Le Levant dans les projets politiques de la fin de l`empire ottoman a

Conférence Henry Laurens - 19 janvier 2015 Riyadh
Centre de recherche Faysal - Riyadh
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1. La Syrie dans l’empire Ottoman : projets & discussions
Syrie, vocabulaire de la géographie antique, remplacé par Bilad Sham, le pays de Sham, pays de Damas
après l’arrivée des arabes au VIIe, disparition du terme Syrie chez les arabes mais pas chez les
européens.
Expédition de Bonaparte, Syrie 1799, la Syrie redevient à ce moment-là une question politique.
1832 conquête de la Syrie par Mohamed Pacha, début de l’occupation égyptienne.
Question brûlante fin XIXe siècle. Le terme est de nouveau très utilisé.
Retour de l’ordre Ottoman, après les années 1840-1860, développement de la région, littoral
(commerce avec l’Europe, croissance de Beyrouth 6 000 à 200 000 hab en un siècle) mais aussi de
l’intérieur (remise en culture de terres)
En 1860, des violences entre Druzes et Maronites et massacres de chrétiens à Damas amène une
intervention française et un rendez-vous international pour résoudre la question. Les français veulent un
royaume arabe, les GB un vice-royaume arabe lié à l’empire Ottoman.
1864 Création d’une grande province de Syrie = tout le levant.
1887, division de la province (Beyrouth, Damas)
Wilayat Jerusalem, Alep, Syrie. Emergence d’une idée nationaliste chez des intellectuels de Beyrouth.
Identité triple, arabe, syrienne et ottomane. Fin XIXe, la vraie capitale de la Syrie est Beyrouth, cest
que sont les principales représentations européennes.
Après 1882, compromis entre l’empire ottoman et les notables des provinces syriennes : ils sont intégrés
dans l’administration de l’empire (dans tout l’empire).
Français langue de culture et d’échange, d’Alexandrie à Salonique (Grèce), un monde francophone qui
exaspère les britanniques, discours violents chez les voyageurs GB contre les levantins. Apologie des
arabes du désert au contraire, plus noble. Apologie du bédouin, plus pure face aux levantins mélangés.
1908 : révolution Jeunes Turcs, révolution installant un nv régime réformateur, les anciens notables
gardent les sièges de députés pas dans la haute administration. Une jeune génération ne peut plus
accéder à l’administration ottomane, elle se tourne donc vers l’idée autonomiste et conteste la tutelle
ottomane.
En 1912, conquête française du Maroc, protectorat reconnu internationalement. Les milieux coloniaux
veulent continuer ces conquêtes : la Syrie est l’étape suivante. La GB est alors en compétition navale
avec l’Allemagne impériale, elle délaisse le Levant (flotte de méditerranée part en mer du Nord). Accord
avec la France pour pallier cette absence (la flotte française atlantique part en méditerranée), et
reconnaissance d’une influence politique en Syrie (reconnu en décembre 1912).
Négociation avec l’Allemagne, très influente dans l’empire Ottoman jusqu’en février 1914 : monopole
des compagnies de chemin de fer en Syrie. Les trois puissances européennes se sont donc déjà partagés
l’empire ottoman en zone d’influence (seulement).
Les autonomistes arabes comprennent cette domination de la France. A Paris en 1913, tenue d’un
congrès arabe syrien pour faire avancer les revendications autonomistes. La France accueille le
mouvement et discute.
2. Les projets & discussions pendant la première guerre mondiale
Entrée en guerre de l’empire Ottoman = appel au Jihad contre les empires français et britanniques.
Ceux-ci décident donc de se tourner vers le Shérif Hussein de La Mecque pour faire naître une contre-
autorité à Constantinople.
Dans ce contexte, T.E. Laurence (Le fameux Laurence dArabie) rédige alors un tableau géographique de
la Syrie en divisant la Syrie en zone raciale (pureté vers le désert, métissage vers le littoral), pas
d’identité syrienne proprement dite. Il insiste sur l’idée que la seule solution de gouvernement est
d’installer une dynastie arabe sunnite venant de la péninsule arabe servant les intérêts britanniques. La
diplomatie française elle présente d’autre projet de gouvernement sous influence française.
Mac Mahon négocie par lettre avec le sherif Hussein de La Mecque avec le mémorandum de Laurence
et divise la région entre une région purement arabe (le sud intérieur) et une autre non purement arabe
(littoral). Est promis au sherif hussein la région intérieure seulement. Ce dernier répond donc qu’il veut
regrouper ceux de généalogies arabes y compris les chrétiens de la zone du Levant.
C’est la base de négociation dès novembre 1915 entre M.Sykes et M.Picot.
Deux projets politiques antagonistes existent : pour les français, le but est de constituer une grande
Syrie, sous tutelle française, extension de la France du Levant d’avant 1914. Pour les anglais, il s’agit de
constituer une Grande Arabie sous influence britannique. Ils sont donc charger de définir la frontière
entre la Syrie et l’Arabie. En novembre 1915, la Grande Syrie est revendiquée.
Jusqu’en mai 1916, accord entre les deux gouvernements sous forme d’un échange de lettres = accords
Sikes Picot (qui n’en sont en fait que les négociateurs). C’est le résultat de nombreuses discussions.
L’idée principale est que les français contrôlent la zone littorale (zone bleu) la Palestine est destinée à
être internationalisé (GB et FR) zone brune, puis des Etats arabes, zone A, tutelle indirect de la France
(Syrie intérieur) et zone B avec l’Angleterre (Irak) et contrôle direct anglais entre Bagdad et Bassorah.
L’accord n’est pas définitif. Les négociations se font alors que les Ottomans contrôlent officiellement la
région. Début 1917, entrée de l’armée britannique en Palestine qui pensent alors contrôler seuls cette
région. De même, l’entrée en guerre des USA, les volutions russes déstabilisent les relations
internationales. L’idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes émerge (Wilson) que les anglais
vont appliquer aux arabes : pour eux les arabes veulent la domination britannique, pas les levantins. En
mai 1917, Sykes et Picot partent à Jeddah, la situation finalement se complique encore. Le Shérif
Hussein espère récupérer rapidement l’Irak anglais et même la Syrie française. Il propose une formule
de transaction en se disant prêt à prendre seulement la Syrie musulmane. Picot accepte et commence
alors des débats pour savoir ce qu’est cette Syrie musulmane, quelle étendue ?
A Paris, les syriens en exil ont formés un comité central syrien qui veulent une grande Syrie et refuse
donc cette division de la région. Pour cette raison, 27 décembre 1917, la diplomatie française s’adresse
à eux en parlant d’une division de la Syrie en deux (N : France, S : GB) avec les européens comme
conseiller des arabes syriens. En 1918, le gouvernement Clemenceau s’intéresse à la région et aussi au
pétrole. On parle donc de « Syrie Utile » liée aux intérêts économiques français. Il veut donc le Wilayat
de Moussoul ou cependant les anglais sont déjà présents dans le pétrole.
Fin de la guerre, octobre 1918, les troupes de la révolte arabe entre à Damas, bouleversement politique
dans la région. Les maîtres du terrain sont encore les grands notables qui sont alors sans tutelle
d’Istanbul, mais toujours en place. A Damas en particulier, on parle d’indépendance mais aussi vis-à-vis
de l’émir Faysal qui vient de débarquer. En Palestine, les élites s’opposent au projet sioniste et veulent
un projet Palestinien, sauf les jeunes qui soutiennent Faysal.
Les Etats-Unis ne sont pas d’accord avec cette division. Ils insistent sur le droit à l’autodétermination des
peuples arabes. Cette déclaration est faite le 7 novembre 1917 et promet la constitution de
gouvernement libre. Débat aussi sur le fait que la Palestine fait de la Syrie, cela signifierait la fin du
mouvement sioniste. Donc les britanniques commencent à émettre l’idée d’une Palestine séparée, sorte
de Syrie du Sud. L’émir Faysal à Damas cherche une formule de compromis et s’adresse à la nation arabe
syrienne. La question diplomatique se poursuit.
A la conférence de San Remo en avril 1920, la carte des mandats du proche Orient est dessiné et la
question du pétrole résolue.
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