà, et même de la résurrection, une «
preuve de l’existence de
Dieu » ? L’auteur a consacré 10 ans de sa vie à recenser les écrits occasionnés par cette
expérience particulière, pas si rare (environ 4-5% de la population), mais dont on
hésite (parfois ? souvent ?) à parler.
Le volumineux ouvrage ainsi publié remonte jusqu’à l’Antiquité, puis évoque la
contribution décisive de Moody à l’origine du « paradigme NDE » en 1975, et ensuite
propose les références trouvées en les classant par pays et à l’intérieur des pays, par
5
Vous souhaitez
publier un manuscrit
en éthique ?
Notre collection « Chemins
d’éthique
» peut accueillir votre
proposition.
Envoyez votre manuscrit à Marie-Jo
Thiel à l’adresse du CEERE.
Si cette première lecture s’avère
concluante, votre manuscrit sera
soumis de manière anonyme à deux
rapporteurs.
N’hésitez pas ! Qui ne tente rien, n’a
rien
Les 10 ans du CEERE
année de publication. Les auteurs ne se contentent cependant pas de mentionner
simplement une référence
: ils situent les auteurs concernés et présentent leurs
thèses. L’on peut ainsi se faire une idée de l’évolution synchronique et diachronique de
ce paradigme durant les 30 dernières années. A noter que cette présentation est
complétée en fin d’ouvrage par un index des noms qui permet donc aussi d’examiner
les évolutions individuelles des auteurs majeurs. Autant dire que cette compilation fait
de cet ouvrage un désormais incontournable manuel de référence.
Dans une seconde partie, les auteurs tentent de définir les NDE et les expériences
apparentées, de préciser leurs formes, leur contenu, les circonstances de survenue,
leur fréquence. Puis dans une troisième et dernière partie, ils en explicitent les
mécanismes, les moments de constitution et l’origine. Ils analysent les interprétations
faites. L’on sait, en effet,
combien ces expériences (NDE, à l’occasion d’un
événement mettant en jeu le pronostic vital, ou NDE-like/NDLE qui surviennent en
dehors d’un contexte de fin de vie) suscitent de controverses… Dans la plupart des cas,
l’expérience est positive : les sujets expérienceurs regrettent de devoir revenir à la vie
mais en sortent transformés, convaincus d’une vie après la mort, et délivrés de la peur
de mourir. Une minorité de personnes (20% des cas selon Moody) fait état d’une
expérience négative voie infernale (au sens propre d’enfer). Les auteurs analysent ces
expériences en optant résolument pour un discours avant tout médical et scientifique.
Car ces états ont suscité d’emblée un grand intérêt visant à tenter d’en comprendre les
mécanismes physiologiques et partant d’approcher le mystère de la mort… Quant aux
4 pages centrales polychromes du livre, elles reprennent des tableaux où des peintres,
sans parler encore de NDE, illustrent aussi quelque chose de cette expérience…
Un ouvrage qui donne à penser à quiconque est concerné ou s’intéresse à ce sujet des
NDE comme expérience-frontière.
Marie-Jo Thiel
Présentation publique : cet ouvrage sera présenté et discuté par Simone Otteni (elle-
même impliquée dans le travail de son mari) et Marie-Jo Thiel au Centre Emmanuel
Mounier le lundi 19 octobre à 20H30.
lébration du 10ème anniversaire du CEERE!
Le 6 novembre 2015 - 14h - Salle Pasteur Palais U. Strasbourg
Le Centre Européen d’Enseignement et de Recherche en Ethique (CEERE),
avec le soutien de L’Université de Strasbourg
de L’Espace de réflexion éthique Région Alsace (ERERAL)
et de l’Association Herrade de Landsberg (HdL) organise la
Célébration du 10ème anniversaire du CEERE avec une réflexion sur
« L’ETHIQUE, une compétence universitaire exigeante et
socialement indispensable »
-------
Qui que vous soyez,
si la question de l’éthique vous intéresse, VENEZ !
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Programme
14h00 : CEERE sa vie, son œuvre, ses partenaires
15h00 : Expériences de terrain (Témoignages d’étudiants ; Débouchés du master
1 / 11 100%

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